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Présentation du rapport de la mission de partenariats d'affaires de la Keidanren au Canada


Le 27 novembre 1996
Tokyo (Japon)

Le Premier ministre Jean Chrétien s'est réjoui aujourd'hui de la présentation d'un rapport soumis par les membres de la mission de partenariats d'affaires de la Keidanren, qui est venue au Canada en septembre 1996 pour évaluer les possibilités d'accroissement et de diversification de l'investissement et des échanges commerciaux.

« Ce rapport laisse clairement entendre que le Canada est un excellent partenaire et qu'il est prêt à faire des affaires, a déclaré le Premier ministre. La bonne santé de l'économie canadienne et notre expertise dans de nombreux secteurs en plein essor comme la technologie de l'information et l'agroalimentaire contribueront à l'expansion du commerce et de l'investissement et, par conséquent, à la création d'emplois et à la croissance au Canada et au Japon. »

Le rapport précise que l'économie canadienne a bénéficié de la réforme budgétaire entreprise tant au niveau national que provincial, d'une libéralisation accrue du commerce et d'un climat d'investissement favorable, qui ont, entre autres, favorisé l'innovation technologique et renforcé l'efficacité et la compétitivité de l'industrie canadienne.

La mission de partenariats d'affaires de la Keidanren, organisée en collaboration avec d'autres niveaux de gouvernement et des entreprises de partout au Canada, était dirigée par M. Koichiro Ejiri, président du Comité économique Japon-Canada de la Keidanren et ancien président de Mitsui & Co. Ltd. Elle était constituée de trois groupes s'intéressant au dialogue sur les politiques, à la technologie de l'information et au secteur des aliments transformés. Cinquante représentants de 25 entreprises et associations de gens d'affaires japonais y ont participé.

La Keidanren (Fédération d'organisations économiques du Japon) représente un millier des plus grandes entreprises au Japon qui regroupent la grande majorité des principaux secteurs de l'économie japonaise. Elle est présidée par Shoichiro Toyoda, président du conseil de direction de la société Toyota Motor.

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Service de presse du CPM : (613) 957-5555


I. Sommaire
de la
mission Keidanren de partenariats commerciaux au Canada

Koichiro Ejiri
chef de la mission Keidanren au Canada et
président du Comité économique JaponCanada de la Keidanren

Introduction

La Keidanren (Fédération d'organisations économiques du Japon) a envoyé une mission au Canada du 18 au 27 septembre dernier pour se familiariser davantage avec la situation politique et économique et examiner les possibilités d'élargir et de diversifier les relations commerciales et d'investissement. La mission, connue sous le nom de mission Keidanren de partenariats commerciaux au Canada, était formée de trois groupes : 1) le groupe du dialogue en matière de politiques; 2) le groupe du secteur de la technologie de l'information; 3) le groupe du secteur de la transformation des aliments. Le premier groupe s'est rendu au Canada du 18 au 20 septembre et les deux autres, du 20 au 27.

La Keidanren a dépêché la mission à la demande du gouvernement du Canada; c'était la première mission du genre de la Fédération au Canada en sept ans, la dernière remontant à 1989. Cinquante représentants de 25 entreprises et associations commerciales du Japon y ont participé; ils ont été accompagnés tout au cours de leur visite par des fonctionnaires du gouvernement canadien et différents gouvernements provinciaux. De plus, des fonctionnaires de l'ambassade du Canada au Japon et de l'ambassade du Japon au Canada ont pris part aux activités des deux groupes sectoriels, donnant ainsi encore plus de visibilité à la mission.

Les membres du groupe du dialogue en matière de politiques, auxquels se sont joints des représentants des deux groupes sectoriels, ont rencontré plusieurs dirigeants du gouvernement canadien à Ottawa -- dont le Premier ministre Jean Chrétien, le ministre des Finances Paul Martin, le ministre du Commerce international Arthur Eggleton, le ministre de l'Agriculture et de l'Agro-alimentaire Ralph Goodale, le secrétaire d'État (AsiePacifique) Raymond Chan et le gouverneur de la Banque du Canada Gordon Thiessen - pour discuter de la situation politique et économique au Canada. Les membres ont en outre rencontré à Montréal et à Toronto des dirigeants du milieu des affaires avec qui ils ont eu de franches discussions sur les relations bilatérales en matière de commerce et d'investissement.

