Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement
Chapitre 7 - Mise en oeuvre de mesures de conservation de l'eau
La consommation d'eau d'un immeuble à bureaux écologique devrait être considérablement inférieure à celle d'un bâtiment semblable rénové avec les méthodes courantes de construction. Dans nombre de cas, on considère réalisable un objectif de réduction de la consommation de l'eau de 30 % pour les bâtiments rénovés et modernisés par rapport aux bâtiments à bureaux classiques dotés des mêmes caractéristiques et systèmes. L'analyse du coût du cycle de vie a été utilisée pour vérifier si les systèmes prescrits étaient rentables. La méthode utilisée pour évaluer la viabilité économique par catégorie de système des mesures de conservation de l'eau mises en oeuvre pendant une rénovation est présentée dans le manuel de la DGSI intitulé « 5 Phase Water Audit Protocol Workbook ». La même méthode peut être utilisée par les concepteurs pour évaluer les technologies qui n'ont jamais été analysées du point de vue de la rentabilité. Elle peut aussi servir à vérifier la viabilité économique de mesures ayant déjà été évaluées, si on croit que l'analyse antérieure n'est pas représentative d'une situation particulière.
Le Code national du bâtiment du Canada contient des exigences relatives à l'agrandissement, la modification, le renouvellement ou la réparation des installations de plomberie. Le CNB exige que toutes les installations de plomberie soient conçues et installées conformément à la réglementation municipale, territoriale ou provinciale pertinente ou, en l'absence de réglementation, conformément au Code national de la plomberie du Canada. Le PCBE n'exige pas de remplacer toute l'installation d'un seul coup pour respecter le Code national de la plomberie. Les mesures peuvent être adoptées progressivement et sont généralement rentables.
Les mesures de conservation de l'eau se divisent en trois catégories, eau domestique, CVCA et aménagement paysager, et elles sont analysées ci-après.
7.1 Eau domestique
La consommation d'eau domestique est un élément important de la consommation d'eau dans un immeuble à bureaux. Il existe maintenant sur le marché un nombre de plus en plus grand de produits permettant de diminuer la consommation d'eau domestique dans un bâtiment. L'installation d'appareils économes d'eau et l'application de mesures d'économie d'eau permettent d'obtenir des économies considérables, particulièrement lorsque la consommation d'eau est mesurée et les coûts directement proportionnels à l'utilisation.
Les paragraphes suivants sont écrits de façon à pouvoir être facilement incorporés dans le devis d'un projet et à être clairs pour les fournisseurs.
- Tous les aérateurs de robinets doivent avoir un débit d'au plus 4 L/min à 413 kPa
- Les pommes de douches doivent avoir un débit d'au plus 7,6 L/min à 50 kPa. Les pommes de douche doivent être munies d'un robinet d'arrêt manuel ou automatique. Une inscription claire et facile à comprendre doit être placée près du dispositif pour en expliquer l'utilisation et demander qu'on l'utilise avec diligence.
- Les W.-C. ne doivent pas consommer plus d'eau que 6,0 L/chasse
- Les urinoirs ne doivent pas consommer plus de 3,8 L/chasse
- Les lave-vaisselle - S'il faut installer ou remplacer un lave-vaisselle, choisir un appareil éconergétique. Les modèles de type résidentiel ne doivent pas utiliser plus de 24 L/cycle. Les lave-vaisselle de type commercial ne doivent pas utiliser plus de 5,3 L/panier. Les lave-vaisselle commerciaux de type à panier sur bande transporteuse ne doivent pas utiliser plus de 21 L/m. Cette norme est fondée sur une vitesse de 1,5 m²/min (vitesse d'alimentation x largeur). La consommation d'eau pour d'autres vitesses et d'autres dimensions de bande transporteuse sera proportionnelle à cette valeur.
- Adoucisseur d'eau - S'il faut installer ou remplacer un adoucisseur d'eau, choisir un appareil favorisant l'économie d'eau (à contreflux). Utiliser un régulateur électronique axé sur la demande pour assurer que la régénération n'est lancée que lorsque c'est nécessaire. Brancher l'adoucisseur d'eau sur le circuit d'eau chaude seulement à l'intérieur du bâtiment.
- Appareils sanitaires - Tous les robinets et les urinoirs des toilettes doivent être munis d'un dispositif d'arrêt automatique. Il peut s'agir d'un dispositif à ressort ou d'un détecteur de présence à l'infrarouge.
