siècle.
C’est la raison pour laquelle je suis heureux d’avoir cette occasion de m’adresser
au Forum de la nouvelle économie. J’en profiterai pour réaffirmer la vigueur
de la relation commerciale entre nos deux pays et pour exprimer tout l’intérêt
que présentent pour nous les opportunités prometteuses qu’offre la position
privilégiée de l’Espagne et du Canada en tant que portes d’entrée
respectives de l’Union européenne et d’un marché nord-américain de plus
de 400 millions de personnes.
Les entrepreneurs et les compagnies représentées ici aujourd’hui en sont
la preuve. Ils incarnent la vigueur et le dynamisme de nos économies
nationales. Ils démontrent que le partenariat entre l’Espagne et le Canada se
traduit par un impressionnant volume d’échanges.
Au cours des dernières années, le total des investissements entre nos deux
pays a dépassé le milliard de dollars CAN. Les investisseurs espagnols sont
présents dans des secteurs clés au Canada, dont les produits chimiques, les
transports, la construction et le commerce de détail. La présence des gens d’affaires
canadiens en Espagne est également notable, et elle s’est accrue
considérablement depuis trois ans – en particulier dans les secteurs des
transports, de l’édition et des télécommunications.
Ainsi, une grande entreprise canadienne de haute technologie a récemment
annoncé l’implantation d’une école de pilotage près de l’aéroport de
Madrid. Et d’ici l’automne, un grand groupe pétrochimique espagnol aura
ouvert une deuxième usine de produits chimiques au Canada.
Mais, comme toujours, Mesdames et Messieurs, le Canada est à l’affût de
nouveaux investissements, de nouveaux débouchés et de nouveaux partenaires.
Aussi, j’aimerais faire ressortir quelques-uns des nets avantages du Canada
que les partenaires espagnols potentiels devraient garder à l’esprit quand
ils songent à prendre de l’expansion.
Le premier de ces avantages, bien sûr, est la vigueur indéniable de l’économie
canadienne.
Dès l’été de 2001, il était clair que la croissance de l’économie
mondiale s’était sensiblement ralentie. Les tragiques événements du 11
septembre ont contribué à accentuer ce fléchissement. Cependant, j’ai le
plaisir de vous informer que le Canada a non seulement évité une récession,
mais il est en passe d’afficher une solide croissance au premier trimestre de
2002. Tant le Fonds monétaire international que l’Organisation de
coopération et de développement économiques prévoient que le Canada
connaîtra la plus forte croissance de tous les pays du G7 cette année et l’an
prochain. De plus, selon une étude récente de la firme KPMG, le Canada est le
pays où il est le plus économique de faire des affaires.
Toutes ces bonnes nouvelles résultent de la performance financière
exemplaire du Canada.
En décembre dernier, nous avons présenté notre cinquième budget
excédentaire de suite. On s’attend à ce que le Canada soit le seul pays du
G7 à avoir équilibré son budget cette année. En fait, nous comptons
équilibrer nos finances au cours des deux prochaines années au moins. Nous
avons remboursé 36 milliards de dollars sur la dette publique, dont plus
de 17 milliards de dollars l’an dernier seulement. Le ratio de la dette au PIB
a diminué plus vite au Canada que dans tout autre grand pays industrialisé.
Ces chiffres sont impressionnants.
Mais le monde prend clairement bonne note aussi de la nouvelle vigueur de la
fédération canadienne. Pas plus tard que vendredi, Moody’s Investors Service
en a fait mention quand il a rétabli la cote triple A de la dette publique
intérieure et extérieure du Canada, soit la cote la plus élevée possible.
Et les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là pour le Canada. Notre
engagement inébranlable envers la discipline financière nous a aussi permis de
prendre des mesures importantes en vue de stimuler l’économie et d’effectuer
des investissements stratégiques qui aideront les Canadiens à prospérer à
long terme.
Ainsi, en plus des baisses d’impôt qui font déjà leur chemin dans l’économie,
notre dernier budget injecte 2,4 p. 100 du PIB sous forme de
stimulants dans l’économie cette année.
Nous avons adopté le plus important plan de réduction d’impôt de toute l’histoire
du Canada. Dans le cadre de ce plan, qui a déjà été mis en oeuvre en grande
partie, l’impôt sur le revenu des particuliers a été abaissé de
35 p. 100 en moyenne pour les familles canadiennes ayant des enfants.
Et le taux d’imposition des sociétés canadiennes s’établira environ cinq
points sous les taux américains moyens. C’est là tout un encouragement à l’investissement
au Canada. De plus, l’impôt sur les gains en capital a été
considérablement réduit. À tel point que le taux maximal d’imposition des
gains en capital est maintenant moins élevé que le taux maximal courant aux
États-Unis.
À la suite du 11 septembre, nous avons annoncé de nouveaux investissements
stratégiques importants qui rendront notre frontière commune avec les
États-Unis plus sûre. Ils permettront aussi d’éliminer les bouchons dans
les principaux corridors commerciaux.