À la fin de la mission, il nous était devenu évident que des réformes majeures s'opèrent à l'heure actuelle au Canada. Le Canada est un pays très vaste - seule la Russie le dépasse par sa superficie terrestre, qui fait environ 26 fois celle du Japon; pourtant, la population japonaise s'en fait l'image d'un pays essentiellement doté de vastes forêts, de nombreux lacs, d'un environnement très agréable et d'une abondance de richesses naturelles. Cette image est évidemment très partielle. Nous avons pu constater que l'économie du Canada s'est renforcée après la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange (ALE) en 1989 et de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 1994. Nous sommes rentrés au Japon avec l'impression très nette que les industries canadiennes traversent une période de transformation dynamique. Le Japon a beaucoup à apprendre des mesures de réforme administratives prises par le gouvernement du Premier ministre Chrétien, mesures dont on trouve l'illustration la plus éloquente dans la réduction vigoureuse du déficit. Nous, membres du groupe de dialogue en matière de politiques, sommes venus au Canada en supposant que nous en savions beaucoup sur le pays; mais nous sommes rentrés avec la conviction que cette visite nous en avait appris bien davantage.

Le Premier ministre Chrétien et les gouvernements fédéral et provinciaux nous ont très obligeamment assistés dans notre mission et nous ont accueillis très chaleureusement. Je voudrais leur exprimer ici notre profonde gratitude et remercier tous les agents de l'ambassade du Canada au Japon, les membres du gouvernement du Japon et tous les autres, pour leur aide très précieuse.

La progression soutenue du Canada au chapitre des réformes administratives
et des ajustements structurels économiques

Le Canada traverse une période de changements dramatiques. La meilleure preuve réside dans la réduction constante du déficit, l'un des principaux objectifs du gouvernement du Premier ministre Chrétien, qui a été porté au pouvoir en 1993. Le gouvernement a coupé de beaucoup les dépenses grâce à plusieurs initiatives, comme la réduction du nombre de fonctionnaires fédéraux, la compression des budgets gouvernementaux dans une proportion moyenne de 20 %, et la réduction des subventions aux sociétés et aux agriculteurs. En conséquence, le ratio du déficit par rapport au PIB, qui était de 5,9 % en 1993, a chuté durant les deux années suivantes pour atteindre 4,2 % en 1995. Le ministre des Finances Martin nous a indiqué que le ratio reculerait de nouveau, pour s'établir à seulement 2,0 % du PIB en 1997.

On procède à ces réductions du déficit à la fois au niveau fédéral et au niveau provincial. Nous avons appris que sept des dix provinces comptent équilibrer leur situation financière d'ici à la fin de l'AF 1996. Le premier ministre Michael D. Harris de l'Ontario, une province qui génère 40 % du PIB national, a indiqué que son gouvernement est déterminé à assainir la situation financière de sa province en amputant de 27 % son budget.

Un organisme que nous avons visité, l'Agence canadienne de développement international (ACDI), a grandement réduit ses dépenses. Nous avons appris du vice-président Jean-Marc Métivier que la restructuration des institutions publiques a eu pour effet de dynamiser celles-ci et d'éliminer en grande part la rigidité bureaucratique qui y régnait.

Sous le leadership du Premier ministre Chrétien, les gouvernements fédéral et provinciaux ont su, tout en tendant vers leur objectif d'un équilibre budgétaire d'ici à l'an 2000, faire partager par l'ensemble de la population les ennuis causés par la réduction du déficit. J'ai été vraiment impressionné par les mesures prises pour sabrer dans les dépenses.

