Accord sur le protocole de Kyoto
Le 26 juillet 2001
La fin de semaine dernière, 180 pays se sont donné
rendez-vous à Bonn (Allemagne) et ont conclu, à force de travail et de
persévérance, un vaste accord politique donnant vie au protocole adopté à
Kyoto en 1997 et ouvrant la voie à sa ratification par le Canada en 2002.
Nous sommes fiers du rôle joué par le Canada pour que les
pourparlers soient un succès. Au Canada, nous comprenons la gravité du
réchauffement de la planète. Nous en sentons les effets chaque jour, dans le
nord autant que dans le sud du pays. C’est pourquoi nous sommes allés à Bonn
avec la ferme intention d’en arriver à un accord. Et nous avons réussi.
Bien sûr, la mise en œuvre du Protocole de Kyoto soulève
des défis économiques. Mais le Premier ministre ainsi que ses homologues
provinciaux et territoriaux ont conclu qu’aucune région du pays ne devrait
porter un fardeau excessif dans la lutte contre le changement climatique.
En même temps, nous croyons que la réduction des gaz à
effet de serre offre de grandes possibilités pour le Canada. Notre pays
possède une grande expertise en matière d’énergie propre et d’efficacité
énergétique, et il y aura de vastes nouveaux marchés pour notre savoir-faire.
D’une envergure sans précédent, cet accord prouve l’efficacité
des Nations Unies lorsqu’il s’agit de s’entendre sur des solutions à des
problèmes mondiaux. Il montre également qu’il est possible de mobiliser les
ressources et la créativité du secteur privé dans la poursuite d’objectifs
communs.
Nous avons consulté les gouvernements provinciaux et
territoriaux, les intervenants et les Canadiens par le passé et nous
continuerons sur la même voie.
Entre temps, nous continuerons de faire valoir les bienfaits
des énergies propres pour la planète.
Mais nous voulons atteindre la majeure partie de nos objectifs
par une action à l’intérieur de nos frontières. Nous avons déjà investi
plus de 1 milliard $ dans les technologies d’avant-garde, les
énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la gestion durable des
forêts et de l’agriculture et d’autres moyens destinés à réduire nos
émissions.
Nous nous sommes engagés à prendre des mesures pour réduire
nos émissions de 65 mégatonnes – le tiers de notre objectif en vertu de
l’accord – à l’aide de notre Plan d’action 2000 de
500 millions $. Et grâce à l’entente conclue à Bonn, nous
pourrons étudier, au cours des deux prochaines années, les meilleurs moyens d’atteindre
notre objectif global.
Principaux points de l’accord de Bonn
Le Canada a demandé et obtenu des crédits pour les
"puits de carbone" — le carbone qui est absorbé grâce à de bonnes
pratiques forestières et agricoles. Non seulement cela renforce les pratiques
vertes déjà en usage, mais encourage de façon réelle les agriculteurs et les
experts-forestiers à participer à l’effort mondial en faveur de la
réduction des gaz à effet de serre.
Nous prévoyons que les "puits de carbone" vont
représenter environ 15 % de nos efforts. Le Protocole prévoit la
possibilité de recevoir des crédits supplémentaires. Mais il faudra les
gagner.
Les économistes et les environnementalistes soutiennent
depuis des dizaines d’années que la solution à nos problèmes de pollution
réside dans le marché. C’est pourquoi l’accord s’accompagne de l’intention
de créer un marché international pour le carbone — où les crédits de
carbone pourront être achetés et vendus. Il sera ainsi plus facile d’atteindre
des résultats à l’échelle planétaire.
Le Canada a joué un rôle important pour convaincre d’autres
pays développés de s’engager à fournir une aide financière aux pays en
développement pour lutter contre le changement climatique. Cette aide sera de
410 millions $US par an d’ici 2005. À ce jour, le Canada s’est
engagé à fournir 35 millions $ pour cette initiative, de même que
10 millions $ pour répondre aux besoins des pays les moins développés.
L’accord prévoit en outre des mécanismes pour encourager
les pays développés à mettre les énergies propres et les technologies
connexes à la portée des pays en développement. Cela encouragera un meilleur
usage des combustibles fossiles et aidera ces pays à s’engager sur la voie du
développement en ne compromettant pas l’environnement autant que nous l’avons
fait.
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