Journée internationale de la Francophonie
Le 20 mars 1996
Ottawa, Ontario
Je suis très heureux d'être ici avec vous aujourd'hui
pour souligner la Journée internationale de la Francophonie.
Je pense que toutes les personnes ici présentes connaissent
l'attachement de mon gouvernement à la Francophonie, à
son développement et à son renforcement. Les Canadiennes
et les Canadiens sont plus conscients que jamais de l'importance
d'une présence dynamique de notre pays au sein de la grande
famille francophone.
En fait, la participation du Canada à la Francophonie internationale
est le prolongement logique de la composition linguistique de
notre pays. En effet, plus de 8 millions et demi de personnes
parlent français au Canada et c'est la langue maternelle
de près de 7 millions d'entre elles. Pendant l'année
scolaire en cours, 305 000 élèves non francophones
suivent des cours d'immersion en français -- un chiffre
record -- et plus de deux millions d'autres étudient le
français comme langue seconde.
Comme la majorité d'entre vous le sait sans doute, j'ai
eu le plaisir et l'honneur de diriger la délégation
canadienne au sixième Sommet de la Francophonie qui s'est
tenu à Cotonou, au Bénin, en décembre dernier.
Ce fut une expérience mémorable. J'aimerais d'ailleurs
vous parler brièvement des objectifs que le Canada a atteints
à cette réunion des 49 chefs d'État et de
gouvernement de la communauté francophone.
C'était mon premier sommet francophone et ce qui m'a particulièrement
frappé, c'est la franchise et la cordialité des
échanges entre les chefs d'État et de gouvernement
ainsi que l'esprit constructif dans lequel le sommet s'est déroulé.
Je crois pouvoir dire que le Canada a atteint les trois objectifs
principaux qu'il s'était fixés.
Le premier correspondait à la nécessité de
donner suite aux recommandations du Sommet de Halifax en faveur
de la réforme des Nations unies et des institutions économiques
internationales. Le Sommet de Cotonou a adopté une résolution
sur l'efficacité de l'aide au développement et le
renforcement des institutions économiques multilatérales
de développement.
Nous nous étions également fixé comme but
de donner une dimension plus politique à la Francophonie.
Nous y sommes arrivés en adoptant une série de résolutions
de nature politique et en créant le poste de Secrétaire
général de la Francophonie, poste qui trouvera un
titulaire à l'occasion du Sommet de Hanoï en 1997.
Il faut aussi souligner l'engagement de la Francophonie dans la
prévention des conflits au sein des pays qui la composent,
engagement relié directement à la solidarité
qui s'est développée au cours des ans entre ces
pays.
Le troisième objectif que nous nous étions fixé
correspond à un défi qui se pose pour tous les pays
de la Francophonie. Il s'agit de la consolidation, de l'épanouissement
et du rayonnement de cette langue «que nous avons en partage»
et, à travers elle, de la promotion des grandes valeurs
d'humanisme et de solidarité.
Bien sûr, nous avons déjà de bons outils à
ces fins, comme TV5, l'Agence de coopération culturelle
et technique et l'Association des universités francophones,
tous des outils que la Francophonie s'efforce de rendre encore
plus dynamiques, efficaces et innovateurs. Il faut cependant faire
encore plus si nous ne voulons pas que notre langue soit marginalisée.
La langue française est en effet un véhicule avec
lequel de nombreux peuples ont tracé le chemin de leur
histoire. A l'heure de la mondialisation, ce chemin est
devenu une autoroute, celle de l'information. Le Sommet de Cotonou
a répondu à ce défi et il a engagé
résolument la communauté francophone mondiale sur
l'autoroute de l'information.
Par cette action, la Francophonie multiplie son potentiel d'interaction
avec le reste de la planète en se donnant un meilleur accès
à ce que d'autres ont à nous offrir, et en leur
offrant en retour ce que nous avons de mieux. Notre langue pourra
ainsi prendre la place qui lui revient.
Vous me direz que la Francophonie s'est donné tout un programme.
C'est vrai et, d'après moi, c'est la seule façon
d'aller de l'avant dans le monde qui est le nôtre et, d'ailleurs,
je suis persuadé que nous aurons des résultats concrets
à présenter au prochain sommet.
Chers amis, voilà ce que je voulais vous dire du Sommet
de Cotonou. La Francophonie est encore bien jeune, mais elle est
très consciente de ses responsabilités. Je suis
persuadé qu'un brillant avenir l'attend et qu'elle saura
le saisir.
En terminant, je m'en voudrais de ne pas saluer l'engagement exceptionnel
envers la francophonie du sénateur Jean-Robert Gauthier
qui ne peut malheureusement être avec nous aujourd'hui.
Ce grand francophile est président de la section canadienne
et vice-président international de l'Assemblée internationale
des parlementaires de langue française. Sa ténacité
et son apport à la communauté franco-ontarienne
lui ont d'ailleurs valu de nombreuses distinctions.
Merci.
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