SOMMET SUR LA GOUVERNANCE PROGRESSISTE -
COMMUNIQUÉ FINAL
13-14 juillet 2003
Nous, les chefs d'État et de gouvernement de 14 pays répartis sur cinq
continents, nous sommes réunis à Londres pour renouveler notre engagement à
l'égard des principes de la gouvernance progressiste et pour mettre en commun
nos expériences de l'application de ces principes.
Nous croyons tous à la liberté, à la justice et à l'équité, ainsi qu'à
la solidarité et à la responsabilité mutuelle. Nous partageons la conviction,
renforcée par l'histoire, que l'action collective a le pouvoir d'améliorer la
vie des gens. Nous avons tous constaté l'efficacité de nos propres politiques
progressistes en pratique.
Lors de nos réunions précédentes, tenues à New York, Florence, Berlin et
Stockholm, nous avons établi un programme de politiques progressistes qui ont
été appliquées sur les plans intérieur et international. Nous avons en outre
engagé nos gouvernements à s'instruire mutuellement.
Au cours des deux derniers jours, nos discussions ont porté sur un grand
nombre de questions intérieures et mondiales. Nous avons réaffirmé que
l'évolution rapide de la technologie et de la mondialisation ne rend ni moins
possible, ni moins nécessaire, la gouvernance fondée sur des valeurs.
Nous avons examiné, d'un point de vue tant mondial qu'intérieur, un nouveau
programme d'action progressiste visant à :
- protéger les gens contre des risques dont ils ne peuvent se
protéger eux-mêmes : crime, chômage de longue durée, conflits violents,
terrorisme ou effets de la dégradation de l'environnement;
- habiliter les femmes et les hommes à se prendre en mains par
l'éducation, les soins de santé, la participation politique et les droits
de la personne;
- préparer nos sociétés et nos économies à faire face aux défis
de l'avenir - des changements climatiques à la science.
Dans le contexte de ce programme d'action progressiste, nous avons
réaffirmé notre engagement envers les Nations Unies et nous avons examiné
comment les défis mondiaux de la pauvreté, de la protection de l'environnement
et des droits de la personne, de la promotion du développement et de la paix et
de la lutte contre le terrorisme exigent une modification graduelle de la
confiance et des capacités de nos institutions mondiales. Celles-ci doivent,
selon nous, reposer sur le respect du droit international et se fonder sur le
multilatéralisme, et non sur l'unilatéralisme; elles doivent se concentrer sur
la prévention de la guerre et l'élimination de la pauvreté absolue plutôt
que sur le simple traitement des symptômes, et sur la création d'un monde
libre de divisions entre les riches et les pauvres. Elles doivent être à la
hauteur des défis de l'heure : nous devons débattre en profondeur et avec
imagination de la manière de les renouveler afin qu'elles puissent mettre la
mondialisation au service de tous et non seulement de quelques-uns.
Renouveler la tradition progressiste
Nous sommes les héritiers d'une solide tradition de pensée et d'action
progressistes. Cette tradition - qui nous attache aux droits et aux libertés,
à l'équité sociale et au partage étendu de la prospérité - a des racines
profondes et a permis de réaliser nombre de choses remarquables : progrès
spectaculaires aux chapitres de la santé publique, du bien-être social, des
droits de la personne, de l'éducation et de la prospérité. Des réalisations
qui semblaient impossibles ont été rendues possibles par la vision et la
détermination de leaders progressistes. Toutefois, le programme d'action
progressiste reste inachevé, et de nouveaux défis appellent des solutions
créatrices. C'est pourquoi nous nous sommes engagés à revivifier cette
tradition progressiste et à allier ses valeurs bien établies au bon sens
pratique afin de faire face aux priorités contemporaines.
