DÉPÔT DE L`AVANT-PROJET DE LOI SUR LE
POSTE DE COMMISSAIRE À L'ÉTHIQUE ET PROJET DE CODE DE DÉONTOLOGIE DES
PARLEMENTAIRES
Le 23 octobre 2002
Ottawa (Ontario)
Le vice-premier ministre, l'honorable John Manley, et la leader du
gouvernement au Sénat, l'honorable Sharon Carstairs, ont dévoilé aujourd'hui
les détails de deux éléments inscrits dans le Plan d'action en huit points du
Premier ministre au sujet de l'éthique au sein du gouvernement. Ces
propositions montrent que la mise en œuvre du plan exposé par le Premier
ministre à la Chambre des communes le 23 mai dernier et repris dans le discours
du Trône le 30 septembre va bon train.
Le gouvernement a déposé aujourd'hui :
- un avant-projet de loi portant création d'un poste d'agent relevant du
Parlement, celui de commissaire à l'éthique, qui sera chargé
d'administrer le Code de déontologie des parlementaires ainsi que de
conseiller le Premier ministre au sujet de son Code régissant la
conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits
d'intérêts et l'après-mandat; et
- un projet de règles constituant un Code de déontologie des
parlementaires.
Le ministre de l'Industrie, l'honorable Allan Rock, a également présenté
aujourd'hui des modifications à la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes.
« Si l'on compte les trois initiatives d'aujourd'hui, le gouvernement a
maintenant pris des mesures pour concrétiser six des engagements figurant dans
le Plan d'action en huit points du Premier ministre », a fait valoir le
vice-premier ministre Manley en présentant les propositions à la Chambre des
communes. « Les Canadiens ont le droit d'attendre de leur gouvernement une
norme de conduite irréprochable. Nous sommes impatients de recevoir les
suggestions de tous les parlementaires concernant ces projets de loi. »
Lorsqu'elle a déposé le projet de règles en vue de la création d'un Code
de déontologie au Sénat, la sénatrice Carstairs a déclaré que tous les
parlementaires avaient un rôle à jouer pour rétablir la confiance des
Canadiens à l'égard de leurs institutions politiques et publiques. « Le
projet de Code de déontologie, basé sur le rapport Milliken-Oliver de 1997,
sera le fondement sur lequel les parlementaires élaboreront un Code de
déontologie qui sera administré par un commissaire à l'éthique indépendant.
»
Le 11 juin, le Premier ministre a annoncé des mesures touchant les trois
premiers points de son Plan d'action lorsqu'il a rendu publics le Guide du
ministre et du secrétaire d'État, les lignes directrices régissant les
rapports ministériels avec les sociétés d'État et les lignes directrices
régissant les activités des ministres à des fins politiques personnelles.
Les propositions au sujet des deux derniers points du Plan d'action – des
règles régissant le financement des partis politiques et des candidats et sur
le renforcement de la responsabilisation de la fonction publique – seront
présentées en novembre.
Avant-projet de loi portant création d'un poste de commissaire à
l'éthique
Le projet de loi portant modification de la Loi sur le Parlement du Canada
afin de créer un poste de commissaire à l'éthique, comprend les dispositions
suivantes :
- établissement d'un poste de commissaire à l'éthique comme agent
parlementaire indépendant, qui administrerait le code de déontologie des
parlementaires, y compris les plaintes en vertu de ce code;
- nomination d'un commissaire à l'éthique pour un mandat non renouvelable
de cinq ans, tout en assurant la pleine indépendance du poste; et
- tout parlementaire peut demander au commissaire à l'éthique de faire
enquête sur la conduite des ministres et des secrétaires d'État en vertu
du Code du Premier ministre régissant la conduite des titulaires de
charge publique en ce qui concerne les conflits d'intérêts et
l'après-mandat.
Ébauche de Code de déontologie des parlementaires
Inspiré du rapport Milliken-Oliver de 1997, le projet de règles déposé
aujourd'hui, qui constituera le Code de déontologie des parlementaires,
comprendra les éléments suivants :
- régime de divulgation exigeant de tous les parlementaires qu'ils fassent
au commissaire à l'éthique une déclaration confidentielle indiquant la
nature de leurs actifs financiers, leurs dettes, leurs sources de revenu et
les postes rémunérés qu'ils occupent au sein des conseils
d'administration, dont un résumé sera rendu public, et
- règles regroupées et renforcées pour la conduite officielle des
parlementaires.
Le projet de règles déposé aujourd'hui servira de base aux efforts de tous
les partis en vue d'élaborer le Code qu'administrera le commissaire à
l'éthique.
On trouvera ci-joint une fiche d'information au sujet des mesures prises
aujourd'hui.
- 30 -
Service de presse du CPM (613) 957-5555
Jennifer Sloan
Directrice des Communications
Cabinet du vice-premier ministre
(613) 952-4900
Kellie Major
Adjointe aux communications
Cabinet du leader du gouvernement au Sénat
(613) 947-7123
Frances McRae
Relations avec les médias
Bureau du Conseil privé
(613) 957-5420
Fiche d'information
PROJET DE RÈGLES POUR UN CODE DE DÉONTOLOGIE APPLICABLE
AUX DÉPUTÉS ET AUX SÉNATEURS
Les règles pour un code de déontologie des parlementaires qui sont
proposées aujourd'hui se fondent sur le rapport présenté en 1997 par le
comité mixte spécial de la Chambre et du Sénat dit comité Milliken-Oliver.
Elles visent à aider les parlementaires à élaborer un tel code.
