Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé Canada
Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé
English Accueil Contactez-Nous Aide Recherche canada.gc.ca
Carte du site

L'Année canadienne de l'Asie-Pacifique


Le 21 novembre 1996
Vancouver (Colombie-Britannique)

C'est toujours avec plaisir que je m'arrête à Vancouver et en Colombie-Britannique. Mais c'est encore plus approprié aujourd'hui alors que je suis en route vers la réunion des dirigeants économiques de l'APEC à Manille, aux Philippines.

Notre appartenance à l'APEC est la manifestation de notre identité en tant que pays du Pacifique. Nous faisons partie d'une région où l'on retrouve les marchés les plus dynamiques et en pleine croissance. C'est la région par laquelle passera le prochain millénaire. Et ce qui nous arrime avec cette région -- ce n'est pas seulement la géographie, c'est une certaine attitude, une certaine façon de penser et d'envisager l'avenir... c'est la Colombie-Britannique.

Il n'y a rien de nouveau là-dedans pour les Britanno-Colombiens. C'est quelque chose qu'ils ont compris depuis longtemps. C'est pour cette raison que les gens d'affaires de Colombie-Britannique sont parmi les plus déterminés à conquérir de nouveaux marchés de l'autre côté du Pacifique. Mais comme c'est souvent le cas avec les bonnes idées qui naissent sur la côte ouest, elles mettent parfois un peu de temps avant de se répandre dans l'est.

De fait, nous avons été un pays du Pacifique pour la plus grande partie de notre histoire, soit depuis l'adhésion de la Colombie-Britannique à la Confédération en 1871. Et nous ne nous en étions même pas aperçus. Nous nous préoccupions davantage de nos liens transatlantiques et continentaux.

Lors de l'accession au pouvoir de notre gouvernement, nous étions déterminés à changer cela. Dans le Livre rouge, nous affirmons que le Canada renforcerait ses relations commerciales avec les pays de l'Asie-Pacifique. Nous n'avons pas changé d'orientation depuis. Pour la première fois de notre histoire, nous avons nommé un membre du conseil des ministres responsable uniquement des questions relatives à l'Asie-Pacifique, Raymond Chan, secrétaire d'État pour l'Asie-Pacifique. Et deux semaines seulement après l'élection de notre gouvernement, mon premier voyage à l'étranger en tant que Premier ministre aura été de participer à la première réunion des dirigeants économiques de l'APEC à Seattle.

Et nous ne nous sommes pas arrêtés là. J'ai eu le privilège de diriger deux des missions commerciales les mieux réussies de l'histoire du Canada, soit les deux missions d'Équipe Canada en Asie. Avec une prestigieuse délégation de premiers ministres provinciaux et de gens d'affaires, nous avons montré aux pays de l'Asie-Pacifique qu'après des années de tergiversations et d'hésitations, le Canada prenait désormais la région du Pacifique au sérieux.

Il y aura deux ans ce mois-ci que nous avons complété la première mission d'Équipe Canada en Chine. En janvier dernier, Équipe Canada reprenait la route, cette fois à destination de l'Inde, du Pakistan, de l'Indonésie et de la Malaisie. Résultats : des ententes évaluées à plusieurs milliards de dollars pour les entreprises canadiennes, des milliers de nouveaux emplois pour les Canadiens, ainsi qu'une nouvelle visibilité et un plus grand rayonnement du Canada en Asie.

Comme vous pouvez le constater, notre gouvernement a accordé une importance prioritaire au développement de l'identité du Canada en tant que pays du Pacifique. Et en ce qui me concerne cela demeure prioritaire.

C'est pour cette raison que notre plus ambitieux projet tourné vers le Pacifique se déroulera en 1997 soit l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique. Cette année soulignera l'engagement et la participation du Canada dans cette région.

Nous aurons ainsi l'occasion de faire le point sur nos réalisations et montrer notre attachement envers la communauté de l'Asie-Pacifique. Ce sera aussi l'occasion de propulser nos relations vers de nouveaux sommets.

Le point culminant de l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique sera la réunion des dirigeants économiques de l'APEC -- qui aura lieu ici, à Vancouver, en novembre prochain.

Le Canada assumera la présidence de l'APEC après la réunion de Manille. Notre priorité sera de contribuer à l'avancement de l'APEC en fonction de l'objectif de créer une zone de libre-échange et d'investissement pour les pays industrialisés d'ici l'an 2010 et d'ici l'an 2020 pour les pays en voie de développement.

Bien que notre programme économique soit d'une très grande importance, l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique déborde du cadre de l'APEC.

La semaine dernière, ici même à Vancouver, mes collègues David Anderson et Raymond Chan ont annoncé que cette année spéciale soulignera la place importante que les Canadiens occupent dans la communauté de l'Asie-Pacifique. Ils ont encouragé les entreprises, ainsi que les organismes voués à la jeunesse et les organisations culturelles à lancer des activités qui mettront l'accent sur la diversité et l'ampleur des relations du Canada avec nos partenaires de l'Asie-Pacifique, et nous aideront à étendre davantage nos relations.

