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Date de la version la plus récente : octobre 2006
Remarque :
À mesure qu'évoluera la pandémie d'influenza, le rôle des responsables de la santé publique et, partant, les mesures de santé publique mises en place changeront pour tenir compte des nouvelles priorités et stratégies. Les objectifs généraux des mesures de préparation et d'intervention en cas de pandémie d'influenza sont les suivants :
Tout d'abord, réduire au minimum la morbidité grave et la mortalité en général, et deuxièmement réduire au minimum les perturbations sociales au sein de la population canadienne résultant de la pandémie d'influenza.
Les stratégies utilisées pour atteindre cet objectif varieront selon la phase de la pandémie, la disponibilité des ressources (p. ex. ressources humaines, vaccins, antiviraux) et l'épidémiologie de la pandémie. Comme ces variables peuvent se combiner de diverses façons, le présent document tente de donner une orientation générale. On s'attend à ce que les recommandations présentées soient examinées et modifiées si nécessaire au moment de prendre des mesures pour faire face à une pandémie ou à une menace de pandémie particulière.
Contrairement à d'autres aspects de cette maladie (p. ex. caractéristiques virologiques), les mesures de santé publique visant à lutter contre la maladie dans la collectivité n'ont pas été bien étudiées ni décrites dans la littérature scientifique. En préparant ce document, le Groupe de travail sur les mesures de santé publique du Comité de l'influenza pandémique (le Groupe de travail) s'est surtout fié à l'avis d'experts pour formuler les recommandations. Les conclusions de ce groupe ont été comparées avec les résultats d'une consultation internationale sur les mesures de santé publique effectuée lors d'une réunion de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en mars 2004(1) et on a constaté que les deux concordaient. Le rapport de la réunion de consultation de l'OMS a également été utilisé comme source de détails additionnels qui ont été inclus dans le présent document, plus précisément à la section 9, Mesures liées aux voyages et prises aux frontières, de l'annexe.
Ne disposant pas de données scientifiques sur l'efficacité d'un bon nombre des mesures de santé publique possibles, le Groupe de travail présente ces recommandations en vue de faciliter l'adoption d'une approche commune pour lutter contre la maladie dans la collectivité. Il ne sera pas ainsi nécessaire d'expliquer et de justifier les approches divergentes au moment où survient une pandémie et cela peut également raviver la confiance de la population dans une période de grande incertitude. Un grand nombre des recommandations dépendent des facteurs déclenchants à l'échelle locale; les recommandations ne seront donc pas nécessairement mises en oeuvre simultanément à la grandeur du pays, mais le type de mesures et les messages de santé publique seront idéalement uniformes. De façon générale, on s'entend dans le monde pour dire que lorsque des cas infectés par un virus nouveau apparaissent pour la première fois, des mesures énergiques aideront grandement à retarder ou peut-être à endiguer une pandémie en évolution.
Durant une pandémie d'influenza, les autorités de la santé publique participeront à tout un éventail d'activités, entre autres à la surveillance, la prise en charge des cas et des contacts, l'éducation de la population, la coordination et la mise en oeuvre de programmes de vaccination, l'application de stratégies communautaires de lutte contre la maladie et éventuellement l'organisation d'une stratégie antivirale orientée vers le traitement ainsi que la mise en place et la gestion de lieux de soins de santé. Comme les questions de surveillance, les programmes de vaccination et le rôle des services de santé publique dans des lieux non traditionnels ont été abordés dans d'autres sections du Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza (le Plan) (affiché à l'adresse : http://www.phac-aspc.gc.ca/ cpip-pclcpi/index_f.html), le présent document mettra l'accent sur d'autres activités de santé publique déjà identifiées.
Les recommandations présentées dans le document s'inspirent des principes et des postulats suivants :
Au cours d'une période d'alerte pandémique, on s'attend à ce que des mesures soient prises afin de contenir le nouveau virus à la source. Au cours d'une période pandémique, le but sera fixé sur l'atténuation des effets possibles, soit de minimiser la morbidité, la mortalité et la perturbation sociale. Les actions recommandées varient donc pour ces deux périodes distinctes. La recommandation de l'utilisation des antiviraux pour les contacts des cas en est un example. La stratégie afin de contenir la maladie exige des discussions plus avancées au niveau national; cependant on s'attend à ce que les mesures recommandées soient appliquées si cela devenait nécessaire.
L'éducation publique est une activité clé pour les autorités de la santé publique durant toutes les phases de la pandémie. Pendant la période interpandémique (Phase 1 et Phase 2), la plupart des initiatives d'éducation liées à l'influenza consisteront probablement à communiquer surtout des données factuelles concernant la maladie, le vaccin et les tendances durant la saison en cours et les saisons récentes. Toutefois, cette période est également le moment idéal pour préparer des initiatives d'éducation et introduire les concepts(p.ex.nécessitédemodifierlesrecommandationsàmesurequ'évoluelapandémie) qui seront nécessaires durant une pandémie.
Une pandémie d'influenza est une urgence sanitaire mondiale et la demande d'information de la part de la population sera par conséquent extrêmement forte et soutenue à mesure que la maladiedanslesrégionsoupayséloignéssepropageraauCanadaetauxcollectivitéslocales.À la différence du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) où l'épidémiologie de la maladie et l'organisme responsable étaient au départ inconnus, on dispose d'une somme importante d'information sur l'influenza, ce qui peut orienter l'élaboration de feuillets de renseignements généraux et de modèles spécifiques qui pourront être utilisés ultérieurement.
Avant d'avoir accès à un vaccin antipandémique, l'atténuation des effets possibles d'une pandémie dépendra pour une bonne part des mesures prises par une population qui reçoit à temps des messages d'éducation publique, qui trouve leur contenu crédible et qui y donne suite. Les autorités de la santé publique à tous les paliers administratifs devront faciliter ce processus le plus possible.
En mars 2004, l'OMS a organisé une consultation internationale sur les interventions prioritairesenmatièredesantépubliqueavantetdurantunepandémied'influenza.Lerapport de consultation a conclu : [TRADUCTION] « Les autorités de la santé publique devront prendre une série de décisions d'urgence dans un climat de grande incertitude scientifique et de confiance populaire précaire. Pour la planification des préparatifs, il est donc grandement nécessaire de disposer au préalable d'une indication des interventions qui risquent le plus d'être efficaces et applicables à différentes phases de la pandémie »(1).
La plupart des autorités de la santé publique considèrent déjà que l'une de leurs principales responsabilités est d'éduquer la population en ce qui concerne ces types de problèmes sanitaires. Les contacts établis par d'autres programmes de santé publique qui ciblent les écoles, les grandes entreprises, les gouvernements et les municipalités pourraient faciliter l'application des recommandations ci-dessus - en particulier, par des exposés sur la préparation en cas de pandémie qui s'adresseraient expressément à ces groupes. Vu qu'on ignore quand un nouveau virus émergera et causera une pandémie, il importe que plusieurs employés dûment formés demeurent au fait du problème et puissent être réaffectés sans préavis lorsqu'ils doivent travailler sur du matériel éducatif.
Le volet communications du Plan devra être examiné et intégré dans toutes les activités d'éducation publique afin que l'information soit coordonnée. Un site Web préétabli et bien annoncé ainsi que des canaux de distribution prédéterminés pour le matériel imprimé et les communications par courriel sont des besoins importants à combler si l'on veut que les campagnes d'éducation publique soient efficaces. Une ligne téléphonique sans frais opérée par du personnel dûment formé contribuera également de façon importante à la diffusion la plus large possible des messages éducatifs.
Comme la demande d'information sera énorme et qu'elle risque de demeurer forte tout au long de la pandémie, l'impact sur la dotation au sein des autorités de la santé publique sera de taille. Les administrations municipales et l'infrastructure plus vaste d'intervention d'urgence participeront également à la diffusion des messages d'éducation publique à l'échelle locale; il y aura un impact sur les autorités de la santé publique si on leur demande d'élaborer ces messages et d'en revoir le contenu. L'objectif consiste à avoir un impact positif sur la population en prévoyant ses besoins en matière d'éducation et en prenant des mesures pour répondre à ces besoins le plus tôt possible. Si elles y parviennent, les autorités de la santé publique ont plus de chances d'être considérées comme des sources fiables d'information à jour.
