Dîner du Conseil commercial Canada-Chine
Le 28 novembre 1997
Toronto (Ontario)
Votre Excellence, Président Jiang Zemin, distingués invités, mesdames et messieurs.
Monsieur le Président, je vous souhaite la bienvenue à Toronto, dans cette grande ville où il n'y a rien d'inhabituel à croiser des gens originaires du monde entier. Cette diversité n'est qu'un avant-goût de ce que vous trouverez partout dans notre grand pays.
Nous avons bâti un pays diversifié en accueillant des personnes provenant du monde entier et désirant venir au Canada prendre un nouveau départ dans la vie. La communauté sino-canadienne, dynamique est un des piliers de notre identité nationale.
Mesdames et messieurs, notre présence, au Président Jiang et à moi-même, est la preuve que le Canada et la Chine sont résolus à resserrer leurs liens économiques et commerciaux bilatéraux. Notre engagement commun vaut pour le long terme.
Il y a vingt-sept ans, le Canada et la Chine se sont engagés officiellement sur une nouvelle voie historique.
Que d'eau a coulé depuis sous le pont. La guerre froide est chose du passé. La mondialisation a transformé l'économie internationale. L'Asie est devenue une puissance économique. Et le peuple chinois est en train, comme jamais dans son histoire, de mettre tout son potentiel créatif en oeuvre.
Les temps ont changé, mais l'amitié et la compréhension réciproque demeurent au coeur des relations Canada-Chine.
Au cours des dernières années, le commerce, les échanges et les investissements sont devenus les aspects les plus dynamiques de notre partenariat. Depuis la visite historique en Chine d'Équipe Canada, en 1994, la valeur et la portée de nos échanges ne cessent de s'accroître. D'ailleurs, quand on inclut les échanges commerciaux entre le Canada et Hong Kong, la Chine est maintenant notre troisième plus important partenaire commercial.
C'est aux gens d'affaires, Canadiens et Chinois, présents dans cette salle qu'on doit l'essentiel de cette formidable réalisation. Je vous en félicite !
Les entrepreneurs canadiens sont emballés par l'énorme potentiel économique de la Chine. Je l'ai constaté à l'occasion de la visite d'Équipe Canada. Je l'ai constaté dans le travail énorme qu'accomplit le Conseil commercial Canada-Chine.
Et je peux affirmer la même chose en ce qui a trait à notre désir d'explorer de nouvelles occasions d'affaires dans l'ensemble de la région Asie-Pacifique.
Les Canadiens et Canadiennes ont acquis un nouveau sens du voisinage, un voisinage pan-pacifique.
Pour bien le manifester, nous avons désigné 1997 « Année canadienne de l'Asie-Pacifique ». Le monde entier a d'ailleurs eu l'occasion de sentir cet enthousiasme, il y a quelques jours à peine à Vancouver, où j'ai eu l'honneur de présider la rencontre des dirigeants économiques de l'APEC.
La Chine occupe une place très importante dans ce voisinage. En tant que bons voisins, nous collaborons sur tout un ensemble de dossiers, les uns nous rapprochant et les autres nous séparant.
Nous croyons que l'indignation et la rhétorique, à elles seules, ne remplacent pas une politique saine et efficace. Ce qui importe ce sont le dialogue et la compréhension des points de vue réciproques. C'est ainsi que l'on peut progresser.
Monsieur le Président, nous avons tous deux déjà parlé du profond respect que les Canadiens vouent aux droits de la personne. Les Canadiens ont bâti un pays fondé sur le respect des droits individuels et une responsabilité collective pour assurer le bien-être économique et social de tous nos concitoyens.
Cela étant, nous estimons que l'expression libre et ouverte de points de vue opposés n'a rien de menaçante. Bien au contraire, notre histoire nous enseigne que cela peut-être une source de force nationale.
Sous votre direction, la Chine emprunte la voie du renouveau et de la transformation. Nous saluons vos réalisations pour répondre aux besoins économiques du peuple chinois -- le droit à l'alimentation, à la sécurité économique, au développement et à la promotion d'une économie axée sur les connaissances.
Nous croyons dans la valeur que présente la mise en commun de nos expériences respectives, et dans le fait de cheminer aux côtés de la Chine. Nous le faisons et continuerons à le faire, pas seulement dans le domaine économique, mais également en matière de droits individuels. Par exemple, nous fournissons une aide technique à la Chine pour l'aider à atteindre son objectif de mettre en place un cadre juridique entièrement renouvelé d'ici la fin du siècle. Nous lui faisons bénéficier de notre expérience dans le domaine de la formation et de l'aide juridique.
Et nous collaborons à la mise en oeuvre de vos projets audacieux pour réformer la fonction publique.
Mesdames et messieurs, les problèmes économiques qui affligent certains pays de l'Asie-Pacifique retiennent énormément l'attention depuis quelque temps. Il s'agit bien sûr d'une situation que la Chine, le Canada et le reste du monde ont grandement intérêt à résoudre. A Vancouver, nous avons discuté de ce qui est nécessaire pour stabiliser la situation. Les mesures mises en oeuvre actuellement doivent bénéficier d'un vaste appui et contribuer à rétablir la confiance dans la région.
