Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement
Chapitre 9 - Méthodes de gestion des déchets de construction, et de rénovation et de démolition
Les déchets de construction, de rénovation et de démolition (CRD) sont des matières solides non dangereuses produites pendant les projets de CRD. Puisque Environnement Canada (EC) et les Services immobiliers (SI) de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) entreprennent peu de projets de construction, ils produisent la majeure partie de leurs déchets de CRD pendant des travaux de démolition, particulièrement, dans le cadre de projets de rénovation, de réfection et de réaménagement.
TPSGC a fixé deux objectifs de gestion des déchets solides de CRD :
- Incorporer, d'ici le 31 mars 2000, des pratiques de réduction et de récupération des déchets solides de construction dans le Système de réalisation des projets des Services immobiliers et y avoir recours dans tous les futurs projets de construction, de rénovation et de démolition.
- Élaborer, conjointement avec l'Association canadienne de construction, d'ici le 31 mars 2000, un document sur les meilleures pratiques pour l'industrie de la construction en matière de gestion des déchets solides et de communiquer ces pratiques à l'ensemble de l'industrie
Les SI ont incorporé des sections portant sur la gestion des déchets de CRD dans leur demande de propositions (DDP) révisée et dans leur Pratique courante de la gestion de projets. La section traitant de la gestion des déchets de CRD comprend une exigence pour l'entrepreneur d'effectuer une vérification des déchets et de préparer un plan de travail de réduction des déchets solides. La DDP révisée et la Pratique courante sont utilisées dans diverses régions de même que le document type de la Direction pour la gestion de projets. Le document peut être modifié et on s'attend que les gestionnaires de projets l'utilisent avec discernement lorsqu'ils l'appliquent à leurs propres projets. On souhaite que les exigences relatives à la gestion des déchets soient appliquées dans tous les projets où il est possible de le faire et, en ce qui concerne les projets qui se déroulent en Ontario, c'est obligatoire.
Les SI ont activement participé à l'élaboration de programmes pilotes, de protocoles et de normes concernant des manières économiques de réacheminer les déchets produits pendant des activités de CRD. Les mesures incorporées dans le Plan de construction de bureaux écologiques sont fondées sur des méthodes et des protocoles existants qui ont été élaborés et mis en oeuvre par les SI et légèrement modifiés à l'intention d'Environnement Canada.
Dans la plupart des cas, les travaux exécutés pour le compte de TPSGC seront donnés à contrat et ne seront pas directement exécutés par les ressources de TPSGC. Pour cette raison, le gestionnaire de projet devra demeurer en communication avec l'entrepreneur pendant toute la durée du projet et inclure des options dans le dossier d'appel d'offres afin d'évaluer la viabilité économique de certaines des mesures recommandées.
Pour la plupart des projets du gouvernement fédéral, les gestionnaires de projets se servent du Devis directeur national (DDN) comme outil pour écrire le devis de construction, de rénovation et de démolition. Rédigé conjointement par les secteurs public et privé, le DDN est reconnu dans l'industrie canadienne de la construction comme l'outil principal de rédaction de devis. Le DDN est un recueil de devis de construction écrits dans le format réel d'un devis. Le niveau de détail et la complexité donnent une assurance contre les dédoublements et les erreurs tout en réduisant au minimum les possibilités d'incompréhension et offre une assurance en ce qui concerne la livraison des contrats de construction. Le DDN est actuellement en cours de révision pour y introduire des dispositions environnementales dans tous les aspects des projets relevant de TPSGC.
Les mesures suivantes doivent être mises en oeuvre pour respecter les exigences du PCBE :
- que la réduction et la récupération des déchets soient des aspects importants de tous les projets de construction, de rénovation ou de réfection et de démolition lorsque la surface en cause est supérieure à 2 000 m² ;
- que des vérifications des déchets et des plans de réduction et de récupération des déchets soient exigés aux termes du contrat passé avec l'entrepreneur principal;
- que tous les déchets et les matériaux de construction qui peuvent être économiquement récupérés par des méthodes de déconstruction, de réutilisation et de recyclage soient identifiés et que ces méthodes figurent dans le plan de travail;
- que les activités de réduction et de récupération des déchets soient surveillées par les gestionnaires de projet des SI.
