Lettre du Premier ministre
à l'Association canadienne des producteurs de pétrole
Le 25 juillet 2003
Ottawa (Ontario)
Ci-joint le texte d’une lettre adressée le 24 juillet dernier par le
Premier ministre Jean Chrétien B
Monsieur John Dielwart, Président de l’Association canadienne des producteurs
de pétrole.
Monsieur Dielwart,
Des hauts fonctionnaires, des cadres de l’industrie pétroli Pre
et gaziPre
ainsi que des représentants du secteur privé se sont réunis B
plusieurs occasions ces derniers mois pour discuter de façons d’accroître
les certitudes concernant l’exploitation B
long terme des sables bitumineux et la mise en Éuvre
des engagements du Canada relatifs aux changements climatiques.
On m’informe que ces discussions ont beaucoup aidé B
formuler des principes destinés B
rassurer davantage en ce qui concerne les investissements B
long terme. J’annexe d’ailleurs, pour votre information, la liste de ces
principes qui a été établie afin de faire progresser cette importante
initiative.
Je sais que l’Association canadienne des producteurs pétroliers a
participé activement B
ces discussions, et je lui en suis reconnaissant. Ensemble, l’industrie et le
gouvernement peuvent continuer B
trouver des moyens novateurs pour réduire les émissions de gaz B
effet de serre, tout en maintenant leur performance enviable sur le plan de la
croissance économique et de la création d’emplois.
Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées,
[Original signé par le Tr Ps
honorable Jean Chrétien]
Les principes suivants aideront le gouvernement du Canada et le secteur
pétrolier et gazier B
donner suite B
leurs engagements relatifs aux changements climatiques.
1. Politique de l’apr Ps-2012
et objectifs nationaux : Les futurs
objectifs de réduction des émissions seront fondés sur l’engagement
pris dans le Plan du Canada sur les changements climatiques, c’est-B-dire
qu’« il n’est pas nécessaire d’exporter des emplois canadiens
pour atteindre nos buts en matiPre
de changements climatiques, et nous le ferons pas ». Surtout, le
gouvernement ne veut pas que ces objectifs compromettent la compétitivité
de l’industrie canadienne du pétrole et du gaz.
L’industrie sera consultée sur la faisabilité technique et les
incidences économiques d’objectifs pour l’apr Ps-2012.
2. Mise en Éuvre
efficace : Le gouvernement du Canada
trouvera les moyens les plus efficaces possibles pour mettre en Éuvre
les politiques sur les changements climatiques, se fondant lorsqu’il y a
lieu sur les processus d’établissement de rapports et de réglementation.
Il favorisera, lorsque les circonstances s’y prLteront,
l’harmonisation des politiques grâce B
un systPme
fédéral-provincial-territorial intégré d’exécution des politiques, de
vérification et de reddition de comptes.
3. Traitement équitable
: L’engagement du gouvernement du Canada concernant la réduction maximale
de 15 % des émissions dans le secteur pétrolier et gazier entre 2008
et 2012 témoigne du principe crucial et incontestable voulant qu’aucun
secteur ne sera traité de façon inéquitable. Ce principe continuera de s’appliquer
aprPs
2012.
4. Autres r églementations
environnementales : La référence au maintien
du statu quo concernant les objectifs d’intensité tiendra compte des
futures réglementations environnementales. La cohérence des politiques
fédérales évitera d’imposer une sanction GES B
des actions visant B
améliorer la performance environnementale.
5. Int égration graduelle des
nouveaux projets : On fondera les objectifs d’émission
des nouveaux projets sur ceux des installations exemplaires utilisant des
technologies semblables, tout en tenant compte de leurs caractéristiques
géologiques et autres. Le gouvernement du Canada acceptera de plafonner les
objectifs des nouveaux établissements pendant au moins 10 ans B
compter de la premiPre
production, pour favoriser un climat de certitude durant la période
rentabilisation.
6. L’ établissement d’options de
compensation souples : Les exploitants
jouiront d’options souples pour atteindre les objectifs d’émission de
polluants. Les émissions inférieures aux objectifs généreront des
crédits pouvant Ltre
mis en banque ou transférés, par exemple :
a) les compensations générées par les réductions dans d’autres
établissements de l’exploitant;
b) les compensations nationales et internationales admissibles;
c) l’exercice de la garantie de prix (15 $/tonne de CO2
offerte par le gouvernement du Canada jusqu’en 2012).
7. D épenses en R-D
: L’innovation et l’évolution technologique étant essentielles B
la réduction des GES au fil des ans, on s’emploiera B
intégrer aux options relatives B
la conformité un incitatif pour accroître la R-D admissible contribuant B
réduire l’intensité carbonique.
8. Traitement fiscal : Les dépenses qui sont engagées par les
contribuables pour se conformer aux objectifs
d’émission, et qui sont en fin de compte des co fts
liés B l’emploi,
seront traitées de la mLme
maniPre
que les
autres dépenses comparables d’exploitation et d’immobilisation.
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