Certaines de ces mesures pourraient être moins viables du point de vue économique dans certaines parties du Canada. Deux des facteurs importants à considérer sont la disponibilité de l'eau et son coût. Pour confirmer la viabilité économique de ces options, il faut établir le coût du remplacement des appareils existants par des appareils économes d'eau et effectuer une évaluation du cycle de vie conformément au guide de vérification de la consommation en cinq étapes des Services immobiliers.
7.2 Mesures touchant l'installation de CVCA
Le matériel de chauffage, de ventilation et de conditionnement de l'air peut, de par sa conception, consommer d'énormes quantités d'eau. Cependant, plusieurs occasions d'économiser l'eau se présentent pendant l'installation du matériel de CVCA. Le gestionnaire de projet devrait faire une visite du bâtiment accompagné du superviseur de l'entretien pour s'assurer de la viabilité de chacune des mesures décrites ci-dessous. Si l'option est viable à l'intérieur des limites imposées par le bâtiment et le projet de rénovation, il faudrait évaluer le bien-fondé des mesures suivantes :
- Aucun appareil en boucle ouverte ne doit être installé. Tout appareil de refroidissement qui évacue de l'eau directement dans la canalisation de drainage doit être remplacé.
- Utiliser un régulateur axé sur la demande pour gérer la fréquence de vidange dans les tours de refroidissement. L'eau qui s'évapore des tours de refroidissement laisse derrière elle des minéraux et d'autres particules qui se retrouvent souvent dans l'eau douce. À mesure qu'on ajoute de l'eau d'appoint, les concentrations de ces matériaux augmentent. Au bout d'un certain moment, l'eau de refroidissement doit être purgée dans un cycle de vidange pour éviter une accumulation excessive de minéraux et de matières biologiques. Ces cycles de vidange sont habituellement synchronisés avec des minuteries qui permettent le drainage du réseau à fréquence fixe. Il faut effectuer un échantillonnage de la qualité de l'eau régulièrement après la mise en service du système pour s'assurer que les cycles de vidange sont réglés en fonction des conditions locales de l'eau et du climat.
- Utiliser une tour de réfrigération par évaporation à contreflux à faible perte par dérive - Dans les grands bâtiments commerciaux, les tours de réfrigération utilisent d'énormes quantités d'eau. On peut diminuer la consommation d'eau par une bonne conception du système. Les tours de réfrigération à contreflux sont généralement plus économes d'eau que les types à flux croisé. Il faudrait prescrire une perte maximale par dérive de 0,002 % du débit total d'eau.
7.3 Aménagement paysager
Les méthodes d'aménagement paysager sont un domaine important où on peut mettre en place des mesures de conservation de l'eau. Il y a plusieurs façons de réduire la consommation d'eau à l'extérieur autour d'un bâtiment sans nuire aux aspects pratiques et esthétiques des espaces verts. La variété de gazon « pâturin du Kentucky» exige beaucoup d'arrosage et devrait être évitée autant que possible. Des variétés indigènes plus résistantes comme le ray-grass et la fétuque sont faciles à obtenir en plaques chez les fournisseurs qui approvisionnent les terrains de sport. Une fois de plus, la viabilité et le coût de ces mesures doivent être examinés avec le superviseur de l'entretien et un calendrier doit être élaboré pour mettre en place progressivement ces importants changements.
Les mesures suivantes sont nécessaires dans le cadre du PCBE en ce qui concerne l'aménagement paysager autour des bâtiments :
- Les systèmes d'arrosage automatique doivent être réglés pour un arrosage maximal de 15 mm/sem.
- Les asperseurs doivent être réglés pour ne pas pulvériser de l'eau sur les stationnements et les autres surfaces ne nécessitant pas d'arrosage.
- Il faut prescrire des espèces indigènes résistantes à la sécheresse sur au moins 70 % de l'aménagement paysager. Choisir des plantes indigènes qui sont bien adaptées aux conditions de croissance du site. Une bonne variété de plantes doit être choisie en fonction de leur rythme de croissance, de leur durée de vie et de leur résistance. Il faut également prendre en considération le pH du sol, les besoins d'ensoleillement et d'arrosage. Les plantes ayant des besoins semblables doivent être regroupées. Les arbres et les arbustes placés judicieusement sur le périmètre du bâtiment peuvent également réduire les besoins de climatisation en procurant de l'ombre près des fenêtres.
