DISCOURS DU PREMIER MINISTRE JEAN CHRÉTIEN
À L'OCCASION DU SOMMET NATIONAL SUR L'INNOVATION ET L'APPRENTISSAGE
Le 18 novembre 2002
Toronto (Ontario)
Je suis très heureux d'être ici à Toronto ce soir pour inaugurer le Sommet
national sur l'innovation et l'apprentissage. Ce sommet représente
l'aboutissement de nombreux mois de discussion sous la direction de Jane Stewart
et Allan Rock.
Ils ont tenu des rencontres avec bon nombre d'entre vous en tant que porte-parole
du mouvement syndical, du monde des affaires, des milieux universitaires et du
secteur communautaire.
Ce rassemblement nous permettra maintenant d'affirmer nos priorités
communes, de confronter nos idées et de tracer la voie à suivre.
Je vous assure que mon gouvernement est bien déterminé à tenir ses propres
engagements en y consacrant beaucoup d'énergie et en prenant des mesures
concrètes au cours des prochains mois. Nous comptons sur vous pour en faire
autant.
Nous partageons tous le même but : miser sur les points forts du Canada et
faire de ce pays un modèle dont le monde entier peut s'inspirer
Mes collègues au sein du Cabinet et du caucus sont présents pour entendre
vos idées sur les façons dont nous travaillerons ensemble pour faire du Canada
le pays que nous souhaitons.
Ce soir, j'aimerais vous parler d'un plan d'action en cinq points sur
l'innovation et des défis que nous nous proposons de relever pour y parvenir :
Premièrement, nous devons faire du Canada une société axée sur
l'apprentissage, où l'apprentissage et le perfectionnement sont continus.
Deuxièmement, nous devons faire du Canada une société du savoir qui
investit dans les idées.
Troisièmement, nous devons améliorer nos façons de commercialiser les
idées en mettant en place des grappes qui réunissent ceux qui produisent le
savoir et ceux qui l'appliquent.
Quatrièmement, nous devons travailler ensemble sur une réglementation
intelligente qui stimule l'innovation.
Enfin, nous devons tirer parti de la diversité de nos talents et nous devons
doubler notre plan d'action d'une stratégie urbaine qui contribuera à
instaurer une qualité de vie sans pareille dans nos collectivités et à faire
du Canada un pôle d'attraction pour les talents et les investissements du monde
entier.
Ce plan d'action ne pourra se réaliser sans votre apport et votre
engagement.
Je le perçois comme la recette qui fera du Canada un grand pays en nous
permettant d'accomplir ce que nous n'avions jamais accompli jusqu'à présent.
Car je le sais, je le sens, le Canada est sur le point d'accomplir de grandes
choses. Pourquoi je pense cela? Regardez notre histoire. Nos ancêtres ont
affronté des hivers rigoureux et un territoire farouche, des épreuves
politiques, des guerres. Ils ont accueilli les nouveaux venus. Ils ont
apprécié les perspectives différentes. Ils ont partagé dans la disette et
dans l'abondance.
À force d'ambition, de souplesse et de tolérance, nos ancêtres ont
réalisé de grandes choses. De ces valeurs et de la volonté de réussir est
né un peuple ingénieux, tenace et intelligent.
Nous avons établi la tradition d'exceller dans nos spécialités. Les
communications. Les transports. L'extraction des ressources. Les technologies
environnementales et médicales. Nous sommes devenus les meilleurs dans de
nombreux domaines.
Je sens qu'une confiance encore plus grande s'est installée. C'est bien
simple, nous avons dû faire preuve d'une discipline et d'une créativité
extrêmes pour faire face aux difficultés économiques et aux défis politiques
du début des années 90.
Ensemble nous avons réussi.
Je suis fier de ce que nous avons accompli depuis que je suis votre premier
ministre. Et j'ai à coeur de mener à bien la suite de mon mandat.
