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À l'occasion du forum SoftWorld '98


Le 22 septembre 1998
St. John's (Newfoundland)

Rien ne me fait autant plaisir comme Premier ministre que d'avoir l'occasion de vanter le Canada sur une tribune mondiale. Nos gens. Notre savoir-faire. Et notre potentiel.

Or, SoftWorld ‘98 nous offre cette tribune. La crème de la crème s'est donné rendez-vous au Canada pour faire ce qu'elle fait le mieux : trouver de nouveaux débouchés, nouer des alliances, créer de nouvelles occasions.

D'ailleurs, le partenariat formidable d'où provient le grand succès de SoftWorld illustre bien l'esprit de la formule Équipe Canada que nous avons adoptée. Selon cette formule, les gouvernements et le secteur privé travaillent ensemble à mettre le Canada en vedette sur la scène internationale.

La croissance spectaculaire de SoftWorld devrait montrer au monde entier à quel point le Canada est déterminé à se tailler une place dominante dans la nouvelle économie. C'est aussi pour cette raison que je suis ici.

De même que l'ampoule électrique, l'automobile et l'avion dans leur temps, une véritable explosion de l'information et des technologies est en train de transformer notre monde. Elle convertit la théorie économique aride de la mondialisation de l'économie en réalité palpable. Dans ce contexte, la maîtrise des connaissances et l'innovation détermineront la richesse des nations et leur qualité de vie.

Rien n'illustre mieux cette nouvelle réalité que la croissance rapide de l'Internet. Il y a quelques années, l'Internet était la chasse gardée des universitaires et des chercheurs. Aujourd'hui, il est sur le point de transformer l'économie mondiale en dépanneur ouvert 24 heures sur 24, dont les rayons sont remplis de tous les produits et services imaginables.

Cette diapositive le résume bien :

  • Autrefois, l'envoi d'un document de 42 pages par messagerie d'Ottawa à Tokyo pour livraison le lendemain coûtait environ 39 dollars. Maintenant, on peut envoyer le même document en deux minutes et ça ne coûte que 15 cents.

  • Et si l'inforoute est la voie de l'avenir, alors le commerce électronique, ou cybercommerce, est la voie express pour y arriver. Ce soir, je veux vous exposer la stratégie du Canada en matière de commerce électronique. Mais, auparavant, j'aimerais vous fournir un peu de contexte en ligne.

    Au Canada, nous avons compris depuis longtemps que notre future prospérité dépend du succès avec lequel nous ferons converger notre économie avec l'inforoute. C'est la raison pour laquelle notre gouvernement s'est fixé comme but de faire du Canada le pays le plus branché au monde d'ici l'an 2000. Nous avons adopté une stratégie globale qui s'appelle Un Canada branché. Ce ne sont pas de vains propos. Nous avons déjà construit une rampe d'accès ultra-moderne.

  • Le taux de pénétration de l'ordinateur, du câble et du téléphone au Canada est le plus élevé du G7.
  • Le Canada a été classé numéro un du G7 sur le plan du potentiel technologique.
  • Les tarifs téléphoniques au Canada sont les plus faibles du G7.
  • Notre main-d'oeuvre est hautement spécialisée. De plus, notre taux d'instruction postsecondaire compte parmi les plus élevés au monde.

  • Pour veiller à la bonne mise en oeuvre de notre stratégie, les gouvernements et le secteur privé ne ménagent aucun effort pour relever le défi de l'an 2000. Notre gouvernement répondra sous peu au rapport important d'un comité de la Chambre des communes sur cette question. Et je tiens à vous assurer, mesdames et messieurs, que le Canada demeurera un chef de file mondial dans la maîtrise de ce défi.

    Le programme Un Canada branché vise le leadership mondial. Il vise à faire du Canada un pôle d'attraction naturel pour les investissements et les activités de recherche et de développement. Il vise à faire en sorte que toutes les voies de l'inforoute mènent au Canada.

    Mais nous ne sommes pas les seuls en compétition.

    Nous sommes engagés dans une course mondiale où la victoire va au plus rapide.

    Une course dont les enjeux sont de meilleures perspectives, de bons emplois, des niveaux de vie plus élevés et une meilleure qualité de vie.

    Comment avons-nous fait pour devancer nos concurrents? Nous avons une vision nationale. Nous établissons de nouveaux partenariats. Et nous faisons bouger les choses... vite.