- Concevoir l'aménagement de façon à ne pas trop arroser. Les systèmes d'arrosage automatiques doivent être munis de minuteries et de régulateurs électroniques pour empêcher l'arrosage aux moments où les pertes par évaporation sont très grandes. Un capteur d'humidité du sol doit être utilisé pour assurer que les cycles d'arrosage ne se déclenchent que lorsque c'est nécessaire. Le gros du gaspillage d'eau dans un aménagement paysager découle de l'arrosage excessif des plantes. Des appareils de distribution d'eau à faible débit doivent être prescrits et leur fonctionnement doit être vérifié de façon à diminuer le gaspillage d'eau.
On peut obtenir davantage de renseignements sur les économies d'eau à réaliser dans un aménagement paysager auprès de nombreuses sources. Des techniques comme la culture en milieu désertique et la culture écologique peuvent permettre de créer des aménagements paysagers esthétiques, économiques, exigeant peu d'entretien et produisant un minimum d'incidences environnementales.
7.4 Documents
Il faut fournir un énoncé de l'esprit de la conception et des recommandations d'exploitation qui doit contenir ce qui suit :
- des renseignements descriptifs pour chaque système, les détails de leur fonctionnement, la capacité de calcul, les caractéristiques de rendement et la configuration du réseau;
- le schéma de circuits et le schéma fonctionnel ainsi que la séquence de fonctionnement; les procédures de réglage de marche-arrêt ainsi que les séquences d'inversion, de démarrage et d'arrêt.
7.5 Autres possibilités de conservation de l'eau
D'autres mesures peuvent être envisagées pour réduire la consommation d'eau. Effectuer la rénovation ou la modernisation d'un bâtiment conformément aux exigences de base du présent Plan de construction de bureaux écologiques est un bon départ pour atteindre un développement durable dans le domaine de la construction commerciale. Ce n'est toutefois qu'un début. L'application d'autres mesures permettra de réduire davantage les incidences que le bâtiment a sur nos réserves d'eau.
Il faut mettre en place un programme de surveillance et d'amélioration continue tout en intégrant des mesures de conservation à des projets de rénovation futurs. Il est important d'assurer que les principes de développement durable initialement mis en oeuvre deviennent le point de départ d'un processus continu de développement durable. Les mesures répertoriées ci-dessous peuvent ne pas être applicables à toutes les situations, mais elles doivent être prises en compte afin d'aller au-delà des recommandations de base du PCBE.
Le gestionnaire de projet devrait discuter de l'à-propos et de la viabilité de ces mesures avec le superviseur de l'entretien et un calendrier de mise en oeuvre devrait être inclus dans les documents et le rapport du PCBE
7.5.1 Eau domestique
- Placer le chauffe-eau au centre d'un bâtiment pour utiliser les canalisations d'eau les plus courtes possibles et les calorifuger. Des canalisations courtes et calorifugées permettent de diminuer les quantités d'eau qu'il faut laisser couler avant d'obtenir de l'eau à la température voulue.
- Poser un robinet à pédale sur l'évier de cuisine. Ce type de robinet favorise l'utilisation d'eau uniquement lorsque c'est nécessaire. Les deux mains étant libres pour effectuer la tâche, il est possible d'ouvrir ou de fermer le robinet au besoin au lieu de laisser l'eau couler inutilement.
- Envisager d'utiliser un urinoir sans eau. Ce type d'urinoir se trouve maintenant sur le marché et pourrait réduire à néant la consommation d'eau attribuable à cet appareil.
7.5.2 Mesures touchant le système CVCA
- Vérifier et étalonner les régulateurs de l'humidificateur chaque année pour faire en sorte que le fonctionnement de cet appareil est maintenu au plus bas niveau possible.
- Envisager d'utiliser des traitements chimiques catalytiques qui maintiennent les minéraux en suspension pour purger le moins souvent possible la tour de refroidissement (il faudrait toutefois évaluer les incidences environnementales de ces produits chimiques).
- Penser à la possibilité d'utiliser l'eau de pluie comme eau d'appoint pour la tour de refroidissement.
