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DISCOURS DU PREMIER MINISTRE JEAN CHRÉTIEN À L'OCCASION DU SOMMET DES CHEFS D'ENTREPRISE DE L'APEC

Le 26 octobre 2002
Los Cabos (Mexique)

Je tiens à vous remercier de m'avoir invité à m'adresser au Sommet des chefs d'entreprise de l'APEC de 2002. En fait d'auditoire captif, vous représentez la fine fleur – et pas seulement de l'Asie-Pacifique, mais de la grande famille des Amériques.

Pendant que j'ai toute votre attention, j'aimerais m'adonner à l'une des activités auxquelles je prends le plus de plaisir en tant que Premier ministre du Canada. J'aimerais souligner les belles réalisations que les Canadiens ont accomplies ces derniers temps. La vigueur et le dynamisme de l'économie canadienne. Notre confiance devant l'incertitude dans le monde. Et les assises très solides que nous avons posées pour assurer notre prospérité et notre croissance à long terme. Ces assises solides permettent aux entrepreneurs canadiens de briller comme jamais auparavant dans l'économie mondiale du savoir. Elles nourrissent aussi notre détermination de faire connaître le Canada comme le partenaire commercial par excellence au 21e siècle.

Un peu plus d'un an est passé depuis le 11 septembre 2001. Nous avons tous ressenti l'impact de ces terribles événements. Ils ont ébranlé nos valeurs d'ouverture et de liberté, notre sentiment de sécurité et nos économies. Mais ils nous ont aussi rassemblés dans notre deuil et dans la détermination de surmonter cette épreuve.

Il y a quelques semaines, à Bali, en Indonésie, un nouvel acte de terreur a frappé des innocents. Un Canadien est mort, un autre est disparu. Au nom du peuple canadien, j'offre nos plus sincères condoléances aux familles des victimes. Nous souhaitons ardemment que les personnes responsables de ce crime méprisable soient traduites en justice.

Les Canadiens ont senti que les attentats du 11 septembre avaient frappé tout près de chez eux. Non seulement ils ont atteint notre plus grand allié et notre meilleur ami, mais ils ont menacé la plus importante relation commerciale au monde. Et ils ont risqué d'accentuer le ralentissement économique mondial qui avait commencé même avant le 11 septembre.

Bref, le 11 septembre, a mis à rude épreuve le caractère de nos citoyens. Cette épreuve, nous nous sommes mobilisés pour la traverser avec énergie, avec de nouvelles ressources et en étroite collaboration avec les États-Unis et d'autres pays.

Le Canada a été un partenaire solide face à la menace mondiale que pose la terreur pour nos valeurs et notre sécurité.

Nous avons combattu aux côtés de nos alliés en Afghanistan. Nos braves soldats ont sacrifié leur vie. Nous avons adopté de nouvelles lois antiterroristes sévères. Et nous avons mis en oeuvre un accord sur la frontière intelligente afin d'assurer à la fois la sécurité et le flux des échanges.

Mesdames et Messieurs, quand je me suis adressé la dernière fois au Sommet des chefs d'entreprise en 1997, j'ai parlé des progrès que notre gouvernement avait accomplis dans le rétablissement de notre vigueur économique et financière – une vigueur anémiée par les années de déficits et de croissance exponentielle de la dette publique. Depuis, nous avons pris d'importantes mesures qui ont permis à l'économie canadienne de résister de manière impressionnante à l'onde de choc du 11 septembre.

Contre les attentes de la plupart des économistes, nous n'avons pas sombré dans la récession. En fait, au cours des huit premiers mois de l'année en cours, nous avons établi un nouveau record de création d'emplois. De plus, selon les prévisions du Fonds monétaire international et de l'Organisation de coopération et de développement économiques, le Canada affichera la plus forte croissance des pays du G7 cette année.

Ces résultats ont été rendus possibles grâce aux saines assises financières et économiques que notre gouvernement avait mises en place au fil des ans avec l'aide de la population canadienne. Grâce à notre engagement immuable envers la discipline financière, envers l'équilibre budgétaire, envers la réduction de la dette, envers l'allégement fiscal et envers des investissements stratégiques qui favoriseront une croissance et une vitalité économiques durables et consolideront notre tissu social.

Les gouvernements canadiens aux niveaux fédéral et provincial ont travaillé d'arrache-pied pour assainir leur bilan. En décembre dernier, notre gouvernement a déposé son cinquième budget excédentaire. Or, le Canada est le seul pays du G7 qui s'attend à équilibrer ses finances cette année. Nous avons remboursé plus de 47 milliards de dollars sur la dette publique, dont près de 9 milliards d'un seul coup l'an dernier. Mieux encore, le ratio de la dette au PIB a diminué plus vite au Canada que dans tout autre grand pays industrialisé.