9.1 Analyse coûts-avantages
Les coûts du transport, de l'enfouissement, du recyclage et du reconditionnement et la disponibilité de ces services ainsi que d'autres solutions de traitement des déchets varient d'une région à l'autre du Canada. En conséquence, les coûts et les avantages économiques du recyclage et d'autres solutions de réduction et de récupération des déchets de CRD varieront également selon les régions. La présente partie porte sur une méthode d'évaluation préliminaire de la rentabilité d'un programme de réduction et de récupération des déchets de CRD. Cependant, puisque le gestionnaire de projets devra agir en collaboration avec l'entrepreneur pour recueillir certaines des données nécessaires, ce n'est qu'au prix d'efforts répétés qu'on pourra établir quelle méthode de gestion des déchets de CRD est la plus économique. Le tableau 2.1 présente une analyse coûts-avantages type de la gestion des déchets de CRD.
Cueillette des données : Les renseignements suivants doivent être donnés :
- le coût des méthodes actuelles de gestion des déchets;
- le coût de mise en oeuvre d'un programme de réduction et de récupération des déchets de CRD;
- les économies et les avantages découlant des programmes de recyclage, de réutilisation et de réduction des déchets.
Comparaison des coûts et des économies : Lorsque tous les renseignements pertinents sont recueillis et consignés sur la feuille de travail, il faut additionner les résultats de toutes les catégories et les comparer. Si le coût total de la catégorie des programmes de gestion des déchets, y compris la déconstruction, la réutilisation et le recyclage est inférieur aux économies totales, le recyclage et les autres programmes de réduction des déchets sont jugés rentables et devraient être examinés plus attentivement.
Analyse détaillée ou continue avec un programme de gestion des déchets solides : Si l'analyse coûts-avantages indique que les programmes de recyclage ou autres programmes de réduction des déchets sont réalisables, il faut alors effectuer un examen plus minutieux de la gestion des déchets et élaborer un plan d'action.
Les sections ci-dessous présentent les diverses étapes plus en détail.
Étape 1 - Vérification exhaustive des déchets
Le gestionnaire de projets ou l'entrepreneur doit effectuer une vérification des déchets afin de reconnaître les types et les quantités de matériaux de rebut qui seront produits pendant le projet. Ce processus comprend la cueillette et l'examen des renseignements, les visites sur le chantier pour identifier les types de matériaux, les quantifier et les inventorier. Pendant la vérification, il faudrait également déterminer quels sont les appareils ou les matériaux réutilisables. Ces articles devraient être inventoriés et inclus dans le résumé de la vérification des déchets.
On peut obtenir un formulaire type de vérification des déchets auprès du gestionnaire de projets de TPSGC ou de Craig Boyle au numéro 613-956-1553 ou à l'adresse électronique suivante : craig.boyle@tpsgc-pwgsc.gc.ca
Étape 2 - Élaborer un plan de travail pour la réduction et la récupération des déchets
Un plan de travail pour la réduction et la récupération des déchets est un plan d'action élaboré d'après les résultats de la vérification des déchets. Ce plan vise à cerner les possibilités et les mesures qui permettraient de détourner les matériaux du site d'enfouissement. Le plan devrait d'abord définir les possibilités de réutilisation, ensuite les possibilités de recyclage et en dernier lieu, les options d'élimination, si nécessaires. Le plan de travail devrait comporter :
- une liste des matériaux figurant sur le rapport de vérification comme étant réutilisables et les options de récupération ainsi qu'un résumé du poids et du volume de ces matériaux;
- une liste des matériaux définis comme recyclables et les options de récupération possibles pour chacun d'entre eux, y compris une description de l'établissement comportant le nom, l'endroit, les personnes-ressources et le type d'exploitation de l'établissement où ils seront acheminés et un résumé du poids et du volume des matériaux qui pourront être recyclés;
- les coûts anticipés associés à la manutention et à l'entreposage sur le chantier (p. ex., les coûts de location de conteneurs), les coûts de transport (livraison au marché ou à l'établissement de récupération), les redevances de déversement et les recettes potentielles découlant de la vente de ces matériaux.
Réutilisation
Il faudrait mettre l'accent sur les programmes de réutilisation. En effet, cette option est la manière la plus efficace d'utiliser les ressources naturelles et, bien souvent, donne les meilleurs résultats sur le plan économique. Une bonne planification préalable à la mise en route d'un projet permettra de cerner plus facilement les différentes options de réutilisation.
