Les amendements au projet de
loi C-36
Le 20 novembre 2001
Le gouvernement du Canada a déposé aujourd’hui
des amendements au projet de loi C-36 – la Loi antiterroriste
proposée – en vue de bonifier et de clarifier les dispositions de la Loi
qui protègent les droits et libertés des Canadiens.
Le gouvernement sait gré à tous les
sénateurs et députés qui ont répondu de manière spectaculaire à la
demande que le Premier ministre leur a adressée le 15 octobre dernier à la
Chambre des communes de : « scrute[r] attentivement le projet de
loi tout en tenant compte, bien sûr, de la nécessité de le faire
adopter le plus vite possible. »
Les amendements déposés aujourd’hui devant le
Comité permanent de la justice et des droits de la personne comprennent les
éléments suivants :
En plus de l’examen parlementaire de la Loi d’ici
trois ans, les pouvoirs d'audiences d'enquête et d'arrestations à titre
préventif feront l'objet d'une disposition de temporarisation par laquelle
ils expireraient après cinq ans. La date d'expiration des pouvoirs pourrait
être prorogée au moyen d’une résolution de la Chambre des communes et
du Sénat pour des périodes additionnelles qui ne dépasseront pas cinq
ans. Une nouvelle disposition permettra aux procédures en cours avant la date
d’expiration de se poursuivre si les pouvoirs ne sont pas prorogés.
Une fois l'an, le procureur général du Canada
et les procureurs généraux des provinces
ainsi que les ministres responsables de la police devront déposer un
rapport public sur l'exercice des pouvoirs prévus dans le projet de loi
C-36 visant les audiences d'enquête et les arrestations à titre préventif.
Le mot « licite » serait enlevé
de la définition d’activité terroriste pour éviter que des activités
de protestation, qu’elles soient licites ou pas, ne soient considérées
comme des activités terroristes, à moins qu'elles n’aient pour
intention de causer délibérément la mort ou de graves blessures, de mettre
la vie de personnes en danger ou de menacer gravement la santé ou la
sécurité du public.
Une nouvelle disposition d’interprétation
stipulera aux fins d'une plus grande certitude que la définition
d'« activité terroriste » ne s'appliquerait pas à l'expression
d'idées politiques, religieuses ou idéologiques qui ne vise pas à
causer les diverses formes de dommages énoncées dans la définition.
L’ordre des dispositions relatives à la
facilitation d’une activité terroriste sera modifié
de manière à souligner clairement que l’infraction doit comprendre le
fait de connaître ou de savoir que son geste aidera à permettre une
activité terroriste, même si la personne ignore les détails de l’activité.
Ces amendements visent à répondre aux
préoccupations exprimées par les témoins qui ont comparu devant les comités
parlementaires tout en respectant le consensus général que le Canada
doit prendre des mesures particulières pour contrer la menace du terrorisme
que le 11 septembre a révélée.
Le gouvernement s’est engagé à doter le
Canada d’une législation efficace pour
combattre la menace du terrorisme au pays et à l’étranger. Nous sommes déterminés
à adopter des mesures qui nous permettront d’identifier efficacement les
terroristes et de les traduire en justice, tout en assurant un juste
équilibre entre la promotion de la sécurité publique et la protection des
droits civils.
Ce train de mesures législatives est conforme
aux mesures prises par nos alliés. Le
projet de loi C-36 représente un aspect important de l’engagement
du Canada d’unir ses efforts à ceux de ses partenaires internationaux en
vue d’affronter et d’éradiquer le terrorisme dans le monde entier.
|