Le 11 juin 2002
Ottawa (Ontario)
Conformément à l’engagement pris devant la Chambre des communes le 23 mai
2002 de renforcer la confiance des Canadiens à l’égard des institutions
publiques, le Premier ministre Jean Chrétien a annoncé aujourd’hui de
nouvelles lignes directrices régissant les rapports entre les ministres et les
sociétés d’État, de même que des lignes directrices régissant les
activités ministérielles à des fins politiques personnelles. Il a annoncé en
outre une nouvelle procédure pour la nomination du conseiller en éthique qui
modifie le statut de son bureau pour ce qui est de ses rapports et de son mode
de fonctionnement.
Les nouvelles lignes directrices, qui s’appliqueront à tous les membres du
Conseil des ministres, s’inscrivent dans un plan d’action en huit points en
matière d’éthique au sein du gouvernement, dont le Premier ministre a
annoncé les principaux éléments dans son allocution à la Chambre le 23 mai
dernier. Le plan d’action réaffirme la volonté du Premier ministre de
répondre aux attentes des Canadiens et Canadiennes à l’égard du respect des
normes de conduite les plus élevées par leurs représentants élus et non
élus.
« La probité et l’intégrité ministérielles – réelles et
apparentes – sont les pierres d’assise du gouvernement démocratique, a
déclaré le Premier ministre. L’annonce d’aujourd’hui se situe dans le
prolongement de nos réalisations à ce jour et renforce l’éthique au sein du
gouvernement en mettant en place de nouvelles lignes directrices sur la conduite
des ministres qui tiennent compte de l’évolution récente de la régie des
sociétés d’État de même que du droit fondamental des citoyens d’avoir l’assurance
qu’il n’existe aucun conflit réel ou apparent entre les intérêts
politiques privés des ministres et la confiance publique placée en eux. Bien
que je demeure responsable en dernier ressort devant la population de la
conduite des membres du Conseil des ministres, les mesures additionnelles
consistant à nommer le conseiller en éthique pour un mandat de cinq ans en
consultation avec les chefs des partis d’opposition et à rendre cette
nomination irrévocable sans l’accord du Parlement, contribueront à atténuer
toute préoccupation quant à l’indépendance du bureau. »
Le plan d’action en huit points prend appui sur les importantes mesures
prises par le gouvernement pour renforcer la confiance du public à l’égard
des institutions gouvernementales, en particulier :
- l’autorisation donnée au vérificateur général de présenter des
rapports plus fréquents;
- un code sur les conflits d’intérêts plus complet à l’intention des
titulaires de charge publique;
- la création du poste de conseiller en éthique, le premier poste de ce
genre dans un pays du Commonwealth;
- d’importantes modifications à la Loi sur l’enregistrement des
lobbyistes.
Ainsi qu’il l’a promis dans son allocution à la Chambre des communes le
23 mai 2002, le Premier ministre a rendu publics les trois documents
suivants :
Le guide du ministre et du secrétaire d’État
Le Guide contient les conseils personnels du Premier ministre aux
membres du Conseil des ministres sur toute une gamme de questions, allant de l’éthique
aux priorités de gestion, et rappelle aux ministres et aux secrétaires d’État
leurs responsabilités constitutionnelles, juridiques et éthiques lorsqu’ils
occupent une charge publique. Les ministres et les secrétaires d’État sont
également tenus de se conformer au Code régissant la conduite des
titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts et
l’après-mandat.
Les lignes directrices régissant les rapports ministériels avec les
sociétés d’État
Élaborées en conformité avec les normes de conduite décrites dans le Guide,
ces lignes directrices renforceront l’autonomie de gestion des sociétés d’État,
et limiteront les contacts directs entre les membres du Conseil des ministres et
les sociétés. En collaboration avec les sociétés d’État, les cabinets
ministériels responsables de ces dernières établiront des procédures afin
que leur personnel puisse renvoyer les requêtes de parlementaires ou de
commettants aux sociétés d’État pour qu’elles y donnent suite. On s’attend
des sociétés d’État qu’elles tiennent un registre de tous ces renvois.
