Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Bulletin Annuel 2, 1978-1979

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A. Y. Jackson en France, en Belgique et en Hollande: Carnet de croquis de 1909

par Rosemaire L. Tovell

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Au feuillet 35, recto et verso (fig.1, 8 et 19), on trouve deux dessins du canal du Loing près d'Episy qui remontent à l'automne 1909. Ce sont des études en vue d'une importante toile de 1909, Canal du Loing (fig. 20). (22) Le sujet a dû être traité pour la première fois dans son croquis détaillé du bateau plat figurant à la page 35ro (fig. 18). D'après le feuillage, le dessin aurait précédé d'à peu près une semaine celui de la page 35vo (fig. 19) où les arbres dénudés rappellent ceux du tableau à l'huile. Jackson se souvint l'avoir peint à l'extérieur, ainsi il se serait servi des dessins pour en explorer le détail et la composition de l'oeuvre définitive. Comme les dessins ne comportent aucune indication de couleur ou de ton, cette théorie peut être confirmée.

Son carnet contient aussi le sujet de l'une de ses plus importantes oeuvres de 1909, Matin d'octobre à Episy (fig. 21). Cette toile, faite en atelier, marque un progrès dans l'oeuvre de l'artiste, préfigurant le célèbre À l'orée du bois d'érables de 1910, qui porta A. Y. à l'attention de Lawren Harris et des futurs membres du Groupe des Sept. Tout comme ce dernier tableau, Matin d'octobre à Episy s'attache principalement aux jeux de lumière sur le sol et sur les troncs d'arbres. Bien que la pâte n'y soit pas aussi épaisse ni la composition aussi saisissante que dans la toile de 1910, il y a des ressemblances marquées pour ce qui est de la couleur, des tons et du sujet.

Matin d'octobre à Épisy a sans doute été traité sous forme de croquis à l'huile et il se peut que le dessin de la page 34ro (fig. 22) ait été fait en atelier dans le but de mettre au point les détails de la composition et du sujet. La similitude de certains détails, comme les branches d'arbre, indique que Jackson se servit du dessin pour réaliser le tableau. Le cadre à trois côtés entourant l'étude à la mine est typique des dessins de Jackson et montre qu'il avait réussi à rendre sa première impression et que les limites de la composition avaient été décidées.

Le carnet doit contenir d'autres dessins qui ont servi d'esquisses préliminaires à des tableaux, mais nous ne le saurons peut-être jamais car ces peintures, tout comme celles de l'église de Veere, ont probablement été détruites par l'artiste, ou perdues. Ainsi, le carnet ne fait que nous donner une idée de ce qui a pu être.

Le carnet après 1909

De retour au Canada, Jackson se sert modérément de son carnet. À la fin de 1909, il est de retour à Montréal pour une réunion de famille à l'occasion de Noël. En juin 1910, il rend visite à ses tantes, Mlle Geneva Jackson et Mme Isabella Haywood à Berlin (aujourd'hui Kitchener) en Ontario, et emporte le carnet et quelques-unes des toiles de 1909. A son arrivée, il trouve ses tantes en train de rénover leur maison. Se mettant de la partie, 
A. Y. peint une frise (maintenant détruite) sur les murs de la chambre de sa tante Geneva, où l'on pouvait admirer des toitures, des moutons et la cathédrale d'Anvers. Ces sujets étaient peut-être inspirés de quelques-uns des dessins du carnet, mais il semble que la plupart aient été empruntés à des cartes postales; les moutons, par exemple, figuraient sur la carte qu'il avait envoyée d'Europe à sa mère et qu'elle devait lui retourner à Kitchener. (23)

Deux feuillets du carnet portent à croire que l'idée pour la frise n'était pas le fruit d'une inspiration soudaine. Il s'agit des pages 31vo et 38ro (fig. 23), qui contiennent, l'une, trois études en forme de frise et, l'autre, quatre de marines et de la côte hollandaise. D'après la composition et les styles, il semble que le tout ait été destiné à faire partie d'une décoration quelconque. Dans sa correspondance de l'époque, Jackson ne donne aucun indice de l'usage qu'il voulait en faire. Chose certaine, ces croquis constituaient un avant-goût singulier de la frise de Kitchener.

Pendant son séjour en cette ville, il fit la connaissance d'une autre branche de la famille, celle de E. P. Clement, notamment de son petit-cousin Charles Bowlby Clement. Ayant été invité au chalet d'été des Clement à Portage Point, sur la baie Georgienne, il s'y rendit à la fin de juin et y resta tout le mois de juillet. Au cours de sa première visite à la baie Georgienne, en juillet 1909, il écrivait: 
« C'est un splendide pays où passer des vacances...mais on n'y trouve rien d'autre que des petites îles couvertes d'arbustres et de pins, qui ne feraient sûrement pas des sujets de tableaux...Prendre là des croquis est tout à fait impossible ». (24) Lorsque A. Y. quitta le chalet des Clement, il y laissa son carnet et la famille eut la prévoyance de le conserver intact.

Il n'en fut pas ainsi des carnets qui restèrent en sa possesion, car Jackson en donna ou en vendit les dessins qui les composaient. Il n'y a qu'un dessin qui ait manifestement appartenu au carnet de 1909 et dont nous ne trouvons pas de trace; celui-là, Jackson en a peut-être fait don à des parents ou amis, ou l'a tout simplement jeté. C'est donc à Charles Bowlby Clement et à ses descendants que nous devons de posséder le seul carnet de A. Y. Jackson qui soit resté intact.

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