Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement
Chapitre 1 - Aperçu
1.1 Introduction
Il y a longtemps que les Canadiens se soucient de l'état de leur environnement. Ils s'inquiètent de la pollution, de la gestion des ressources ainsi que des conséquences pour les générations futures des décisions actuelles et de celles prises antérieurement par rapport à l'environnement. En 1993, 76 % des Canadiens ont répondu aux sondeurs qu'ils consentiraient à payer au moins 10 % de plus pour des « produits verts » et 87 % étaient prêts à payer davantage pour éviter d'avoir des produits dangereux dans leur maison, comme la peinture. La récession économique a détourné un peu l'attention des problèmes environnementaux. Cependant, selon une étude récente publiée en février 1998, il y a un retour du balancier « écologique » et les Canadiens sont une fois de plus préoccupés par les problèmes d'environnement. Ils appuient les mesures visant à ralentir le changement climatique et 73 % d'entre eux placent la protection de l'environnement devant le développement économique.
Ces inquiétudes font partie intégrante du défi de taille auquel on doit faire face à la veille du vingt et unième siècle, c'est-à-dire analyser toute activité humaine par rapport à ses répercussions sur l'environnement. D'abord, il faudrait un changement radical d'attitude pour reconnaître le lien entre la santé de l'homme et celle de l'environnement. De plus, il faut comprendre que la technologie seule ne peut résoudre tous les problèmes créés par l'homme et qu'il est maintenant nécessaire de travailler en harmonie avec les écosystèmes grâce auxquels nous existons.
Les environnements bâtis dans lesquels les Canadiens habitent sont étroitement liés à l'environnement naturel. L'industrie de la construction est une grande consommatrice annuelle de ressources, ce qui est attribuable en grande partie aux procédures traditionnelles de sélection des matériaux et aux méthodes de construction et de rénovation. À part les exigences structurales, le critère principal pour choisir des matériaux de construction a été, jusqu'à tout récemment, les coûts initiaux et l'esthétique; les critères écologiques ont toujours été négligés.
L'industrie de la construction se trouve devant une autre question environnementale importante : la production et l'élimination des déchets. En 1995, le Canada a produit plus de déchets solides par habitant que la plupart des autres pays. Ces déchets causent une énorme charge sur l'environnement. Ils remplissent les sites d'enfouissement, polluent le sol environnant et, dans certains cas, contaminent les sources d'approvisionnement en eau. Présentement, les déchets créés par les travaux de construction et de démolition (CD) représentent près du tiers des 20 millions de tonnes de déchets solides envoyés dans les sites d'enfouissement au Canada chaque année.
L'incinération des déchets solides de nature diverse exige d'énormes investissements et entraîne des coûts de fonctionnement et d'entretien importants. Souvent, l'incinération libère des métaux lourds, comme le mercure et le cadmium, dans l'environnement. Ce procédé mène aussi à la formation de dioxines découlant de la combustion involontaire de déchets dangereux. L'incinération sélective d'un flux contrôlé de déchets triés à l'avance pourrait être moins dangereuse, mais seulement si les températures adéquates d'incinération sont maintenues et que les émissions sont vérifiées régulièrement. Par conséquent, l'incinération n'est pas l'option idéale du point de vue environnemental.
Le déversement ou l'enfouissement des déchets est un autre problème environnemental s'aggravant de jour en jour. Nombre de décharges municipales atteindront leur capacité limite d'ici l'an 2000 et les sites potentiels se font de plus en plus rares. Les redevances de déversement et les frais d'incinération ont augmenté d'environ 500 % depuis le milieu des années 1980 et continueront d'augmenter avec l'aggravation du problème. Ces facteurs et d'autres indicateurs suggèrent qu'on ne peut continuer de produire les types et les quantités de déchets comme présentement.
L'utilisation de l'énergie et de l'eau peut également se répercuter sur l'environnement. Les grands problèmes environnementaux comme les émanations de gaz à effet de serre, les pluies acides, l'appauvrissement de la couche d'ozone, l'inondation des terres dans le cadre de grands projets hydroélectriques et l'élimination des déchets radioactifs sont tous des conséquences de nos besoins énergétiques. De la même façon, les pénuries d'eau potable, la pollution et les incidences de l'utilisation d'énergie sont des conséquences de nos besoins en eau.