Les lignes directrices régissant les activités ministérielles à des fins
politiques personnelles
Ces lignes directrices se fondent sur les principes régissant les charges
publiques énoncés dans le Code régissant la conduite des titulaires de
charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts et l’après-mandat,
et reflètent les normes de conduite énoncées dans le Guide. Ces lignes
prévoient qu’un ministre aura le choix de placer les contributions dans une
fiducie sans droit de regard. Ces contributions seront divulguées au plus tard
30 jours avant un congrès. Les contributions recueillies en dehors d’une
fiducie sans droit de regard, soit celles en espèces ou d’une autre nature ou
dont le ministre prend connaissance, devront être divulguées tous les 60
jours.
Les contributions en espèces, de même que celles d’une autre nature,
reçues avant la publication de ces lignes directrices devront être divulguées
dans les 30 jours de la publication. Les personnes travaillant à la course
à la direction d’un ministre ne pourront ni faire de lobbyisme ni recevoir de
contrats du ministère du ministre ou d’organismes rattachés à son
portefeuille. Les membres du personnel ministériel exonéré souhaitant
participer à temps plein à une campagne devront prendre un congé sans solde
ou démissionner.
En plus des engagements pris dans son allocution du 23 mai dernier, le
Premier ministre a annoncé la mesure additionnelle suivante :
Nouvelle procédure pour la nomination du conseiller en éthique
Le Premier ministre a annoncé aujourd’hui que le conseiller en éthique
sera nommé pour une période de cinq ans après consultation des chefs des
partis d’opposition. De plus, sa nomination ne pourra être révoquée qu’avec
l’assentiment du Parlement. Le conseiller en éthique pourra aussi enquêter
sur les plaintes ou sur toute autre question liée à un ministre transmises à
son bureau par un parlementaire. Comme promis par le Premier ministre le 23 mai
2002, le Bureau du conseiller en éthique présentera désormais au président
de la Chambre des communes un rapport annuel faisant état de ses activités.
Le Premier ministre a également fait connaître d’autres détails
importants sur les autres éléments du plan d’action en huit points qu’il a
annoncé à la Chambre le 23 mai dernier. Il a demandé aux ministres
responsables de veiller à ce que les éléments législatifs de ce programme
soient déposés peu après la reprise des travaux de la Chambre en septembre.
Il a aussi réaffirmé que tous les parlementaires auront un rôle à jouer dans
leur élaboration.
Code de conduite pour les députés et sénateurs
S’inspirant du rapport Milliken-Oliver de 1997, le gouvernement cherchera
à obtenir l’appui des sénateurs et des députés pour l’élaboration d’un
code de conduite applicable à tous les parlementaires, lequel prévoira la
nomination d’un officier faisant rapport au Parlement qui conseillera les
députés et sénateurs sur des questions d’éthique. Le gouvernement
demandera au Parlement de commencer l’élaboration de ce code dès cet
automne.
Loi sur l’enregistrement des lobbyistes
Tenant compte des travaux du Comité de l’industrie, le gouvernement
présentera cet automne des modifications à la Loi sur l’enregistrement
des lobbyistes, afin d’en accroître la clarté, la transparence et la
mise à exécution, et de garantir que le gouvernement du Canada dispose d’un
des régimes les plus rigoureux au monde. Parmi les éléments importants de ce
régime, notons une clarification de la définition de lobbying et du besoin d’enregistrement,
des dispositions plus sévères concernant son application, de même que des
mesures qui simplifieront et renforceront les procédures d’enregistrement et
de radiation. De plus, on verra également à ce que des mesures soient prises
afin d’interdire aux anciens titulaires de charge publique de faire du
lobbyisme durant les deux années qui suivent la fin de leur mandat.
Financement des partis politiques et des candidats
Le gouvernement présentera des modifications qui renforceront la
législation régissant le financement des partis politiques et de leurs
candidats afin de promouvoir l’équité et la transparence. Des changements
seront proposés pour plafonner les contributions provenant d’entreprises, de
syndicats et de particuliers et des mesures fiscales améliorées seront
annoncées pour faciliter les contributions individuelles. Tous les députés
seront tenus de divulguer de façon régulière toutes les contributions
reçues. De même, le financement des courses à la direction des partis
politiques sera régi par la loi.