Le pays est uni. La situation financière est saine. Cinq budgets
équilibrés de suite, et un sixième en perspective après 28 années de
déficits.
À l'heure actuelle, notre pays est le seul du G-7 qui affiche un excédent.
Nous avons remboursé près de 47 milliards de dollars sur notre dette nationale.
Le ratio de la dette au PIB est tombé de 71 p. 100 à 49 p. 100. Les taux
d'intérêt et l'inflation restent modérés.
De plus, nous avons accordé la baisse d'impôt la plus considérable dans
toute l'histoire du Canada : 100 milliards de dollars sur cinq ans.
Nos perspectives économiques sont éclatantes : au cours de la première
moitié de 2002, notre économie a progressé de plus de 5 p. 100 - soit au
rythme le plus rapide du G-7.
Selon les prévisions du FMI et de l'OCDE, le Canada connaîtra une meilleure
croissance que tous les autres pays du G-7 cette année et l'an prochain. Les
Canadiens voient s'améliorer leurs finances personnelles aussi : le revenu
disponible par personne a augmenté de près de 3 p. 100 au cours des 12
derniers mois.
Selon une récente étude de la firme KPMG sur le coût des affaires, le
Canada est le meilleur endroit au monde où effectuer des investissements
commerciaux à l'heure actuelle.
Nos hommes et nos femmes d'affaires, nos travailleurs, nos chercheurs ont
toutes les raisons de se sentir fiers, confiants et audacieux. Et il est temps
de prendre des mesures plus audacieuses.
En effet, pour améliorer notre productivité et pour devancer nos
concurrents dans le monde, nous devrons intensifier nos efforts. Vous devrez
intensifier vos efforts.
1. Une société axée sur l'apprentissage
Dans le domaine de l'apprentissage d'abord et de l'alphabétisation.
Faire du Canada une société axée sur l'apprentissage c'est faire passer
les gens d'abord. Valoriser leur développement à tous les stades de la vie.
Leur fournir les outils et les moyens de s'épanouir et de contribuer.
La clé de la future productivité, c'est d'investir dans notre jeunesse. Il
y a quelques années, nous avons créé la Prestation nationale pour enfant et
augmenté le revenu de plus de 1,2 million de familles. Nous assistons
maintenant à un recul progressif de la pauvreté des familles. Statistique
Canada vient de publier des chiffres selon lesquels le nombre d'enfants dont la
famille est sous le seuil de faible revenu a diminué de 25 p. 100 entre 1996 à
2000, passant de 16,7 p. 100 à 12,5 p. 100.
Nous avons conclu avec les provinces l'Accord sur le développement de la
petite enfance dans le but d'améliorer les services à l'intention des jeunes
enfants et de leur donner le meilleur départ possible dans la vie.
Nous avons mis sur pied les Bourses d'études canadiennes du millénaire qui
viennent en aide à plus de 27 000 étudiants canadiens. Nous avons augmenté
les bourses et les prêts à l'intention de l'ensemble des étudiants. La
Fondation Trudeau appuie les plus brillants de nos étudiants.
Nous allons prendre d'autres mesures pour faire en sorte que les enfants du
Canada soient prêts à apprendre et que les jeunes Canadiens puissent exceller.
Nous devons toutefois offrir la possibilité à chacun et chacune de nos
citoyens de continuer à se perfectionner. Le milieu de travail moderne
requière des gens qui s'adaptent rapidement. Aux nouveaux produits, aux
nouvelles techniques, aux nouveaux logiciels.
Je vous le dis ce soir, les entreprises doivent absolument investir dans la
formation de leur main-d'oeuvre si elles veulent soutenir la concurrence.
L'effort du Canada n'est pas suffisant dans ce domaine.