Au nombre des groupes intéressés figureront probablement l'ensemble de la population qui aura besoin d'information générale et des groupes spécifiques qui auront besoin d'information particulière ou plus détaillée, notamment des conseils concernant les activités d'intervention.
Étant donné que la plupart des autorités de la santé publique ont la capacité d'élaborer et d'offrir des services d'éducation publique et sont des sources établies d'information sanitaire sur leur territoire respectif, on prévoit que leur rôle d'éducateurs durant une pandémie d'influenza sera très bien reçu. Il sera cependant indispensable de maintenir cette crédibilité en diffusant des messages clairs, uniformes, éclairés et à jour.
L'observance des consignes d'éducation publique sera probablement élevée, en particulier si la collectivité a déjà connu des cas. Plus les cas seront proches, plus on aura conscience de son risque personnel; un nombre grandissant de personnes tenteront alors d'obtenir de l'information sur les mesures de protection individuelle.
Bien que l'on juge peu probable qu'une souche pandémique émerge tout d'abord au Canada, le système de santé publique doit être prêt à faire face à une telle éventualité. Des éclosions récentes d'influenza aviaire en Asie et en Amérique du Nord ont souligné la nécessité de disposer de lignes directrices claires pour la gestion de ces éclosions. Après l'éclosion d'influenza aviaire hautement pathogène en Colombie-Britannique au printemps 2004, des lignes directrices provisoires ont été élaborées. Ces lignes directrices ont récemment été mises à jour et on les retrouve dans le documents Problèmes de santé humaine liés aux éclosions nationales d'influenza aviaire au Canada. Ce document a été élaboré par l'ASPC en collaboration avec toutes les provinces et tous les territoires et on peut y accéder par le lien sur l'influenza aviaire sur le site Web de l'ASPC (disponible à l'adresse suivante : http://www.phac-aspc.gc.ca).
L'objectif de ces lignes directrices provisoires est de fournir des recommandations et des outils aux autorités de la santé publique et à d'autres intervenants qui participent à la gestion des problèmes de santé humaine liés aux éclosions d'influenza aviaire au Canada. Ces recommandations sont présentées de façon à reprendre certaines composantes du Plan, notamment surveillance, mesures de santé publique, lutte contre les infections, antiviraux et programmes de vaccination. Parce que la survenue d'un seul cas humain d'influenza aviaire annonce habituellement le début de la période d'alerte pandémique au Canada, les lignes directrices provisoires reprennent les recommandations contenues dans ce document pour la prise en charge des cas et des contacts durant la période d'alerte pandémique, la phase pandémique canadienne 3.1. La présente annexe (annexe M, Mesures de santé publique) deviendra le document de référence si une transmission interhumaine du nouveau virus est observée; des mesures énergiques devront alors être prises pour limiter ou retarder la propagation du virus. Ces mesures sont présentées aux rubriques Période d'alerte pandémique à la section 5, Prise en charge par les services de santé publique des personnes souffrant d'un syndrome grippal, et à la section 6, Prise en charge des contacts des cas, dans les pages qui suivent.
Cette section contient des recommandations relatives à la prise en charge par les services de santé publique des personnes souffrant d'un SG qui ont été infectées par un nouveau virus de l'influenza pendant une alerte pandémique et des personnes répondant à la définition nationale de cas durant la pandémie. (La définition actuelle du SG est affichée à l'adresse : www.phac-aspc.gc.ca/fluwatch/index_f.html). Des définitions de cas modifiées, élaborées pendant une alerte pandémique ou durant une pandémie, seront également affichées sur le site Web de l'ASPC et diffusées directement aux provinces et aux territoires par l'ASPC.
Ces activités seront entreprises lorsqu'un ou plusieurs humains infectés par le nouveau virus auront été détectés au Canada. Entre-temps, la prise en charge des cas et des contacts devrait se faire conformément aux lignes directrices pour la période interpandémique (ou à toute version des lignes directrices pour la période interpandémique modifiée à cause de la survenue d'une alerte pandémique à l'extérieur du Canada). Si un médecin hygiéniste soupçonne cependant qu'une personne malade pourrait être infectée par le nouveau virus (p. ex. voyageur malade qui a un lien épidémiologique avec une zone touchée ou dont on attend les résultats de laboratoire), les mesures décrites ci-dessous peuvent être prises à titre de précaution jusqu'à ce que le cas puisse être confirmé.
Les recommandations ci-dessous ont trait à la prise en charge des personnes malades identifiées au Canada durant les périodes pandémiques et les phases pandémiques canadiennes spécifiées.
Indicateur : Cas humain(s) isolé(s) infecté(s) par un nouveau sous-type de virus au Canada sanspropagation ou, tout au plus, de rares cas de transmission à un contact étroit seulement. À l'extérieur du Canada, des grappes de cas résultant d'une transmission interhumaine peuvent survenir (p. ex. Phase 4.1 et Phase 5.1), mais le virus ne se transmet pas de façon assez efficace pour causer une pandémie.
Indicateur : Grappe(s) survenant au Canada qui présente(nt) un risque pandémique « limité » (Phase 4.2) ou « substantiel » (Phase 5.2) d'après divers facteurs, comme le taux de transmission, la localisation et la propagation géographiques, la gravité de la maladie, l'impact des mesures de lutte, la présence de gènes de souches humaines (si le virus provient d'une souche animale), d'autresrenseignements tirés du génome viral ou d'autres données scientifiques. À l'extérieur du Canada, des grappes peuvent se déclarer (on présume que l'origine du virus n'est pas le Canada), mais le virus ne se transmet pas de façon assez efficace pour causer une pandémie.
Nota : Durant la période d'alerte pandémique (c.-à-d. avant la déclaration d'une pandémie), on prévoit que les antiviraux seront utilisés pour traiter les premiers cas détectés au Canada et ainsi tenter de limiter la propagation subséquente de ces cas. Lorsque la pandémie est déclarée ou que les stocks prévus pour cette stratégie initiale de lutte contre l'influenza sont épuisés, la stratégie d'utilisation des antiviraux sera recentrée sur l'objectif général de l'intervention en cas de pandémie, les médicaments étant dispensés de préférence selon la stratégie antivirale pour une période pandémique préétablie à l'échelle nationale.
Indicateur : Cas humain(s) isolé(s) infectés par le virus pandémique détectée(s) au Canada. Aucune grappe décelée au Canada.
Nota : Si la période d'incubation, la période de transmissibilité et le mode de transmission de la nouvelle souche correspondent à ceux d'autres souches connues du virus de l'influenza, il est probable que cette phase sera de très courte durée ou même qu'on saute cette étape au Canada (l'activité du nouveau virus peut ne pas être détectée avant la survenue d'une grappe de cas).
Indicateur : Transmission soutenue du virus entraînant au départ des grappes de cas suivies par une activité localisée et étendue dans la population canadienne en général.
L'isolement des cas au début de la période d'alerte pandémique ou au début de la période pandémique au Canada peut prévenir la survenue de cas secondaires ou ralentir la propagation de la maladie au sein de la population13. Il peut également contribuer à prévenir ou à réduire la perturbation du système de santé en « aplatissant » la courbe épidémique, c.-à-d. en diminuant la demande de services de santé associée à une éclosion intense de courte durée de façon qu'elle soit à un niveau plus gérable et s'étende sur une plus longue période. Cette mesure pourrait également réduire les perturbations sociales et permettrait peut-être d'avoir le temps de fabriquer et d'administrer le vaccin, ce qui atténuerait les effets de la pandémie dans l'ensemble de la collectivité.
Une hygiène des mains et une hygiène respiratoire méticuleuses peuvent réduire la transmission du virus, en particulier si celui-ci se propage principalement par gouttelettes.
Le recours aux antiviraux pour le traitement des personnes infectées par le virus présumé nouveau ou virus de l'influenza pandémique qui consultent dans les 48 heures suivant le début de leurs symptômes (la période durant laquelle les inhibiteurs de la neuraminidase aident le plus à améliorer les résultats cliniques) est sensé réduire la duration des symptômes, le taux de complications et possiblement réduire la période de transmissibilité14. Comme le nombre de cas durant la période d'alerte pandémique sera limité, la plupart des cas devraient être logés dans des hôpitaux où les mesures de lutte contre les infections ont plus de chances d'être uniformes et rigoureuses comparativement à celles prises à la maison.