Si les bâtiments ne sont pas conçus ni exploités suivant des méthodes qui permettent d'économiser l'énergie et l'eau, de grandes quantités de ces ressources seront gaspillées. Souvent, les occupants d'un bâtiment ne sont même pas conscients des répercussions sur l'environnement d'une utilisation inappropriée d'énergie et d'eau. Le problème se complique lorsque les gestionnaires se préoccupent davantage de problèmes immédiats et plus évidents, en reléguant aux oubliettes la question de la conservation de l'énergie et de l'eau.
Un autre enjeu qui reçoit moins d'attention est celui de créer un environnement plus sain pour les bâtiments. L'expression « syndrome du bâtiment malsain » décrit des immeubles dont les occupants ressentent la fatigue et réagissent aux produits chimiques présents dans l'air. Les produits et les matériaux classiques utilisés en construction contiennent une multitude de produits chimiques hautement nocifs, dont beaucoup dégagent des gaz toxiques longtemps après qu'ils ont été posés.
Fort heureusement, la reconnaissance de ces problèmes a créé de nombreuses possibilités d'intervention qui réduisent les répercussions négatives de ces méthodes classiques - possibilités qui ne cessent de croître. Grâce à une meilleure sensibilisation, les gestionnaires immobiliers fédéraux peuvent aider le gouvernement fédéral à atteindre ses objectifs de gérance de l'environnement.
Conscient de ces facteurs, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC), en collaboration avec Environnement Canada, a mis sur pied un processus grâce auquel les facteurs environnementaux sont pris en compte à toutes les étapes des projets d'aménagement d'espaces à bureaux. Le Plan de construction de bureaux écologiques (PCBE) a été élaboré pour répondre à ce besoin. Le Plan vise avant tout à satisfaire les besoins des projets de rénovation, de modernisation et de restauration qui forment la majorité des projets d'aménagement d'espaces à bureaux auxquels participe TPSGC. Lorsque le processus sera au point et éprouvé, il sera utilisé dans tous les futurs projets fédéraux d'aménagement d'espaces à bureaux.
Les Services immobiliers classent les projets de rénovation en trois types :
- Rénovations capitales exigeant l'enlèvement et/ou le remplacement d'éléments de la structure du bâtiment;
- Projets de modernisation avec réparations de routine exigeant d'apporter des modifications à la structure du bâtiment pour répondre aux besoins des locataires;
- Rénovations effectuées par le locataire, c'est-à-dire modifications apportées au bâtiment par les locataires au lieu des SI. Ces derniers sont habituellement en mesure d'aider le locataire à réacheminer les déchets produits pendant les travaux ailleurs qu'aux sites d'enfouissement.
La deuxième édition du Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement constitue la partie B du PCBE (Plan de construction de bureaux écologiques) ainsi qu'un guide technique comportant les exigences du PCBE qui doivent être respectées dans tout projet de rénovation, de modernisation et de restauration.
Il a été élaboré d'après la permière version du Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement qui a été largement utilisé par de nombreux employés fédéraux. Quelques sections techniques ont été ajoutées pour faciliter la mise en oeuvre de projets dans le cadre du Plan des bureaux écologiques.
La première version du « Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement » a été réalisée en collaboration par le Bureau de gérance fédérale de l'environnement, d'Environnement Canada et de la Direction des Services immobiliers de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Le guide a été mis à jour en vue de fournir au personnel de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada les directives nécessaires pour atteindre les objectifs énoncés dans la stratégie de développement durable de TPSGC.
Le présent guide a été préparé pour aider les gestionnaires immobiliers fédéraux à planifier et à entreprendre des travaux de rénovation dans le respect de l'environnement. Les exploitants et les gestionnaires immobiliers du secteur privé trouveront également cet ouvrage très utile. Quoique l'objet principal du guide soit la rénovation respectueuse de l'environnement, nombre de principes et de lignes directrices peuvent s'appliquer également aux projets de construction.
Les gestionnaires immobiliers d'aujourd'hui doivent s'attaquer à une panoplie de problèmes liés à l'exploitation d'un bâtiment à l'orée d'un nouveau siècle. Ils ont à composer avec d'importantes réductions d'effectifs et de budgets, de même qu'un nombre croissant de règlements, de codes et de normes. Le présent guide se propose de présenter toute l'information nécessaire pour faire face à ces problèmes. Il présente un certain nombre d'approches permettant de prendre des décisions de rénovation et de construction rentables et respectueuses de l'environnement.