Je dois mentionner également, ici, la vitalité montrée par l'économie intérieure. Dans la dernière partie des années 1980 et au début des années 1990, l'économie canadienne a traversé une période d'investissements spéculatifs dans un contexte de forte inflation. Mais les mesures anti-inflation prises par le gouvernement et la Banque du Canada se sont révélées efficaces, l'augmentation de l'indice des prix à la consommation se confinant dans une fourchette de 0 à 2 % entre 1992 et 1995. Cette conjoncture favorable a encouragé les entreprises privées à aller de l'avant avec des programmes de restructuration d'envergure et à y aller d'innovations technologiques et d'investissements sans précédent, ce qui a en retour stimulé la production et amélioré grandement leur compétitivité internationale.

Selon le gouverneur Thiessen, les changements qui s'opèrent actuellement au Canada équivalent en fait à une transformation radicale qui va résolument de l'avant, mais de façon si discrète que les Canadiens s'en rendent à peine compte. C'est exactement l'impression que j'ai eue.

Un marché ouvert sur le monde

Réunis sous la bannière de l'ALENA, le Canada, les États-Unis et le Mexique forment un énorme marché de 378 millions de consommateurs dont le PIB combiné est de 8,50 billions de dollars américains. Quand l'ALENA est entré en vigueur en 1994, je craignais un peu que le nouvel accord n'ait un impact négatif sur l'économie canadienne. Toutefois, durant ma récente visite, j'ai pu constater par moi-même que l'ALENA a de nombreuses retombées positives pour le Canada : il ouvre encore plus ce pays au marché mondial, il accroît la compétitivité des industries canadiennes et il encourage l'innovation industrielle.

Par exemple, depuis les dix dernières années, l'investissement direct étranger au Canada a augmenté de façon soutenue. Durant l'AF 1994, il s'est chiffré à environ 6 milliards de dollars américains au total; mais ce montant avait presque doublé (11,2 milliards) l'année suivante. Le gouverneur Thiessen nous a dit que ce bond s'expliquait par le fait que le Canada avait su créer un climat d'investissement extrêmement favorable en gardant constamment à l'esprit l'énorme marché qui s'étend au sud de sa frontière longue de 3 000 milles. À cet égard, il importe de noter que le taux d'imposition des sociétés et les taux d'impôt sur le revenu des particuliers sont, en comparaison du PIB, les plus bas parmi les membres du G7. De plus, le Canada offre des incitations fiscales pour la recherche-développement; de 20 à 35 % des dépenses faites à ce titre sont en effet déductibles d'impôt.

Le Premier ministre Chrétien et d'autres dirigeants gouvernementaux ont insisté sur le fait que les occasions d'investissement sont meilleures au Canada qu'aux États-Unis et dans d'autres pays industrialisés. Ils ont décrit le Canada comme un pays où le coût de la vie est plus faible, les salaires moins élevés, la main-d'oeuvre plus qualifiée et les régimes de soins de santé et de bien-être social meilleurs et souligné que, dans les circonstances, l'investissement japonais au Canada avantage l'un et l'autre pays. Ils ont aussi mentionné que les relations entre le fédéral et les provinces ne doivent pas être un motif de préoccupation pour les investisseurs puisque le gouvernement fédéral attache une grande priorité à l'unité nationale et qu'il entretient un dialogue permanent avec chacun des gouvernements provinciaux.

Possibilités d'une coopération entre le Japon et le Canada dans les industries à valeur ajoutée

Au fil des ans, le commerce entre le Japon et le Canada a été complémentaire, le Japon important des ressources naturelles et des produits agricoles du Canada et le Canada important des produits manufacturés et des biens d'équipement du Japon. Toutefois, les progrès réalisés par les industries canadiennes ont progressivement changé ce profil, le Japon important de plus en plus de produits canadiens à valeur ajoutée comme des hélicoptères et des jets d'affaires. Le gouvernement canadien a annoncé un plan d'action en vue de promouvoir les exportations au Japon, et il encourage la coopération commerciale, technique et d'investissement avec notre pays. Pour sa part, le milieu japonais des affaires a fourni un appui indirect à l'industrie canadienne par l'entremise de sous-comités sectoriels établis au comité économique Canada-Japon de la Keidanren, par exemple.