Je mets les entreprises et les syndicats au défi de s'attaquer à ce besoin
- dans l'intérêt de vos travailleurs, dans l'intérêt de votre
compétitivité. Nous devons tous faire un plus grand effort. Nous devons tous
faire mieux. Nous devons fixer des objectifs, quantifier les résultats et en
rendre compte, faire savoir à nos employés que nous appuyons leurs efforts
pour se perfectionner. De même que les travailleurs doivent se mettre à
l'apprentissage, de même les entreprises, les gouvernements et les organismes
bénévoles doivent devenir des organisations axées sur l'apprentissage.
À long terme, les décisions que nous prenons sur les moyens d'investir dans
l'apprentissage et la formation doivent reposer sur une information de meilleure
qualité, sur la mesure des résultats de l'apprentissage tout au long de la vie
et partout au pays. Nous avons besoin de renseignements sur les pratiques
exemplaires, sur ce qui fonctionne bien et moins bien.
Je confirme ce soir que le gouvernement fédéral est disposé à travailler
avec ses partenaires à la mise sur pied de l'Institut canadien de
l'apprentissage afin de créer un carrefour d'information et de recherche sur
l'apprentissage.
Mais ce projet nécessitera la collaboration des provinces et du secteur
privé. Je fais donc appel à vous ce soir : unissons nos efforts pour en faire
une réalité.
2. Une société du savoir
Le Canada devient une société du savoir. Il investit dans la recherche,
dans les études supérieures, dans les approches pluridisciplinaires, dans les
découvertes, dans les nouvelles idées, leur application et leur
commercialisation.
Ces éléments sont la force motrice de la nouvelle économie.
C'est pour cette raison que nous avons créé la Fondation canadienne pour
l'innovation, Génome Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et
les 2000 chaires de recherche du Canada.
C'est pour cette raison que nous avons majoré le budget de tous les conseils
qui subventionnent les chercheurs canadiens.
Nous reconnaissons aussi la nécessité d'alimenter sans cesse les
canalisations du savoir. Et nous allons faire un effort. Cependant, les
entreprises doivent également investir davantage dans la recherche et dans la
création de nouvelles idées.
Les études montrent que nous craignons trop le risque en tant
qu'investisseurs dans les nouveaux produits et procédés. Nous devons faire
preuve d'une plus grande audace. Sinon, les idées nées chez nous vont s'en
aller ailleurs. Et créer des emplois ailleurs.
Ce soir, je lance un défi aux gestionnaires des gros fonds de placement. Je
les invite à ressembler davantage aux investisseurs en capital risque
d'ailleurs et à appuyer davantage les entreprises en démarrage.
Afin que les emplois restent ici. Afin que de plus nombreux talents
s'établissent ici. Les Canadiens méritent votre soutien. Et votre courage.
Il ne fait aucun doute que mon gouvernement continuera à investir dans la
recherche. Nous nous sommes engagés à augmenter les fonds destinés aux
études de deuxième et de troisième cycle.
Et nous nous sommes engagés à participer aux frais indirects de la
recherche universitaire.
Mais nous nous attendons en échange, nous et la société canadienne dans
son ensemble, à connaître les résultats de ces investissements.
C'est pourquoi j'ai le plaisir d'annoncer que nous venons de nous entendre
sur une série de principes avec l'Association des universités et collèges du
Canada.
Les universités du Canada ont accepté de doubler leurs activités de
recherche, de tripler leurs activités de commercialisation et de contribuer
davantage au développement économique et social de leur milieu.
L'AUCC a relevé le défi. Je la salue, et je me réjouis à la perspective
de passer à la prochaine étape dans cet important partenariat.
3. Créer des grappes
L'innovation nécessite des investissements dans les grappes de recherche et
d'affaires au sein desquelles les entreprises en démarrage et les acteurs bien
établis peuvent se faire concurrence et collaborer, tout en s'inspirant les uns
les autres.
Miser sur les atouts locaux. Sur l'avantage canadien. Et devenir des chefs de
file mondiaux dans une foule de domaines. La biotechnologie. La santé.
L'environnement. La culture. Les logiciels.