Responsabilisation de la fonction publique à l’égard de la gestion des
fonds publics
Pour favoriser l’intégrité et la prudence nécessaires dans la gestion
des fonds publics, en tenant compte du cadre établi par la Loi sur la
gestion des finances publiques, la présidente du Conseil du Trésor
soumettra des recommandations qui auront pour but d’améliorer l’imputabilité.
Les recommandations incluront des mécanismes de reddition de comptes par les
sous-ministres en ce qui a trait aux affaires du ministère.
Ci-joint un document d’information sur des éléments de la stratégie du
gouvernement.
- 30 -
Service de presse du CPM : (613) 957-5555
LE GUIDE DU MINISTRE ET DU SECRÉTAIRE D’ÉTAT
Dans le système démocratique canadien, c’est au Premier ministre que
revient la responsabilité de porter jugement sur la conduite des ministres et
des secrétaires d’État. Le guide du ministre et du secrétaire d’État
contient les conseils que le Premier ministre donne à tous les membres du
Conseil des ministres sur une vaste gamme de sujets.
En ce qui a trait aux normes d’éthique, le Guide exprime les
principes fondamentaux trouvés dans le Code régissant la conduite des
titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts et
l’après-mandat. Il est attendu que les ministres et les secrétaires d’État
agissent avec honnêteté afin de préserver et renforcer la confiance du public
dans l’intégrité et l’objectivité du gouvernement. Les ministres et les
secrétaires d’État doivent agir dans le respect des plus hautes normes d’éthique.
Les questions examinées dans le Guide appuient le principe de la
saine conduite des affaires publiques au Canada :
- les principes fondamentaux de la responsabilité et de l’obligation de
rendre compte des ministres;
- la gestion par les ministres, appuyés par les sous-ministres, des
responsabilités de portefeuille, y compris la gestion du personnel
politique et du ministère et les rapports des ministres avec les ministres
d’État, les secrétaires d’État et les secrétaires parlementaires;
- les rapports des ministres avec le Parlement, y compris les comparutions
des ministres et de leurs fonctionnaires devant les comités de la Chambre
et du Sénat;
- l’importance d’entreprendre les consultations requises et d’employer
les mécanismes de coordination en place;
- les hautes normes d’éthique qui s’appliquent aux ministres et aux
secrétaires d’État, y compris :
- les mesures contenues dans le Code régissant la conduite des
titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandat, ainsi que l’objet et les principes du Code,
- les règles régissant leurs relations avec l’appareil judiciaire, les
tribunaux quasi-judiciaires et les autres organismes gouvernementaux;
- un aperçu des politiques portant sur les cabinets et le personnel
politique des ministres et des secrétaires d’État, l’accès aux
documents confidentiels du Cabinet et des ministres, l’accès du public à
l’information et la protection des renseignements personnels.
Le Guide comprend également quatre annexes, qui décrivent :
- les rôles et les responsabilités essentielles du pouvoir exécutif au
sein du gouvernement parlementaire responsable canadien;
- les aspects principaux du processus décisionnel du Cabinet;
- les responsabilités principales du Premier ministre à l’égard des
nominations;
- les règles qui s’appliquent aux documents du Cabinet, aux documents
institutionnels, aux documents ministériels et aux documents personnels et
politiques.
LIGNES DIRECTRICES SUR
LE CONSEIL DES MINISTRES ET LES SOCIÉTÉS D’ÉTAT
Dans le système démocratique canadien, l’une des responsabilités
premières des députés est celle de représenter les intérêts des
électeurs. Cette responsabilité demeure tout aussi importante lorsqu’ils
sont nommés à un poste au sein du Conseil des ministres.
Depuis 1995, le gouvernement a établi une structure de gouvernance plus
claire pour les sociétés d’État, mettant l’accent sur leur autonomie et
sur les responsabilités de gestion de leur conseil d’administration, tout en
officialisant les rapports d’une société d’État avec le ministre
responsable, qui en détermine les grandes orientations stratégiques.
