Notes pour un discours à l’occasion de l’annonce
du Partenariat pour l’investissement au Canada atlantique
Le 29 juin 2000
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui en compagnie de chefs d’entreprise,
de présidents d’université et de représentants municipaux du Canada
atlantique, et bien sûr, des membres de l’équipe parlementaire libérale de
la région de l’Atlantique.
Les perspectives qui s’ouvrent aujourd’hui au Canada atlantique sont
excellentes. La nature même de la nouvelle économie fait en sorte que les
connaissances, les compétences et l’innovation – et non la situation
géographique – sont les clés d’un avenir prospère et riche en
possibilités.
Le tissu économique du Canada atlantique se transforme. L’économie
traditionnelle basée sur les matières premières est de plus en plus axée sur
le savoir. Et la croissance économique provient de plus en plus de l’innovation,
de la technologie, du tourisme et de l’exportation.
Le Canada atlantique enregistre une solide croissance économique depuis
quelques années. Dans toute la région règne le sentiment de pouvoir envisager
l’avenir avec confiance et enthousiasme. Le sentiment que les perspectives de
croissance économique et de création d’emplois se concrétisent enfin. Que
les jeunes peuvent enfin envisager de bâtir ici un avenir prometteur.
Mais des écarts économiques importants subsistent entre le Canada
atlantique et l’ensemble du pays. Dans le Canada atlantique, les taux de
productivité et les investissements en recherche et développement sont plus
faibles qu’à l’échelle nationale. Le Canada atlantique n’exporte pas
autant que d’autres régions du pays, et le taux de chômage reste encore trop
élevé.
Par conséquent, malgré toutes les bonnes nouvelles, cette région a de
profonds défis économiques à surmonter avant de pouvoir réussir la
transition vers une économie davantage axée sur le savoir. Avant de combler l’écart
qui la sépare des autres parties du pays sur les plans de l’innovation, de la
productivité et des compétences.
Il se dégage actuellement un consensus au Canada atlantique pour l’adoption
d’une nouvelle approche à l’égard du développement économique. Une
approche centrée sur l’innovation, le commerce et l’investissement, l’entrepreneurship
et le développement économique des collectivités. Ce consensus a commencé à
prendre forme à la Conférence pour une vision de l'Atlantique tenue à Moncton
il y a près de trois ans.
Cette approche est celle préconisée par les membres de notre équipe
parlementaire de l’Atlantique. Et je tiens à leur rendre un hommage
particulier aujourd’hui pour les efforts qu’ils ont consacrés à la
production de l’important document intitulé « Cap sur l’avenir ».
Les premiers ministres des provinces de l’Atlantique, le Conseil économique
des provinces de l'Atlantique et l’Association des universités de
l'Atlantique ont tous appuyé cette approche.
Au fil des ans, le gouvernement fédéral a effectué des investissements
conçus pour permettre aux Canadiens de l’Atlantique de participer pleinement
à la prospérité nationale. Des succès importants ont été obtenus avec le
temps. Les disparités en matière de revenu par habitant entre cette région et
le reste du pays sont beaucoup moins grandes qu’elles ne l’étaient
autrefois.
Cependant, les changements structurels qui transforment à la fois l’économie
mondiale et l’économie canadienne exigent que nous trouvions de nouvelles
façons d’aider le Canada atlantique à progresser et à prospérer dans ce
nouveau contexte économique.
Je suis venu vous expliquer aujourd’hui le rôle du gouvernement fédéral
dans cette nouvelle approche. Vous dire comment notre gouvernement compte
contribuer à la création d’un partenariat avec les universités, les milieux
d’affaires et d’autres pour aider le Canada atlantique à réaliser
pleinement son potentiel de prospérité dans la nouvelle économie.
Les gouvernements ne peuvent pas tout faire. Pas plus que les milieux d’affaires
ni les autres partenaires à eux seuls. Le rôle des gouvernements est d’investir
dans les gens, dans le savoir et dans les infrastructures. Avec pour objectif d’alimenter
l’innovation et la production des richesses nécessaires pour soutenir la
concurrence dans la nouvelle économie.
Notre objectif est à la fois simple et ambitieux : aider à mettre en place
les conditions propices à la prospérité économique et à la création d’emplois
meilleurs et plus nombreux. Afin que les Canadiens de l’Atlantique puissent
participer pleinement à la nouvelle économie et le faire ici même, dans leur
région.