1.2 Environnement planétaire
Notre qualité de vie est étroitement liée à l'état de l'environnement. On accepte généralement que presque toutes les activités ont des incidences sur l'environnement. La construction et l'exploitation de bâtiments sont de gros consommateurs de ressources naturelles. Chaque fois qu'une ressource est exploitée, traitée, transformée et éliminée, l'environnement s'en ressent.
Nombre de matériaux de construction traditionnels sont directement ou indirectement associés à divers types d'incidences sur l'environnement planétaire : réchauffement planétaire, pluies acides, émanations menaçant l'ozone atmosphérique, déchets toxiques et diminution de l'espace dans les sites d'enfouissement. Ces incidences sont les conséquences de l'exploitation de matières premières, des procédés de transformation et d'expédition ainsi que des méthodes d'installation, d'utilisation, d'entretien et d'élimination.
On a reconnu qu'il existe des limites prévisibles pour beaucoup de sources d'énergie et de matériaux non renouvelables. Ces limites sont, en partie, liées à la demande de produits de consommation et de construction qui a dépassé le seuil de la consommation durable. La détérioration de l'environnement se mesure par l'augmentation des prix, la qualité inférieure des matières premières et la difficulté croissante d'approvisionnement. Les consommateurs perçoivent habituellement ces situations comme étant liées à la fluctuation des marchés et non comme étant la conséquence d'un problème plus large d'environnement.
Par exemple, de récentes catastrophes naturelles dans le sud des États-Unis ont entraîné une demande accrue de bois de cèdre. Le cèdre est un matériau de construction traditionnel dans ces régions à cause de sa résistance naturelle aux insectes. Cette hausse de la demande s'est traduite par l'augmentation du prix du bois de cèdre. La majorité des consommateurs analysent cette situation comme étant attribuable aux aléas de l'offre et de la demande. En fait, la demande des consommateurs dépasse l'exploitation durable qui est assurée par la délivrance de permis de coupe et par d'autres contraintes imposées à l'industrie forestière.
Les scénarios axés sur la demande, l'utilisation de processus de fabrication à grand volume, hautement mécanisés et très énergivores et à faible utilisation de main-d'oeuvre ont des effets directs sur l'environnement et ses habitants.
1.3 Gérance de l'environnement
La recherche scientifique a démontré ce que les écologistes prévoyaient déjà dans les années 60, à savoir que le manque de discernement de l'homme aurait pour conséquence d'endommager irrémédiablement l'environnement.
La croissance économique des années 1950 et 1960 s'appuyait sur une exploitation illimitée des ressources naturelles. Cependant, des poursuites judiciaires coûteuses, la perte de la confiance du public, la détérioration des conditions environnementales et les critiques des consommateurs ont complètement modifié le point de vue de la communauté d'affaires. Nombre d'entreprises et de sociétés se rendent compte que des pratiques commerciales saines incluent le respect de l'environnement.
Beaucoup de matériaux de construction sont maintenant reconnus comme des sources de pollution. Les peintures, les solvants et le bois traité, pour n'en nommer que quelques-uns, menacent le sol et la nappe phréatique, surtout lorsqu'on les élimine inadéquatement. Le remplissage des sites d'enfouissement avec des déchets non triés de construction et de démolition est une pratique qui doit cesser. Des dispositifs de protection plus stricts dans les sites d'enfouissement, comme les systèmes de filtration et les toiles protectrices, font partie des solutions. Cependant, le problème de la disponibilité de terrains propices à cet usage demeure toujours et l'augmentation des frais de redevance et de déversement est un indice tangible à cet égard. La seule véritable solution pour l'avenir est de réduire les matières toxiques dans l'air, sur la terre et dans l'eau.
1.4 Calendrier de réglementation
La plupart des pays développés ont déjà adopté une réglementation visant les problèmes environnementaux. L'une des premières initiatives internationales a été le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro tenu lors de la conférence des Nations-Unies sur l'environnement et le développement de 1992. L'une des réalisations les plus importantes de cette conférence a été la présentation du rapport Bruntland, en 1988, élaboré par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement sous les auspices du Programme des Nations-Unies pour le développement. Dans ce rapport, le terme « développement durable » est défini comme le développement qui « remplit les besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures de remplir leurs propres besoins. »
La conférence de Rio, en 1992, a permis de replacer les problèmes environnementaux au premier plan. Alors que les préoccupations liées à l'environnement ont obtenu une reconnaissance et un appui planétaires, les gouvernements élaborent une législation pour assurer que les produits qu'ils exportent sont fabriqués conformément à ces nouvelles lignes directrices environnementales.
