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Anatomie d'une éclosion de maladie d'origine alimentaire

Selon des estimations, 11 millions de personnes souffrent de maladies associées aux aliments chaque année au Canada. La majorité de ces maladies entraînent des symptômes bénins de courte durée comme des nausées, des vomissements et de la diarrhée. Bon nombre des cas signalés sont isolés, mais certains font partie d’éclosions.

Lors d’une éclosion, des ressources des gouvernements, du secteur de la santé et des particuliers sont mobilisées en vue d’une intervention. Ces ressources incluent une étroite collaboration des professionnels de la santé, des autorités municipales de la santé, des ministères provinciaux et territoriaux de la Santé, de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et de ses partenaires fédéraux, c’est-à-dire Santé Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments.

Renseignez-vous sur le déroulement d’une éclosion type, de la première personne à contracter la maladie à l’identification de la même maladie chez d’autres personnes au pays jusqu’à la communication avec les Canadiens sur les façons dont ils peuvent protéger leur santé.

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) joue un rôle de direction pour ce qui est de la coordination de l’intervention en cas d’éclosion de maladie d’origine alimentaire à l’échelle nationale, c’est-à-dire une éclosion qui touche plus d’une autorité provinciale ou territoriale ou plus d’un pays (y compris le Canada). L’ASPC fournit aussi, sur présentation d’une demande d’aide, du soutien aux autorités provinciales et territoriales qui interviennent en cas d’éclosion sur leur territoire. En cas d’éclosion de maladie d’origine alimentaire à l’échelle nationale, l’ASPC se charge de la communication avec la population canadienne au sujet des risques, de l’intervention et des façons de se protéger.

Une personne devient malade pour des raisons inconnues et souffre des symptômes classiques d’une intoxication alimentaire (nausée, diarrhée, articulations ankylosées, maux de tête). Dans la plupart des cas, la personne ne consulte pas un professionnel de la santé.

Toutefois, dans certains cas, particulièrement s’il s’agit d’une personne très âgée ou très jeune, d’une femme enceinte ou d’une personne dont le système immunitaire est affaibli, ou encore si les symptômes sont très graves, la personne malade consulte un professionnel de la santé.

Le professionnel de la santé décide quels conseils donner au patient ou quel traitement lui administrer. Il décide aussi si un échantillon sera envoyé ou non à un laboratoire pour y être analysé. L’analyse peut aider à déterminer la cause de l’infection et permettre d’améliorer les conseils et le traitement offerts au patient.

La difficulté fondamentale pour le système de santé publique lors d’une éclosion d’origine alimentaire est d’une part que la plupart des gens n’auront pas besoin de consulter un médecin, et que d’autre part, ce ne sont pas tous les médecins qui prélèveront des échantillons chez les personnes qui auront décidé de venir les consulter. Lors d’une éclosion, un grand nombre de personnes peuvent devenir malades en même temps, mais il est difficile de savoir combien sont touchées, de quoi elles souffrent et si les cas sont liés.

Pour reconnaître une éclosion, les responsables de la santé publique doivent d’abord constater des taux inhabituels de maladie. Un exemple serait une province où les signalements de cas pour un type particulier de salmonelles passeraient soudainement de deux à dix par semaine. C’est à ce moment que les responsables doivent déterminer ce qui cause la hausse des taux de maladie.

Certaines éclosions sont constatées lorsqu’un certain nombre de personnes deviennent malades après avoir mangé au même endroit. Les responsables de la santé publique interrogent les personnes malades et sont parfois en mesure d’établir un lien avec une source alimentaire probable. Un exemple serait un groupe de personnes qui deviennent malades après avoir participé au même banquet de noces ou mangé au même restaurant.

Confirmer la cause de la maladie et déterminer l’empreinte génétique de la bactérie, du virus ou du parasite en laboratoire sont des étapes importantes pour lier les cas de maladie entre eux ou à une source alimentaire.

Les laboratoires provinciaux, territoriaux et fédéraux analysent les échantillons prélevés chez les malades pour déterminer l’empreinte génétique de la bactérie, du virus ou du parasite responsable de la maladie. Les laboratoires affichent ensuite les résultats sur PulseNet Canada Site externe , un réseau national qui permet aux microbiologistes de repérer et d’échanger des empreintes génétiques à des fins de comparaison à l’échelle du pays. Tous les laboratoires comparent leurs résultats à ceux affichés sur PulseNet pour trouver des correspondances et reconnaître les éclosions de maladies. La coordination de PulseNet Canada est assurée par le Laboratoire national de microbiologie de l’Agence de la santé publique du Canada à Winnipeg.

Les responsables de la santé publique à l’échelon municipal, provincial, territorial et fédéral peuvent aussi publier des avis à propos d’éclosions de maladies d’origine alimentaire sur le Web au moyen du système sécurisé d’alerte du Réseau canadien de renseignements sur la santé publique pour informer le reste du milieu de la santé publique au Canada.

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) travaillera aussi avec des partenaires internationaux, comme l’Organisation mondiale de la santé et les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, si l’éclosion s’étend au-delà des frontières du pays. L’ASPC souscrit au Règlement sanitaire international Site externe , qui prévoit des mesures de protection, de lutte et d’intervention contre la propagation internationale des maladies.

Élucider une éclosion, c’est comme faire un casse-tête, sauf que dans la plupart des cas, les responsables n’ont pas tous les morceaux au départ et ne savent pas à quoi ressemble l’image, combien il y a de morceaux ni où ces morceaux se trouvent.

La coordination d’une enquête sur une éclosion relève des autorités municipales, provinciales ou fédérales de la santé, selon l’étendue de la propagation. À titre d’exemple, une éclosion confinée à une ville sera gérée par les responsables municipaux de la santé. Les responsables provinciaux en feront autant si plusieurs municipalités d’une même province sont touchées. L’Agence de la santé publique du Canada dirige les efforts si une éclosion touche plus d’une autorité provinciale ou territoriale ou plus d’un pays (y compris le Canada).

Les responsables de la santé publique commencent à demander aux patients, habituellement au moyen de questionnaires simples, ce qu’ils ont fait, où ils sont allés et ce qu’ils ont mangé au cours des jours ou des semaines précédents. Une fois que les morceaux du casse-tête ont été assemblés et que la source probable de l’infection a été trouvée dans un aliment particulier, Santé Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments évaluent le risque et font un rappel s’il y a lieu.

Les autorités de la santé publique communiqueront ensuite avec le public ou avec les personnes à risque pour leur offrir des conseils sur les moyens à prendre pour se protéger.

Un certain nombre de semaines s’écoulent parfois entre le moment où une personne devient malade et celui où une source alimentaire est incriminée et où des mesures sont prises. Dans certains cas, la source de l’éclosion n’est jamais déterminée.

Une fois l’éclosion maîtrisée, le gouvernement et le milieu de la santé publique examinent ce qui s’est passé pour en tirer des leçons qu’ils appliqueront ensuite afin d’améliorer les systèmes de santé et de salubrité des aliments au Canada.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le rôle du gouvernement fédéral en cas d’éclosion de maladie d’origine alimentaire, consultez le Protocole d’intervention lors de toxi-infection d’origine alimentaire (PRITIOA) 2010.