La prise en charge des cas individuels au début de la pandémie facilitera la collecte de données épidémiologiques pouvant être utilisées pour caractériser la façon dont le virus se présente au Canada. L'évaluation continue des données épidémiologiques sur les cas individuels et les comparaisons avec l'information provenant d'autres pays touchés pourront aider à concentrer les efforts de lutte contre la pandémie.
Une déclaration rapide des cas ou d'indicateurs généraux de l'impact de la pandémie15 permettra aux autorités de la santé publique de suivre la progression de la maladie partout au Canada. Ces données serviront de fondement pour la prise des décisions concernant tous les aspects du plan d'intervention, y compris l'affectation des stocks limités, l'efficacité de la surveillance et des mesures de santé publique, et elles faciliteront l'établissement d'une communication constante avec tous les groupes concernés, y compris le grand public.
Pour endiguer si possible la maladie, il faudra identifier rapidement et isoler immédiatement les cas. L'accès à une quantité suffisante de tests rapides de détection de l'influenza A et aux résultats du sous-typage aidera à concentrer les efforts intenses qui devraient être déployés si des cas sont détectés au Canada avant le début de la période pandémique à l'échelle mondiale (Phase 6). Un protocole pour les épreuves de laboratoire approuvé par toutes les parties concernées accroîtra la faisabilité de cette intervention.
On devrait toujours faciliter l'hygiène manuelle et respiratoire de base en veillant à ce qu'on ait accès à des stocks et à du matériel adéquats pour tous les cas, peu importe l'endroit où ils sont soignés durant leur maladie (p. ex. accès à du savon et à de l'eau courante ou à des désinfectants pour les mains à base d'alcool). L'accès à des chambres d'isolement dans les hôpitaux deviendra rapidement un problème, et il est probable que l'établissement d'étages ou d'installations réservés sera nécessaire à mesure que la pandémie progresse et que les hôpitaux atteignent leur pleine capacité; des lieux de soins satellites ou non traditionnels peuvent devoir être créés afin de faire face à l'augmentation de la demande16.
Pour respecter les exigences en matière de déclaration des cas, il faudra une équipe affectée exclusivement à cette tâche et disposant de protocoles de communication préétablis. Idéalement, l'existence de bases de données électroniques permettant une déclaration des cas sur le Web améliorera l'efficacité de cette tâche. Pour utiliser efficacement les indicateurs généraux de l'impact de la pandémie, des données de base sur ces indicateurs devraient être recueillies à l'échelle locale ou régionale durant la période interpandémique.
Avant que l'activité grippale n'atteigne un niveau pandémique au Canada, les laboratoires seront grandement touchés par l'augmentation de la demande de tests de détection de l'influenza. (Voir l'annexe C, Procédures de laboratoire, pour des recommandations durant la période d'alerte pandémique et la période pandémique.)
Lorsque le niveau d'activité grippale augmente, ce seront les établissements de santé qui seront le plus touchés : demande de chambres et de services d'isolement, fournitures d'isolement et disponibilité potentielle du personnel pour soigner les patients qui peuventavoir besoin de soins intensifs. À tout le moins, le personnel devra consacrer plus de temps à cause des exigences relatives aux procédures d'isolement.
L'isolement à domicile aura une incidence non seulement sur le patient mais également sur l'ensembleduménageàcausedesprécautionsspécialesàprendrepourréduireauminimum la transmission dans ces milieux (voir la section 6 ci-dessous, Prise en charge des contacts des cas).
L'accroissement des exigences en matière de déclaration des cas et la nécessité d'effectuer constamment des bilans de l'état des patients (en particulier au début de la pandémie lorsqu'il est important d'effectuer la caractérisation épidémiologique d'une pandémie au Canada) exerceront des pressions sur les établissements de soins primaires et les autorités de la santé publique.
Si des cas sont détectés au Canada avant qu'on dispose de preuves d'une propagation efficace du virus, l'observance des recommandations relatives à l'isolement et à la prévention des infections peut varier et sera probablement liée à la gravité de la maladie observée alors chez les cas. Si des cas se sont déjà produits ailleurs dans le monde, la connaissance de l'existence et de l'issue de ces cas peut également influer sur l'observance.
À mesure que la population prend conscience de l'activité pandémique du virus à l'extérieur du Canada, elle s'attendra probablement davantage à ce qu'on protège la santé des Canadiens. L'isolement des individus malades comme stratégie de lutte sera probablement bien accueilli par la population, en particulier si le nouveau virus cause des maladies graves et des décès. On devrait insister sur l'efficacité potentielle et le rôle d'une hygiène manuelle et respiratoire scrupuleuse comme moyen de limiter la propagation du nouveau virus. Le grand public peut percevoir ces mesures « rudimentaires » de base comme étant insuffisantes, et l'observance peut ainsi être loin d'être optimale. Si les autorités de la santé publique envoient des messages cohérents et soulignent adéquatement l'importance de ces mesures de base, notamment le fait de se couvrir la bouche lorsqu'on tousse et le lavage fréquent des mains, celles-ci pourraient devenir tellement ancrées dans les habitudes qu'il deviendrait « socialement inacceptable » de ne pas s'en soucier.
L'observance chez les sujets isolés variera probablement en fonction de la gravité de la maladie et de la mesure dans laquelle ils croient ou non être infectés par le virus responsable de la pandémie. Certaines situations personnelles (p. ex. la tolérance des employeurs ou une certaine forme d'indemnisation) peuvent également influer sur l'observance. Les agents de santé publique et même les tribunaux peuvent ordonner l'isolement de patients dans certaines situations; toutefois, cette intervention centrée sur l'individu ne pourrait probablement pas persister au-delà des premiers stades de la pandémie.
Si la pandémie se propage au point où une collectivité est durement touchée et où les ressources sont épuisées, il est possible que l'auto-isolement à domicile, peu importe la gravité de la maladie, soit accepté comme stratégie de lutte contre la maladie.
Cette section contient des recommandations concernant la prise en charge par les services de santé publique des contacts des cas suspects ou confirmés. Pour les besoins du présent document, un « contact» est un sujet qui a été personnellement exposé dans un rayon d'un mètre à un cas. On ignore quelle est la durée d'une exposition importante; les expositions devront donc être examinées dans le cadre d'une évaluation du risque. Le suivi des contacts devrait être plus énergique durant la période d'alerte pandémique et éventuellement lors du premier stade de la période pandémique avant que les ressources en santé publique ne soient submergées. Cette activité devrait être moins personnalisée à mesure que la pandémie progresse, les messages destinés aux contacts étant véhiculés surtout par le biais de campagnes d'éducation populaire, avant que les ressources en santé publique ne soient réaffectées à d'autres stratégies de lutte contre la maladie.
Indicateur : Cas humain(s) isolé(s) infectés par un nouveau sous-type de virus dans la population canadienne, sans qu'elle(s) ne se propage(nt), ou tout au plus rares cas de propagation à un contact étroit uniquement. Des cas sporadiques peuvent survenir à l'extérieur du Canada sans se propager, ou tout au plus le virus peut se propager, dans de rares cas, à un contact étroit seulement.
Surveillance |
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Restriction des activités |
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Usage des antiviraux |
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Indicateur : Infection(s) humaine(s) sporadique(s) par un nouveau sous-type de virus dans la population canadienne. Des grappes de cas à l'extérieur du Canada résultant d'une transmission interhumaine ont été signalés mais la transmission du virus n'est pas assez efficace pour causer une pandémie.
Surveillance |
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Restriction des activités |
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Usage des antiviraux |
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Indicateur : Petite(s) grappe(s) localisée(s) survenant au Canada et risque « limité » de pandémie (Phase 4) d'après divers facteurs, p. ex. taux de transmission, localisation et propagation géographiques, gravité de la maladie, impact des mesures de lutte, présence de gènes de souches humaines (si le virus est dérivé d'une souche animale), autres renseignements provenant du génome viral ou d'autres données scientifiques.
Surveillance |
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Restriction des activités |
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Usage des antiviraux |
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Indicateur : Grappe(s) survenant au Canada et risque « substantiel » de pandémie d'après divers facteurs, p. ex. taux de transmission, localisation et propagation géographiques, gravité de la maladie, impact des mesures de lutte, présence de gènes de souches humaines (si le virus est dérivé d'une souche animale), d'autres renseignements provenant du génome viral ou d'autres données scientifiques).
Surveillance |
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Restriction des activités |
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Usage des antiviraux |
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Indicateur : Cas humain(s) isolé(s) infecté(s) par le virus responsable de la pandémie ayant été détecté au Canada. Aucune grappe décelée au Canada.