Tous les acteurs réunis pour ce sommet doivent se laisser guider par cette
« philosophie des grappes ».
Mon gouvernement s'est engagé résolument dans cette voie, en appuyant des
projets comme le Centre de nanotechnologie de 120 millions de dollars à
Edmonton que nous avons annoncé avec la province de l'Alberta l'été dernier
et de nombreux autres.
Au cours des semaines et des mois à venir, nous allons faire d'autres
annonces concrètes comme celle-là pour aider à créer des grappes
stratégiques. Restez à l'écoute.
Personne ne s'acquitte mieux de la tâche de mettre les connaissances en
application - de mettre en marché rapidement les nouvelles idées et les
nouveaux produits - que les petites et moyennes entreprises du Canada.
Les PME ont été, de loin, la plus grande source de croissance de l'emploi
au Canada au cours de la dernière décennie. Les programmes du Conseil national
de recherches ont aidé les PME à se doter de nouvelles technologies et de
procédés de fabrication perfectionnés. Et nous allons continuer dans cette
voie.
4. Réglementation intelligente
Une société du savoir doit utiliser d'une manière intelligente les
règlements qui régissent les activités et qui protègent notre qualité de
vie. Nous devons nous servir de la réglementation pour stimuler l'innovation.
C'est pourquoi nous allons créer un Comité consultatif externe de la
réglementation intelligente. Il nous fournira des avis experts sur les moyens
d'assurer une bonne gérance tout en maximisant les opportunités. Nous allons
annoncer les détails très bientôt.
Dans le contexte de la réglementation intelligente, nous allons établir un
nouveau cadre réglementaire aux fins de l'homologation des nouveaux
médicaments. Les Canadiens bénéficieront ainsi d'un accès plus rapide à des
médicaments bénéfiques.
Nous savons que cette mesure contribuera également à améliorer le climat
pour la recherche sur les produits pharmaceutiques au Canada. Anne McLellan vous
en dira plus long sur le processus entourant cet effort au cours des prochaines
semaines.
Nos régimes de droit d'auteur pourraient mieux encourager l'investissement
dans la culture; notre processus d'approbation pourrait être plus transparent
et plus efficace.
Enfin, le gouvernement pourrait simplifier les formalités de l'Agence des
douanes et du revenu du Canada. C'est la raison pour laquelle la ministre Caplan
travaille à l'établissement de services souples, centrés sur le client.
Un certain nombre d'entre vous se préoccupent depuis un certain temps de la
circulation des marchandises, des services et des talents à la frontière
canado-américaine. C'est pourquoi j'ai le plaisir d'annoncer qu'en établissant
des partenariats et défendant avec acharnement les intérêts canadiens, nous
avons fait de grands progrès. La Déclaration sur une frontière intelligente
est un modèle de ce que nous pouvons accomplir avec notre plus grand marché au
sud de la frontière.
Mon gouvernement compte sérieusement instaurer une réglementation
intelligente. Nous comptons sur vos conseils et sur votre participation pour
déterminer comment nous servir de la réglementation pour stimuler la
croissance, l'innovation et le commerce dans ces domaines parmi d'autres.
5. Diversité, collectivités, villes
Qui dit société innovatrice dit société inclusive. La société
innovatrice fait place aux aspirations de tous ses membres. Elle accueille les
nouveaux venus. Elle appuie les rêves des Autochtones et des personnes
handicapées. Elle investit dans les zones rurales.
Elle veille à ce que les femmes puissent réussir dans les plus hautes
sphères de la société. Elle valorise la diversité. Toutes ces valeurs font
depuis longtemps partie de l'idéal canadien.
Le Canada doit être la destination que préfèrent les immigrants de talent.
Nous allons supprimer les obstacles à la reconnaissance des titres de
compétences étrangers. Et nous allons accélérer l'admission des travailleurs
spécialisés qui ont des emplois qui les attendent au Canada. De plus, j'engage
notre gouvernement à fournir les ressources nécessaires pour intensifier nos
efforts de recrutement par l'entremise de nos ambassades à l'étranger et dans
les universités étrangères.