D’autre part, nous avons investi massivement à l’appui de l’objectif
économique prépondérant de notre gouvernement, qui consiste à faire du
Canada l’un des pays les plus innovateurs au monde. Un pôle d’attraction
pour les meilleurs cerveaux et les meilleures idées. Pour les nouveaux
investissements et les nouvelles entreprises. Pour les découvertes
scientifiques et les percées technologiques.
Nous avons déjà fait d’importants progrès dans la création d’un
climat d’excellence et d’inclusion, où tous les Canadiens peuvent mettre à
profit leurs talents, leurs compétences et leurs idées. Où l’imagination,
le savoir-faire et la capacité d’innover se conjuguent au mieux.
Le Canada est aujourd’hui l’un des pays les plus branchés au monde.
Parmi les pays du G7, nous possédons la plus forte proportion de citoyens
connectés. Toutes les écoles et les bibliothèques ont accès à l’Internet.
Nos encouragements fiscaux à la recherche et au développement sont parmi les
plus généreux au monde. Nos collèges et nos universités comptent parmi les
meilleurs au monde.
Nous savons également que nous pouvons et que nous devons faire encore
mieux. Et nous continuons de nous fixer des objectifs toujours plus ambitieux.
Nous allons doubler les sommes investies par le gouvernement fédéral dans
la recherche et le développement, contribuant ainsi à classer le Canada parmi
les cinq premiers pays à ce chapitre d’ici 2010. D’autre part, nous avons
annoncé une nouvelle stratégie de l’innovation et des compétences qui
constituera un plan directeur pour l’avenir et couvrira des domaines comme les
savoir-faire, la recherche et le développement des filières industrielles.
Tous ces avantages font du Canada le partenaire commercial idéal pour l’Espagne.
Cependant, si nous voulons développer nos liens commerciaux bilatéraux pour le
long terme, nous devons également continuer de travailler en partenaires à la
création d’un monde plus prospère et de nouveaux marchés dynamiques.
Nos deux pays ont reconnu depuis longtemps que la libéralisation du commerce
est le moteur de la croissance mondiale et de l’égalité des chances. À
cette fin, le Canada et l’Espagne collaborent par l’entremise de l’Union
européenne à la promotion d’un libre-échange plus inclusif et cohérent
fondé sur un ensemble de règles et encadré par l’OMC.
Nous sommes tous les deux favorables aux accords commerciaux régionaux. Le
Canada a conclu l’Accord de libre-échange nord-américain et nous sommes
partisans d’une Zone de libre-échange des Amériques. L’Espagne est membre
de l’Union européenne. Mais il faut prendre garde de ne pas poursuivre de
tels accords au détriment du commerce transatlantique.
Je réaffirme aujourd’hui que le Canada est fermement déterminé à
développer cette relation commerciale transatlantique. Il y a plusieurs
années, j’ai suggéré que le Canada et l’Union européenne envisagent un
accord de libre-échange. Notre Parlement a recommandé qu’un tel accord soit
négocié, et nous examinons attentivement cette recommandation, en consultation
avec nos provinces et notre secteur privé.
D’autre part, l’Espagne et le Canada comprennent tous les deux qu’il ne
suffira pas de promouvoir l’ouverture du commerce et des investissements pour
faire en sorte que les fruits de la mondialisation soient véritablement
mondiaux. Nous sommes conscients du fait que certains pays sont tellement
marginalisés dans l’économie mondialisée que des mesures concrètes et de
nouveaux partenariats s’imposent impérativement.
Dans cet esprit, j’aurai l’honneur d’accueillir le Président José
Aznar au Canada au mois de juin à l’occasion du Sommet du G8, où il
représentera l’Union européenne.
Nos discussions seront centrées sur l’adoption d’un plan d’action
concret pour l’Afrique. Nous souhaitons mettre en place un nouveau partenariat
où les gouvernements africains progressistes qui s’engagent envers la
démocratie, les droits de la personne, la saine gouvernance et l’ouverture
des marchés seront récompensés par une aide accrue de la part des pays
industrialisés et par un accès élargi à leurs marchés.
Il ne fait aucun doute que la famille des nations a l’obligation morale d’aider
les pays d’Afrique à renverser le déclin social et économique qui les
afflige depuis des générations. Mais nous serons également guidés au Sommet
par le fait que l’émergence d’économies dynamiques en Afrique engendrera
de nouvelles possibilités d’investissement à l’étranger et que plus l’Afrique
sera prospère, plus le monde sera prospère.
Je suis persuadé que nous serons à la hauteur de ce défi historique.
Mais en plus, l’accueil que nous avons reçu ici en Espagne m’a convaincu
que nos deux pays seront à la hauteur du défi d’approfondir et d’élargir
notre partenariat commercial.
Le message que je vous apporte aujourd’hui c’est que, pour le Canada, le
meilleur reste à venir. Grâce à une économie saine et en plein essor. Grâce
à un climat d’investissement et d’affaires qui compte parmi les meilleurs
au monde. Grâce à une main-d’oeuvre de talent, bien instruite et bien
qualifiée.
Au 21