7.5.3 Aménagement paysager
- Récupérer l'eau de pluie. Il n'est pas nécessaire d'utiliser de l'eau du réseau municipal pour l'arrosage. Il est souvent possible de modifier les systèmes de drainage du toit pour diriger l'eau de pluie vers un réservoir. Cela permet d'obtenir une bonne source d'eau d'arrosage gratuite pendant les périodes sèches et de diminuer la charge sur le réseau d'eaux pluviales pendant les orages.
- Choisir avec soin les sols et les paillis. Opter pour un type de sol qui retient l'humidité. Le sol sablonneux ou caillouteux accélère le drainage et exigera plus d'eau. Les paillis retiennent l'humidité et servent de nourriture aux plantes.
- Aménager le terrain, paver et gazonner les surfaces pour assurer une rétention maximale de l'eau de pluie et le moins de ruissellement possible.
- Installer sur le site un bassin de rétention des eaux pluviales pour recueillir l'eau de pluie et réduire au minimum la charge sur les réseaux municipaux d'eaux pluviales.
- Installer un réseau distinct pour les eaux ménagères afin de s'en servir pour l'arrosage et les appareils sanitaires.
7.5.4 Amélioration continue
Dans le cadre d'un processus d'amélioration continue, il faudrait mettre en place une équipe de surveillance de l'utilisation de l'eau et d'amélioration de la conservation de l'eau. Cette équipe pourrait être chargée de la surveillance continue et de l'analyse de l'utilisation de l'eau dans le bâtiment ou les locaux loués (selon le cas), des enquêtes et de la consignation des nouvelles tendances et des nouvelles technologies en matière de conservation de l'eau ainsi que de la formulation de recommandations quant aux améliorations à apporter pour économiser davantage d'eau dans le bâtiment. L'équipe devrait analyser les méthodes d'exploitation du bâtiment ou les habitudes des employés pouvant mener à un gaspillage. Le travail de l'équipe consistera à examiner les problèmes et à faire des suggestions, à rendre compte aux employés des réussites et à apporter des commentaires constructifs sur les domaines éventuels d'amélioration.
7.6 Études de cas de conservation de l'eau
7.6.1 Complexe de bureaux de Purdy's Wharf, Halifax, Nouvelle-Écosse
Aperçu du projet
Purdy's Wharf est un complexe neuf polyvalent de 350 000 pi² situé au bord de la mer à Halifax. L'objectif du projet était de construire une installation moderne pouvant offrir des tarifs de location concurrentiels grâce à la réduction des coûts d'exploitation. Comme Purdy's Wharf devait être construit juste à côté d'une source illimitée d'eau de mer, les concepteurs ont décidé d'utiliser cette ressource naturelle pour diminuer les coûts de l'eau.
Réalisations au plan de l'environnement
Économies d'eau
- L'eau de mer est utilisée comme source principale de refroidissement à l'aide de deux circuits isolés en boucle. Dans le premier circuit, l'eau de mer est introduite dans le bâtiment, traverse un échangeur de chaleur en titane et est évacuée par pompage dans la mer. Le deuxième circuit est fermé. L'eau refroidie circule de l'échangeur de chaleur aux serpentins refroidisseurs de l'édifice. Des ventilateurs font circuler l'air refroidi dans tous les conduits de ventilation.
- Tous les robinets sont à débit réduit et ont été dotés d'aérateurs.
- Des toilettes à débit ultra-faible ont été prescrites.
- Les douches sont munies de pommes à faible débit.
- Un programme de sensibilisation a été élaboré et mis en oeuvre pour promouvoir la conservation de l'eau.
Facteurs économiques
Le système de refroidissement classique en place a été converti à l'eau de mer au coût de 200 000 $, mais il s'est révélé, à l'usage, très économique. La première année, le système a permis d'économiser 113 500 $ en coûts d'exploitation en réduisant la consommation d'eau de 8 400 000 litres. En outre, les coûts d'énergie ont été réduits de 50 000 à 60 000 $ par année et les coûts d'entretien et de produits chimiques de 51 000 $.
7.6.2 Centre canadien des eaux intérieures, Burlington, Ontario
Aperçu du projet
Le Centre canadien des eaux intérieures (CCEI) a été inauguré en 1967 et a été complètement terminé au début des années 1970. Ce complexe du port de Hamilton totalise 49 000 mètres carrés de locaux et abrite 200 laboratoires dont l'importance varie d'une seule pièce à un local pour canal à houle de 100 mètres de longueur. Le complexe comprend des bureaux et des laboratoires où 700 employés travaillent sur les effets de la pollution de l'eau dans les écosystèmes aquatiques. Entre 1985 et 1991, le complexe a été rénové dans le cadre de l'Initiative des bâtiments fédéraux. En plus des travaux de conservation de l'énergie, les rénovations ont porté sur les économies d'eau.