La contribution de la Chine à ce vaste effort de collaboration est grandement appréciée.
Il ne faut surtout pas oublier que l'économie chinoise repose sur des bases très solides. En effet, selon le Fonds monétaire international, l'économie de ce pays devrait connaître une croissance de 9,5 p. 100 cette année. Les horizons semblent donc prometteurs.
A l'heure où l'économie de la Chine connaît un regain de vigueur, la nôtre se porte également très bien.
En quatre ans, le Canada a créé près d'un million d'emplois. Nos taux d'intérêt sont passés sous les taux américains. Notre taux d'inflation est inférieur à 2 p. 100 par an. Notre croissance frise les 4 p. 100 et nous avons le taux de création d'emplois le plus haut des pays du G7.
Nous avons éliminé le fardeau que le déficit aurait pu représenter pour les générations à venir. Nous avons commencé à investir dans les besoins de nos citoyens et nous avons commencé à réduire la dette en proportion de la taille de notre économie.
Les conjoncturistes internationaux sont unanimes : ils prévoient que, de tous les pays du G7, c'est le Canada qui connaîtra la meilleure performance économique au début du prochain siècle. Cela étant, on sent souffler dans les autres pays un nouveau vent d'optimisme à propos du Canada.
Monsieur le Président, l'économie canadienne, qui est de nouveau sur ses rails, a beaucoup à offrir à la Chine, dans les efforts qu'elle déploie pour moderniser son économie. Comme vous me le disiez vous-même, nos économies se complètent.
La liste de nos réussites commerciales est impressionnante. Nous applaudissons à vos projets de construire des fonderies d'aluminium et de produire, avec nous, des wagons de passagers de grande qualité, pour les chemins de fer chinois. Nous avons appris avec plaisir que les Canadiens ont remporté un contrat de fourniture de turbines hydroélectriques de génératrices pour le projet des Trois Gorges et d'autres projets énergétiques. La technologie canadienne vient de faire une percée dans le marché de l'habitation chinois, et nos entreprises de télécommunication jouissent d'une excellente réputation.
A l'heure où l'économie chinoise connaît une croissance foudroyante, on voit apparaître de nouvelles occasion d'affaires intéressantes. Par exemple, notre secteur des services financiers vient d'effectuer quelques percées notables. Nous sommes en train d'ouvrir un centre d'information pédagogique à notre ambassade de Beijing, afin de promouvoir nos compétences dans le domaine des services éducatifs. Des Canadiens participent, à Beijing, à la construction d'un hôpital qui sera à la fine pointe du progrès.
Le Canada se réjouit des nouveaux débouchés commerciaux en Chine, et des investissements chinois au Canada. Historiquement, notre ouverture à l'investissement étranger a été une des clés de notre prospérité soutenue et de notre qualité de vie sans égal. J'en profite donc pour signaler aux investisseurs chinois que le Canada est un pays auquel il vaut vraiment la peine de s'intéresser.
Nous occupons une position privilégiée pour accéder au marché nord-américain de 386 millions de consommateurs. Nos entrepreneurs sont énergiques. Notre main-d'oeuvre est très compétente. Nos réseaux de transport et de communication sont inégalés dans le monde. Le Canada est un chef de file en matière d'utilisation des technologies de l'information. Nous possédons d'excellentes écoles et nos quartiers résidentiels sont particulièrement sûrs. Enfin, et pour la quatrième année de suite, les Nations unies viennent de déclarer que le Canada est le premier pays du monde au chapitre de la qualité de la vie.
Monsieur le Président, les relations économiques Canada-Chine s'épanouissent, mais au risque de vous paraître âpre au gain, je dirais que nous voulons qu'elles s'épanouissent davantage. D'ailleurs je sais bien que vous ressentez la même chose.
N'est-ce pas d'ailleurs pour cela que nous avons signé quantité d'accords au cours de votre visite, des accords qui augurent fort bien. Nous irons jusqu'à doubler le nombre de liaisons aériennes et de vols entre le Canada, Beijing et Shanghai dans les prochaines années. Nous avons convenu de travailler en plus étroite relation sur les dossiers du tourisme, de l'environnement et d'accorder un meilleur appui aux petites et moyennes entreprises.
Mesdames et messieurs, nous sommes à l'aube d'un nouveau millénaire. Nous vivons dans un monde aux prises avec des changements sans précédent. La voie de la transformation, historique, sur laquelle la Chine vient de s'engager sous la direction du Président Jiang, est l'un des meilleurs exemples de ce que je viens d'affirmer.
Monsieur le Président, sachez que le Canada sera à vos côtés -- dans un esprit d'amitié et de compréhension mutuelle -- dans cette marche que vous avez entreprise, vous-même et votre peuple. Cet esprit trouve son expression dans notre volonté de développer nos relations économiques et dans notre ardent désir de collaborer sur les dossiers qui nous séparent encore.
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