Nous allons promouvoir l'entrepreneurship chez les peuples autochtones en
augmentant le budget d'Entreprise autochtone Canada. Et nous allons investir
dans des programmes de formation ciblés pour aider les Autochtones et les
Inuits à profiter des occasions exceptionnelles telles que la baie de Voisey et
les gazoducs du Nord.
Notre gouvernement reste déterminé à accélérer l'adoption d'un accord
global visant à supprimer les obstacles à l'emploi et à l'apprentissage pour
les personnes handicapées.
La société innovatrice valorise l'égalité et favorise l'avancement des
femmes en affaires et dans d'autres domaines.
C'est la raison pour laquelle j'ai le plaisir d'annoncer aujourd'hui la
création d'un Groupe de travail libéral du Premier ministre sur les femmes
entrepreneures que dirigera « Sam » [Sarmite] Bulte, qui m'en a proposé
l'idée.
Elle examinera les façons dont le Canada pourrait encourager davantage de
femmes à opter pour l'entrepreneurship. Je suis sûr qu'elle en parlera à un
grand nombre d'entre vous au cours des prochains jours.
L'inclusion, l'ouverture, la tolérance, la diversité - ce sont-là des
atouts importants pour le Canada.
Lorsque les gens sont acceptés et valorisés tels qu'ils sont, ils se
sentent bien. L'effet peut être stimulant et enthousiasmant. C'est alors que
l'apprentissage, l'originalité et l'innovation fleurissent.
Je l'ai toujours cru. La recherche le prouve maintenant.
Ces valeurs, cette approche inclusive comptent parmi les principales raisons
pour lesquelles le Canada s'apprête à faire un grand bond en avant. Car elles
sont l'ingrédient essentiel de la qualité de vie dans nos collectivités et
nos villes.
Nos villes jouent effectivement un rôle de plus en plus important dans notre
développement économique. Leur dynamisme, leur compétitivité, leur capacité
d'attirer les talents et les investissements sont importants pour chacun d'entre
nous.
Le gouvernement fédéral mettra donc en oeuvre une stratégie urbaine de
concert avec d'autres instances publiques et d'autres intervenants.
Une stratégie urbaine judicieuse doit en effet sous-tendre tous les autres
éléments que j'ai mentionnés.
Si nous voulons créer des grappes, attirer des talents et favoriser
l'inclusion, nos villes doivent posséder une réputation mondiale. Elles
doivent remédier aux problèmes de congestion, de smog, de traitement de l'eau
potable et des eaux d'égout et aux problèmes sociaux.
Nous devons investir sans tarder dans les transports publics, dans le
logement, dans les infrastructures clés. C'est pourquoi nous avons mis en place
un programme d'infrastructure qui s'étend sur une période de dix ans.
Nous prenons des mesures dans chacun de ces domaines afin d'améliorer nos
villes. Et nous en prendrons davantage, dans un avenir rapproché.
Un autre élément du programme d'action axé sur la qualité de vie comprend
la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, dans l'intérêt de nos enfants et des
générations à venir.
Je sais que la question trouble certains milieux, mais le message de la part
de la très grande majorité des Canadiens est clair : nous devons passer à
l'action. Et c'est ce que nous allons faire.
Le défi sera énorme, c'est vrai. Comme l'élimination du déficit. Comme la
création du régime d'assurance-maladie. Les Canadiens ont relevé ces défis
qu'ils considéraient comme des choix politiques nécessaires. Or, les Canadiens
savent quel est le bon choix politique dans ce dossier et ils savent que nous
serons à la hauteur du défi encore une fois.
L'innovation sera essentielle pour nous permettre d'atteindre nos objectifs
en matière de changement climatique. Croyez-moi, tous les pays, y compris les
États-Unis, vont entreprendre de réduire les émissions, de trouver des moyens
produisant moins de carbone de favoriser la croissance de leur économie.