Le programme progressiste intérieur
Dans nos pays très différents, les gouvernements progressistes font face à
huit grands ensembles de défis communs :
Premièrement, des stratégies de croissance progressistes. Les
gouvernements doivent agir sur quatre fronts, entre autres, pour soutenir la
croissance et poursuivre le progrès vers l'élimination de la pauvreté, soit :
renforcer les marchés ouverts et compétitifs; investir dans la prospérité
future au moyen de l'éducation, d'infrastructures modernes et de la
recherche-développement; appuyer l'adoption de produits et de procédés de
rechange qui utilisent plus efficacement les ressources; maintenir la rigueur
financière et une politique monétaire saine.
Deuxièmement, l'équité. L'évolution vers une économie davantage
fondée sur le savoir apporte une prospérité sans précédent à un grand
nombre de personnes, mais elle risque par ailleurs d'accroître davantage les
inégalités. Nous devons continuer d'élaborer des solutions stratégiques
imaginatives, afin d'assurer que les systèmes de bien-être restent efficaces,
de réduire l'exclusion et de nous attaquer de front à la faim et à la
pauvreté aiguë. Nous devons en outre élargir l'accès aux possibilités de
toutes sortes, renverser les obstacles qui empêchent les gens de réaliser
toutes leurs possibilités et étendre l'accès à la santé et à l'éducation.
Troisièmement, les services publics. Les attentes croissantes de la
population à l'égard des services publics obligent les gouvernements à
promouvoir des réformes continues, à garantir un accès équitable aux
services, à améliorer leur qualité et à étendre les choix et la diversité
de manière à satisfaire aux besoins de tous les secteurs de la population et
à créer des services adaptés à des situations particulières, au besoin.
Nous ne tolérons ni la privatisation comme fin en soi ni la monopolisation des
services publics par le fournisseur. Nous croyons que les citoyens doivent
passer en premier.
Quatrièmement, les enfants. Nous devons accroître l'investissement
dans les enfants. Veiller au mieux-être des enfants constitue non seulement une
obligation morale pour la société, mais aussi la clé de la croissance
économique future et un élément central des stratégies de réduction de la
pauvreté. Cette priorité est d'autant plus grande du fait des pressions
démographiques qui s'exercent dans le Nord.
Cinquièmement, la sécurité des collectivités. Aucune collectivité
ne peut prospérer si elle n'est pas protégée contre le crime et les conflits
violents. La crainte du crime et les angoisses au sujet de l'identité
alimentent l'appui pour l'extrémisme et l'intolérance. Nous continuerons de
moderniser nos systèmes de maintien de l'ordre et de justice pénale, et de
renforcer les efforts communautaires de prévention du crime afin de réduire la
criminalité et la crainte qu'elle inspire. Nous ne voyons aucune contradiction
entre la sécurité et les droits civils - la sécurité est en fait un droit
civil fondamental pour tous.
Sixièmement, la cohésion sociale. Les gouvernements ont un rôle
capital à jouer pour assurer le maintien des sociétés et promouvoir la
tolérance et le respect dont elles dépendent. Les services publics communs
jouent un rôle important pour entretenir un sentiment commun de collectivité,
tout comme les organisations de la société civile sans but lucratif et
coopératives, pour lesquelles nous favorisons un rôle accru.
Septièmement, la gouvernance et la démocratie. Nous devons continuer
d'étendre la démocratie. La priorité consiste à réaliser une transparence
et une responsabilité plus grandes, à combattre la corruption et à créer un
sens du service public plus fort ainsi qu'à rétablir le lien entre la
politique et les gens en faisant participer ceux-ci plus étroitement à la
prise de décision.
Huitièmement, l'emploi. Le plein emploi demeure un objectif important
pour les décideurs progressistes. Nous devons assurer aux femmes et aux hommes
- y compris ceux qui ne font pas partie du marché du travail comme tel - les
moyens de travailler pour se sortir de la pauvreté et obtenir un travail
décent. La promotion des droits, de la représentation, de l'emploi et de la
protection est essentielle au succès des politiques visant à réduire la
pauvreté et à faire en sorte que la mondialisation ait des retombées sociales
positives.