Nota : Si la période d'incubation, la période de transmissibilité et le mode de transmission de la nouvelle souche concordent avec ceux d'autres souches connues du virus de l'influenza, il est probable que cette phase sera de très courte durée et peut ne pas exister du tout au Canada (l'activité du nouveau virus peut ne pas être détectée avant la survenue d'une grappe de cas).
Surveillance |
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Restriction des activités |
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Usage des antiviraux |
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Indicateur : Transmission soutenue du virus entraînant au départ des grappes de cas, puis une activité localisée et étendue dans la population canadienne en général.
Surveillance |
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Restriction des activités |
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Usage des antiviraux |
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Indicateur : Les rapports sur le nombre de cas et d'autres indicateurs généraux de l'activité pandémique au Canada semblent indiquer que le virus responsable de la pandémie ne cause plus une morbidité importante dans la population.
Advenant que des éclosions surviennent au Canada pendant que la transmission du virus demeure relativement inefficace (soit durant la période d'alerte pandémique), il serait possible de les endiguer si l'on est en mesure de prendre en charge rapidement et efficacement les contacts, notamment par des mesures comme la restriction des activités et la quarantaine et peut-être l'usage prophylactique d'antiviraux.
Si l'on s'assure que les sujets qui ont eu des contacts avec un cas font l'objet d'une surveillance adéquate et connaissent le nom de la personne à contacter lorsqu'ils deviennent symptomatiques, il sera plus facile de détecter les cas précoces et d'offir le traitement précoce aux antiviraux. Au début de la pandémie, des données épidémiologiques sur ces premiers cas aideront à caractériser l'activité pandémique ainsi que l'épidémiologie au Canada. Cette information pourra aider à l'intervention, surtout à celles qui nécessitent l'identification des groupes à risque élevé.
Comme les stocks d'antiviraux seront possiblement limités pour la stratégie d'endiguement, au cours de la période d'alerte pandémique un usage ciblé est recommandé pour les contacts des premiers cas identifiés dans une région où l'on sait qu'une transmission interhumaine existe. Ces efforts en vue de réduire la propagation du virus auront vraisemblablement une application limitée parce qu'ils seront inapplicables une fois que le virus se transmet à grande échelle dans la collectivité.
Les autorités de la santé publique sont chargées de fournir de l'information sur la façon de prendre en charge toute maladie potentielle chez les contacts des cas ou chez les membres de leur ménage et sur la façon de réduire le risque d'infection virale. Si elles s'acquittent bien de cette tâche, les individus (et la collectivité dans son ensemble) percevront les autorités de la santé publique comme un partenaire dynamique dans cette crise sanitaire et comme un acteur crédible dans toute intervention future en santé publique (en particulier lorsque les stratégies qui risquent d'être moins populaires comportent l'établissement d'un ordre de priorité pour la distribution de stocks limités).
On ne prévoit pas que le recours à la quarantaine soit aussi efficace pour lutter contre l'influenza que pour d'autres maladies dont la période d'incubation est plus longue. Mais si des cas et des grappes de cas surviennent au Canada avant le début de la pandémie, il sera essentiel de restreindre les activités des cas afin de contenir l' (les) éclosion(s). Cette intervention aura le plus de succès si les cas et par la suite leurs contacts sont identifiés très rapidement après l'apparition de la maladie chez les cas et si la nouvelle souche ne se transmet pas de façon efficace entre humains (comme pour la période d'alerte pandémique). Dans ces conditions, les mesures de quarantaine individuelle devraient être utilisées à la discrétion des autorités locales de la santé publique et seulement lorsque des ressources suffisantes peuvent être consacrées à cet effort.
La mise en quarantaine des contacts nécessitera d'importantes ressources en santé publique; son efficacité comme stratégie d'endiguement et de lutte dépendra de l'exhaustivité de la recherche des contacts, de la rapidité de la mise en oeuvre et de la continuité de la surveillance. Ces efforts ne pourront être maintenus au-delà de la période d'alerte pandémique et, selon l'ampleur des éclosions, ils devront peut-être être interrompus au cours de la période d'alerte pandémique (c.-à-d. avant les Phase 6.1 et Phase 6.2 au Canada).
L'information des contacts sera effectuée au départ à l'échelle individuelle au moyen de feuillets de renseignements ou de conseils téléphoniques. Pour ce faire, on devra compter sur du personnel dûment formé qui a accès à la liste des contacts produite au terme de la recherche des cas. Cette approche peut être applicable tôt dans la pandémie, mais elle devra rapidement changer pour être remplacée par une stratégie plus efficace en population (voirsection 3, Éducation publique, dans la présente annexe).
La disponibilité des antiviraux et les ressources humaines dévouées détermineront la faisabilité de la mise en oeuvre d'une prophylaxie post-exposition pour les contacts des cas. Les autorités de la santé publique devront vraisemblablement s'assurer que les médicaments sont distribués aux personnes ciblées.
En raison de l'épidémiologie de l'influenza (p. ex. la possibilité de transmission avant l'apparition des symptômes), il serait extrêmement difficile d'évaluer dans quelle mesure les stratégies de prise en charge des contacts influeront sur l'activité pandémique du virus dans une collectivité quelconque. Pour ce qui est de la gestion des ressources, cependant, il peut être utile d'examiner la façon dont les ressources sont affectées à la prise en charge des contacts et si des changements peuvent être apportés à ces stratégies afin d'améliorer l'efficacité de la réponse globale à la pandémie.
La survenue d'un cas aura immédiatement pour effet d'accroître le nombre de « personnes intéressées » parce que les contacts du cas demanderont des conseils concernant l'atténuation de leur risque personnel. Les autorités locales de la santé publique peuvent être inondéesdedemandesderenseignements,etlanécessitéderecueillirdel'informationsurles contacts pourra bientôt céder la place à d'autres priorités. Pour ce qui est de l'éducation et de lacommunication,l'ensembledelapopulationdevraitêtreconsidéréedansunetellesituation comme des contacts potentiels d'un cas.
SidescassontdétectésauCanadaavantqu'ondisposedepreuvesd'unepropagationefficacedu virus, l'observance des recommandations relatives à l'isolement et à la lutte contre les infections peut varier et sera probablement liée à la gravité de la maladie observée alors chez les cas.
Si l'on se fie à l'expérience du SRAS en 2003, où des contacts de cas ont été notifiés et ont fait l'objet d'une surveillance par les autorités locales de la santé publique tout au long de l' (des) éclosion(s)(5), la population peut ne pas comprendre pourquoi les contacts des nouveaux cas d'influenza peuvent ne pas être avisés et mis en quarantaine ou pourquoi cette stratégie peut n'être utilisée qu'au début de l'activité du virus au Canada. Une campagne proactive d'éducation peut rendre les recommandations proposées plus acceptables, ces recommandations excluant une quarantaine systématique durant la période pandémique. Il importe de reconnaître que des personnes peuvent décider de se mettre elles-mêmes en quarantaine ou que d'autres établissements (p. ex. écoles, lieux de travail) peuvent appliquer leurspropresrèglesenmatièredequarantaineetilfautêtreprêtàfairefaceàunetellesituation.
Si les médicaments antiviraux sont distribués au départ aux contacts des premiers cas dans une province ou un territoire donné, il sera difficile de mettre fin à cette intervention lorsque celle-ci ne sera plus applicable ou efficace du point de vue de la population dans son ensemble ou que ce ne soit pas une utilisation recommandée pour les antiviraux de la réserve nationale durant une période pandémique. Le public devra être informé à l'avance des stratégies de distribution des antiviraux et des raisons qui les sous-tendent. Cette information facilitera l'acceptation des décisions en matière de santé publique qui mettent l'accent sur l'objectif principal de réduire le nombre général de cas et de décès. Deux concepts devront être pris en compte dans les messages d'éducation et de communication du risque afin d'optimaliser l'observance et faciliter l'acceptation des décisions en matière de santé publique; que certaines mesures de santé publique devront changer à mesure que la pandémie évolue et que l'utilisation des médicaments de la réserve nationale était basée sur des décisions au niveau national afin de faciliter l'accès équitable et l'usage optimal partout au Canada.