Les pays les plus innovateurs seront à l'avant-garde de ce mouvement. Ils
mettront au point des voitures aux émissions réduites, des combustibles plus
propres et des technologies à faible consommation d'énergie. En passant à
l'action tout de suite, notre industrie s'assurera d'un atout concurrentiel.
Nous mettons la dernière main à notre stratégie de mise en oeuvre. Nous
discutons avec les différents secteurs des approches qui conviennent au Canada.
Aux entreprises canadiennes. Nous allons fournir aux investisseurs la certitude
dont ils ont besoin.
Le gouvernement fédéral donnera l'exemple en investissant dans un fonds de
partenariat pour l'action contre le changement climatique, en encourageant le
recours à des sources d'énergie plus propres comme l'éthanol et le biodiésel,
et en convertissant ses propres opérations au vert, notamment notre important
parc de véhicules, nos immeubles et ainsi de suite.
Au cours des prochains jours et des prochaines semaines, vous nous verrez
prendre des mesures concrètes pour contrer le changement climatique - dans nos
propres sphères de compétence et en partenariat avec l'industrie, les
collectivités et les provinces.
Les piles à combustible, l'électricité renouvelable, les biocombustibles
et leurs produits dérivés, les immeubles et les maisons éconergétiques - le
Canada possède du savoir-faire dans ces domaines. S'ils font les bons choix
maintenant, les Canadiens jouiront d'une avance sur les marchés
nords-américains et internationaux. Et tous les Canadiens en bénéficieront.
Nous allons également appliquer le savoir acquis à l'amélioration d'un
autre atout du Canada, à savoir le régime de soins de santé. Notre engagement
envers la première priorité des Canadiens est inébranlable. Nous allons
travailler avec les provinces pour donner suite au rapport de Roy Romanow.
Nous allons élaborer un plan d'action. Et nous allons effectuer les
investissements nécessaires pour préserver l'assurance-maladie à long terme.
Je suis fier des réalisations de notre gouvernement. Les Canadiens ont
raison d'être fiers. Mais il nous reste encore beaucoup de travail à faire. Le
gouvernement continuera de jouer un rôle de premier plan dans la poursuite de
nos objectifs. Mais le rôle le plus important appartient au secteur privé.
Nous avons besoin de votre énergie, de vos idées et de vos conseils sur
l'apprentissage, le savoir et les moyens de faire du Canada un pôle
d'attraction pour tout ce qu'il y a de meilleur au monde. Nous comptons sur vous
pour relever tous les jours de nouveaux défis comme ceux que je vous ai lancés
ce soir.
Il est assurément bon pour le Canada de recevoir des conseils suivis sur les
grandes décisions à prendre dans le dossier de l'innovation. Pour cette
raison, je réactive le Conseil consultatif du Premier ministre sur les sciences
et la technologie.
Allan Rock a rencontré ses membres pas plus tard que cet après-midi, afin
de solliciter leurs conseils à la veille de cet important sommet.
Devenir une société axée sur l'apprentissage. Une société du savoir. Se
doter d'une réglementation intelligente. Créer des grappes. Valoriser la
diversité et mettre en oeuvre une stratégie urbaine, c'est-à-dire un
programme d'action pour améliorer la qualité de vie de nos collectivités.
Voilà notre plan d'action pour l'innovation.
Je pousse mon gouvernement très fort pour faire avancer les choses. Et je
constate des résultats.
Mais nous avons besoin de vous pour pousser aussi. Si nous agissons ensemble,
je sais que le Canada deviendra un pôle d'attraction pour les investissements
et les talents. Qu'il deviendra le pays que nous souhaitons. Je sais que nous
pouvons réussir.
Je vous souhaite bon succès dans vos discussions au cours des prochains
jours. Reposez-vous bien cette nuit.
Merci.
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