Y'a pas deux chansons pareilles
Y'a pas deux chansons pareilles
Accueil
Histoire de l'exposition
La chanson des voyageurs et des colons
La bonne chanson
Les boîtes à chansons
La nouvelle chanson
La radio française
La radio française dans l'Ouest
Ses luttes
Son développement

Ses luttes

La radio française dans l'Ouest a l'âge de la respectabilité. L'aînée des quatre soeurs, CKSB à Saint-Boniface, a déjà dépassé le cap des 50 ans (1946 - 1996). CHFA, la radio albertaine, a célébré en 1999 cet anniversaire (1949 - 1999). Quant aux stations de Gravelbourg (CFRG) et de Saskatoon (CFNS), toutes deux nées en 1952 et amalgamées à Régina en 1972 par Radio-Canada sous l'appellation de CBKF-FM, ainsi que la station de la Colombie-Britannique, CBUF-FM fondée le 1er décembre 1967, elles devront attendre encore un peu pour célébrer à leur tour l'âge d'or.

Les luttes pour l'obtention de la radio française dans l'Ouest remontent à la fin des années 1920. Un réseau d'antennes installées dans les principales villes du Canada sous l'égide du Canadien National diffusait dès 1926 quelques La CHFA émissions culturelles à un auditoire forcément très limité. Le premier ministre d'alors, Mackenzie King, en profita pour s'adresser au public pan-canadien. Fort de son succès, il charga la commission Aird-Frigon de solliciter des opinions afin de mettre sur pied une société nationale de diffusion dans le genre de la BBC de Londres et des stations américaines déjà établies, c'est-à-dire financée par l'État mais essentiellement libre de ses gestes. Nos chefs de file y virent une invitation qui n'était pas à prendre à la légère. Si la radio avait réellement le pouvoir de rejoindre instantanément les gens séparés par d'énormes distances les uns des autres, c'était ce qu'il fallait pour rejoindre les populations de langue et de culture françaises dispersées à travers les plaines.

En 1933, King institua la Commission canadienne de la radio (CCR) qui devintMachine à enregistrer « Ampex » trois ans plus tard la Société Radio-Canada dont la mission informative et culturelle devait s'étendre à toutes les régions du Canada et aux deux peuples fondateurs. La réalité ne reflèta par contre pas les voeux pieux et la population francophone hors-Québec fut mal desservie, captant des miettes d'émissions, habituellement aux petites heures du matin. Cependant, au Québec, la générosité pour les regroupements anglophones n'eut pas de limite, chaque ville de quelque importance ayant sa station anglophone.

À travers le pays semblait-t-il, l'opposition à un service national de radio française était farouche; dans les Prairies, les églises évangélistes qui avaient l'oreille des gouvernements y voyaient un attentat papiste devant à tout prix être étouffer dans l'oeuf. Ce n'était pas difficile de les comprendre : l'élite canadienne-française était largement composée de prêtres et d'évêques dont la mission catholique prenait tout à coup des proportions inacceptables aux yeux des protestants. Les législatures provinciales hésitèrent, inventèrent des prétextes, prêchèrent contre une division inévitable du Canada si l'autorité fédérale en venait à donner aux francophones ces droits qu'ils considèraient comme des privilèges.


Ses luttes
Son développement



© 2001 Productions Lez Arts (Tous droits réservés)