On peut réutiliser les déchets de CRD et les matériaux de construction de plusieurs façons et celles-ci sont à la portée des promoteurs d'un projet et des entrepreneurs, par exemple :
- réutiliser les matériaux sur le chantier à l'étape de la reconstruction (p. ex. portes, planchers surélevés, cloisons sèches démontables, maçonnerie servant de remblai);
- séparer et réutiliser les matériaux pour un autre projet (p. ex. armoires, carreaux acoustiques, portes, etc.);
- s'assurer que le Centre de distribution des biens de la Couronne récupère tous les matériaux indiqués sur le rapport. Le Centre de distribution (relevant de TPSGC) est responsable de la vente des biens en surplus du gouvernement fédéral, y compris l'équipement mobile et les matériaux. Le Centre de distribution offre beaucoup d'articles pour la réutilisation à l'occasion de ventes qui sont tenues dans chaque région;
- séparer les matériaux de construction qui seront donnés ou vendus à des centres de récupération des matériaux de construction (p. ex. les carreaux acoustiques et les rails suspendus sont vendus à des centres de récupération qui les vendent par la suite à des entrepreneurs en rénovation locaux). On trouve des centres de récupération de matériaux de construction dans la plupart des grandes villes du Canada. On peut communiquer avec la Used Building Material Association (UBMA) qui regroupe des membres partout au pays, au numéro 877-221-8262.
- Bon nombre d'entrepreneurs en démolition et quelques entrepreneurs en construction ont leur propre exploitation de réutilisation et de récupération pour les matériaux réutilisables produits pendant leurs projets. Consulter les pages jaunes ou les coordonnateurs du recyclage local pour connaître les noms des entreprises de récupération des matériaux de démolition dans votre communauté.
- Des méthodes soigneuses d'enlèvement et de manutention des matériaux de construction et des appareils réutilisables exigent beaucoup plus de temps que les méthodes traditionnelles de démolition. Il est essentiel de souligner et d'inclure dans le plan de réduction et de récupération des matériaux de construction, les heures supplémentaires nécessaires et les répercussions sur les coûts de main-d'oeuvre.
Recyclage
Le plan de réduction et de récupération des déchets de construction devrait indiquer les matériaux pour lesquels il existe localement des options de recyclage. Au moment de prendre contact avec un recycleur, il faut donner les renseignements suivants :
- le type et l'état des matériaux à recycler;
- le volume et le poids de ceux-ci;
- les contraintes d'entreposage et de manutention sur place;
- l'échéancier prévu de construction, de rénovation et de démolition.
Le recyclage des déchets de CRD s'effectue habituellement dans deux types d'établissements : les installations de récupération d'un matériau unique ou les installations de recyclage mixte.
Les installations de récupération d'un matériau unique acceptent un seul type de matériau ou quelques matériaux qui exigent d'être triés sur le chantier. Le tri à la source sur le chantier améliore la qualité du matériau destiné au recyclage. Cependant, le tri à la source exige de l'espace d'entreposage et des conteneurs distincts et une plus grande sensibilité des travailleurs sur le chantier au recyclage. Voici quelques exemples d'installations de recyclage d'un matériau unique :
- les entreprises de ferraillage;
- les entreprises de recyclage du bois;
- les entreprises de recyclage des cloisons sèches;
- les entreprises de recyclage du béton et des granulats.
Dans certaines régions du pays, les entreprises de recyclage mixte des déchets de CRD se multiplient. Ces établissements permettent habituellement aux entrepreneurs en construction de placer les déchets de CRD dans un seul conteneur de déchets, ce qui réduit l'espace d'entreposage nécessaire sur le chantier. Les déchets mixtes sont alors transportés à une installation de traitement ou de transfert, où un certain degré de tri et de recyclage s'effectue. Le degré de recyclage possible dans ce genre d'exploitation est moins élevé à cause de la contamination et du bris des matériaux. Ces entreprises exigent en général des redevances de déversement ou de traitement pour leurs services.
Les buts du plan de réduction et de récupération des déchets doivent figurer dans toute entente conclue avec une société de transport. L'entente doit préciser le type des matériaux recyclables, une grille de prix, les exigences de ramassage et les documents nécessaires.