J’annonce aujourd’hui la création d’un Partenariat pour l’investissement
au Canada atlantique d’une durée de cinq ans et d’une valeur de 700
millions de dollars qui trace une voie entièrement nouvelle. Il représente une
approche moderne à l’égard du développement économique du Canada
atlantique.
Le Partenariat pour l’investissement au Canada atlantique s’articule
autour de quatre grandes priorités :
1. Favoriser l’innovation et la technologie;
2. Accroître l’investissement et le commerce au Canada atlantique;
3. Promouvoir l’entrepreneurship;
4. Stimuler le développement économique des collectivités rurales et
urbaines.
Parlons d’abord d’innovation et de technologie.
Comme vous le savez, notre gouvernement accorde la plus haute priorité à l’instauration
d’une culture de l’innovation partout au Canada. Nous avons mis en oeuvre
une stratégie nationale audacieuse à cette fin. Elle comportait des
investissements majeurs dans la création de la Fondation canadienne pour l’innovation,
des Chaires d’excellence en recherche du XXIe siècle, des
Instituts de recherche en santé du Canada et du réseau de centres d’excellence.
Dans le cadre de la stratégie atlantique que je rends publique aujourd’hui,
les activités fédérales de développement régional seront axées beaucoup
plus sur l’innovation. La pièce maîtresse du Partenariat est sans conteste
le nouveau Fonds d’innovation de l’Atlantique, doté d’un budget de
300 millions de dollars sur cinq ans. Il sera assorti d’un investissement
de 110 millions de dollars qu’effectuera le Conseil national de
recherches au Canada atlantique et accompagné d’autres initiatives
nationales, telles les nouvelles chaires de recherche dans les universités des
provinces de l’Atlantique; les investissements que continuera d’effectuer la
Fondation canadienne pour l’innovation; et Génome Canada, qui mettra sur pied
un Centre atlantique de génomique.
Le Fonds d’innovation de l’Atlantique effectuera des investissements
stratégiques destinés à renforcer la capacité d’innovation du Canada, à
accroître la compétitivité du Canada atlantique et à faciliter la transition
vers une économie davantage axée sur le savoir. Il investira dans les
universités et collèges, dans les instituts de recherche et dans le secteur
privé. Son champ d’action s’étendra à l’ensemble de la région de l’Atlantique,
et il permettra d’aller chercher des fonds auprès de sources privées et
publiques telles la Fondation canadienne pour l’innovation. Il aidera l’infrastructure
de recherche de haute qualité dont la région est déjà dotée à devenir plus
concurrentielle, pour attirer les chercheurs de talent et les projets
prometteurs tout en créant des alliances stratégiques. Les investissements
effectués par le Fonds seront supervisés par une commission consultative
formée d’universitaires et de chefs d’entreprise.
Le Conseil national de recherches agrandira ses installations actuelles et
commencera à développer des grappes d’innovation au niveau local. Il tissera
des liens entre les principaux intervenants et mettra en place l’infrastructure
en matière d’innovation qui permettra de favoriser la croissance dans les
secteurs technologiques de pointe.
Les initiatives du Conseil national de recherches contribueront à encourager
les investissements dans les nouvelles technologies et les travaux de recherche,
à soutenir la formation et le maintien en poste de travailleurs très
spécialisés et à favoriser la mise sur pied, dans les provinces de l’Atlantique,
d’entreprises capables d’affronter la concurrence à l’échelle mondiale.
Les grappes seront concentrées dans un certain nombre de domaines porteurs
définis par les partenaires locaux, en consultation avec le Conseil national de
recherches, au cours des derniers mois. Parmi les secteurs qui seront
probablement visés, on peut mentionner le génie océanique à Terre-Neuve; les
sciences de la vie, y compris la génomique et les outils de diagnostic médical
à Halifax; les technologies de l’information à l’île du Cap-Breton; le
commerce électronique et les technologies de l’information au
Nouveau-Brunswick; et le développement de nouvelles infrastructures d’innovation
et de technologie à l’Île-du-Prince-Édouard.
Le deuxième volet de la stratégie atlantique vise à faire du Canada
atlantique un pôle d’attraction pour les investissements étrangers. Et à
encourager l’exportation des marchandises, des services et des savoir-faire de
la région.