Les deux groupes chargés d'examiner les secteurs de la technologie de l'information et de la transformation des aliments étaient au centre de la mission Keidanren. Ces deux secteurs, choisis à la demande du Canada, ont connu un essor remarquable au plan de la valeur ajoutée et, pourtant, ils n'ont reçu qu'une attention mitigée du Japon. Les membres japonais de la mission ont été sélectionnés parmi les spécialistes et les responsables dans ces domaines, de sorte qu'ils étaient bien qualifiés pour mener des discussions d'affaires. Les lecteurs qui désirent plus d'informations sur les constatations des deux groupes voudront bien se reporter aux résumés des rapports préparés par ces derniers.

Je crois que la mission a su préparer le terrain en vue d'une fructueuse collaboration entre des entreprises japonaises et leurs vis-à-vis canadiennes dans ces nouveaux secteurs. Il importe toutefois de mentionner que la décision finale de s'associer à des entreprises canadiennes revient aux compagnies japonaises elles-mêmes, et que ces dernières doivent lutter pour leur propre survie dans un marché international de plus en plus concurrentiel à mesure que les économies asiatiques acquièrent de plus en plus de vigueur. J'espère sincèrement que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux au Canada sont bien conscients de cette réalité.

D'après ce que nous avons appris durant la mission, il ne fait pas de doute selon nous que le Canada et le Japon ont établi un partenariat significatif dans le cadre duquel les deux parties poursuivent des objectifs sur une même scène internationale, et que les gens d'affaires japonais et canadiens doivent rester pleinement informés des changements qui surviennent dans les deux pays et se servir de cette information pour bâtir une nouvelle relation.

Malheureusement, le Japon est demeuré franchement inconscient des transformations radicales qui s'opèrent au Canada. Cette inconscience s'explique par le fait que les liens entre les deux pays ont évolué dans un sens favorable et qu'aucun problème grave ne vient perturber le développement harmonieux des relations. Et on ne peut nier qu'étant donné les possibilités énormes qu'offre le marché américain, le Canada et le Japon ont eu tendance à ne manifester qu'un intérêt modeste l'un pour l'autre.

Tout au cours de la mission, un grand nombre de sources nous ont dit que le Canada est un excellent endroit où faire des affaires. C'est là l'opinion non seulement du gouvernement canadien et des entreprises privées canadiennes mais aussi celle de membres de la Chambre de commerce du Japon à Toronto, qui sont directement impliqués dans la communauté torontoise des affaires. À mon retour, j'avais le ferme sentiment que les gens d'affaires japonais et canadiens doivent rester conscients des changements qui surviennent dans l'autre pays durant cette période de mondialisation économique, et que chaque partie ne doit ménager aucun effort pour chercher à comprendre la position et les problèmes de l'autre. Les médias peuvent assurément jouer un rôle extrêmement important à cet égard. Pour sa part, Keidanren compte se servir de son comité économique Japon-Canada et d'autres organismes pour livrer ses impressions sur le nouveau Canada à un grand nombre de membres de la communauté japonaise des affaires.

La Conférence des gens d'affaires Japon-Canada a été créée pour favoriser la compréhension et l'amitié entre les gens d'affaires japonais et canadiens. Elle tiendra sa vingtième réunion à Toronto en mai 1997, l'année que le Canada a déclarée Année de l'Asie-Pacifique. Comme le Canada est en train de renforcer ses relations avec les pays d'Asie, nous pouvons supposer qu'il porte un grand intérêt à la Conférence. Dans le cadre de cette dernière, je continuerai à exhorter les deux parties, qui bénéficient d'un partenariat significatif dans le secteur commercial, de rester informés des changements qui se produisent dans chacun des pays et de se servir de cette information pour bâtir une relation nouvelle. En conclusion, je voudrais respectueusement demander au gouvernement canadien de continuer à appuyer les activités du comité économique Japon-Canada de la Keidanren.



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Mise à jour : 2006-07-28 Haut de la page Avis importants