Déchets dangereux
Par définition, les déchets de CRD n'englobent pas les matières dangereuses. Cependant, il est possible que certains matériaux soient dangereux ou que les déchets contiennent des matières dangereuses, par exemple :
- les tubes fluorescents contenant des vapeurs de mercure;
- les peintures contenant du plomb;
- les ballasts des lampes fluorescentes contenant des PCB;
- les matériaux insonorisants contenant du plomb;
- les carreaux de plafond contenant des fibres d'amiante;
- les climatiseurs contenant des substances appauvrissant la couche d'ozone.
Ces matériaux exigent une manutention spéciale qui est décrite dans la publication de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada intitulée A&ES, Realty and Real Property Interim Joint Operating Procedures, Checklists: Hazardous Materials Management Checklist. Se reporter à ce document pour plus de détails.
9.2 Surveillance et production de rapports
Chaque projet devrait comprendre un bref rapport qui sera produit à l'achèvement du projet et qui comportera les renseignements suivants :
- un résumé du poids et du volume des matériaux qui ont été produits pendant le projet;
- un résumé du poids et du volume des matériaux qui ont été réutilisés et recyclés;
- un résumé des coûts et des économies liés aux mesures de gestion des déchets y compris les coûts de main-d'oeuvre et les coûts d'expédition et d'élimination ainsi que les économies;
- une comparaison des pourcentages prévus de récupération des déchets par rapport à ce qui est indiqué dans la vérification des déchets;
- l'état des matériaux réutilisables et recyclables à la réception;
- un résumé des problèmes survenus et des solutions éventuelles;
- une liste des recommandations applicables aux projets futurs doit être élaborée et présentée à TPSGC afin que celui-ci continue d'améliorer les méthodes de ce genre de projet et de veiller à ce que les renseignements pertinents soient communiqués aux diverses parties intéressées.
Ces mesures seront résumées dans le rapport des documents du PCBE qui sera préparé pour chaque bâtiment.
9.3 Études de cas de gestion des déchets de CRD
Il existe un certain nombre d'excellents exemples de projets de construction dans lesquels on a réussi à détourner d'importantes quantités de déchets de CRD des sites d'enfouissement. Certains d'entre eux sont décrits brièvement ci-dessous.
9.3.1 RNCan - Projet des étages écologiques, Ottawa, Ontario
Aperçu du projet
Ressources naturelles Canada (RNCan) s'est engagé à promouvoir la conservation des ressources et les technologies écologiquement durables. Conformément à son mandat, l'initiative des étages écologiques a été mise au point pour le bureau central de RNCan situé au 580, rue Booth à Ottawa. Le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux (TPSGC) est propriétaire du bâtiment. Le projet des étages écologiques vise à démontrer qu'il est possible d'améliorer l'efficacité énergétique et d'incorporer des produits et des procédés de construction à incidences écologiques moindres pendant les travaux de démolition et de construction d'un projet d'optimisation des locaux.
TPSGC avait prévu moderniser et optimiser les locaux au 7e et au 13e étages du bâtiment. L'Initiative des étages écologiques a été élaborée en collaboration avec la Direction de la gestion des installations, la Direction de la technologie de l'énergie, la Division de l'efficacité énergétique et le Service canadien des forêts de RNCan. Le projet a été mis en oeuvre par les Services d'architecture et de génie de TPSGC. Quoique les aspects environnementaux aient été prioritaires, il était également essentiel que les rénovations des étages écologiques soient rentables et respectent l'échéancier. La démolition du 13e étage a été effectuée en février et en mars 1995 et a servi de modèle pour la démolition du 7e étage, qui était prévue en janvier 1996.
Réalisations sur le plan de l'environnement
Les matériaux qui ont été enlevés pendant la démolition sont énumérés ci-dessous. On indique également les détails concernant l'enlèvement de tous les matériaux et de quelles façons on les a détournés du flux des déchets.
Méthodes d'enlèvement
- Les carreaux de plafond en fibre de verre ont été soigneusement retirés pour faciliter leur réemploi. Les précautions prises lors de l'enlèvement des carreaux ont permis de récupérer plus de 90 % des carreaux.