Nous avons accordé la baisse d'impôt la plus considérable dans toute l'histoire du Canada. L'impôt sur les sociétés est maintenant en voie de passer cinq points sous les taux américains moyens. Nos impôts sur les gains en capital ont été fortement réduits. En fait, le taux d'impôt maximum sur les gains en capital est maintenant moins élevé qu'aux États-Unis.

Ce sont des chiffres impressionnants. Et le monde en prend note.

Au début de l'année, la firme KPMG a publié une étude désignant le Canada comme le pays où il est le plus rentable de faire des affaires. Quant aux agences Moody's Investors Services et Standard and Poors, elles ont toutes les deux rétabli la cote triple A de la dette publique intérieure et extérieure du Canada, soit la cote la plus élevée possible.

Mesdames et Messieurs, au lendemain du 11 septembre, le Canada a pris des mesures en partenariat avec les États-Unis pour faire en sorte que la menace terroriste ne puisse pas paralyser notre économie.

Nous partageons la plus longue frontière non militarisée au monde. Près de 200 millions de personnes la traversent chaque année. Elle permet des échanges d'une valeur de près de 1,3 milliard de dollars par jour. À vrai dire, à l'heure de la production « au moment opportun » dans le cadre de l'ALÉNA, notre frontière est la voie express de la prospérité nord-américaine.

Dans les jours qui ont suivi le 11 septembre, j'ai rencontré le Président Bush. Étant donné l'importance des enjeux, nous savions qu'il nous fallait prendre des mesures énergiques pour rendre notre frontière plus sûre et plus efficace pour le commerce. C'est la raison pour laquelle nous avons conclu un accord global sur une frontière intelligente. Selon cette formule innovatrice, nous employons les technologies les plus perfectionnées pour ouvrir notre frontière aux échanges mais la fermer aux menaces contre la sécurité.

Avant de terminer, j'aimerais mentionner un dernier élément qui montre que le Canada a traversé avec succès l'épreuve du 11 septembre. Tout en prenant les mesures nécessaires pour répondre aux préoccupations en matière de commerce et de sécurité, nous n'avons pas dévié de notre objectif d'assurer la prospérité à long terme de la société canadienne.

Notre programme d'action à cette fin est vaste et équilibré. Il investit dans les gens et contribue à faire du Canada un pôle d'attraction pour les meilleurs cerveaux et les meilleures idées, pour les nouveaux investissements et les nouvelles entreprises et pour ceux qui souhaitent vivre, travailler et élever leur famille dans un pays qui offre une qualité de vie incomparable.

Il s'attaque non seulement aux déficits financiers, mais aussi aux déficits sociaux et environnementaux. C'est pourquoi dans notre prochain budget, nous allons investir massivement dans la santé, dans la lutte contre la pauvreté chez les enfants et dans l'environnement.

Nous continuerons d'investir en priorité dans la recherche et le développement et dans le perfectionnement des compétences des citoyens. Ce sont les moteurs de l'innovation et de la prospérité dans la nouvelle économie.

Nous avons déjà accompli de grands progrès dans la promotion des études supérieures et dans la mise en place d'une infrastructure de recherche-développement hautement perfectionnée dans nos collèges et universités. Nous avons pris des mesures pour aider les parents à économiser pour les études de leurs enfants et pour élargir l'accès aux études supérieures au moyen de nouvelles bourses et subventions.

Afin de renforcer l'infrastructure de nos universités et de nos établissements de recherche, nous avons créé la Fondation canadienne pour l'innovation dotée d'un budget de plusieurs milliards de dollars, les réseaux de centres d'excellence, les Instituts de recherche en santé du Canada et Génome Canada, et nous avons entrepris de mettre sur pied dans nos universités 2000 chaires de recherche avancée qui vont nous permettre d'attirer et de retenir les meilleurs talents au monde.

Nous avons institué le régime fiscal le plus avantageux au monde pour la recherche et le développement. Et nous nous fixons des objectifs toujours plus ambitieux pour encourager la commercialisation des nouvelles idées et des fruits de l'innovation.

Nous nous sommes engagés à doubler au cours de la prochaine période les investissements canadiens dans la recherche-développement en vue de hisser le Canada parmi les cinq meilleurs pays au monde pour son rendement à ce chapitre d'ici 2010. En plus, dans le cadre de notre stratégie d'innovation, de formation et d'apprentissage, nous avons entrepris de consulter tous les Canadiens sur les prochaines mesures que nous devons prendre afin de perpétuer le succès du Canada dans la nouvelle économie.

Mesdames et Messieurs, je vous apporte un message simple : le Canada offre les perspectives d'une société à l'avant-garde. Nous ferons de la feuille d'érable le symbole de l'excellence et de la prospérité au 21e siècle. De plus, les gens d'affaires et les investisseurs comme vous trouveront chez nous collectivités invitantes par leur cohésion et leur dynamisme.

Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions.

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Mise à jour : 2006-07-28 Haut de la page Avis importants