Les activités d'évaluation peuvent être plus efficaces si elles sont coordonnées de façon que certains centres examinent des questions particulières, ce qui réduira peut-être le dédoublement des efforts et ne nécessitera pas la participation de tous les centres. Cette approche peut contribuer à améliorer l'acceptabilité des activités d'évaluation par les autorités sanitairesdanslesprovincesetterritoiresquisontencoreentraindeserétablirdelapandémie.
Ilneseraprobablementpaspossibledelimiterlapropagationdel'influenzadanslacollectivité si l'on ne dispose pas d'un vaccin efficace (dans l'hypothèse où le nouveau virus causera une morbidité ayant des caractéristiques similaires à celle associée à d'autres virus de type A). Plus précisément, la courte période d'incubation, la grande contagiosité, la capacité du virus de survivre pendant de longues périodes sur des surfaces dans l'environnement, la non-spécificité des symptômes cliniques et le risque d'infection asymptomatique et de propagation du virus par des personnes asymptomatiques limitent grandement l'efficacité et la faisabilité de la plupart des mesures classiques de santé publique visant à lutter contre la maladie. Durant l'épidémie de SRAS, on ne disposait d'aucun vaccin ni d'aucun médicament spécifique au virus pour le traitement ou la prophylaxie; il s'est donc avéré crucial d'isoler efficacement les cas transmissibles et d'identifier leurs contacts et de les mettre en quarantaine. Un exercice récent de modélisation a conclu que l'influenza pourrait être difficile à contrôler même avec un taux de quarantaine et de recherche de contacts de 90 %, à cause du grand nombre de cas de transmission présymptomatique(6).
Comme le taux d'attaque potentiellement élevé d'un nouveau virus dans la population en général entraînera une surutilisation de toutes les ressources existantes dans le domaine des soins de santé, les planificateurs devraient idéalement envisager d'affecter des ressources uniquement aux mesures qui atténueront efficacement l'impact de la pandémie. Malheureusement, la plupart des mesures communautaires à l'étude, y compris l'usage généralisé de masques, l'annulation des rassemblements publics et la fermeture des écoles et des entreprises, ont été décrites comme inefficaces dans des rapports anecdotiques, ou encore leur efficacité n'a pas été évaluée en bonne et due forme. Le recours à des modèles mathématiques pour prédire l'efficacité potentielle de ces types d'interventions peut fournir desestimationsdeleurimpactquiaiderontàélaborerdesdocumentsfutursdeplanification.
Malgré l'absence de données sur les mesures efficaces, il est recommandé de tenir compte des conclusions relatives aux mesures et aux interventions décrites ci-dessous au moment d'élaborer des plans en vue d'une pandémie. Ces recommandations reposent principalement sur l'opinion d'experts et visent à faciliter l'adoption d'une approche cohérente. Elles ne cherchent pas à remplacer les mesures qui peuvent être ordonnées par les autorités PT.
Les facteurs qui déclencheront l'adoption des mesures suivantes dépendront de la vitesse et du mode d'évolution de la pandémie. En général, les décisions concernant la mise en oeuvre de ces mesures seront probablement prises par les autorités locales de la santé publique (médecins hygiénistes). Toutefois, on reconnaît que des directives peuvent également être données par les autorités PT ou régionales afin de garantir la cohérence d'une approche à grande échelle.
Arrivée d'un ou plusieurs cas confirmés dans la province ou le territoire. Les autorités locales devraient renforcer cette recommandation lorsque des cas surviennent sur leur territoire.
Il s'agit d'une mesure sensible, faisable et facile à mettre en oeuvre du point de vue de la santé publique.Bienqu'ellepuisseperturberlefonctionnementdesentreprisesetdelasociétédans son ensemble, elle peut retarder la propagation de la maladie à l'intérieur de la collectivité. Cet « aplatissement » de la courbe épidémique est utile parce qu'il peut réduire la demande des services de santé durant une journée ou une semaine donnée, la demande demeurant élevée mais étant étalée sur plusieurs semaines.
Déclaration d'un ou plusieurs cas confirmés dans la collectivité locale par les autorités locales de la santé publique (c.-à-d. confirmation de la présence d'une pandémie), suivant le contexte épidémiologique (mesure dans laquelle les lieux touchés risquent de favoriser la transmission du virus d'après l'âge des cas observés, etc.). Il n'est pas nécessaire ni souhaitable d'attendre qu'on ait démontré que le virus s'est propagé dans ces milieux.
Cette mesure est faisable et serait la plus efficace si la pandémie entraînait des taux d'attaque élevés chez les enfants d'âge préscolaire ou scolaire. On reconnaît que les commissions scolaires ou les administrateurs de garderies peuvent décider indépendamment de fermer leurs établissements peu importe l'épidémiologie de la pandémie. Le Groupe de travail recommande cette mesure comme un des éléments clés à considérer afin de réduire la transmission de l'influenza dans une collectivité.
(p. ex. fermer les théâtres et d'autres lieux où s'entassent un grand nombre de gens à l'intérieur, interrompre les services de transport en commun)
Indication par les autorités locales de la santé publique que le virus se transmet à l'intérieur de la collectivité25
Ce type de mesure peut être applicable mais il peut être difficile d'assurer son observance et son maintien pendant une longue période, en particulier parce que son efficacité n'est pas prouvée. C'est notamment vrai dans le cas des rassemblements et des activités qui sont jugés « essentiels » (p. ex. transport en commun) et cela perturberait grandement la société, si l'on y mettait fin.
Si l'épidémiologie de la pandémie semble indiquer une morbidité ou une mortalité plus grande dans un groupe donné (p. ex. adolescents), l'annulation d'événements susceptibles d'attirer ce groupe à risque élevé devrait donc être envisagée, en particulier si le virus se transmet efficacement. L'objectif de ces annulations ou restrictions ciblées serait d'éviter une augmentation soudaine de la demande de services de santé à la suite d'une « accumulation » du nombre de cas associés à une transmission efficace du virus lors d'un grand rassemblement.
Une fois que le virus circule dans une collectivité, les rassemblements à l'intérieur dans le cadre d'événements ou dans des endroits associés à des activités commerciales peuvent être suspendus sans intervention de la part des services de santé publique parce que la population évite de participer à de grands rassemblements. Comme l'efficacité de cette mesure n'est pas établie et comme il est difficile de la maintenir longtemps, le Groupe de travail ne recommande pas sa mise en oeuvre à grande échelle. Toutefois, il est recommandé que ceux qui parrainent de grands rassemblements veillent à ce qu'il y ait tout ce qu'il faut pour se laver les mains dans les toilettes publiques.
Déclaration par les autorités locales de la santé publique qu'un ou plusieurs cas confirmés sont survenus dans la collectivité locale
Cette mesure n'est pas applicable ni ne peut être maintenue longtemps à l'échelle d'une population. Il est peu probable qu'elle réduise efficacement la propagation de la maladie dans la population en général et elle n'est donc pas recommandée comme stratégie communautaire. On reconnaît que les personnes qui portent un masque recommandé de façon adéquate au moment d'une exposition peuvent se protéger grâce à la barrière qu'offre le masque. L'OMS recommande que l'usage du masque par le public soit basé sur le risque, y compris la fréquence et la proximité des rapports avec une personne infectée et suggère, basé sur cette évaluation du risque, que l'utilisation de masques dans des endroits bondés tels que les transports communs peut être justifiable(7) . Cependant, au cours d'une pandémie, lorsque le virus circule dans la collectivité, il sera impossible aux autorités de santé publique d'évaluer et de comparer les risques d'exposition dans des environments publics particuliers (soit transport en commun, restaurants, centres récréatifs). Les membres de la population peuvent donc vouloir acheter et utiliser des masques pour leur protection individuelle; en dehors des lieux à risque élevé connus (p. ex. un hôpital qui héberge des cas), une telle mesure ne constituerait pas cependant un bon usage des deniers publics.
Les personnes en santé qui prennent soin de cas dans un lieu non traditionnel ou à domicile devraient suivre les recommandations fournies par le Groupe de travail sur la lutte contre les infections à l'intention des personnes qui exercent ces fonctions (voir annexe F).
Indication par les autorités locales de la santé publique que le virus se transmet dans la collectivité
Le lavage fréquent des mains est une mesure efficace de lutte contre les infections lors d'un contact avec des sujets qui sont infectieux. Cette mesure est applicable, mais le maintien de ces postes de lavage des mains au moment d'une pandémie ne serait probablement possible que si la tâche de les approvisionner pouvait être assumée par d'autres organisations que les organisations de santé publique.