Des lignes directrices ont été élaborées dans le but de clarifier la
relation entre les ministres et les sociétés d’État lorsqu’ils traitent
de questions intéressant leurs commettants et d’accroître l’autonomie de
gestion des sociétés d’État. Les relations normales que les ministres
entretiennent avec les sociétés d’État relevant de leur portefeuille
(déterminer leurs grandes orientations et approuver leur plan d’activités,
par exemple) ne sont pas modifiées par ces lignes directrices.
Six principes directeurs s’appliquent à tous les membres du Conseil des
ministres lorsqu’ils font affaire avec une société d’État :
1) Les ministres ne doivent en aucun cas promouvoir personnellement les
intérêts de tout particulier, société ou organisation non gouvernementale,
y compris un commettant, auprès d’une société d’État.
2) Un ministre peut toujours faire part des préoccupations d’un commettant
directement au ministre responsable de la société d’État concernée.
3) Le personnel du ministre qui traite de questions touchant la
circonscription peut, toutefois, faire des représentations auprès d’une
société d’État.
4) Le personnel politique d’un ministre doit s’abstenir de faire des
représentations, au nom d’un commettant, à une société d’État qui
relève du portefeuille du ministre en question.
5) Les cabinets ministériels responsables de sociétés d’État doivent
établir une procédure, de concert avec la société d’État, permettant au
personnel politique d’acheminer à la société, à titre de renvoi, les
représentations des parlementaires, d’autres ministres ou de leur cabinet,
des commettants et du public. Les sociétés d’État devront tenir un registre
de tous ces renvois.
6) Les lignes directrices ne limitent pas les contacts sociaux ou les
contacts initiés par une société d’État auprès d’un ministre.
Les lignes directrices sont conformes aux principes énoncés dans le Code
régissant la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les
conflits d’intérêts et l’après-mandat, qui interdit aux ministres et
aux secrétaires d’État d’outrepasser leurs fonctions officielles pour
venir en aide à des personnes, physiques ou morales, dans leurs rapports avec
le gouvernement, lorsque cela peut donner lieu à un traitement de faveur.
Les lignes directrices établissent un équilibre entre les responsabilités
des ministres et des secrétaires d’État en tant que députés et leurs
responsabilités en tant que membres du Conseil des ministres.
LE CONSEIL DES MINISTRES ET
LES ACTIVITÉS À DES FINS POLITIQUES PERSONNELLES
Les lignes directrices régissant les activités ministérielles à des fins
politiques personnelles traitent de quatre questions particulières : les
contrats gouvernementaux, le lobbyisme, les cabinets ministériels et la
collecte de fonds. Le conseiller en éthique devrait être consulté par les
ministres et les secrétaires d’État au sujet du respect de ces lignes
directrices.
Contrats gouvernementaux
Les lignes directrices précisent qu’il doit y avoir une séparation entre
les personnes qui appuient la course à la direction d’un ministre et le
travail effectué dans le cadre d’un contrat avec son ministère.
Le ministre doit refuser le soutien offert par cette personne, ou celle-ci
doit mettre fin aux activités qu’elle mène dans le cadre d’un contrat, ou
ne pas y prendre part si le contrat a été conclu avec une entreprise, pendant
toute la période au cours de laquelle elle participera à une course à la
direction.
Lobbyistes
Si une personne est enregistrée en vertu de la Loi sur l’enregistrement
des lobbyistes, et entreprend des activités de lobbyisme auprès d’un
ministère, le ministre doit alors refuser le soutien de cette personne, ou
celle-ci doit cesser de faire du lobbyisme tant qu’elle participera à la
course à la direction.
Cabinets ministériels
Les lignes directrices confirment que les règles interdisant l’utilisation
des fonds publics à des fins partisanes s’appliquent au financement des
courses à la direction d’un parti. Par conséquent, si un voyage est
organisé principalement pour des fins ministérielles officielles, d’autres
activités liées à la course à la direction sont permises. Il appartiendra
aux ministres de s’assurer que l’objet premier de tout voyage financé par
des fonds publics est d’abord une fonction officielle.
