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Lac La Biche
Lac La Biche, une des anciennes missions de
l'Ouest canadien
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Lac La Biche, le 18 octobre 1908

Ma chère fille, aujourd'hui, j'ai le plus grand plaisir de t'écrire une lettre pour te dire comment était le voyage, comment on s'accommode et ce que je pense de cet endroit.

On est arrivé hier et tout a bien été. Après deux nuits et deux jours en charrette, j'étais très contente d'être finalement arrivée. Tout s'est bien déroulé et les enfants ont beaucoup aimé le voyage. Le temps est très beau : en route il y avait de grandes chaleurs et j'espérais toujours un chapeau de soleil. Quand j'étais fatiguée, je voyageais en charrette. Une fois, on est arrivé à une place où il y avait un petit village situé entre deux grandes côtes; c'était près de la rivière Athabasca. Pour une personne qui a toujours vécu au Michigan, c'est un grand changement. C'est un très beau pays par ici. J'avais très froid les trois dernières nuits sur le chemin; comme tu me connais, j'ai toujours peur d'attraper du froid. Il n'y a pas de mots pour exprimer comment je me suis sentie quand on est arrivé. Cet endroit me plaît beaucoup. Il y a un joli pré avec de belles épinettes et un petit ruisseau à l'eau douce. Aujourd'hui, ton père et moi sommes allés partout sur notre ferme. La paix m'a envahie au moment où je l'ai vue.

Joe m'a dit que bientôt, dans deux ou trois semaines, on allait avoir un bon plancher blanc dans notre chaude maison. On va t'envoyer une photo du pré aussitôt que ton père aura le temps d'en prendre. Ta tante D. Plamondon aime cet endroit aussi. Je suis très contente qu'elle est ici, avec moi; elle est très gentille.

Ma chère fille, tu dis que tu n'aimerais pas vivre dans une maison de bois rond, mais avec un bon mari qui nous aime, on est content. Ce qui est important c'est qu'on a ce qu'on a besoin pour vivre et c'est tout. La maison ne veut rien dire. Tu dis que tu ne nous reverras plus mais tu ne devrais pas penser comme cela. Si on voulait, la terre serait la nôtre. Je suis sûre que si Simon voyait ce qu'il y a par ici, il l'aimerait. Il y a beaucoup de gibier. Aujourd'hui Ferdinand est parti à un demi mille et il a tué plusieurs poules des prairies, qui sont présentes en abondance ici.

J'aurais sans doute aimé mieux faire le voyage si je n'avais pas eu de bébé avec moi. Je sais que tu vas peut-être penser que Simon va te laisser seule pour venir ici dans l'Ouest. Ne venez jamais seul, le voyage serait trop difficile. Ne t'ennuie pas trop de nous, car le temps passera plus vite. Dans deux ou trois années, vous viendrez nous voir avec votre bébé. Il doit être plus gros maintenant. On ira à la messe ici le premier dimanche de chaque mois et des fois on ira à la Mission, 12 milles d'ici. Tu ne pourras pas recevoir de lettres aussi souvent mais on fera de notre mieux. Bientôt nous allons avoir une réunion pour les élections. Dites un grand salut à Zoé et John pour nous et donne les nouvelles à ceux qui s'informent de nous.

Bonjour mes chers si loin de nous.

Écrivez-nous aussitôt que possible.

De tes parents qui vous aiment.

Joe ne peut pas écrire à ce moment-ci. Tu diras à Isabel que le bébé de Mary n'a pas eu ses dents; il est beau. Elle pensait qu'elles commençaient à sortir mais il n'y avait rien. Le bébé est beau et gros. J'étais contente de les revoir. Frederick est plus grand encore et Mary est belle et grosse aussi. Est-ce que toi, tu es grosse? Moi, je suis encore comme avant.

(Lettre écrite par Mme Joe Plamondon (Matilda) à sa fille de Provemont, (Michigan) Description du voyage de Morinville à Plamondonville écrite le lendemain de leur arrivée.)

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