Les propositions déposées aujourd'hui établiront :
- un régime de divulgation qui obligera tous les parlementaires à déposer
auprès du commissaire à l'éthique une déclaration confidentielle
énumérant la nature de leurs avoirs financiers, dettes, sources de revenu
et postes d'administrateur, dont un résumé sera rendu public; et
- des règles regroupées et renforcées pour la conduite officielle des
parlementaires.
Il était dit dans le rapport Milliken-Oliver que l'adoption d'un code de
déontologie parlementaire ne devrait pas empêcher le Premier ministre
d'établir des règles plus strictes pour les ministres, les secrétaires
d'État et les secrétaires parlementaires. En vertu du Code [du Premier
ministre] régissant la conduite des titulaires de charge publique en ce qui
concerne les conflits d'intérêts et l'après-mandat, qui est en place
depuis 1985 et qui a été révisé en 1994, les ministres, les secrétaires
d'État et les secrétaires parlementaires devront se soumettre à certaines
obligations en plus de celles qu'ils devront respecter en tant que membres du
Parlement sous le régime du Code de déontologie des parlementaires.
Le code du Premier ministre contient des règles plus rigoureuses visant les
membres de son Conseil des ministres, notamment sur les conflits d'intérêts,
l'acceptation de cadeaux, la divulgation des éléments d'actif des ministres,
secrétaires d'État et secrétaires parlementaires et ceux de leurs conjoints
et des personnes à charge, ainsi que sur les activités externes comme la
participation à une entreprise, et sur l'acceptation et la divulgation publique
de cadeaux et de l'hospitalité.
En plus d'administrer le Code de déontologie des parlementaires, le
commissaire à l'éthique secondera le Premier ministre dans l'administration du
Code [du Premier ministre] régissant la conduite des titulaires de
charge publique en ce qui concerne les conflits d'intérêts et l'après-mandat.
Le rapport Milliken-Oliver de 1997 était le fruit de consultations et de
discussions parlementaires poussées, et il s'inspirait des expériences
d'autres pays, comme le Royaume-Uni, les États-Unis, et l'Australie, de même
que des provinces canadiennes, avec des codes de même nature. Des discussions
sur ce rapport avaient été entamées au Parlement en 1997, mais on n'était
pas parvenu à un consensus pour l'adopter avant les élections de juin de cette
année-là.
Bien que le rapport Milliken-Oliver contienne les plus récentes propositions
élaborées au Parlement canadien sur un code de déontologie des parlementaires,
les discussions à cet égard ont lieu au Parlement depuis 1973. Ce rapport
repose également sur les recommandations du rapport Blenkarn-Oliver publié en
1992, qui avait été préparé par le comité spécial mixte du Sénat et de la
Chambre des communes sur les conflits d'intérêts.
Fiche d'information
ÉBAUCHE DE PROJET DE LOI MODIFIANT LA LOI SUR LE
PARLEMENT DU CANADA POUR CRÉER UN POSTE DE COMMISSAIRE À L'ÉTHIQUE
L'ébauche de projet de loi modifiera la Loi sur le Parlement du Canada
de façon à créer un seul agent parlementaire, le commissaire à l'éthique,
relevant du Parlement. C'est lui qui assurera l'application du Code de
déontologie parlementaire et conseillera le Premier ministre au sujet de son Code
régissant la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les
conflits d'intérêts et l'après-mandat. Le commissaire à l'éthique sera
un intermédiaire unique pour toutes les questions d'éthique concernant les
parlementaires, et il jouera un rôle important pour informer le public.
En vertu de l'ébauche de projet de loi, le commissaire à l'éthique sera
nommé par le gouverneur en conseil, au même titre que le vérificateur
général. Nommé pour un mandat non renouvelable de cinq ans, le commissaire ne
pourra être révoqué que par le gouverneur en conseil suite à une adresse des
deux Chambres du Parlement. Selon l'ébauche de projet de loi, le commissaire
sera tenu de déposer un rapport annuel au Parlement dans les trois mois suivant
la fin de l'exercice budgétaire.
Dans sa prestation de conseils sur le Code de déontologie parlementaire, le
commissaire à l'éthique agira sous l'autorité des comités parlementaires et
fera rapport au Parlement. Pour ce qui est du Code [du Premier ministre] régissant
la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits
d'intérêts et l'après-mandat, le commissaire à l'éthique dispensera au
Premier ministre des avis confidentiels sur les questions d'éthique, de
manière générale, ainsi que des conseils aux titulaires de charge publique
sur leurs obligations en vertu du Code du Premier ministre.
En outre, le projet de code propose que tout parlementaire puisse demander au
commissaire à l'éthique de mener enquête sur la conduite d'un ministre ou
secrétaire d'État, en vertu du Code du Premier ministre. Dans ces cas, son
rapport sera fourni en même temps au Premier ministre, à titre de chef du
gouvernement, au parlementaire ayant formulé la demande, au parlementaire ayant
fait l'objet de la demande, et au public.
Le poste actuel de conseiller en éthique cessera d'exister lorsque les
modifications à la Loi sur le Parlement du Canada pour créer le poste
de commissaire à l'éthique entreront en vigueur. Comme l'avait promis le
Premier ministre le 11 juin, le Bureau du Conseiller en éthique déposera à
l'automne 2002 un rapport sur ses activités de l'année écoulée. L'ébauche
de projet de loi transfère aussi le rôle du conseiller en éthique actuel en
matière d'administration de la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes
au registraire, dont le poste existe déjà à Industrie Canada.
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