L'efficacité des postes publics de lavage des mains comme stratégie communautaire en situation de pandémie n'est pas connue et serait grandement tributaire du taux d'observance dans la population (lequel pourrait varier grandement) et de la proportion de personnes infectieuses dans les endroits publics à n'importe quel moment dans le temps. Cette mesure (c.-à-d. la mise en place de nouveaux postes pour le lavage des mains) n'est donc pas considérée comme un moyen efficace de réduire substantiellement la propagation de la maladie dans la population en général. Ce n'est pas une stratégie communautaire recommandéeparcequelesavantagessupplémentairesanticipésqu'elleoffresontminimes.
La diffusion de messages publics concernant le lavage des mains doit être encouragée et les toilettes publiques existantes devraient être adéquatement approvisionnées en tout temps. Pour les raisons déjà invoquées et à cause de la difficulté de maintenir ces postes au moment d'une pandémie, l'établissement de nouveaux postes de lavage des mains dans des endroits publics n'est cependant pas considéré comme une utilisation adéquate des ressources publiques.
Indication par les autorités locales de la santé publique que le virus se transmet dans la collectivité
Le nettoyage de l'environnement est des plus efficace dans le cas des surfaces qui viennent en contact avec des personnes contagieuses. L'augmentation de la fréquence du nettoyage est possible, mais l'identification des personnes contagieuses dans les endroits publics ne l'est pas. En raison de la fréquence avec laquelle les mains viennent en contact avec diverses surfaces « publiques », il faudrait pratiquement effectuer un nettoyage constant pour contribuer tant soi peu à réduire le nombre de micro-organismes sur ces surfaces. Cette mesure ne peut réalistement être mise en oeuvre; il n'est donc pas recommandé de l'utiliser à grande échelle comme stratégie communautaire d'endiguement de la maladie.
Les personnes qui peuvent vouloir réduire leur risque d'exposition à des gouttelettes infectieuses voudront peut-être procéder à un nettoyage plus fréquent de leur propre environnement et limiter leurs contacts manuels avec les « surfaces publiques » (p. ex. boutons d'ascenseur, téléphones publics)26 . Ces stratégies pourraient être incluses dans des messages d'éducation publique.
Toutes les mesures ou tous les principes généraux dont il est question dans le présent document ont également été abordés durant la consultation internationale menée par l'OMS (mars 2004), comme il est indiqué dans le rapport de la réunion(1). Les participants s'entendaient pour dire que les mesures qui suivent étaient soit inutiles ou inadéquates. Le Groupe de travail sur les mesures de santé publique souscrit également à ces conclusions.
Mesure | Commentaires |
---|---|
Inciter l'ensemble de la population dans une zone touchée à vérifier au moins une fois par jour la présence d'une fièvre |
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Mettre en place des imageurs thermiques dans des lieux publics |
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Désinfecter à grande échelle l'environnement ou l'air |
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Désinfecter les vêtements, les chaussures ou d'autres effets des personnes qui quittent les zones touchées |
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Restreindre les déplacements en direction ou en provenance des zones touchées |
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Cordon sanitaire |
|
Certaines des interventions communautaires ainsi que les mesures visant les voyages et prises aux frontières présentées dans le document peuvent être plus faciles à appliquer dans les collectivités isolées que dans des zones densément peuplées. C'est que les lieux d'exposition communautaire possible peuvent être identifiés plus facilement dans les collectivités isolées et que le mouvement des personnes peut être surveillé ou éventuellement restreint. Des rapports anecdotiques signalent que durant la pandémie d'influenza espagnole de 1918 et 1919, de petits villages en Alaska qui ont restreint de façon rigoureuse les entrées et sorties du village n'ont pas été touchés par l'influenza. Bien que cette mesure ne soit plus faisable aujourd'hui, il peut être davantage possible dans les collectivités isolées que dans les régions plus peuplées de retarder l'introduction de la souche pandémique jusqu'à ce que les vaccins soient disponibles. Les responsables de la planification des mesures antipandémiques dans ces régions devraient songer à faire participer les résidants à la planification afin de voir s'ils appuieraient ces premières mesures restrictives mais potentiellement utiles.
Le rapport de la consultation internationale de l'OMS sur le sujet(1) contient une longue liste de mesures de santé publique qui pourraient être envisagées à l'échelle internationale. De façon générale, on n'encourage pas le dépistage du virus à l'entrée chez les voyageurs en provenance de régions touchées, sauf les régions indemnes qui sont isolées géographiquement (p. ex. îles) où cette mesure est considérée comme pouvant être plus faisable. On s'entendait pour dire cependant que le dépistage à la sortie était potentiellement utile pour tous les voyageurs venant de zones où il existe des cas connus d'infection humaine ou de transmission interhumaine (c.-à-d. à partir de la période d'alerte pandémique, Phase 4 et Phase 5). Pour ce faire, on pourrait utiliser les déclarations et les questionnaires de santé, et peut-être le dépistage de la fièvre, tout en diffusant à grande échelle un message qui recommande aux personnes malades de reporter leur voyage. L'adoption de listes de personnes isolées ou en quarantaine était considérée possible dans certains pays, mais n'était pas en général encouragée, non plus que l'examen médical des voyageurs à risque ou présentant une fièvre.
Le texte qui suit est divisé en période et phase pandémiques. Il vise à décrire les mesures liées aux voyages et prises aux frontières qui peuvent être adoptées au Canada pour contrer la pandémie, que celle-ci provienne de l'extérieur du Canada (c.-à-d. origine internationale) ou de l'intérieur du Canada (c.-à-d. origine nationale). Il a pour but de fournir des lignes directrices sur les rôles possibles des services locaux et PT de santé publique en ce qui concerne les mesures liées aux voyages et prises aux frontières.
Indicateur : Infection(s) humaine(s) par un nouveau sous-type de virus dans un ou plusieurs endroits à l'extérieur du Canada, mais risque pandémique immédiat faible (aucune propagation, sinon, dans de rares cas, propagation à un contact étroit seulement).
Un avis aux voyageurs sera affiché sur le site Web de l'ASPC pour informer les voyageurs concernant la survenue d'infections humaines dans certaines régions géographiques d'autres pays et pour recommander des mesures de santé personnelle en vue de réduire les risques pour la santé. Il sera recommandé dans les avis de consulter un médecin pour une évaluation du risque individuel avant le voyage et une évaluation médicale après le voyage visant à détecter les maladies qui se développent en voyage ou au retour.
Indicateur : Infection(s) humaine(s) par un nouveau sous-type de virus dans la population canadienne, mais risque immédiat de pandémie faible (aucune propagation, sinon, dans de rares cas, propagationà un contact étroit).
Le Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC) et l'ASPC pourraient afficher ensemble (sur le site Web de l'ASPC) un avis aux voyageurs informant les Canadiens de la survenue d'infections humaines dans une certaine région du Canada. Cet avis fournirait des renseignements à jour et complets sur les risques pour la santé et indiquerait s'il est recommandé ou non de se rendre dans la zone touchée, c.-à-d. la zone définie par les autorités locales ou PT de la santé publique où le(s) cas est (sont) survenu(s). La diffusion de Conseils de santé aux voyageurs en plus de l'affichage sur le site Web de l'ASPC serait décidée par le CMHC et l'ASPC. Il pourrait s'agir de messages directs destinés à des publics particuliers (p. ex. Association médicale canadienne) ou aux médias.
Indicateur : Grappe(s) survenant à l'extérieur du Canada mais risque de pandémie « limité » (Phase 4.0) ou « substantiel » (Phase 5.0) d'après divers facteurs, p. ex. taux de transmission, localisation et propagation géographiques, gravité de la maladie, impact des mesures de lutte, présence de gènes provenant de souches humaines (si le virus est dérivé d'une souche animale), d'autres renseignements tirés du génome viral ou d'autres données scientifiques. Des cas sporadiques peuvent être ou non importés au Canada (illustrés par la Phase 4.1 et la Phase 5.1).
À la lumière des données disponibles, des Conseils de santé aux voyageurs ou une Mise en garde aux voyageurs seront affichés sur le site Web de l'ASPC pour renseigner les voyageurs sur la survenue de cas de transmission interhumaine dans une ou des régions géographiques particulières d'autres pays et pour recommander le report de tout voyage non essentiel vers une destination donnée. Cette mesure peut viser des groupes facilement identifiés pouvant courir un risque très élevé ou elle peut s'appliquer à tous les voyageurs, selon la situation.