    Nous savons que dans l'économie du savoir la vitesse n'est pas la seule chose qui compte, c'est la seule chose point.

    Notre priorité numéro un a été d'assurer l'accès à l'inforoute pour tous les Canadiens aux quatre coins du pays. Dans les plus grandes villes et dans les plus petits hameaux. Nous sommes en bonne voie d'atteindre cet objectif.

  • Nous aurons branché nos 16 500 écoles publiques et nos 3400 bibliothèques publiques d'ici la fin de l'année.

  • Nous avons mis les secteurs public et privé au défi de fournir 250 000 ordinateurs aux écoles canadiennes d'ici l'an 2000. Cela correspond à un ordinateur pour chaque salle de classe au pays.

  • Nous aurons établi une rampe d'accès à l'Internet dans 10 000 sites ruraux et urbains d'ici l'an 2000.

  • Nous aurons construit le réseau le plus rapide au monde d'ici l'an 2000.

  • Voici quelques exemples des activités en cours.

    Dans le cadre du programme des Collectivités branchées, nous utilisons le canal de l'inforoute pour relier les gens entre eux : les particuliers, les bénévoles et les organisations de bienfaisance, les entreprises et les instances publiques. Pour répondre aux besoins locaux. Pour favoriser la prospérité, la sécurité et la qualité de vie dans leurs collectivités.

    En juin cette année, j'ai chargé un Groupe d'experts de me fournir des avis sur les moyens d'établir au moins un projet-pilote de collectivité « BRANCHÉE » dans chaque province, dans le Nord et dans une collectivité autochtone d'ici l'an 2000. J'attends ses recommandations bientôt.

    Le Gouvernement en ligne montre la voie. Il va au-delà de l'accès, de l'établissement de normes et de l'investissement dans la technologie. Il nous met en contact direct avec les Canadiens de manière à leur montrer toute l'utilité que peut avoir l'Internet. À leur donner accès 24 heures sur 24 aux renseignements et aux services dont ils ont besoin.

    Vous voyez, même un profane comme moi est en ligne. Mon site Web reçoit en moyenne 10 000 demandes d'accès par jour! Ce n'est pas mal! C'est plus souvent que je suis interpellé par l'Opposition au Parlement!

    Rescol est l'une de nos plus grandes fiertés. Ce partenariat entre les secteurs public et privé lancé en 1994 vise à relier toutes les écoles et les bibliothèques publiques du Canada à l'Internet et entre elles. Ce programme est maintenant imité dans le monde entier.

  • En 1994, aucune école ou bibliothèque publique n'était en ligne.
  • En 1995, 3000 écoles et bibliothèques étaient branchées.
  • En 1996, elles étaient 7000.
  • En 1997, nous avons franchi le cap des 13 000.
  • Dès la fin de l'année en cours, les 20 000 écoles et bibliothèques navigueront sur l'Internet.
  • Nous atteindrons cet objectif pas moins de deux ans avant les Américains et quatre ans avant les Britanniques.

  • Voici un autre exemple de la vitesse à laquelle le Canada file vers la nouvelle économie.

    Le programme CANARIE vise à permettre aux Canadiens, une fois en ligne, de voyager avec une facilité et une vitesse sans égales. Il s'agit d'un partenariat formé d'environ 120 organisations des secteurs public et privé. Cette alliance à la fine pointe de la technologie travaille à mettre au point les applications Internet canadiennes de la prochaine génération. Dans notre dernier budget, nous avons annoncé un investissement de 55 millions de dollars dans CANARIE pour la construction du réseau le plus rapide au monde CA-NET-3.

    C'est ainsi que fonctionne CANARIE. (Vidéo)

    Mesdames et messieurs, ces exemples vous montrent à quel point nous sommes déterminés à exploiter l'immense potentiel de l'inforoute au Canada.

    Cependant, j'ai gardé le meilleur pour la fin. Maintenant je veux parler d'affaires – les vôtres –, c'est- à-dire du commerce électronique.

    Nous avons entendu de nombreuses prévisions au sujet de l'importance que prendra le commerce électronique. Mais on peut affirmer d'ores et déjà qu'il atteindra une valeur de 337 milliards de dollars US d'ici l'an 2002.

    Le Canada ne manquera pas le coche du cybercommerce. Il ne peut pas se le permettre.

    Notre gouvernement s'est fixé comme objectif de hisser le Canada au rang des grands du commerce électronique d'ici l'an 2000.