En outre, les membres du personnel politique du ministre qui souhaitent
participer à temps plein à une course à la direction doivent prendre un
congé sans solde ou démissionner.
Collecte de fonds
La collecte de fonds constitue une activité politique importante, y compris
lors des courses à la direction. Cependant, la collecte de fonds pour des
courses à la direction, qui vise à soutenir directement l’intérêt
politique personnel d’un ministre, soulève plusieurs questions qui doivent
être gérées avec prudence.
La divulgation des contributions est un élément important dans la plupart
des collectes de fonds à caractère politique. C’est également le cas lors d’une
course à la direction. Sans divulgation de toutes les contributions en espèces
comme celles d’une autre nature, des inquiétudes peuvent être soulevées à
l’effet que le ministre a des obligations futures envers ceux et celles qui
ont contribué à sa campagne.
Afin d’éviter cette situation, les ministres qui font des collectes de
fonds en vue d’une course à la direction peuvent choisir de placer ces
contributions dans une fiducie sans droit de regard pour divulgation à un
moment approprié, et au plus tard 30 jours avant un congrès.
Toutes les contributions recueillies en dehors d’une fiducie sans droit de
regard, soit celles en espèces ou celles d’une autre nature, ou dont le
ministre a pris connaissance, seront divulguées tous les 60 jours. Toutes les
contributions en espèces et celles d’une autre nature reçues avant la
publication de ces lignes directrices seront divulguées dans un délai de 30
jours de la publication.
Les ministres devraient consulter le Bureau du conseiller en éthique lorsqu’ils
établissent une fiducie sans droit de regard ou mettent en oeuvre des mesures
pour les collectes de fonds et la divulgation.
Ces lignes directrices ne s’appliquent pas aux dépenses engendrées par la
campagne ni aux collectes de fonds pour un parti politique, puisque ces
activités ne visent pas des intérêts politiques personnels.
LE CONSEILLER EN ÉTHIQUE
Le Premier ministre a annoncé aujourd’hui que le conseiller en éthique
sera nommé pour une période de cinq ans après consultation des chefs des
partis d’opposition. De plus, sa nomination ne pourra être révoquée qu’avec
l’assentiment du Parlement. De plus, le conseiller en éthique pourra
enquêter sur les plaintes ou toute autre question liée à un ministre
transmises à son bureau par un parlementaire.
Comme promis par le Premier ministre le 23 mai 2002, le Bureau du conseiller
en éthique présentera au président de la Chambre des communes un rapport
annuel faisant état de ses activités.
Le rapport contiendra des renseignements généraux sur le Bureau du
conseiller en éthique et sur le Code régissant la conduite des titulaires
de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts et l’après-mandat.
Il expliquera les liens institutionnels et le rôle consultatif du Bureau,
rendra compte des comparutions parlementaires et fournira des informations sur
les examens et les enquêtes motivées par une plainte, tout en respectant la
vie privée des personnes en cause. Il traitera aussi du travail accompli par le
conseiller en éthique de concert avec d’autres instances.
Ce rapport devrait permettre de bien informer le Parlement, ainsi que les
Canadiens et les Canadiennes, des activités du Bureau du conseiller en
éthique. Le conseiller en éthique sera également disponible pour comparaître
devant un comité parlementaire pour répondre aux questions sur son rapport.
Le premier rapport annuel sera déposé cet automne et sera disponible aussi
sur le site Web du conseiller en éthique.
CODE DE CONDUITE POUR LES DÉPUTÉS ET SÉNATEURS
Dès cet automne, le gouvernement demandera l’appui de tous les sénateurs
et députés pour l’établissement d’un code de conduite destiné à tous
les parlementaires, y compris les ministres, et portant création d’un poste d’officier
du Parlement indépendant, qui sera chargé de conseiller les députés et les
sénateurs en matière d’éthique et qui relèvera du Parlement.