L'ASPC peut songer à diffuser des messages de santé publique par d'autres moyens (p. ex. affiches, moniteurs de télévision, grands écrans vidéo) aux points d'entrée. Les provinces et les territoires seront avisés de ces décisions et seront consultés pour ce qui est du contenu des messages qui auront des répercussions sur la prestation des services de santé publique et des services cliniques sur leur territoire.
Les évaluations médicales des voyageurs malades qui arrivent au Canada continueront d'être effectuées comme à l'habitude, conformément à la Loi sur la quarantaine. Le dépistage par imageur thermique, inspection visuelle ou d'autres moyens chez tous les voyageurs internationaux qui arrivent ou de ceux qui arrivent de régions géographiques données ne sera probablement pas envisagée. Les participants à la réunion de consultation internationale de l'OMS ne considéraient pas qu'un tel dépistage soit efficace mais qu'il s'agissait plutôt d'un exemple d'intervention qui demande beaucoup de ressources et qui pourrait néanmoins être adopté face aux pressions populaires et politiques(1).
Une recherche des contacts sera entreprise dans le cas de ceux qui arrivent à bord de transporteurs internationaux (avions, bateaux) avec un cas confirmé (ou un cas suspect, si on le juge nécessaire). Le cadre opérationnel pour accéder aux renseignements sur les contacts des passagers aériens sera laissé à la discrétion des PT.
On pourrait contacter directement les passagers en utilisant les renseignements recueillis dans le manifeste de vol ou les FICV s'ils ont été remplis à bord des transporteurs aériens. Ou bien on pourrait communiquer avec les passagers par le biais d'un message public diffusé par des médias.
Si les PT décident de contacter directement les passagers, ils devront demander officiellement que l'ASPC obtienne le manifeste de vol ou transmette les FICV pertinents pour les vols en question. Pour avoir accès au manifeste de vol, l'ASPC sollicitera officiellement des renseignements sur les contacts des passagers auprès des transporteurs aériens et transmettra cette information aux autorités nationales et internationales de la santé publique compétentes pour qu'elles puissent communiquer directement avec chacun des voyageurs. Pour faciliter la recherche des contacts des voyageurs, le système de FICV peut être implanté à bord de certains transporteurs aériens.
À mesure que des grappes de cas continueront d'apparaître ou se multiplieront, la recherche et la notification des contacts seront probablement effectuées indirectement (de façon passive) par des messages publics plutôt que par une communication directe avec chaque voyageur. Ce passage à une recherche indirecte des contacts peut se faire dans des régions spécifiques du Canada avant la déclaration d'une pandémie, si l'activité du virus dans ces régions est à ce point intense durant cette période d'alerte qu'il est difficile de maintenir les ressources disponibles pour cette initiative.
Indicateur : Grappe(s) survenant à l'extérieur du Canada et risque pandémique « limité » (Phase 4.0) ou « substantiel » (Phase 5.0) d'après divers facteurs, p. ex. taux de transmission, localisation et propagation géographiques, gravité de la maladie, impact des mesures de lutte, présence de gènes provenant de souches humaines (si le virus est dérivé d'une souche animale), d'autres renseignements tirés du génome viral ou d'autres données scientifiques.
Le CMHC et l'ASPC peuvent recommander de concert le report de tous les voyages non essentiels vers des régions géographiques touchées au Canada. Cette recommandation peut viser directement des groupes de voyageurs identifiés qui courent un risque très élevé ou s'appliquer à tous les voyageurs, selon les données épidémiologiques disponibles concernant la région touchée.
Des Avis d'alerte médicale peuvent être distribués par les PT aux points d'entrée dans les zones touchées. Ces avis contiendront (i) des renseignements sur l'éclosion qui correspondent aux données fournies dans les avis aux voyageurs et d'autres communications officielles, (ii) des lignes directrices ou un questionnaire pour l'auto-dépistage et (iii) des lignes directrices pour signaler aux professionnels de la santé ou d'autres fonctionnaires certains symptômes (p. ex. fièvre) qui débutent au cours d'un laps de temps compatible avec la période d'incubation connue ou observée de la maladie. Les provinces et les territoires peuvent envisager de diffuser des messages de santé publique similaires dans les installations de transport en commun qui sont fréquentées par des voyageurs canadiens.
Bien qu'on ne prévoie pas que les cas identifiés circulent dans les endroits publics, la recherche des contacts pour ce qui est des personnes qui arrivent dans une zone non touchée à bord de transporteurs nationaux (p. ex. avions, autobus, trains) avec un cas confirmé (ou un cas suspect, si on le juge nécessaire) peut être entreprise. Le cas échéant, les PT demanderont officiellement des renseignements sur les contacts des voyageurs à bord de transporteurs aériens nationaux et transmettront tous les renseignements sur les contacts relativement aux voyageurs canadiens aux autorités nationales appropriées de la santépublique pour des activités de suivi des contacts. À la discrétion de l'autorité provinciale, l'ASPC peut être invitée à communiquer avec le transporteur aérien et à transmettre les renseignements appropriés à toutes les provinces ou tous les territoires canadiens concernés. Lesprovincesetlesterritoiresdevrontcommuniquertouslesrenseignementssurlescontacts s'appliquant aux voyageurs internationaux à l'ASPC, qui les relaiera aux autorités internationales de la santé publique compétentes.
Dans le cas peu probable où une détention de courte durée (de 1 à 3 jours) des voyageurs arrivant d'une zone géographique à risque au Canada s'avère nécessaire, les PT en collaboration avec les autorités locales de la santé publique s'occuperont de gérer l'initiative.À la discrétion des autorités provinciales, elles peuvent demander à l'ASPC de fournir ce service.
Àmesurequelesgrappesdecascontinuentd'apparaîtreoudesemultiplier,larechercheetla notification des contacts se feront probablement de façon passive par des messages publics plutôt que par des efforts en vue de contacter chacun des voyageurs. Cette transition peut survenir avant la déclaration d'une pandémie si le nombre accru de notifications fait en sorte qu'on ne puisse plus poursuivre ces activités.
Les provinces et les territoires pourraient procéder à des évaluations de la santé de tous les voyageurs qui arrivent à bord d'un vol intérieur en provenance d'une zone infectée au Canada. Ou bien, les PT pourraient demander l'aide de l'ASPC pour la mise en oeuvre de ces évaluations de la santé en vertu de pouvoirs délégués.
Le dépistage à la sortie chez tous les voyageurs en provenance des zones touchées au Canada (c.-à-d. où sont survenues des grappes de cas d'infection humaine) serait probablement effectué durant cette phase sous la forme de questionnaires de déclaration de l'état de santé29 . Ces mesures s'appliqueront probablement uniquement aux personnes qui quittent l'endroit par avion.
Aux points de sortie (aéroports, ports de mer, points de passage frontaliers) des zones touchées au Canada, des versions modifiées des Avis d'alerte médicale (ou des « déclarations de santé ») contenant (i) des renseignements sur les éclosions correspondant aux données fournies dans les Conseils de santé aux voyageurs et d'autres communications officielles, (ii) un questionnaire pour l'auto-dépistage et (iii) des conseils pour la déclaration des signes spécifiés de la maladie seraient probablement distribuées. D'autres méthodes de dépistage visant à détecter les personnes potentiellement affectées peuvent également être envisagées à l'instigation du CMHC et de l'ASPC.
Indicateur : Amplification et transmission soutenue dans la population
Durant ces phases, on pourra renforcer le contenu des avis aux voyageurs afin de recommander expressément de ne pas voyager en aucune circonstance dans les zones touchées. Une telle mesure peut ne pas être nécessaire si la demande de voyages diminue et si les compagnies aériennes cessent de desservir certains endroits.
Pendant que l'activité pandémique s'intensifie au Canada, des mesures adoptées durant la période d'alerte pandémique (Phase 4 et Phase 5) ne pourront bientôt plus être maintenues. Une fois que le virus se transmet à grande échelle dans la collectivité au Canada, l'affectation des ressources aux efforts en vue d'empêcher le virus d'entrer au pays deviendra inutile et les ressources devraient être réaffectées.
Indicateur : Les rapports sur le nombre de cas et d'autres indicateurs généraux de l'activité pandémique au Canada semblent indiquer que le virus responsable de la pandémie ne cause plus une importante morbidité dans la population.
