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ALLOCUTION DU PREMIER MINISTRE JEAN CHRÉTIEN À L'OCCASION D'UN DÉJEUNER D'AFFAIRES CANADA–GRÈCE

Le 29 mai 2003
Athènes (Grèce)

Merci beaucoup, Monsieur Kyriacopoulos, pour cet accueil chaleureux. Je suis très heureux d'avoir cette occasion de visiter la Grèce et de constater par moi-même les changements très intéressants qui se produisent ici.

C'est toujours une expérience émouvante, pour quelqu'un du Nouveau Monde, comme on dit, d'arriver en ces lieux anciens et historiques. L'histoire du Canada ne représente qu'un instant au regard de l'histoire de la Grèce. Un sentiment d'humilité nous remplit quand on songe aux grands penseurs et héros qui ont vécu ici il y a des milliers d'années. Cela nous rappelle que les pays évoluent avec le temps. Ils conservent les meilleures traditions et se développent en tirant parti des possibilités qu'apportent le savoir et l'innovation. C'est donc dire que le monde peut apprendre beaucoup de la Grèce.

Les rapports entre le Canada et la Grèce sont étroits et personnels. Un grand nombre de Canadiens tirent leur origine de la Grèce. On estime à plus d'un quart de million le nombre de Canadiens d'ascendance grecque. Ces Canadiens ont apporté une contribution marquante chez nous dans les domaines des affaires, de la politique, de la culture et de la vie universitaire. De plus, la Grèce, cette magnifique contrée ancienne, attire beaucoup de visiteurs du Canada, ainsi que des archéologues et des hellénistes.

Sur le plan international, le Canada et la Grèce sont des alliés membres de l'OTAN, et ils collaborent étroitement au sein de nombreuses organisations. L'un et l'autre pays attachent de l'importance à la vigueur et à l'efficacité des organisations multilatérales et considèrent que, sur la scène internationale, la collaboration et la diplomatie doivent primer.

Nous avons acquis la ferme conviction de l'intérêt d'une approche multilatérale à l'égard des problèmes mondiaux. Or, cette approche nous paraît plus nécessaire que jamais face à la menace internationale du terrorisme, du crime et de la corruption, face aux dégâts énormes causés à l'environnement et à d'autres défis qu'aucune nation, aussi puissante soit-elle, ne peut affronter seule avec succès. Les institutions multilatérales jouent un rôle indispensable dans notre monde de plus en plus intégré – que ce soient les Nations Unies, l'Organisation mondiale du commerce ou l'OTAN, pour ne nommer que celles-là.

J'aimerais prendre un instant pour applaudir l'efficacité avec laquelle la Grèce s'est acquittée de son mandat à la présidence de l'Union européenne dans un contexte difficile. Le Canada valorise la voix de l'Europe sur la scène internationale, et nous collaborons dans divers domaines avec l'Union européenne et avec ses États membres. Nous avons eu d'excellentes discussions hier dans le cadre du Sommet Canada-UE.

La Grèce affiche de bons résultats économiques et une croissance solide. Vous faites partie de l'Eurozone, et je comprends à quel point le processus d'adhésion a dû être difficile. La Grèce poursuit par ailleurs un impressionnant programme de réforme économique et sociale. Je crois savoir que ce travail n'est pas encore terminé, et l'expérience canadienne m'a enseigné que ce n'est pas facile. Mais les bienfaits suivront. Vous constaterez une prospérité accrue et un profil économique amélioré.

C'est la voix de l'expérience qui vous parle. Le Canada aussi a dû déployer des efforts considérables au cours des dernières années pour redresser son économie et pour la revitaliser. Les bienfaits ont été énormes. Nos déficits budgétaires se sont transformés en surplus importants. En fait, nous avons eu cinq années de surplus consécutifs. Nous avons réformé notre régime fiscal et offert des incitatifs intéressants pour la recherche et le développement. L'impôt des sociétés est plus bas chez nous que chez nos voisins américains. Le climat commercial qui en résulte stimule la croissance.

D'autre part, le Canada est une nation commerçante. Plus de 80 p. 100 de notre production économique est tributaire du commerce. Le Canada participe activement à l'économie mondialisée d'aujourd'hui.

En fait, notre engagement envers le système de commerce multilatéral témoigne de l'importance que nous attachons au commerce. En effet, nous militons en faveur de la conclusion du cycle de Doha de l'OMC. Le partage de la prospérité parmi les nations passe par des échanges mondiaux efficaces.

Nous envisageons également de développer nos relations économiques avec l'Europe et, bien sûr, avec la Grèce. Au dernier Sommet Canada-UE, en décembre 2002, le Canada et l'Union européenne ont décidé de donner un nouvel élan au resserrement de nos liens bilatéraux en matière de commerce et d'investissement. À ce propos, le ministre Pettigrew a tenu hier des discussions approfondies sur cette question avec le Commissaire Pascal Lamy et le ministre Christodoulakis.

Vu l'accent que nous mettons sur le flux des échanges et des investissements, la diversité de nos relations commerciales avec la Grèce nous encourage. Le commerce entre nos deux pays était en hausse croissante et avait atteint un niveau record de plus de 350 millions de dollars canadiens en 2001. Cependant, la progression a achoppé l'an dernier, et il est évident que nous devons intensifier nos efforts pour réaliser le riche potentiel de nos relations commerciales bilatérales.

Je vous encourage, vous les gens d'affaires de la Grèce, à considérer le Canada non seulement comme une source de produits et de services, mais aussi comme un lieu où vous pouvez faire des affaires. Le Canada est la septième économie au monde et il dispose d'un accès garanti au marché de l'ALENA. En fait, certains d'entre vous ici présents utilisent déjà le Canada comme porte d'entrée de l'Amérique du Nord, de la même façon que certaines sociétés canadiennes utilisent la Grèce comme porte d'entrée des Balkans.

Grâce aux liens personnels et économiques qui nous unissent, l'amitié entre la Grèce et le Canada est forte et durable. La contribution des Canadiens d'origine grecque à la société canadienne nous a enrichis. Les médecins, les avocats, les universitaires, les gens d'affaires, les artistes et les simples citoyens du Canada qui ont à coeur leur ascendance grecque créent un lien particulier entre nos deux pays.

Je crois même qu'aux Jeux olympiques de 2004, vous verrez probablement un jeune sprinteur Canadien grec de Montréal, Nic Macrozonaris. Au récent Grand Prix du Mexique, il a battu l'Américain qui détient le record mondial au 100 mètres et promet d'être un concurrent redoutable à Athènes l'an prochain.

Les Jeux olympiques d'Athènes en 2004 sont un événement très attendu pour tous les athlètes d'élite du Canada. Il s'agit en quelque sorte d'un retour au bercail, puisque les Jeux sont nés ici. J'ai été impressionné d'apprendre l'état d'avancement des préparatifs en vue de ces jeux. Nous pouvons nous attendre à vivre une expérience merveilleuse.

L'amitié entre les nations illustre le cours de l'histoire et l'évolution de l'humanité. Des liens immuables unissent la Grèce et le Canada. Tissés par les valeurs humanitaires que nous partageons sur la scène mondiale, ils ont été renforcés par des intérêts communs qui favorisent la prospérité et la qualité de vie.

La mondialisation et des vues similaires sur les questions internationales ont pour effet de nous rapprocher toujours davantage et de rendre notre amitié éternelle.

Merci beaucoup.

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Mise à jour : 2006-07-28 Haut de la page Avis importants