Dans son rapport publié en 1997, le comité Milliken-Oliver recommandait un
code de conduite pour tous les parlementaires.
- Le code proposé regrouperait toutes les règles existantes, leur
donnerait plus de vigueur, et s’appliquerait à tous les députés et
sénateurs. De plus, comme le stipulait une recommandation du rapport, dans
les cas où le Code régissant la conduite des titulaires de charge
publique en ce qui concerne les conflits d'intérêts et l'après-mandat
comporterait des règles plus strictes pour les ministres et les
secrétaires parlementaires, c’est le Code qui aurait préséance.
- Le code serait régi par un officier indépendant relevant du Parlement. L’officier
serait sous l’autorité d’un comité mixte permanent sur la conduite des
parlementaires et aurait le pouvoir d’enquêter sur les plaintes. Lorsqu’une
plainte ne pourrait être réglée, elle serait confiée au comité mixte
qui étudierait le cas et ferait ensuite rapport à la chambre concernée.
Cette même chambre déciderait si des sanctions sont nécessaires.
- Le code comprendrait un régime de divulgation exigeant que tous les
parlementaires déposent une déclaration confidentielle faisant état des
principaux avoirs financiers, du passif, des sources de revenu et des postes
d’administrateur détenus par eux-mêmes, leur conjoint et les personnes
à leur charge. Un résumé de ces informations serait rendu public.
- Le code établirait des règles sur l’acceptation de cadeaux et d’avantages
particuliers et obligerait les parlementaires à divulguer tout déplacement
de plus de 250 $ financé en partie ou en totalité par une commandite
d’une entreprise ou d’une organisation.
- Le code énumérerait et renforcerait les dispositions existantes
interdisant aux parlementaires de prendre des mesures, de prendre des
décisions ou d’user de leur influence pour leur propre profit ou pour
celui de leur famille; d’utiliser des renseignements privilégiés afin d’obtenir
des gains personnels; de voter sur des questions représentant pour eux un
intérêt financier direct; et d’être partie à un contrat du
gouvernement portant profit.
Un code de conduite rassurera les Canadiens et les Canadiennes que des normes
de conduite élevées s’appliquent à tous les parlementaires et que ces
normes sont respectées.
Le rapport Milliken-Oliver a été déposé au printemps 1997, mais les
parlementaires ne sont pas arrivés à un consensus au sujet de son adoption
avant le déclenchement de l’élection en juin de la même année. Le
gouvernement est d’avis que ce rapport aborde la question du code de conduite
de façon non partisane et efficace et qu’il mérite de recevoir l’appui de
tous les députés et sénateurs.
Le Premier ministre a demandé aux leaders du gouvernement à la Chambre des
communes et au Sénat de travailler de concert avec le caucus du gouvernement et
les partis d’opposition pour que le Parlement puisse étudier un code de
conduite d’ici octobre 2002.
Le gouvernement appuiera l’adoption d’un code de conduite par les
parlementaires d’ici la fin de l’année.
LOI SUR L’ENREGISTREMENT DES LOBBYISTES
Tenant compte des travaux du Comité de l’industrie, le gouvernement
présentera cet automne des modifications à la Loi sur l’enregistrement
des lobbyistes afin d’en accroître la clarté, la transparence et la mise
à exécution.
Le projet de loi comprendra :
- une clarification de la définition de lobbying et du besoin d’enregistrement;
- des dispositions plus sévères concernant l’application de la Loi, y
compris des mesures disciplinaires et des sanctions;
- des mesures qui simplifieront et renforceront les procédures d’enregistrement
et de radiation en obligeant tous les lobbyistes à mettre à jour ou à
renouveler leurs divulgations à tous les six mois dans un système unique d’enregistrement
pour les entreprises et les organisations sans but lucratif.
Ces mesures s’inspireront des mesures prises par les provinces et ailleurs
dans le monde afin que le Canada soit doté d’un régime parmi les plus
rigoureux au monde.
Le gouvernement demandera l’appui de la Chambre et du Sénat pour faire
adopter le projet de loi d’ici la fin de l’année.