Les avis aux voyageurs devraient être révisés pour tenir compte du déclin de l'activité pandémique dans diverses régions géographiques. Les messages publics peuvent mettre l'accent à nouveau sur les voyageurs comme sources de l'infection si des provinces ou territoires particuliers ont déjà vu passer la vague et si l'on n'observe plus de transmission du virus dans la collectivité.
Phase pandémique canadienne | Prise en charge des cas | Prise en charge des contacts |
---|---|---|
3.1 |
|
|
4.1 ou 5.1 |
|
|
4.2 ou 5.2 |
|
|
6.1 |
|
|
6.2 |
|
|
Recommandée comme intervention communautaire |
Non recommandée comme intervention communautaire |
---|---|
|
|
1 Une éclosion d'influenza à bord d'un avion a été attribuée à une propagation aéroportée du virus; toutefois, la propagation par de grosses gouttelettes pourrait être à l'origine de cette éclosion parce que les passagers ont été entassés et ont circulé pendant plusieurs heures dans un petit avion cloué au sol. Bien que la transmission expérimentale par voie aérienne du virus de l'influenza de type A ait été signalée chez des souris, rien n'indique qu'une telle transmission soit possible chez les humains.
2 Dans une étude britannique récente, 59 % des travailleurs de la santé présentant des signes sérologiques d'une infection récente ne pouvaient se rappeler avoir eu l'influenza; cela donne à penser que bon nombre d'entre eux étaient des cas infracliniques(2).
3 Le rôle des antiviraux durant la phase interpandémique a été abordé ailleurs dans le cadre de l'intervention face à une épidémie d'influenza aviaire au Canada(3).
4 L'OMS a noté que dans le passé, « la maladie s'est généralement manifestée sous une forme plus grave lors de la deuxième vague »(4). Cette observation n'a pas influé sur les recommandations du présent document mais c'est un point important dont il faut tenir compte dans la planification.
5 Le cas devrait recevoir des instructions concernant les mesures de lutte contre les infections à prendre s'il doit quitter la maison pour consulter un dispensateur de soins (p. ex. téléphoner au préalable, porter un masque).
6 Il est reconnu que la prise en charge individuelle des cas par les autorités de la santé publique ne pourra pas être maintenue longtemps et, selon la répartition géographique des cas, elle pourra devoir être interrompue avant la phase pandémique, dans les provinces ou territoires qui sont durement touchés durant la période d'alerte pandémique (Phase pandémique canadienne 5.2).
7 Par exemple, cela peut comprendre le triage et la fourniture de masques chirurgicaux aux patients présentant des maladies respiratoires qui viennent se faire évaluer par un médecin (lorsque des cas sont déjà survenus dans cette collectivité).
8 Le cas devrait recevoir des instructions concernant les mesures de lutte contre les infections à prendre s'il doit quitter la maison pour consulter un dispensateur de soins (p. ex. téléphoner au préalable, porter un masque).
9 L'accent mis sur la prise en charge des cas individuels devra être changé parce que cette approche n'est pas viable lorsque le nombre de cas augmente dans la collectivité locale. Durant la consultation de l'OMS, on a reconnu qu'à mesure que les niveaux de morbidité et de mortalité augmentent durant une pandémie, les mesures qui étaient logiques durant les premières phases, telles que l'isolement des patients, la recherche des contacts et la quarantaine volontaire cesseront d'être efficaces ou applicables à cause du grand nombre de cas(1).
10 Les patients dans un établissement de santé devraient être pris en charge conformément aux recommandations relatives à la prévention des infections alors en vigueur. Cette recommandation tient compte du fait que les services de santé publique peuvent devoir recommander une période d'isolement des cas qui demeurent dans la collectivité (à domicile).
11 Au moment de la pandémie, il peut être nécessaire que les travailleurs essentiels retournent au travail durant leur période de convalescence même s'ils sont toujours contagieux. Dans une telle situation, l'autorité de la santé publique compétente peut formuler des recommandations à ces personnes afin de réduire le risque de transmission (p. ex. porter un masque dans les endroits publics).
12 Il ne serait pas nécessaire d'effectuer des études d'évaluation dans toutes les provinces et tous les territoires. Pour obtenir rapidement une rétroaction, on devrait envisager de coordonner ces efforts. Par exemple, différentes provinces ou différents lieux pourraient être invités à examiner différents aspects de l'intervention.
13 Si des cas surviennent au Canada avant que le virus n'ait acquis la capacité de se transmettre efficacement d'une personne à l'autre, des mesures et un traitement énergiques peuvent permettre d'endiguer le virus.
14 Si au cours d'une période d'alerte pandémique le nouveau virus cause des maladies graves et si les données semblent indiquer que la mise en route du traitement 48 heures après l'apparition des symptômes est bénéfique, cette recommandation sera revue et modifiée au besoin.
15 On présume que le protocole de surveillance sera suivi le plus possible. Il sera probablement nécessaire de passer à des « indicateurs généraux », tels que les hospitalisations, la fréquentation des cliniques ou la mortalité toutes causes confondues, parce que le suivi du nombre de cas individuels ne sera pas faisable après les premiers stades de la pandémie. (Voir l'annexe N pour les détails concernant la surveillance)
16 La Réserve nationale de secours (RNS) dispose d'environ 33 000 lits et lits de camp dans ses 165 à 200 hôpitaux mobiles; une demande peut être acheminée par le système RNS.
17 Cette mesure de précaution vise à réduire le risque de transmission de l'infection par le contact d'un cas lorsqu'on ignore s'il y a transmission interhumaine du virus (1).
18 Voir l'entrée no 3 à la section Références pour obtenir des recommandations additionnelles concernant les contacts de cas non humains d'infection par le nouveau virus de l'influenza (aviaire ou animale).
19 La décision de mettre en quarantaine se fonderait sur les résultats de l'évaluation du risque, qui tient compte des caractéristiques particulières de la situation, y compris de la gravité de la maladie et du risque que le virus cause une pandémie.
20 A ce moment-ci une décision concernant toutes les indications pour la prophylaxie durant la période pandémique, y compris la prophylaxie post-exposition des contacts étroits, n'a pas encore été prise. La taille de la réserve nationale n'a pas été augmentée afin de rendre possible ce traitement ou toute autre indication de prophylaxie.
21 On reconnaît que la prise en charge des cas individuels par les autorités de la santé publique ne pourra être maintenue longtemps et, selon la répartition géographique des cas, elle pourra devoir cesser avant la période pandémique dans les provinces ou territoires qui sont durement touchés durant la période d'alerte pandémique.
22 Parmi les mesures recommandées peuvent figurer, par exemple, le triage et la fourniture de masques chirurgicaux aux patients souffrant d'une maladie respiratoire qui se présentent pour une évaluation médicale (lorsque des cas dus à la souche pandémique d'influenza sont déjà survenus dans cette collectivité particulière).
23 A ce moment-ci une décision concernant toutes les indications pour la prophylaxie durant la période pandémique, y compris la prophylaxie post-exposition des contacts étroits, n'a pas encore été prise. La taille de la réserve nationale n'a pas été augmentée afin de rendre possible ce traitement ou toute autre indication de prophylaxie.
24 Les personnes souffrant de troubles respiratoires chroniques devraient envisager de demeurer à la maison si elles présentent une fièvre et une exacerbation de leurs symptômes respiratoires.
25 Ces types de mesures auraient le plus de chances d'être efficaces avant que des cas ne soient transmis dans la collectivité. Mais en l'absence de cas, il serait difficile de justifier cette mesure draconnienne compte tenu du fait qu'on ne dispose pas de données rigoureuses quant à son efficacité.
26 Des rapports anecdotiques signalent que durant la pandémie d'influenza espagnole de 1918 et 1919, on décourageait les gens de se saluer en se serrant la main.
27Ces messages peuvent avoir été précédés par des articles dans les médias et des alertes concernant des éclosions dans des populations aviaires ou animales dans lesquels on conseillerait à la population d'éviter tout contact avec des sources possibles du virus (p. ex. fermes avicoles, marchés d'animaux vivants).
28 Ibid.
29 Les pressions populaires ou politiques peuvent forcer l'imposition d'interventions plus visibles, comme le dépistage par imageur thermique ou la mesure de la température auriculaire. Nota : Les compagnies aériennes ont également la responsabilité d'empêcher les personnes manifestement malades de monter à bord de leurs avions.