Le gouvernement du Canada s'est engagé à rendre ses activités plus respectueuses de l'environnement en intégrant des principes écologiques et de développement durable dans ses activités commerciales. Des modifications à la Loi sur le vérificateur général, adoptées en décembre 1995, prévoyaient la nomination d'un Commissaire à l'environnement et au développement durable qui serait chargé de veiller à ce que le gouvernement respecte son engagement au plan environnemental.
Les Directives sur l'écologisation des opérations gouvernementales publiées par Environnement Canada en 1995 définissent sept domaines d'activités où les ministères sont censés concentrer leurs activités environnementales. Ces domaines sont les achats, la gestion des déchets, la consommation de l'eau, l'utilisation de l'énergie, les parcs de véhicules, l'aménagement du territoire et la gestion des ressources humaines. Le document présente également des exemples de « meilleures pratiques » pour chacun de ces sept domaines.
L'Écologisation du gouvernement se traduit par des défis et des possibilités à tous les plans. Elle exige une recherche constante de solutions aux problèmes environnementaux et une participation active de tous les employés fédéraux.
De plus, pour améliorer sa performance environnementale dans les domaines de la prévention de la pollution, de la réduction des déchets, de l'élimination des CFC et de la réduction des gaz à effet de serre, le gouvernement a adopté diverses mesures.
Chaque ministère fédéral a dû présenter une stratégie de développement durable (SDD) au Parlement avant le 31 décembre 1997. Chaque SDD comporte un plan d'ensemble expliquant comment le ministère compte atteindre ses objectifs de développement durable et traduire son plan d'action en politiques, en activités et en programmes concrets. Pour atteindre ces objectifs, il faudra un engagement total et constant à tous les échelons des activités ministérielles. Le Commissaire évaluera le progrès de chaque ministère tous les trois ans.
Le développement durable exige une approche proactive à la planification dont le facteur déterminant sera l'établissement d'objectifs écologiques.
1.5 Problèmes de santé
Les matériaux de construction peuvent avoir des incidences sur la santé de l'homme de plusieurs façons.
- Premièrement, l'exposition peut survenir pendant la fabrication.
- Deuxièmement, la santé peut être affectée pendant l'installation.
- Troisièmement, des problèmes de santé peuvent aussi se produire pendant l'utilisation et l'entretien.
- Quatrièmement, l'exposition peut survenir pendant l'enlèvement et l'élimination.
La plupart des gens sont maintenant conscients que les environnements intérieurs peuvent avoir des effets sur leur santé et leur bien-être. Une mauvaise qualité de l'air intérieur, un éclairage médiocre et une ventilation inadéquate sont quelques-uns des facteurs qui contribuent au syndrome du bâtiment malsain, aux maladies liées aux bâtiments et aux environnements intérieurs malsains.
Pour incorporer des critères environnementaux dans les activités de construction, il faut reconnaître la relation entre la santé et la qualité de l'air intérieur. Les gens ont de moins en moins de tolérance envers les émanations de produits chimiques. On sait maintenant que de nombreux produits et matériaux traditionnellement utilisés en construction sont toxiques. Certains adhésifs contiennent des solvants dangereux, comme le xylène, le toluène et l'acétone, qui demeurent dans un état hautement volatil jusqu'à ce que les matériaux sèchent. D'autres matériaux, comme les peintures, les produits de finition et certains types de produits de bois composites, peuvent contenir du formaldéhyde qui peut être toxique ou, à tout le moins, irritant.
La santé est un phénomène complexe lié à de nombreux facteurs, dont l'hérédité, le régime alimentaire, l'âge, le bilan de santé et l'exposition. Ainsi, il va sans dire que la santé risque d'être affectée par les polluants et les toxines contenus dans l'atmosphère, les moisissures, les particules, le degré d'humidité, les ions, les éléments radioactifs, l'éclairage, les champs électromagnétiques, la température et le bruit. Le problème de la pollution de l'air intérieur ne peut être résolu qu'en partie par des moyens mécaniques comme un système de ventilation par dépression puisqu'il ne fait que rediriger les polluants ailleurs. La meilleure stratégie pour combattre ce problème serait de réduire la pollution à la source.