De plus, des mesures seront prises en vertu du Code régissant la conduite
des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêt
et l’après-mandat, pour interdire aux anciens titulaires de charge
publique de faire du lobbyisme durant les deux années suivant la fin de leur
mandat.
FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES ET DES CANDIDATS
Le gouvernement consultera les autres partis et proposera cet automne des
modifications aux règles touchant le financement des partis politiques et de
leurs candidats afin de promouvoir l’équité et la transparence du système
électoral. Le principal but de cette réforme sera de voir à ce que toutes les
contributions et dépenses soient pleinement et clairement divulguées. Les
modifications proposées feront en sorte que :
- les entités politiques provinciales, de même que les fiducies et les
associations de circonscription effectuant des transferts de fonds, doivent
divulguer les noms de leurs donateurs initiaux;
- toutes les contributions reçues par les députés soient divulguées
régulièrement;
- un reçu soit remis pour toutes les contributions.
D’autres divulgations obligatoires seront proposées afin d’accroître la
transparence du système politique. Cela comprendra notamment :
- la divulgation des contributions faites aux candidats à la direction des
partis politiques, ainsi que des dépenses engagées par ces candidats; et
- la divulgation des contributions faites aux personnes voulant se
présenter comme candidats pour un parti politique, ainsi que des dépenses
engagées par ces personnes.
Les règles régissant les contributions aux partis politiques seront revues
et les propositions suivantes seront étudiées :
- limiter les contributions faites par les entreprises, les syndicats et les
individus;
- limiter le montant admissible des contributions;
- élaborer des dispositions fiscales permettant aux particuliers de faire
plus facilement des contributions; et
- développer, si nécessaire, d’autres subventions gouvernementales au
processus électoral afin de compenser pour le plus petit bassin de
donateurs et/ou pour les montants moindres qui seront donnés.
Le gouvernement consultera les députés, des experts et d’autres
intervenants pour s’assurer que les propositions puissent être mises en
application et qu’elles soient efficaces, avant de déposer un projet de loi
à l’automne.
RESPONSABILISATION DE LA FONCTION PUBLIQUE
À L’ÉGARD DE LA GESTION DES FONDS PUBLICS
Les ministres se voient confier des responsabilités constitutionnelles et
législatives à l’égard de leurs ministères. Cependant, le travail
quotidien de l’administration publique se fait dans les ministères et
organismes du gouvernement du Canada sous la supervision des sous-ministres et
administrateurs généraux.
Les sous-ministres sont nommés pour appuyer les ministres afin que ces
derniers puissent s’acquitter de leurs responsabilités; entre autres, les
sous-ministres comparaissent devant les comités parlementaires au nom de leur
ministre. Afin que les sous-ministres puissent s’acquitter de leurs propres
obligations de façon responsable et puissent rendre compte de leur rendement,
de nouvelles mesures qui assureront une imputabilité accrue des sous-ministres
pour la gestion de leur ministère seront mises en place. En tenant compte du
cadre établi par la Loi sur la gestion des finances publiques (LGFP),
cette initiative contribuera à améliorer les mécanismes d’imputabilité
devant le Parlement et la population pour ce qui est des pratiques de gestion.
Au Royaume-Uni, les chefs permanents des ministères sont nommés à titre d’«
agents comptables » (Accounting Officer) des crédits votés par le
Parlement. Sous la direction du ministre, l’« agent comptable » est
personnellement responsable de l’ensemble de l’organisation, de la gestion
et de la dotation et des procédures touchant les questions financières et
autres à l’échelle du ministère tout en servant le ministre chargé de leur
ministère.
Le Premier ministre a demandé à la présidente du Conseil du Trésor d’élaborer
d’ici l’automne des recommandations qui auront pour but d’améliorer l’imputabilité
à l’égard de la gestion des fonds publics conformément à la LGFP. Ces
recommandations comprendront des mesures spécifiques portant sur les
responsabilités et les obligations de faire rapport des sous-ministres et des
administrateurs généraux en ce qui a trait à leur administration de la LGFP.
Les ministres demeureront responsables devant le Parlement des politiques et
des actions de leur ministère.