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Quatre émaux peints du XVIe siècle
par Philippe Verdier
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Paire de chandeliers, Maître I. C., troisième quart du XVIe siècle
25 (fig. 14)
Il existe un grand nombre d'émaux signés comme ces chandeliers, sous
les bobiches, des initiales I. C. On les interprète comme désignant
Jean Court. Mais, est-ce bien la même personne que l'émailleur
Jean de Court, qui fut aussi peintre officiel tenu en haute estime à
la cour des Valois, si l'on en juge d'après son salaire élevé:
480 livres par an dans la dernière période de sa vie (connu
vers 1555-vers 1585). (26) La base en forme de dôme des chandeliers
a été façonnée, au repoussé, de douze
protubérances ovales qui furent peintes à l'émail
sur fond noir, sur le premier chandelier des douze travaux d'Hercule, d'après
des gravures que Heinrich Aldegrever éxécuta en 1550 d'après
ses propres dessins, (27) et, sur l'autre chandelier, des douze dieux et déesses
de l'Olympe, d'après des gravures de l'artiste protestant Étienne
Delaune, inspirées de compositions italiennes. La base de chaque
chandelier est reliée par une scotie à la bobèche,
fixe et plate. L'une des bobèches est décorée d'un
cortège d'amorini escortant l'Amour, putto traîné
en triomphe sur un char attelé de deux chèvres, d'après
une gravure du Maître au Dé (Bartsch 36) reproduisant un dessin
de Raphaël (fig. 15b); sur l'autre bobèche, un cortège
similaire d'amorini musiciens accompagne un putto à califourchon
sur un bouc (fig. 15a), d'après une autre gravure du Maître
au Dé (Bartsch 37) copiant une composition de Raphaël. Le Maître
I. C. s'est permis quelques libertés et additions par rapport à
ses modèles et coupa les ailes de ses amorini. (28) Au-dessus des
bobèches, un balustre supporte le réceptacle de la chandelle
ou de la torche de résine. Le bord des bobèches est décoré
d'oves, interrompus par quatre masques, dont des masques couronnés
de plumes, comme des Indiens. (29) Le balustre est orné de caryatides,
de masques, de têtes de chérubins, d'une guirlande et de bouquets
de fruits. La partie supérieure est peinte à l'or d'arabesques
sur fond bleu.
Ce type de chandeliers resta en usage en France jusque sous
le règne de Louis XIII (1601-1643). (30) La décoration de cette
paire de chandeliers fournit un bon exemple de la soumission des émailleurs de Limoges
à des modèles gravés et du mélange qu'ils firent,
pour des fins purement décoratives, de motifs tirés de gravures
de toute origine. Trois paires de chandeliers, signées
I. C., et
une quatrième, provenant de son atelier, figuraient à la
grande exposition du musée de South Kensington (Victoria and Albert
Museum) en 1862. (31) Un chandelier isolé, à la Frick Collection
(New York) est orné sur ses protubérances ovales de six travaux
d'Hercule, alternant avec six divinités, d'après les gravures
d'Aldegrever et d'Étienne Delaune. L'autre chandelier avec les
douze copies complémentaires, n'a pas été retrouvé.
(32)
Deux chandeliers semblables, mais incomplets, sont au Louvre. (33) Deux bases
seulement d'une semblable paire sont aux musées royaux d'Art et
d'Histoire, à Bruxelles (nos 2238, a-b).
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