Nous croyons que, dans tous les domaines de la politique intérieure, il faut
s'attaquer aux causes aussi bien qu'aux symptômes; se servir des moyens qui ont
fait leur preuves plutôt que de dogmes; promouvoir l'innovation et
l'entrepreneuriat, et travailler en étroite collaboration avec le monde des
affaires, les organisations sans but lucratif et le grand public. Il faudra
relever ces défis avec la pleine participation de tous les membres de la
société, notamment les femmes, les minorités et les peuples autochtones et
les personnes handicapées.
Le programme progressiste mondial
La mondialisation crée des possibilités nouvelles et des risques sans
précédent, dont celui d'élargir l'écart entre les riches et les pauvres. Il
faut, en toute priorité, faire en sorte qu'elle profite à tous, et non pas
seulement à quelques-uns. Nous croyons qu'une plus grande intégration
constitue la seule réaction valable à l'interdépendance sans précédent de
notre époque ainsi qu'aux possibilités et aux dangers qu'elle présente. En
Europe, cela veut dire continuer à accomplir des progrès pour élargir l'Union
européenne et étendre l'eurozone. En Amérique du Sud, cela veut dire
renforcer et approfondir le Mercosur et étendre l'intégration sud-américaine.
En Afrique, il faut renforcer l'Union africaine et son programme, le NEPAD. Sur
le plan mondial, il s'agit de continuer à revitaliser et à renforcer les
institutions et les partenariats mondiaux, de progresser vers l'instauration
d'échanges commerciaux équitables et ouverts, et de renforcer l'appui pour le
développement. Nous devons travailler ensemble à consolider le système
financier international et veiller à ce que les institutions financières
internationales, y compris le FMI et la Banque mondiale, soient équipées pour
faire face aux nouveaux défis. Pour les pays nantis, la mondialisation
s'accompagne de la responsabilité accrue de veiller à ce que les politiques
intérieures tiennent compte de leur incidence sur la vie des populations des
pays pauvres.
Promouvoir la prospérité
En tant que gouvernements progressistes, nous travaillerons donc de concert,
par le truchement des nombreuses organisations différentes auxquelles nous
appartenons, pour :
réduire les obstacles au commerce international et en rendre les
règles plus équitables en exécutant les engagements énoncés dans
l'Agenda pour le développement de Doha, dont ceux qui ont trait à la
libéralisation du commerce agricole, aux aspects des droits de propriété
intellectuelle liés au commerce (ADPIC) et à la santé publique, à
l'abaissement des tarifs douaniers sur les produits industriels, et au
traitement spécial et différencié des pays en développement. La
réalisation urgente de progrès, par l'UE et par les États-Unis, dans la
réduction, en vue de leur élimination progressive, des subventions agricoles
et dans la réduction considérable des programmes intérieurs de soutien à
l'agriculture qui entravent le commerce doit revêtir une haute priorité.
