Y'a pas deux chansons pareilles
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Les commis-voyageurs de la chanson

Dans l'Ouest, la chanson de création est naturellement apparue d'est en ouest, entre 1965 et la première moitié des années 1980, s'inspirant sans doute de l'audace des nouveaux héros de la chanson québécoise (Jean-Pierre Ferland, Gilles Vigneault, Robert Charlebois) et française (Georges Brassens, Jacques Brel).

Les boîtes à chansons - ExpositionDès le début de l'époque des boîtes à chansons, les Manitobains se sont dotés des outils nécessaires à la promotion de la chanson en formant le 100 Nons . Fondé par Antoine Gaborieau en 1967, l'effet de cet organisme se mesure bien en rétrospective, l'un de ses
« élèves » ayant été Daniel Lavoie. L'histoire de cette institution manitobaine est relatée de façon fort vivante dans le livre intitulé « Une histoire à chanter : l'histoire du 100 Nons », paru en 1992 et signé de la main de Gaborieau.

Les auteurs-compositeurs de l'Ouest n'ont jamais été stratégiquement placés pour développer ou diffuser leur art à grande échelle. Chez eux, ils devaient souvent être prudents, baignés dans une majorité canadienne-anglaise qui acceptait, avec des degrés de tolérance divers, l'effervescence culturelle des francophones.

Contre toute attente, c'est un fermier de Willow Bunch en Saskatchewan, M. Émile Campagne, qui a fourni en inspiration et en matériel celles qui allaient tour à tour devenir les Soeurs Campagne, la Famille Campagne puis, le temps d'un disque, Folle Avoine. Cependant en 1985, un grand tournant a été pris. Après un remaniement de personnel, le « petit frère » Richard s'est ajouté et le groupe Hart Rouge fut créé. De 1986 à aujourd'hui, Hart Rouge a parcourru le Canada, les États-Unis et l'Europe. Avec Daniel Lavoie, ce groupe figure parmi les artisans les mieux connus de la chanson d'expression française de Les boîtes à chansons - Hart Rougel'Ouest canadien. Quant à Daniel Lavoie, il poursuit son cheminement extraordinaire. Celui qui a « quitté son île » en 1977 est maintenant un créateur musical célèbre à travers toute la francophonie mondiale. Depuis 1998, il est l'un des principaux comédiens de l'opéra rock « Notre-Dame de Paris » (L. Plamondon - R. Cocciante) dans lequel il personnifie Frollo, prêtre tourmenté par les démons de l'amour.

Avant le groupe Hart Rouge, le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta avaient leurs
« commis-voyageurs de la chanson » : il s'agissait de groupes locaux qui desservaient le plus souvent un territoire donné. De plus, il s'agissait souvent de collectif où se succèdaient éventuellement bon nombre de musiciens.

Les Louis Boys du Manitoba, avec à leur tête Jacques Dorge, ont regroupé au fil des ans différentes combinaisons d'environ trente membres. Formé en 1972, le groupe de Saint-Boniface se rendait jusqu'en Alberta et en Ontario, produisant des enregistrements en 1976 et 1995. En Furie, un groupe d'animation musicale dirigé par Ronald Valois, connu quant à lui de beaux moments entre 1977 et 1992, surtout lors du Festival du Voyageur.

Par ailleurs, plus d'un chanteur a performé lors des « boîtes » d'Aimé-Onil Dépôt (clerc de Saint-Viateur) organisées entre 1964 et 1970 à Otteberne, à Saint-Claude ou à Saint-Jean-Baptiste au Manitoba.

Il y a eu également les Shenandaohs de Saskatoon qui chantèrent, entre autres, des chansons de Roger Whittaker pendant que les Merlins de Saint-Brieux (Saskatchewan) faisaient danser les spectateurs au son de Joe Dassin.

En Alberta à la fin des années 1960, le sous-sol du couvent Saint-Joachim d'Edmonton accueillait la boîte Chez Pierrot. Animées par André Roy (natif de Delmas, Saskatchewan et alors animateur-jeunesse à CHFA) et France Levasseur (originaire de Fort-Kent, Alberta), ces soirées regroupaient les chansonniers locaux et de passage.

Les boîtes à chansons - Jeunes musiciensD'autres « combos » régionaux sillonnaient la province, comme les Mickis
(Edmonton), River Road (Saint-Paul), les Cousineaux (Saint-Isidore) qui offraient un répertoire populaire bilingue. Il ne faut pas oublier l'orchestre de Ghislain Bergeron (Saint-Paul), lequel a regroupé, entre 1970 à 1979, pas moins de vingt-quatre musiciens et chanteurs albertains.

La chanson traditionnelle possède aussi ses ambassadeurs comme en témoignent les tournées effectuées par les albertains Gilbert Parent, Johanne Martineau et Pierre Lamoureux. Entre 1981 et 1984, ils ont parcouru le Nord et l'Ouest canadien ainsi que l'Ontario, présentant une trilogie de spectacles racontant l'histoire des francophones de l'Ouest canadien.

Par ailleurs, plusieurs chanteurs et chanteuses ont choisi de défendre individuellement leurs chansons : Nicole Brémault (Manitoba) fut lauréate du Festival international de la chanson de Granby en 1979, Gérald Paquin (Manitoba) l'y ayant précédée de quelques années (lauréat à Granby en 1973). En Saskatchewan, Julien Poulin interprétait tel un jeune Paul Piché des chansons populaires, alors que Gisèle Lemire (Prince Albert) devenait une des premières artistes de la chanson fransaskoise à offrir des créations originales. Jacques Chauvin (Girouxville, Alberta) a quant à lui choisi d'explorer la chanson pour enfants après un passage remarqué au Festival de Granby en 1980.



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