- Les colonnes de service ont une grande valeur et sont souvent récupérées lors des travaux de démolition. Ce produit est principalement fabriqué en métal. Il était important que ces colonnes soient retirées avec soin pour éviter de les endommager, ce qui aurait limité leur réemploi.
- Les cloisons démontables ont été enlevées avec précaution pour en optimiser le réemploi.
- Les tentures ont été utilisées pour envelopper les matériaux d'isolation récupérés et acheminés à une installation de récupération de matériaux de construction (Ottawa Re-Store).
Remise à neuf
- Les tentures et autres habillages de fenêtres sont parfois récupérés dans les sites de démolition par les entrepreneurs eux-mêmes pour leur utilisation personnelle. Le magasin Ottawa Re-Store a exprimé son souhait de nettoyer les rideaux pour en faire des sacs de magasinage.
Réutilisation
- Les carreaux de plafond en fibre de verre qui ont été récupérés pendant la démolition ont été envoyés à un établissement de vente au détail de matériaux de construction récupérés. Ces carreaux sont chers et sont, par conséquent, couramment récupérés par les entrepreneurs lors de la démolition. Il existe des entreprises qui remettent à neuf ce type de carreaux.
- Les carreaux de plafond en fibre minérale sont un produit de type différent et sont habituellement envoyés aux sites d'enfouissement. La récupération et la vente de plus de 90 % de ce type de matériaux ont été considérées comme une réussite.
- Presque toutes les colonnes de service ont été récupérées pour la revente.
- Une démolition soigneuse des cloisons démontables a permis de récupérer les cloisons sèches couvertes de feuilles de vinyle et de les envoyer à l'établissement Ottawa Re-Store pour la revente. Presque 100 % de la garniture en vinyle a été récupérée. Seulement de 10 à 15 % des cloisons revêtues de vinyle ont été envoyées à un site d'enfouissement.
- Les entrepreneurs récupèrent souvent les tringles et les stores. Des dispositions ont donc été prises avec l'entrepreneur afin qu'il achemine les stores à Bernel Blinds pour le réemploi ou la revente. La totalité des stores, des tringles et de la quincaillerie a été récupérée.
- Les matériaux d'isolation peuvent facilement être réutilisés en construction. Comme l'entrepreneur effectuait une autre rénovation dans le même bâtiment, plus de 30 m2 d'isolant ont été réutilisés. L'isolant restant a été emballé avec les rideaux récupérés et envoyé à un établissement de revente de matériaux récupérés.
- Les parties réemployables de la moquette ont été coupées en sections de 3 m x 6 m et acheminées à un établissement de revente.
- Plus de 40 portes par étage ont été récupérées pendant ces travaux et envoyées à un établissement de revente. L'entrepreneur a récupéré toute la quincaillerie des portes en vue d'une utilisation ultérieure.
Recyclage
- Plus de 6 m³ de câbles, de conduits et de boîtes électriques par étage ont été récupérés et acheminés à des installations de recyclage
- Tous les conduits mécaniques en métal ont été envoyés au recyclage.
- La moquette de la deuxième phase (7e étage) du projet a été récupérée dans le cadre d'une initiative de récupération organisée par Dupont Canada.
- La ferraille a une grande valeur commerciale et elle est facilement récupérée et recyclée, aussi de nombreux entrepreneurs la revendent à des ferrailleurs. Les métaux ont été récupérés pour le recyclage, y compris les poteaux en acier réutilisables (250 ont été réemployés sur le chantier), l'ossature métallique et de la ferraille diverse.
Facteurs économiques
Tous les participants au projet craignaient que le recours à des méthodes de rénovation écologiques ralentisse la progression des travaux. En fait, la démolition du 13e étage a nécessité huit jours-personnes de plus qu'une démolition ordinaire exécutée au 15e étage du même bâtiment, avec une augmentation des coûts de la main-d'oeuvre de 2 000 $, mais qui ont été compensés par les gains du réemploi et du recyclage.
Les redevances de déversement ont été grandement réduites grâce à un recours intensif à la récupération. La vente des matériaux à l'entreprise de recyclage Bakermet a produit des recettes. Les estimations de classe « A » relatives à la démolition du 13e étage étaient initialement de 15 600 $. À l'issue du projet, on a déterminé que les coûts réels étaient inférieurs à 8 000 $. Compte tenu de cette information, les estimations de classe « A » pour la démolition du 7e étage ont été réduites à 10 000 $.