Des projets d'activités commencent à voir le jour et, permettez-moi de vous assurer dès aujourd'hui que l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique sera une remarquable célébration du commerce, de la culture et de l'avancement. Je vous encourage donc tous à y participer. Nous avons beaucoup de choses à célébrer.

Prenons Vancouver, par exemple. Au cours de ma vie, j'ai souvent eu l'occasion de visiter la grande ville de Vancouver, dont plusieurs fois à titre de Premier ministre. Chaque fois, je suis frappé par la dimension internationale des activités commerciales.

Je suis impressionné par le nombre de navires de charge ancrés dans la Baie English, qui attendent de passer sous le pont Lion's Gate pour charger ou décharger leurs marchandises. Lors d'une de mes récentes visites, j'ai assisté à l'inauguration de la nouvelle expansion de l'aéroport international de Vancouver. Selon les lignes aériennes Canadien, la hausse du nombre de voyageurs entre l'Asie et le Canada compte pour 75 % dans la hausse enregistrée ici depuis 1991.

La prospérité de la Colombie-Britannique repose en grande partie sur le commerce et les investissements avec la région de l'Asie-Pacifique. Bien entendu, les grandes sociétés minières et forestières de la province occupent d'importants marchés au Japon, en Chine et en Indonésie.

Mais ce que j'ai vu lors des missions d'Équipe Canada en Asie m'a aussi assuré qu'un grand nombre de petites et de moyennes entreprises créent des emplois ici, à la suite d'ententes conclues à l'étranger. Et que les retombées sont tout aussi positives pour leurs fournisseurs locaux.

Vancouver bénéficie également d'importants investissements provenant de l'Asie-Pacifique. Pour se rendre compte de l'importance des investissements étrangers, il suffit d'observer la transformation de False Creek. Les sociétés asiatiques ont joué un rôle de premier plan dans le développement des industries traditionnelles du secteur primaire.

Vancouver est allée de l'avant et le reste du Canada lui a emboîté le pas. Les partenariats avec l'Asie-Pacifique sont maintenant un phénomène répandu d'un bout à l'autre du pays.

Les entreprises qui ont participé aux missions d'Équipe Canada en compagnie des premiers ministres provinciaux, et qui ont conclu des ententes évaluées à plusieurs milliards de dollars se retrouvent dans pratiquement toutes les provinces canadiennes.

Les données brutes sont éloquentes en terme de réussite commerciale. Les exportations canadiennes vers l'Asie-Pacifique ont grimpé de 32 p. 100 entre 1994 et 1995, pour atteindre la somme de 27,1 milliards de dollars. Nos exportations vers le Japon ont grimpé de 24 p. 100, et celles vers l'Asie du Sud-Est Singapour, la Malaisie, la Thaïlande et l'Indonésie ont fait un bond de 47 p. 100.

Parallèlement à ce phénomène, on peut observer que les investissements en provenance de l'Asie contribuent à la croissance économique dans nombre de régions au pays, en passant par les usines de traitement de sables bitumineux à Fort MacMurray, en Alberta; les usines d'assemblage d'automobiles à Cambridge, en Ontario; et les fonderies de Sydney, en Nouvelle-Écosse.

Comme vous pouvez vous en rendre compte, l'appartenance du Canada à la communauté de l'Asie-Pacifique est très riche, diversifiée, dynamique et elle s'accroît sans cesse. En 1997, nous célébrerons cette appartenance ainsi que notre engagement à favoriser son développement.

L'année canadienne de l'Asie-Pacifique sera une grande fête. Mais ce sera bien plus encore. Depuis la mise sur pied de l'APEC en 1989, les efforts du Canada ont visé une meilleure collaboration avec nos partenaires pour assurer une croissance soutenue ainsi qu'un meilleur accès aux marchés.

Pour atteindre cet objectif, il est impératif d'éliminer les barrières au commerce qui nuisent à la croissance économique et à la création d'emplois.

Nous avons parcouru beaucoup de chemin en quelques années à peine. Il y a deux ans, en Indonésie, les dirigeants économiques de l'APEC ont appuyé le principe d'une zone de libre-échange dans la région. Nous avons établi un calendrier relatif à la libéralisation des échanges et des investissements. L'an dernier, au Japon, chacun de nous a accepté de produire un Programme d'action énonçant les grands gestes que nous poserions pour atteindre l'objectif visé.

Cette année, aux Philippines, je dresserai, avec les autres dirigeants économiques de l'APEC, un tableau des progrès réalisés et nous discuterons des moyens à prendre pour favoriser un meilleur accès aux marchés et pour soutenir la croissance économique.

Il est primordial que le Canada, en tant que président de l'APEC, maintienne l'impulsion qui a été donnée en faveur de la libéralisation des échanges. Nous affichons quelques belles réussites à ce chapitre, notamment par la mise en place de l'Accord nord-américain de libre-échange et de l'Organisation mondiale du commerce. Les avantages que nous retirons de l'élimination des barrières commerciales se manifestent dans la croissance de nos exportations.

