TRANSCRIPTION RÉVISÉE D'UNE ALLOCUTION DU
PREMIER MINISTRE JEAN CHRÉTIEN À L'OCCASION DE L'ANNONCE DE LA CRÉATION DE
NOUVEAUX PARCS NATIONAUX
le 3 octobre 2002
Ottawa (Ontario)
Il y a quelques jours, notre gouvernement a présenté un discours du Trône
qui énonce un programme d'action ambitieux, axé sur l'action, centré sur les
priorités des Canadiens et sur l'avenir. Nous voici déjà lancés. En effet,
nous annonçons aujourd'hui un plan d'action quinquennal pour progresser de
façon substantielle vers le parachèvement du réseau de parcs nationaux du
Canada. Ce plan prévoit la création de 10 nouveaux parcs nationaux et de cinq
nouvelles aires marines de conservation et des mesures énergiques en vue de
réhabiliter nos parcs actuels. Il s'agit du plan d'expansion et de protection
des parcs nationaux et des aires marines nationales de conservation le plus
ambitieux depuis plus d'un siècle. Il protégera plus de 100 000 kilomètres
carrés d'espaces sauvages, soit la superficie totale du Nouveau-Brunswick et de
la Nouvelle-Écosse. Les fonds nécessaires feront partie du cadre financier.
Je parle souvent de la place qu'occupe dans mon coeur la beauté sauvage du
Canada. C'est un sentiment que j'ai hérité de mes parents. Et j'ai eu la bonne
fortune de grandir dans la Mauricie – une des plus belles régions du Québec.
Mais c'est pendant mon mandat comme ministre des Affaires indiennes et du Nord
que j'ai vraiment pris conscience des merveilles naturelles du Canada, de leur
majesté qui nous éblouit et nous inspire. Les magnifiques Rocheuses. Les
côtes spectaculaires. Les plages de toute beauté et des forêts comme on n'en
retrouve nulle part ailleurs. Les Grands Lacs. Des lieux que les peuples
autochtones habitent depuis des millénaires. Des lieux où la nature règne
dans toute sa splendeur. De l'île de Baffin au Saint-Laurent.
L'abondance et la diversité de nos trésors naturels dépassent
l'imagination. La préservation du patrimoine naturel du Canada est pour tous
les Canadiens une grande passion. Quand j'étais le ministre responsable, je
sentais la responsabilité immense que nous avions de préserver et de protéger
ces précieuses richesses. C'est une obligation que nous avons non seulement
envers nos concitoyens, mais envers le monde entier. Et ce sera toujours ma
grande fierté d'avoir créé 10 parcs nationaux en quatre ans. De Gros-Morne,
à Terre-Neuve–et–Labrador, au parc Pacific Rim, en Colombie-Britannique.
Depuis ce temps, beaucoup de choses ont changé. Nous sommes maintenant
beaucoup plus conscients que nous sommes non pas les maîtres de nos lieux
sauvages mais des intendants et des fiduciaires. Nous comprenons beaucoup mieux
les pressions que le développement humain exerce sur notre écologie et sur la
diversité de nos espèces. Nos attitudes à l'égard des parcs ont évolué
rapidement ces dernières années. Alors que nous les considérions
essentiellement comme des destinations de vacances idéales, nous les percevons
maintenant d'un point de vue beaucoup plus global en tant que maillons
indispensables de la chaîne écologique. La santé du tourisme et la santé des
parcs vont de pair, de même que la santé des parcs et la sage intendance.
Quand j'étais le ministre responsable, créer un parc semblait parfois aussi
simple que d'encercler un endroit sur une carte. En fait, c'est ce que j'ai fait
un jour. Pendant un vol de Pangnirtung à l'île Brockton, nous avons survolé
un fjord magnifique. J'étais comme un enfant; je courais dans l'avion en disant
à tout le monde de regarder par le hublot – ils regardaient déjà, mais je
leur ai dit de regarder quand même.
Enfin, je me suis assis et j'ai dit : « Aline, je vais te faire un parc ici.
» De retour au bureau le lundi, j'ai consulté le ministre des Affaires
indiennes – c'était moi –; j'ai consulté le ministre des Affaires du Nord
– c'était moi –; et j'ai consulté le ministre responsable des parcs –
c'était moi. Tous étaient d'accord. J'ai sorti mon stylo et j'ai créé ce
parc, puis la loi a suivi.
De nos jours, la création de nouveaux parcs est un processus beaucoup plus
complexe, qui repose sur la collaboration. Nous négocions encore avec les
provinces et les territoires, mais nous travaillons aussi étroitement avec les
peuples autochtones, avec les résidents des parcs, avec les collectivités
locales, avec les propriétaires, avec les environnementalistes et avec les gens
d'affaires et nous négocions avec eux.
En fait, plus de 80 p. 100 des parcs nationaux que nous annonçons
aujourd'hui seront créés en partenariat avec les peuples autochtones. Je suis
très heureux de voir qu'un certain nombre de nos partenaires autochtones sont
ici aujourd'hui, parce que ce plan d'action a été élaboré de concert avec
eux. Au cours des prochains mois, les négociations sur l'exécution de ce plan
vont se poursuivre avec nos principaux partenaires. J'ai également le plaisir
de saluer certains des champions qui oeuvrent depuis longtemps en faveur de nos
parcs nationaux : Jacques Gérin, qui a rédigé un important rapport de
commission sur la santé de nos parcs, Tom Lee, le dirigeant principal sortant
de Parcs Canada, et Alan Latourelle, son successeur.
De nombreux députés et sénateurs se sont aussi faits les champions des
parcs et des aires marines. Je ne pourrais pas les nommer tous, mais j'aimerais
en nommer quelques-uns comme Nancy Karetak-Lindell, du Nunavut, Clifford
Lincoln, le sénateur Ross Fitzpatrick et, bien sûr, Sheila Copps. Quand je
l'ai nommée ministre du Patrimoine canadien, je lui ai dit : « Sheila, prends
soin de mes parcs. » Sheila, tu as fait un très, très beau travail.
Mes amis, c'est un grand jour pour le Canada, mais ce n'est vraiment qu'un
début. Il reste encore beaucoup de travail à faire avant de concrétiser les
promesses de ce plan d'action. Je tiens à exprimer ma gratitude immense à tous
ceux et celles qui ont rendu cette journée possible et mon immense confiance
dans notre capacité de relever les défis en perspective.
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