Nous devons continuer de travailler pour renforcer l'OMC et son système
multilatéral fondé sur des règles, et nous assurer qu'il est adapté aux
besoins des pays en développement et leur permet de s'exprimer efficacement;
assurer des sources de financement nouvelles et plus stables pour le
développement durable et veiller à ce que la justice sociale éclaire la
conception du système financier international. La mondialisation a accru
les flux de capitaux, mais ceux-ci restent fortement orientés vers les pays
industrialisés. Le financement destiné aux pays en développement demeure
trop volatil. Nous reconnaissons le besoin de travailler pour rendre le
système financier plus stable, de manière à réduire le risque de crises
financières et la volatilité, à promouvoir des sources de financement
adéquates et prévisibles, et, dans certains cas à réduire les niveaux
d'endettement qui demeurent insoutenables pour certains pays. Les
gouvernements nationaux, les institutions internationales et les entreprises
privées ont tous un rôle à jouer pour ce qui est de promouvoir la
stabilité financière dans le monde et de veiller à ce que les politiques
tiennent pleinement compte des désirs et des besoins des pauvres et des plus
vulnérables. Nous réaffirmons notre appui pour les objectifs du Millénaire
pour le développement, pour le Consensus de Monterrey, pour l'initiative en
faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), et pour le Nouveau Partenariat
pour le développement de l'Afrique (NEPAD), en nous fondant sur un plus grand
engagement de la part des donateurs allié à un accroissement de la
responsabilité des bénéficiaires. L'atteinte de ces objectifs ambitieux
exigera des efforts considérables de la part tant des pays industrialisés
que des pays en développement, y compris des ressources accrues. Nous saluons
les annonces concernant l'augmentation de l'aide publique au développement
qui nous rapprochent des cibles convenues. Nous saluons et analyserons plus à
fond des moyens de réunir des fonds, comme le mécanisme de financement
international (IFF) et prendrons connaissance avec intérêt du rapport à
l'IFF en septembre. Nous nous réjouissons aussi de la tenue de discussions
plus approfondies sur la proposition d'un fonds international pour la lutte
contre la faim;
créer une approche équitable des migrations. Des politiques
judicieuses sur les migrations peuvent offrir des avantages à tous les pays,
tant ceux qui font face à des déficits démographiques que ceux qui ont un
excédent de jeunes capables de gagner des revenus substantiels permettant
d'assurer la subsistance de leur famille dans leur pays d'origine. Les
migrations peuvent contribuer au transfert du savoir, des technologies et des
compétences, ainsi qu'à la compréhension mutuelle. Nous travaillerons de
concert pour élaborer des politiques de gestion des migrations qui
contribueront à la croissance économique, qui offriront des possibilités à
tous et qui mettront en équilibre les droits et les responsabilités de tous
les migrants. Pour que ces politiques soient efficaces, il est essentiel de
maintenir la confiance du public dans l'intégrité des systèmes nationaux
d'immigration et d'asile et d'assurer le traitement équitable et efficace des
demandeurs d'asile et des réfugiés, conformément aux conventions
internationales;
nous attaquer aux défis de l'environnement, de la sécurité
énergétique et des changements climatiques. La sécurité des réserves
énergétiques à l'intérieur des pays et pour différents groupes sociaux
exigera des sources plus variées de combustibles fossiles et la promotion des
technologies de production d'énergies renouvelables et de l'efficacité
énergétique, y compris la gestion de la demande. Il faut promouvoir
activement l'accès à des sources d'énergie abordables, sûres et fiables
pour les pauvres afin qu'ils puissent bénéficier des services qui en
découlent. Nous sommes aux prises avec un défi mondial considérable. Au
cours de la dernière décennie, les températures ont été les plus
élevées en 2000 ans. Si nous ne collaborons pas pour renverser cette
tendance, nous courons à la catastrophe. Nous exhortons tous les pays à
adhérer au Protocole de Kyoto, et nous prenons acte du consensus scientifique
international selon lequel il faut réduire les émissions de carbone de 60 %
d'ici à 2050. Nous nous engageons à travailler sur le plan international
pour assurer les réductions majeures d'émissions qui seront nécessaires à
l'échelle mondiale en accélérant le développement et le transfert de
systèmes d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique. La
transition à des technologies énergétiques nouvelles et plus durables offre
des possibilités de croissance importante, d'emploi et d'occasions
commerciales. Nous appuyons fermement les initiatives unilatérales destinées
à aider tous les pays, en particulier les États en développement, à