La réussite du projet a démontré que l'utilisation de méthodes de démolition écologiques est possible et peut être économique avec une planification soigneuse et le soutien d'un facilitateur.
9.3.2 Annexe Westgate du complexe pénitencier Oakalla, Colombie-Britannique
Aperçu du projet
Selon le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique, 60 % des sites d'enfouissement de la province fermeront dans les dix prochaines années. Afin d'augmenter la durée de vie prévue des sites actuels, le District régional de Vancouver a fixé un objectif de réduction des déchets de 50 % d'ici l'an 2000.
La British Columbia Buildings Corporation (BCBC) a décidé de faire preuve de leadership dans le domaine de la réduction des déchets. Il est reconnu que les déchets de construction occupent la majorité de l'espace d'enfouissement dans les décharges et gaspillent des ressources naturelles. On a donc décidé, dans le cadre d'un projet pilote, de procéder à la démolition écologique de l'annexe Westgate du pénitencier d'Oakalla. L'objectif premier du projet était de démontrer qu'une démolition écologique était rentable et qu'il était possible de détourner les déchets de démolition des sites d'enfouissement grâce à des options de réemploi et le recyclage.
Le bloc cellulaire principal de la prison d'Oakalla a été construit entre 1912 et 1915, et d'autres ajouts ont été effectués au complexe pendant les 50 années suivantes. Cependant, vers 1991, les locaux sont tombés en désuétude et n'étaient plus en mesure de répondre aux exigences des programmes modernes. Par conséquent, on a décidé de démolir le bâtiment et d'aménager le terrain pour en faire une zone résidentielle et un espace vert.
L'annexe Westgate du complexe avait été construite entre 1963 et 1964. Le bâtiment logeait un atelier de fabrication de plaques d'immatriculation, une cordonnerie, une boutique de tailleur et un entrepôt. L'aire de bâtiment était de 24,38 m x 45,72 m (80 pi x 150 pi). Les murs extérieurs étaient construits en blocs de ciment avec des colonnes espacées de 3 m. Le plancher était en béton, les panneaux de platelage du toit étaient assemblés par rainures et languettes et les solives de toit étaient des poutres en sapin lamellées mesurant, en moyenne, 1,82 m x 7,31 m x 12,19 m (6 pi x 24 pi x 40 pi). Les cloisons étaient en pruche et en contreplaqué. Les fenêtres étaient protégées par des barres en acier de 1,27 cm (1/2 po).
On a fermé l'annexe Westgate en octobre 1990. Un entrepreneur spécialisé a enlevé l'amiante en octobre 1991 et les travaux de démolition ont commencé le 1er novembre suivant pour se terminer six semaines plus tard.
Réalisations sur le plan de l'environnement
Pendant la démolition, les matériaux ont été triés et entreposés dans un endroit désigné du chantier. Au cours de la démolition, des « ventes-débarras » ont permis au grand public et à d'autres entrepreneurs d'acheter les matériaux. D'autres matériaux ont été récupérés et envoyés directement dans des installations de recyclage. Voici une description détaillée des options de réutilisation et de recyclage utilisées :
Méthodes d'enlèvement
- Les plaques de plâtre ont été retirées manuellement des cloisons
- Le bois a été enlevé manuellement de façon à récupérer le plus de matériaux possibles.
- Le feutre goudronné et le gravier de la couverture ont été enlevés manuellement pour permettre leur réemploi.
Réutilisation
- Les plaques de plâtre récupérables ont été envoyées à la vente-débarras sur le chantier.
- Le bois récupérable a été vendu à la vente-débarras.
- Les appareils d'éclairage, les panneaux électriques et les appareils sanitaires ont été récupérés et revendus à la vente-débarras.
- Un entrepreneur paysager a réutilisé le gravier provenant de la couverture.
- Le platelage du toit a été enlevé manuellement, décloué et réemployé en divers endroits pour construire des remises.
- Les poutres ont été soigneusement enlevées avec des chariots-élévateurs et revendues.
- Soixante-quinze pour cent des blocs de béton ont été démolis en sections de un mètre et donnés à une association de jeunes de l'endroit pour la construction d'une remise.
