Le 10 avril 2000
Ottawa (Ontario)
Vous trouverez, ci-joint, copie d’une lettre que le Premier
ministre Chrétien a fait parvenir au Premier ministre de l’Alberta Ralph
Klein le vendredi 7 avril dernier.
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Service de presse du CPM : (613) 957-5555
[TRADUCTION]
Monsieur le Premier ministre,
J’ai bien reçu la lettre que vous m’avez envoyée le
4 avril dernier à la suite de notre rencontre à Calgary et de la réunion des
ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Santé qui s’est
déroulée les 30 et 31 mars dernier. Je tiens à vous remercier de m’avoir
fait parvenir, avec votre lettre du 7 mars dernier, une copie du projet de
loi sur la protection des soins de santé.
Tout comme vous, je crois que notre rencontre à Calgary a
été des plus fructueuses. À mon avis, nos discussions sur les soins de santé
et sur d’autres questions ont été ouvertes et positives et elles ont permis
de préparer la voie à notre collaboration.
Nous partageons le même point de vue sur plusieurs
questions dans le domaine des soins de santé. Ainsi, nous nous accordons sur l’importance
de respecter les cinq principes de la Loi canadienne sur la santé. Nous
sommes d’accord qu’il est primordial d’éviter d’ouvrir la porte à la
création d’hôpitaux privés à but lucratif et d’un système de soins de
santé à deux vitesses. Nous nous entendons également pour dire que les
gouvernements doivent faire preuve de créativité et trouver des moyens pour
que les Canadiens puissent continuer d’avoir accès à des soins de santé
publics de qualité supérieure. D’ailleurs, sur ce plan, l’Alberta a lancé
de nombreuses initiatives pour réformer les soins de santé dont elle doit
être fière.
Au sujet du projet de loi 11, j’ai cru comprendre qu’il
fait toujours l’objet de discussions et que vous envisagez peut-être certains
amendements. Si tel est le cas, nous avons certaines préoccupations quant aux
répercussions que le projet de loi actuel pourrait avoir à long terme et qui
pourraient être abordées par le biais d’amendements. Si je ne m’abuse, l’honorable
Allan Rock a écrit à l’honorable Halvar Jonson pour lui exposer nos
préoccupations. Je sais que vous accueillerez ses recommandations dans le même
esprit de dialogue qui a marqué notre rencontre à Calgary.
Vous mentionnez dans votre lettre la discussion que nous
avons eue sur le rôle que pourraient jouer les ministres fédéral, provinciaux
et territoriaux de la Santé dans l’examen et la comparaison de l’ensemble
des lois et des pratiques des provinces. Comme je vous l’ai dit, je conviens
qu’il serait utile que les ministres de la Santé examinent les divers moyens
qui ont été institués un peu partout au pays pour réglementer les
établissements de santé privés et qu’en juin, ils remettent aux premiers
ministres un rapport sur le sujet ainsi qu’un rapport intérimaire décrivant
un plan de réforme à long terme des soins de santé.
Enfin, vous avez souligné que notre
rencontre ainsi que la conférence des ministres de la Santé qui a eu lieu à
la fin de mars ont permis de faire passer les discussions sur la réforme des
soins de santé à un niveau plus productif. Je suis tout à fait d’accord. Je
vous l’ai dit lors de notre rencontre, le statu quo n’est pas une option.
Les ministres de la Santé ont eu des discussions intenses au cours des
dernières années et ils ont réalisé de véritables progrès dans leur
recherche de solutions novatrices. Il est primordial qu’ils poursuivent leurs
efforts de collaboration pour élaborer un plan qui permettra de maintenir notre
régime public de soins de santé. Le gouvernement fédéral est déterminé à
assumer pleinement son rôle, y compris par l’affectation de ressources
additionnelles, dans la mesure où nous disposons d’un plan de réforme
efficace. Si nous travaillons dans cette perspective, j’ai la certitude que
nos ministres peuvent préparer le terrain pour une conférence des premiers
ministres fructueuse plus tard cette année.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’assurance
de ma haute considération.
(ORIGINAL SIGNÉ PAR
LE TRÈS HONORABLE JEAN CHRÉTIEN)
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