1.5.1 Santé et travailleurs de la construction
Pour mener des activités de rénovation et de construction en respectant l'environnement, il faut reconnaître le besoin de conditions de travail sûres pour les travailleurs et celui d'aider à réduire, de manière générale, les impacts écologiques nuisibles.
Puisque les travailleurs de la construction sont souvent exposés à des matériaux toxiques, le risque à long terme de développer des complications de santé telles que les maladies respiratoires ou de la peau, des troubles nerveux, des lésions des organes et une hypersensibilité aux produits chimiques est très élevé. L'utilisation de produits fabriqués ou traités avec des matériaux moins nocifs et sous des conditions réduisant la toxicité et diminuant les taux d'émissions, permet de créer des conditions de travail plus saines pour les travailleurs de la construction.
Il faut toujours prendre beaucoup de précautions pendant un nettoyage. Des pratiques de nettoyage et d'élimination irresponsables peuvent mettre des personnes en danger et polluer davantage les environnements naturels. Les marches à suivre d'application et d'élimination devront toujours inclure l'utilisation de vêtements protecteurs dans un milieu bien aéré.
1.5.2 Santé des employés
Les gens se préoccupent de plus en plus de l'incidence de leur milieu de travail sur leur santé et de leur capacité à travailler efficacement. La qualité de l'air est mise en cause par rapport à certains troubles tels que l'asthme ou les allergies, le dérèglement du système immunitaire et l'hypersensibilité aux produits chimiques. Les produits chimiques émanant des matériaux de construction, du mobilier de bureau, des équipements ou des produits de nettoyage contribuent à un environnement intérieur malsain.
En comprenant mieux le lien entre les problèmes de santé chez l'homme et les milieux de travail, les gestionnaires des bâtiments et des installations peuvent veiller à ce que les bureaux fédéraux, qui ont été rénovés ou remis à neuf, soient des milieux de travail sains. Les avantages qu'on en retire sont l'amélioration du bien-être et de la productivité, une diminution des plaintes d'employés liées à la santé et du nombre d'employés malades. Ces avantages peuvent facilement compenser les coûts plus élevés de ces matériaux.
1.6 Gestion des ressources
La disponibilité de certaines matières premières a diminué considérablement au cours des dernières décennies, non seulement à cause du rythme auquel on les consomme (tant les ressources non renouvelables que renouvelables), mais aussi du fait que nous ne créons pas les conditions nécessaires pour qu'elles se renouvellent. En conséquence, nous devons chercher d'autres moyens pour réduire notre influence négative sur les ressources renouvelables et non renouvelables.
Lorsqu'un problème de gestion des ressources se pose, le système doit être conçu de façon à réduire l'utilisation des ressources au minimum, à réutiliser les ressources qui ne peuvent être réduites et recycler toutes les ressources qui ne peuvent être réutilisées.
Les produits et les matériaux comportant des matières recyclées sont devenus plus facilement accessibles et constituent une partie de la solution des problèmes de l'épuisement des ressources naturelles. Les matériaux recyclés aident à créer des cycles de fabrication et d'achat en boucle fermée, réduisant ainsi considérablement le besoin d'exploiter les matières premières et la quantité de déchets solides qui se retrouvent dans les sites d'enfouissement.
La gestion des ressources implique aussi une utilisation plus efficace de l'énergie et de l'eau. Au Canada, la consommation totale d'énergie par habitant est la plus élevée qu'ailleurs dans le monde et une large proportion de celle-ci est produite par des ressources non renouvelables comme le pétrole et le charbon. L'industrie de la construction peut réduire la gravité des problèmes par une meilleure efficacité énergétique des édifices à bureaux et des espaces rénovés, en prenant en compte les principes de conservation de l'eau aux étapes de la conception et de la construction et en encourageant l'utilisation de produits et de matériaux moins consommateurs de ressources naturelles et d'énergie.
1.7 Plan de construction de bureaux écologiques - Partie B - Guide technique
La partie A du Plan de construction de bureaux écologiques (PCBE) contient des listes de contrôle qui aideront à incorporer des principes écologiques aux différentes étapes de la planification, de la conception et de la construction d'espaces à bureaux.
Le présent guide (partie B du PCBE) fournit des détails sur la conservation de l'énergie et l'efficacité énergétique, la conservation de l'eau et les méthodes de gestion des déchets qui permettent d'optimiser la réduction et la récupération des déchets.