Recyclage
- Les plaques de plâtre invendues ont été envoyées à des installations de recyclage locales.
- Le bois invendu a été envoyé à une installation de recyclage locale. Une faible quantité de bois n'a pu être récupérée et a été mise à la décharge.
- Le cuivre de l'échangeur de chaleur a été récupéré.
- Les vingt-cinq pour cent des blocs de béton restants ont été concassés et utilisés comme granulats.
- Les dalles de béton ont été concassées et utilisées comme granulats.
- Les semelles de fondation contenaient un grand pourcentage de tiges d'armature et ne pouvaient être utilisées comme granulats, cependant, on a pu les réutiliser comme couche de fondation d'un chemin privé.
Facteurs économiques
Les entrepreneurs à qui on avait demandé de soumettre des propositions devaient à l'origine présenter une soumission pour une démolition ordinaire accompagnée d'une soumission distincte dans laquelle figuraient des options de réutilisation et de recyclage. Le dossier d'appel d'offres indiquait clairement que les seuls déchets pouvant être envoyés aux décharges seraient les matériaux pour lesquels il n'existait aucune option de réutilisation ou de recyclage. L'entrepreneur retenu avait présenté une soumission dans laquelle le prix de démolition « écologique » était de 35 % inférieur à une démolition ordinaire.
L'analyse finale du projet montre que les recettes obtenues de la vente des matériaux démolis ont compensé les coûts de main-d'oeuvre pour la récupération. Pour qu'une démolition écologique soit un succès, il faut une bonne planification de la part du propriétaire du bâtiment et de l'entrepreneur.
Le propriétaire et l'entrepreneur ont été unanimes : une démolition de ce genre peut être rentable et peut réussir pourvu que les débouchés pour les matériaux récupérés continuent de se développer. D'autres avantages économiques peuvent être obtenus si, dans un nouveau projet prévu pour le site existant, on réemployait les matériaux récupérés de la démolition.
9.3.3 Projet de démolition à Argentia, Terre-Neuve
- Démolition de 7 bâtiments, dans le cadre d'un plan de mesures correctrices de 10 ans visant l'ancienne base navale américaine d'Argentia à Terre-Neuve.
- Les matériaux récupérés étaient composés de 9 472 m³ de bois, 1600 m3 de tuyaux, 782 kg de cuivre, 574 tonnes de ferraille et de 996 m3 de béton.
- 95 % des déchets ont été détournés des sites d'enfouissement.
9.3.4 Projet de rénovation, édifice du Centre, Cité parlementaire, Ottawa, Ontario
- Rénovation du local des commissionnaires (1 000 m² ).
- Budget total du projet de 1,2 million $. Le budget de la vérification des déchets est de 20 000 $.
- Lors de la vérification des déchets, on a constaté que 37 % des déchets pourraient être détournés avec peu ou pas d'effort.
- 94 % des déchets pourraient être détournés si toutes les options étaient utilisées.
- La quantité de déchets détournés équivaudrait à 170,2 tonnes.
9.3.5 Projet de rénovation et de réaménagement de l'édifice de la Justice, Cité parlementaire, Ottawa, Ontario
- Démolition de l'espace intérieur - juin 1996 - février 1997
- La rénovation de 30 660 m² comprenait l'enlèvement de l'amiante, la démolition complète de l'intérieur, la démolition partielle des réseaux mécaniques et le réaménagement pour les nouveaux occupants.
- L'estimation des déchets produits est de 1 770 tonnes.
- 89 % des déchets ont été détournés des sites d'enfouissement (77 %, réutilisés, 12 % recyclés, 11 % enfouis)
- Les coûts prévu d'élimination sont de 118 637 $. Les économies éventuelles des redevances de déversement sont de l'ordre de 92 150 $.
9.3.6 Projet de rénovation de l'édifice fédéral, Winnipeg , Manitoba
- Démolition et rénovation des 3e, 4e et 5e étages (3 100 m²)
- Le budget total du projet a été de 1,4 million $. Le coût approximatif de la vérification des déchets et de la gestion des déchets de construction a été de 25 000 $.
- 96 % des déchets ont été détournés des sites d'enfouissement (20 %, réutilisés et 76 %, recyclés; 4 %, enfouis).