Réalisations au plan de l'environnement
Économies d'eau
- L'utilisation d'eau de mer a permis de réduire les besoins en eau municipale pour le refroidissement.
- Les besoins en eau pour les bassins à poissons ont été réduits en limitant la formation d'algues. On a éliminé de la même façon la nécessité d'ajouter constamment de l'eau municipale.
- Tous les robinets ont été dotés d'adaptateurs à faible débit et d'aérateurs.
- Les urinoirs à chasse automatique ont été remplacés par des modèles à chasse manuelle.
- L'eau d'arrosage du terrain est puisée dans le port.
- Les eaux non contaminées évacuées du complexe sont rejetées directement dans le port d'Hamilton et ne transitent donc pas par les égouts.
Facteurs économiques
La plus grosse dépense du projet a été la modernisation du système de refroidissement qui a coûté 101 000 $. Cependant, cette mesure s'est traduite par des économies annuelles de 53 000 $. La période de recouvrement des coûts a été de deux ans. La reconfiguration des conduites d'eau pour les bassins à poissons a exigé un déboursé de 32 350 $, mais a permis d'économiser 22 600 $ par année. Les coûts des autres mesures d'économie d'eau ont été incorporés dans les coûts d'entretien courant et n'ont donc pas été comptabilisés.
7.6.3 Écologique-sur-grand : Édifice à bureaux commercial
Description : Cet espace à bureaux totalisant 2 000 m² de surface est le premier au Canada à se conformer aux critères des bâtiments commerciaux C-2000. Il est situé sur les rives de la rivière Grand à Kitchener, en Ontario. Le bâtiment a été conçu pour servir de modèle d'application des caractéristiques et des techniques de pointe de la construction écologique. L'objectif principal était d'assurer un environnement confortable et sain. L'un des objectifs environnementaux très contraignants était la réduction de 70 % de la consommation d'eau par rapport à un immeuble à bureaux type comparable.
Caractéristiques : Tous les dispositifs de consommation d'eau ont été attentivement examinés. Les chasses d'eau des W.C. ne devaient pas utiliser plus de 6 litres d'eau tout en étant d'une grande efficacité. On a donc installé des W.C. du type à réservoir sous pression. Des urinoirs à très faible niveau d'eau avec robinet de chasse à détecteur de présence à infrarouge ont été utilisés, de même que des robinets de lavabos avec économiseurs d'eau à détecteurs infrarouge. Ces mêmes robinets ont été installés dans les cuisinettes des locataires. Les pommes de douches sont aussi économes d'eau et dotées de détecteurs de présence à infrarouge.
La tour de refroidissement est un bassin de rétention des eaux de pluie servant de bassin décoratif situé en face du bâtiment et alimenté par les descentes d'eau de pluie. Une grande proportion de l'eau d'appoint est de l'eau de pluie puisée dans ce bassin.
Plus de 75 % de l'aménagement paysager est constitué d'espèces indigènes d'arbres, d'arbustes et de fleurs qui exigent peu d'arrosage. Un paillis d'écorces est utilisé pour conserver l'humidité dans le sol et lutter contre les mauvaises herbes. Les surfaces gazonnées sont limitées aux abords des boulevards conformément à la réglementation municipale et à une petite aire de rassemblement où se trouve une table de pique-nique.
Résultats : Une consommation annuelle d'eau municipale de 72 % inférieure à celle d'un bâtiment commercial type (ou une consommation de 26 L/pers./j) était prévue. Une surveillance de la consommation a indiqué que l'objectif de réduction avait été dépassé, la consommation réelle étant de 73 % inférieure à celle d'un bâtiment type.
Cependant, deux facteurs pourraient entraîner une augmentation de la consommation d'eau. Premièrement, à la fin des travaux de construction, le propriétaire a fait installer un adoucisseur d'eau beaucoup trop gros doté d'un dispositif de régénération automatique avec minuterie. Deuxièmement, la municipalité a insisté pour que du gazon de la variété Kentucky Bluegrass soit semé en bordure des boulevards et a exigé l'installation d'un dispositif d'arrosage automatique pour éviter de devoir remplacer le gazon.