Déclaration du
Premier ministre Jean Chrétien
à la Chambre des communes au sujet des
victimes canadiennes en Afghanistan
Le 18 avril
2002
Ottawa (Ontario)
Hier, la Chambre a célébré le 20e anniversaire de notre Charte canadienne
des droits et libertés. Hier soir, notre pays s’est vu rappeler les sacrifices
immenses qu’exige la défense des droits et libertés qui nous tiennent
tellement à coeur.
Nous avons appris hier soir qu’un accident horrible survenu dans le cadre d’un
exercice de tir réel près de Kandahar, en Afghanistan, avait fait des victimes
parmi les troupes canadiennes. Quatre de nos soldats, tous membres du régiment
Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, ont été tués, et huit autres
ont été blessés. Monsieur le Président, nous ne connaissons pas encore tous
les faits. Mais il semble clair que les tirs qui ont atteint nos soldats
provenaient d’un avion de chasse appartenant à nos alliés américains.
Lorsque la nouvelle lui est parvenue, le Président George Bush m’a
téléphoné pour exprimer sa profonde tristesse. Et pour offrir ses
condoléances les plus sincères aux familles de nos soldats.
Monsieur le Président, à des moments comme celui-ci, nous cherchons des
paroles de réconfort et de consolation. Mais ce ne sont que des mots. Ils ne
sauraient traduire avec justesse la douleur et le chagrin que ressentent ce
matin à Edmonton les mères, les pères, les femmes et les enfants qui ont
appris la pire nouvelle imaginable. Tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui
c’est de leur dire que la nation entière les garde dans ses pensées et dans
ses prières.
La campagne contre le terrorisme est la première grande lutte pour la
justice du 21e siècle. Et, comme dans tous les autres conflits où il a fallu
combattre pour cette cause, le Canada est aux premières lignes. Les Forces
canadiennes se sont distinguées par leur vaillance, par leur audace et par leur
compétence.
Et si les mots ne peuvent atténuer cette peine, Monsieur le Président, ils
ne peuvent pas non plus exprimer toute la fierté éprouvée par les Canadiens
devant la manière exemplaire dont ils ont accompli leur devoir.
De nombreuses questions nous assaillent ce matin. Un entraînement poussé au
combat vise à sauver des vies. Comment se fait-il que dans ce cas terrible il
ait coûté tant de vies?
Je tiens également à assurer aux familles et à la population canadienne qu’elles
auront une réponse à ces questions. En effet, le Président Bush a promis que
les Américains nous apporteront leur entière collaboration dans le cadre de l’enquête
qui est déjà en cours.
Mais pour le moment, Monsieur le Président, notre coeur et nos prières
doivent être remplis des êtres chers et des êtres disparus, ainsi que des
familles auxquelles la nation doit une reconnaissance incalculable à l’esprit
mortel.
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