à
l’occasion du sommet OTAN-Russie
Le 28 mai 2002
Rome (Italie)
Aujourd’hui s’ouvre un nouveau chapitre dans le resserrement de nos liens
avec la Russie. La création du nouveau Conseil OTAN-Russie, formé de 20
partenaires égaux, représente à la fois une occasion exceptionnelle et un
immense défi. Elle nous donne l’occasion de mettre un terme aux dernières
divisions de la Guerre froide et de bâtir une Europe véritablement
réunifiée. En même temps, elle nous met au défi de trouver des solutions, de
faire des compromis, et de découvrir de nouvelles façons de travailler de
concert.
Ce nouveau conseil sera bon pour l’OTAN et bon pour la Russie. Depuis dix
ans, les efforts consacrés à ouvrir à une Russie démocratique les portes des
institutions de l’occident ont déjà porté fruit. Il en sera autant dans le cas
de l’OTAN. En 1995, j’ai invité l’ancien Président Eltsine à se joindre
au G7 au Sommet de Halifax. Nous y avons créé l’actuel G8.
Ceux qui doutaient de la sagesse d’une telle mesure étaient nombreux à l’époque.
Dans quelques semaines, le G8 se réunira de nouveau au Canada, à Kananaskis.
Plus personne ne doute que nous ayons eu entièrement raison d’adresser cette
invitation à la Russie en 1995. Le G8 a aidé à coordonner des politiques en
vue de favoriser la prospérité mondiale, de secourir les plus pauvres d’entre
les pauvres, de protéger notre environnement, de désamorcer les tensions à
travers le monde et de lutter contre le terrorisme. Et la Russie a joué un
rôle intégral et essentiel dans ces efforts.
Le temps est maintenant venu pour les pays de l’OTAN d’associer plus
directement la Russie à leurs délibérations. Après tout, nous partageons un
même but : la paix et la prospérité dans la région euro-atlantique.
Je suis convaincu que le peuple russe a cet objectif autant à coeur que les
citoyens de n’importe lequel de nos pays. C’est la raison pour laquelle l’OTAN
a été fondée en 1949. Aujourd’hui, nous avons la possibilité de nous
rapprocher de ce but. Voilà pourquoi le Canada, à titre de membre fondateur de
l’Alliance, a été le premier à proposer l’idée d’un nouveau conseil
« à 20 » et a oeuvré activement en faveur de sa réalisation.
Monsieur le Secrétaire général, notre pays ne ménagera aucun effort pour
assurer la réussite du Conseil OTAN-Russie. Mais il revient à chacun de nous
de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour faire les concessions
qui s’imposent. C’est la condition essentielle pour que nous puissions
entreprendre conjointement les initiatives et les actions qui créeront des
liens plus solides et qui préviendront les conflits futurs.
Voilà une réalité dont l’urgence se fait sentir aujourd’hui plus que
jamais. Les événements tragiques du 11 septembre dernier ont révélé au
grand jour les nouvelles menaces qui pèsent sur nos pays. Les Canadiens se sont
senti visés par ces attentats. Notre tâche est d’empêcher les terroristes
de mettre la main sur des armes nucléaires, chimiques ou biologiques. Nos
représentants devraient travailler « à 20 » et développer des initiatives
pour prévenir une telle éventualité. Nous pourrions ensuite nous entendre sur
ces initiatives à Prague. Cela est nécessaire pour assurer notre défense
mutuelle.
Sans la Russie, nous ne réussirons pas. Pour cette raison, il nous
paraissait clair qu’un G8 et un Conseil OTAN-Russie « à 20 »
renforcent notre sécurité.
Monsieur le Président Poutine, la Russie a progressé à pas de géants ces
dernières années pour reprendre la place qui lui revient parmi les sociétés
démocratiques de l’occident.
Vous méritez des félicitations. En fait, nous pouvons tous nous féliciter
d’avoir perçu le vaste potentiel qu’offre notre nouveau conseil. Je me
ferai un plaisir d’examiner avec vous à la première occasion les fruits de
nos efforts. Nos citoyens n’en attendent pas moins de nous.
Merci de votre attention.
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