adopter avec succès des sources d'énergies renouvelables. Nous prenons acte
de l'importance d'initiatives multilatérales comme le Partenariat pour
l'énergie renouvelable et l'efficacité énergétique, le Partenariat pour
l'énergie du village planétaire, l'Initiative de l'UE sur l'énergie pour
l'éradication de la pauvreté et le développement durable, et la Conférence
mondiale sur les énergies renouvelables, qui doit se tenir à Bonn, en 2004;
faire avancer les progrès en matière de régie et de transparence des
entreprises comme condition nécessaire à l'efficacité des marchés et
aux investissements durables à long terme, afin de rétablir la confiance. Il
faut en particulier éviter d'autres scandales comme ceux d'Enron et de
Worldcom. Nous encourageons fermement les initiatives qui font participer les
entreprises et la société civile aux solutions, s'il y a lieu, comme le
Contrat social des Nations Unies, l'initiative relative à la transparence des
industries extractives et les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention
des entreprises multinationales, et nous favorisons l'accroissement de la
coordination et de la cohérence des efforts actuels touchant la
responsabilité sociale des entreprises;
travailler de concert afin d'améliorer l'accès aux soins de santé,
dont les médicaments et les traitements à prix abordable, dans les pays
pauvres. Nous sommes résolus à nous attaquer au VIH/sida et à appuyer
les initiatives des Nations Unies et les partenariats mondiaux comme le Fonds
mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (FMSTP) comme
complément d'autres formes d'aide au développement et des efforts menés par
certains pays. Nous participerons activement à la Conférence de Paris afin
de rallier des engagements innovateurs à l'égard du FMSTP et nous
encouragerons la prise d'engagements accrus si le rendement du Fonds le
justifie. Nous nous engageons à déployer un effort mondial pour assurer
l'éradication totale de la polio et encourager la recherche sur d'autres
maladies qui touchent surtout les pays en développement. L'expérience du
SRAS et la menace de nouvelles épidémies possibles montrent les nouveaux
défis qui se posent à la gouvernance mondiale et le besoin de réponses
communes au moyen d'institutions plus fortes. Nous considérons l'action
commune pour investir dans le bien public mondial comme une priorité
importante pour le nouveau siècle;
Promouvoir la sécurité
Il ne saurait y avoir de prospérité sans sécurité. Nous reconnaissons
que les nouvelles menaces pour la sécurité en provenance d'États, de sources
autres que des États et de réseaux illégaux exigeront une action efficace, en
conformité avec les principes fondateurs de l'ONU. Les gouvernements et les
organisations internationales doivent maintenant intensifier leurs efforts pour
combattre tant les symptômes que les causes des nouvelles menaces, tels
l'inégalité, la pauvreté, les perspectives limitées et le non-respect des
droits humains. Nous devons plus précisément :
travailler de concert pour nous attaquer à la menace du terrorisme.
Nous réitérons notre condamnation de tous les actes de terrorisme, qui
menacent non seulement notre sécurité, mais encore nos libertés et nos
valeurs fondamentales. Nous sommes résolus à prendre des mesures
individuelles et conjointes pour prévenir, combattre et éliminer le
terrorisme sous toutes ses formes, dans le respect des principes du droit
international;
travailler de concert au désarmement et à la non-prolifération pour
nous attaquer au danger croissant représenté par les armes de destruction
massive (ADM). Nous réitérons notre engagement à l'égard du Traité
sur la non-prolifération des armes nucléaires, du Traité d'interdiction
complète des essais nucléaires, de la Convention sur les armes chimiques et
de la Convention sur les armes biologiques ou à toxines. Nous exhortons tous
les États parties à ces traités à se conformer pleinement à leurs
obligations. Et nous exhortons tous les États qui n'y ont pas encore adhéré
à le faire;
accomplir des progrès dans la réduction à long terme de l'armement
classique. Nous réaffirmons notre approbation du programme d'action des
Nations Unies visant à réduire la prolifération des petites armes et des
armes légères. Nous réitérons notre engagement envers la Convention sur
l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des
mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d'Ottawa), soulignons
l'importance de l'universalisation de la Convention et exhortons tous les
États qui ne l'ont pas fait à la ratifier ou à y adhérer;
élaborer des mesures plus efficaces pour maîtriser et combattre les
réseaux criminels et terroristes. Au cours des prochaines années, les
liens entre les réseaux criminels de plus en plus sophistiqués qui se
livrent à la contrebande d'êtres humains, au commerce illicite des drogues
et au blanchiment d'argent et au terrorisme risquent fort de se développer.