J’ai conduit une délégation de premiers ministres et de chefs d’entreprise
de l’Atlantique en Nouvelle-Angleterre au mois de mai. C’était là un
premier pas seulement. Le Partenariat pour le commerce et l’investissement
mettra l’accent sur le marché américain.
L’élément central de ce partenariat sera un programme de promotion de l’investissement
au Canada atlantique qui s’adressera aux grandes entreprises sectorielles. De
plus, nous appuierons l’établissement de programmes visant à enseigner des
pratiques commerciales efficaces dans les universités et les collèges de l’Atlantique.
Cette initiative sera assortie d’un programme de stages dans le secteur de l’exportation
pour les diplômés. Le développement et la promotion du tourisme occuperont
également une place de choix.
Le troisième volet de la Stratégie atlantique, le Partenariat pour l’entrepreneurship
et le perfectionnement des compétences en affaires, vise à faire en sorte que
les Canadiens de l’Atlantique puissent obtenir la formation et les
compétences en gestion dont ils ont besoin pour faire face à la concurrence et
pour réussir dans la nouvelle économie. Il aidera les jeunes à obtenir des
emplois intéressants, axés sur la carrière, qui leur permettront de mettre à
profit ici même leurs compétences, leur énergie, leur créativité et leur
éducation pour aider à bâtir l’avenir de leur région et, en même temps,
celui du Canada.
Le Partenariat pour l’entrepreneurship et le perfectionnement des
compétences en affaires aidera davantage les jeunes entrepreneurs. Des centres
d’affaires pour les femmes de l’Atlantique permettront aux entrepreneures de
bénéficier d’un meilleur accès au capital et aux services de soutien aux
entreprises. Une attention spéciale sera accordée au développement de la
capacité d’innovation des PME.
Le quatrième volet de la stratégie atlantique, le Partenariat pour le
développement économique des collectivités, représentera 135 millions de
dollars en nouveaux investissements pour le Canada atlantique rural au cours des
cinq prochaines années.
Plus de la moitié de la population du Canada atlantique vit en milieu rural.
Je sais que de nombreuses collectivités rurales ont traversé des périodes
économiques assez difficiles au fil des ans. Comme le disait, il y a de très
nombreuses années, le père Moses Coady, fondateur du mouvement Antigonish,
nous voulons permettre aux collectivités dans toute la région de l’Atlantique
de maîtriser leur propre destin économique dans la mesure du possible.
Le Partenariat pour le développement économique des collectivités fournira
les ressources de planification qui aideront les collectivités à maximiser les
retombées de leurs propres activités de développement économique.
Mesdames et Messieurs, la nouvelle stratégie atlantique que je viens d’annoncer
– le Partenariat pour l’investissement au Canada atlantique – ne pourra
réussir que si nous travaillons tous ensemble – les entreprises
privées, les collectivités, les gouvernements provinciaux, les municipalités,
les universités et les collèges.
Notre gouvernement ne croit pas que les forces du marché ni une politique de
réduction des impôts à elles seules sont suffisantes pour répondre aux
aspirations des Canadiens de l’Atlantique, pas plus qu’à celles de l’ensemble
des Canadiens. Il est essentiel de suivre une approche équilibrée. Bien sûr,
il faut continuer de réduire les impôts. Mais il faut aussi investir dans des
secteurs cruciaux comme la recherche, le développement et l’innovation.
Grâce à cette approche équilibrée, nous pourrons veiller ensemble à ce
que les Canadiens de l’Atlantique prennent la place qui leur revient dans
cette nouvelle économie. Et qu’ils le fassent ici même dans les provinces de
l’Atlantique. Que ce soit ici à Halifax ou à Harbour Grace, à Moncton ou
Montague, à Grand-Sault ou Georgetown, à Charlottetown ou Charlo.
Il y a environ 133 ans, des populations prospères de la région de l’Atlantique
ont décidé de se joindre à la magnifique expérience qu’est la
Confédération. Au cours de notre histoire, le Canada atlantique n’a pas
toujours eu part comme il l’espérait à la prospérité canadienne. À l’aube
d’un nouveau siècle, il est temps que le Canada atlantique connaisse de
nouveau une prospérité pleinement méritée.
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