ALLOCUTION DU PREMIER MINISTRE JEAN
CHRÉTIEN À L'OCCASION D'UN PETIT-DÉJEUNER DE LA CHAMBRE DE COMMERCE
CANADIENNE-DOMINICAINE
Le 15 avril 2003
Saint-Domingue (République dominicaine)
Je suis ravi de me joindre à vous ce matin. J'aimerais d'abord vous
féliciter pour tous les efforts que vous déployez en vue de resserrer les
liens entre le Canada et la République dominicaine. Le meilleur indicateur du
succès de nos relations est sûrement l'expansion rapide et l'activité de
cette chambre de commerce.
Il y a à peine 15 ans, en 1987, la Chambre de commerce
canadienne-dominicaine voyait le jour. À l'époque, les échanges étaient
assez considérables pour justifier l'établissement d'un cadre institutionnel
dont la mission serait de rapprocher les entreprises privées du Canada et de la
République dominicaine. Compte tenu de l'expansion du commerce et des
investissements entre nos deux pays, vous avez toutes les raisons de vous
attendre à ce que l'augmentation du nombre de vos membres se poursuive.
La République dominicaine a pris des mesures afin de libéraliser les
règles qui régissent le commerce et l'investissement. Ce faisant, elle a
éveillé l'intérêt des investisseurs canadiens. L'essor économique que vous
avez connu ces dernières années est impressionnant, et il ne se passe pas de
jour sans que de nouvelles occasions de coopération commerciale se présentent.
En 2002, les échanges bilatéraux entre nos pays ont progressé de 20 p. 100
par rapport à l'année précédente. Il faut s'attendre à ce que cette
tendance se maintienne, vu les discussions très fructueuses en cours sur
l'adoption d'un accord de libre-échange entre nos deux pays.
Parallèlement à la croissance des échanges, les investissements canadiens
continuent de jouer un rôle essentiel dans l'économie dominicaine. De
nombreuses entreprises canadiennes sont séduites par la stabilité et le taux
de croissance supérieur à la moyenne qu'elles constatent ici. Un certain
nombre de grandes sociétés canadiennes sont présentes en République
dominicaine dans les secteurs les plus divers : production d'énergie, tourisme,
mines, logement, banques et transports.
Les citoyens et les familles du Canada découvrent aussi le charme et
l'hospitalité de votre pays en tant que touristes. En 2002, 71 vols
hebdomadaires ont amené plus de 300 000 Canadiens en République dominicaine.
Le nombre de touristes est en hausse et devrait continuer à augmenter, la
beauté et la chaleur de ce pays ne cessant de les attirer.
Je manquerais à ma tâche si je ne profitais pas de cette occasion pour
rappeler aux entreprises dominicaines les avantages qu'il y a à investir et à
faire des affaires au Canada.
Les politiques financières du Canada ont créé un climat très
concurrentiel caractérisé par une inflation modérée, des surplus
budgétaires, une dette réduite et le meilleur taux de croissance de l'OCDE. Le
taux d'imposition des sociétés est faible, et les mesures d'incitation à la
recherche et au développement sont très intéressantes.
Les taux d'intérêt sont plus bas qu'ils ne l'ont été en 40 ans. Nous
avons entrepris la plus forte réduction des impôts de notre histoire. De plus,
l'impôt sur les sociétés et sur les gains en capital est maintenant moins
élevé qu'aux États-Unis.
Si les politiques financières et économiques du Canada en font un lieu où
il est intéressant d'investir et de mener des affaires, nos politiques sociales
représentent aussi une bonne raison de penser au Canada quand votre entreprise
prend de l'expansion. Par exemple, notre régime public de soins de santé
allège grandement les coûts des entreprises. Contrairement à celui de tous
les autres pays, notre régime public de pensions est maintenant pleinement
capitalisé et sain du point de vue actuariel pour les 40 prochaines années au
moins.
Nous nous félicitons avec raison des échanges de produits et services entre
nos deux pays, mais il ne faut pas oublier la richesse des échanges personnels
qui ont lieu. Nos citoyens se rendent visite en nombres croissants et tissent
des liens de famille et d'amitié qui forment un pont entre nous.
Plusieurs universités et établissements d'enseignement professionnel et
technique dominicains et canadiens collaborent en vue de mettre en commun les
connaissances, les savoir-faire et la technologie. Je crois savoir que
l'Université du Québec à Montréal a conclu avec l'Universidad APEC une
entente en vertu de laquelle elle offre sa maîtrise en gestion des affaires en
République dominicaine depuis 1997. De plus, le Collège Capilano de la
Colombie-Britannique envoie ses étudiants en gestion faire des stages dans des
organismes situés en République dominicaine, et même auprès de cette chambre
de commerce!
Le commerce, l'investissement, l'éducation, le tourisme et la coopération
sont autant de domaines où nos deux pays se sont rapprochés comme voisins au
sein de la grande famille des Amériques. En faisant des affaires ensemble et en
apprenant les uns des autres, nous enrichissons aussi nos cultures.
Cette notion selon laquelle la promotion d'une plus grande prospérité va de
pair avec la promotion d'une meilleure appréciation de notre diversité
culturelle est au coeur du processus des Sommets des Amériques.
Les 34 chefs d'État et de gouvernement ont convenu que le renforcement de la
démocratie, la création de la prospérité économique et le développement
humain sont trois objectifs intimement liés. On ne peut en promouvoir l'un à
l'exclusion des deux autres.
Maintenant plus que jamais, à l'ère de la mondialisation, le développement
économique constitue un défi, surtout pour les petites économies. Il nous
faut donc conjuguer nos efforts afin d'assurer à tous les citoyens la
possibilité de participer pleinement au développement de leur pays en
favorisant la croissance économique et en nous engageant fermement à assurer
l'équité sociale.
Votre pays s'est avéré un partisan solide et constant du processus des
Sommets. C'est grâce à des appuis comme le vôtre si tous les pays de
l'hémisphère pourront se réunir de nouveau cet automne à l'occasion d'un
Sommet spécial des Amériques. Cela permettra à tous les leaders, dont un
grand nombre sont nouveaux, de constater où nous en sommes rendus dans la
poursuite de ces objectifs importants.
Monsieur le Président, distingués invités, l'an prochain, nos deux pays
vont célébrer 50 années de relations diplomatiques officielles. C'est donc un
grand plaisir pour moi de célébrer avec vous certaines des réalisations et
certains des avantages de cette chaude et longue amitié entre la République
dominicaine et le Canada. Puissent ces liens d'amitié solides fleurir au profit
de nos citoyens et des citoyens de l'hémisphère.
Merci beaucoup.
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