Les gouvernements et les organismes d'exécution de la loi devront intensifier
leur coopération et raffiner leur façon de maîtriser et de saper les
réseaux criminels;
améliorer la réaction de la communauté internationale aux crises
humanitaires graves, d'une manière compatible avec les objectifs et les
principes de la Charte des Nations Unies. En tant que gouvernements
progressistes, nous réitérons l'importance cruciale de la coopération
internationale face aux crises humanitaires et en ce qui concerne la promotion
du respect des droits humains et des libertés fondamentales. Nous
reconnaissons que ces questions exigent de la communauté internationale
qu'elle élabore des réponses appropriées et efficaces au moyen de
mécanismes démocratiques. Le rapport de la Commission internationale de
l'intervention et de la souveraineté des États (CIISE), mise sur pied par le
Canada en 2000, sur " la responsabilité de protéger " constitue
une contribution précieuse au débat essentiel en cours aux Nations Unies sur
les meilleures façons de faire face à ces nouveaux défis. Nous encourageons
donc l'Assemblée générale de l'ONU à considérer ces questions de toute
urgence. Nous convenons clairement que le Conseil de sécurité des Nations
Unies est le seul organe qui peut autoriser une intervention internationale
pour remédier à de telles crises humanitaires. Nous sommes favorables à une
réforme du Conseil de sécurité destinée à le rendre plus représentatif
du monde contemporain. Nous exhortons tous les États à reconnaître
l'autorité du Tribunal pénal international afin qu'il puisse constituer un
instrument efficace contre les pires violations des droits humains;
combattre l'insécurité régionale et promouvoir l'intégration
mondiale. Nous considérons que l'intégration et la coopération
régionales sont le meilleur moyen de remédier aux rivalités régionales et
aux sources d'insécurité. Nous appuyons fermement la feuille de route du
quatuor pour la paix au Moyen-Orient, et nous exhortons toutes les parties en
cause à la suivre. Nous appuyons l'établissement de la paix et de la
démocratie en Iraq et nous insistons sur la nécessité pour la population
iraquienne de maîtriser sa propre destinée. Nous appuyons fermement la
reconstruction de la démocratie en Afghanistan, ainsi que les efforts
continus déployés par les Nations Unies pour assurer la paix en République
démocratique du Congo, au Libéria et en Côte d'Ivoire.
Poursuite de la collaboration
Pour manifester notre volonté d'approfondir la collaboration entre nos pays,
nous avons convenu d'accroître les activités de notre réseau et d'en élargir
la portée pour la mise en commun d'idées de politiques progressistes. Nous
déploierons des efforts particuliers pour nous inspirer de l'expérience des
autres pays membres du réseau.
La voie de l'avenir
Au cours du présent siècle, nous pourrions assister à d'immenses progrès
aux chapitres de la santé, du savoir et de la prospérité et voir des
milliards de personnes s'affranchir de la pauvreté. Nous sommes optimistes au
sujet de l'avènement prochain d'une société mondiale qui sera véritablement
prospère, inclusive et sûre. Toutefois, la réalisation de ces possibilités
dépend d'une action soigneuse et concertée. Elles se réaliseront seulement
grâce à une intégration plus poussée des économies, des sociétés, des
régions et des collectivités et à condition que nous nous opposions fermement
aux divisions au sein des sociétés - préjugés, discrimination, inégalités
- et au morcellement du monde en blocs rivaux.
Certains continueront de réagir en se repliant sur eux-mêmes et en se
réfugiant dans le confort des vieilles identités, des vieilles façons de
penser et des vieilles structures. Nous croyons que les nouveaux défis
appellent des solutions nouvelles qui allient la responsabilité financière,
les investissements dans les citoyens et les processus démocratiques.
En tant que gouvernements progressistes, nous accélérerons donc notre
travail pour joindre de nouvelles idées imaginatives à des moyens pratiques de
les mettre au service des citoyens que nous représentons.
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Service de presse du CPM : (613) 957-5555
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