L'échéancier prévu par l'APEC pour la libéralisation des échanges et des investissements a été fixé au siècle prochain, mais nous n'attendrons pas jusque là. La plupart des choses que nous souhaitons sont à portée de la main dès aujourd'hui en améliorant les conditions d'affaires dans la région.

Par exemple, une collaboration plus étroite entre les membres de l'APEC permettrait d'améliorer les opérations douanières par la mise en place de systèmes entièrement informatisés. Nous pourrions ainsi faciliter les échanges dans la région.

Les idées que nous mettons de l'avant ne sont pas produites en vase clos. L'APEC reconnaît le rôle que le secteur privé doit jouer pour stimuler la croissance économique. Les dirigeants économiques de l'APEC ont amorcé un dialogue avec le Conseil commercial consultatif de l'APEC. En 1997, le Conseil sera présidé par le Canada, et je suis fier de souligner que deux des membres canadiens sont de Vancouver : Dorothy Riddle et Terry Hui.

Également aux Philippines, je m'adresserai aux participants d'une importante conférence de l'APEC sur le commerce international. Au cours de la conférence, les représentants des milieux d'affaires canadiens discuteront des possibilités commerciales avec leurs homologues provenant des 18 pays membres de l'APEC.

Pendant l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique, le Canada organisera une série de forums d'affaires qui exploreront les perspectives commerciales dans la région. Nombre d'entre eux seront présidés par des ministres canadiens qui inviteront leurs homologues de l'Asie-Pacifique à encourager la formation de nouveaux liens de coopération dans des domaines tels que l'énergie, les transports, l'environnement et les petites et moyennes entreprises.

Je suis très heureux de l'engagement affiché par un aussi grand nombre de Canadiens désireux d'améliorer nos partenariats avec l'Asie-Pacifique. Les succès remportés lors des missions d'Équipe Canada en donnent un bon exemple.

Un succès qui ne se limite pas aux seules missions commerciales, mais qui se manifeste dans la qualité soutenue des relations d'affaires que ces missions ont permis d'établir.

J'ai eu l'occasion de visiter certaines des entreprises canadiennes qui avaient pris part à des missions d'Équipe Canada. Et j'avoue que ce que j'y ai vu m'a fortement impressionné.

Les entreprises ne se limitent pas seulement à répondre aux premières commandes effectuées lors des missions, elles ajoutent à leur carnet de commandes et transigent avec de nouveaux clients. Et pas seulement dans les pays que nous avions visités ensemble, mais également dans d'autres pays.

Lorsque j'ai assisté à la signature d'ententes commerciales pendant les missions d'Équipe Canada, j'ai su que nous avions posé les bons gestes, que nous établissions de solides relations commerciales et préparions le terrain pour une croissance soutenue.

Par conséquent, j'étais enchanté cet été de voir les carnets de commande se remplir et d'observer la création de nouveaux emplois. Il est évident que l'approche active d'Équipe Canada, fondée sur la collaboration entre les gouvernements fédéral et provinciaux, ainsi que les administrations municipales et le secteur privé, a réussi à créer de bons emplois rémunérateurs dans des secteurs qui sont en croissance au Canada et qui le demeureront dans l'avenir.

Je ne vais pas me battre contre pareille évidence. C'est pourquoi, dans six semaines, les premiers ministres et moi -- accompagnés de gens d'affaires des quatre coins du pays - nous amorcerons une nouvelle mission d'Équipe Canada en direction de la Corée du Sud, de la Thaïlande et des Philippines.

Les possibilités d'affaires qui s'ouvrent aux Canadiens dans ces marchés sont excellentes. Comme vous le savez, les entreprises canadiennes sont des leaders mondiaux dans le secteur des produits et des services qui aident à bâtir l'infrastructure économique en d'autres termes, les produits et les services qui aident les économies à tourner.

Les technologies de l'information, les transports, les services financiers, l'éducation et la construction sont quelques uns des secteurs que nous mettrons de l'avant. Nous ferons également la promotion de nos produits dans les secteurs forestier, minier, énergétique et agroalimentaire.

Vu la qualité des produits et des services offerts par les entreprises canadiennes, j'ai d'excellentes raisons d'être optimiste.

A l'occasion de mon départ vers Manille, je ressens le dynamisme et l'énergie avec lesquels les Canadiens ont bâti des partenariats solides avec la région de l'Asie-Pacifique. Au cours des prochains mois, pendant l'Année canadienne de l'Asie-Pacifique et au-delà, notre gouvernement fera de son mieux pour créer un climat favorisant le développement de ces partenariats.

L'Année canadienne de l'Asie-Pacifique ne marquera ni le commencement ni la fin de nos efforts dans cette région, Elle constituera néanmoins une étape importante. Une reconnaissance de l'existence du Canada en tant que pays du Pacifique. Et nous le soulignerons avec fierté d'un océan, à l'autre.


	Haut de la page
Mise à jour : 2006-07-28 Haut de la page Avis importants