    Nous voulons que des gens comme vous – et des compagnies comme les vôtres – viennent au Canada d'abord. Que vous pensiez au Canada d'abord avant de mettre au point vos applications et vos logiciels de cybercommerce. Que vous preniez l'habitude de vérifier auprès de nous d'abord si ces applications ne sont pas déjà en place chez nous.

    Nous considérons que le Canada possède certains des meilleurs atouts au monde dans le domaine du cybercommerce. J'en ai mentionné certains. Ensemble, ils représentent un attrait irrésistible pour les compagnies et les gens d'affaires qui souhaitent investir dans de nouvelles applications éliminatrices.

    Nous nous sommes dotés d'une stratégie véritable. Une stratégie de « premières ». Une stratégie conçue pour affermir la confiance. Pour clarifier les règles. Pour consolider notre infrastructure Internet. Et pour en maximiser les retombées au profit de tous les Canadiens et Canadiennes.

    De nombreux pays ont entrepris d'élaborer des stratégies pour faire face à certains des défis du commerce électronique. Quant au Canada, il se prépare à les relever tous. Grâce à notre vision vaste et audacieuse, les entreprises et les consommateurs pourront être les premiers et les plus rapides à saisir les occasions offertes par le cybercommerce.

    Notre stratégie de cybercommerce, dite « Les sept premières », sera en place en grande partie d'ici la fin de l'année.

  • Nous aurons une loi sur la protection de la vie privée pour protéger les données personnelles dans le secteur privé.
  • Une politique sur le cryptage.
  • Et une infrastructure publique de classe mondiale.
  • De nouvelles lignes directrices sur la protection des consommateurs assureront aux Canadiens la même protection en ligne que chez le dépanneur du quartier.
  • Nous déposerons un projet de loi qui accordera un fondement juridique aux signatures électroniques.
  • Un régime fiscal sans incidence sur les recettes vous évitera d'être imposés deux fois.
  • Nous adopterons des normes qui feront autorité dans le monde entier.

  • Qu'est-ce que tout cela signifie dans la pratique? Cela signifie, tout simplement, qu'au Canada, nous aurons fait de grands progrès vers la mise en place, dans l'espace cybernétique, des mêmes critères de confiance, de sécurité et de fiabilité qui ont cours à l'heure actuelle dans le monde du commerce.

    Les Canadiens ont pris goût au cybercommerce. Saviez-vous que, toutes proportions gardées, les Canadiens utilisent les cartes de débit dix fois plus souvent que les Américains? Mon propre ministre de l'Industrie, John Manley, fait ses provisions sur l'Internet auprès d'une épicerie de Vancouver! Qui sait ce qu'il achètera ensuite? Soyez sage John!

    Comme de raison, le Canada n'est pas une île électronique. Il ne suffira pas de bien se préparer chez nous. Il faut bien se préparer à l'échelle internationale. Le cybercommerce est un phénomène mondial. Aucun pays ne détient tous les leviers. Aucune entreprise ne possède tous les outils. Pour être bien préparés, il faudra travailler ensemble. C'est la raison pour laquelle le Canada se réjouit d'être l'hôte, à Ottawa, dans quelques semaines, de la prochaine conférence de l'OCDE sur le commerce électronique.

    Mesdames et messieurs, il est facile de se laisser emporter par la nouvelle technologie dont l'inforoute est pavée. Pour la classe politique d'en vanter les mérites. Cependant, l'inforoute c'est beaucoup plus que des discours. Elle marque l'arrivée de grands changements dans notre pays et dans la vie des gens. Et j'aimerais vous montrer ce qui se passe déjà dans l'une des régions les plus éloignées du Canada.

    Dans le Grand Nord canadien, à Rankin Inlet, un groupe de Canadiens découvre les avantages de l'Internet et du commerce électronique. (Vidéo)

    Je crois que cette vidéo résume bien le but du programme Un Canada branché. Il s'agit d'élargir les perspectives de tous les Canadiens.

    C'est la voie d'un nouveau millénaire. Mais ses origines remontent loin dans notre histoire.

    Une histoire au cours de laquelle nous avons bâti un des pays les plus prospères au monde.

    Un pays dont la qualité de vie vient d'être jugée la meilleure de toutes pour la cinquième année d'affilée par les Nations unies.

    Un pays qui a eu la volonté de redresser une économie que le Wall Street Journal qualifiait de candidate au Tiers Monde, au point de mériter récemment le titre de « Top Dog » du G7 selon le Financial Times of London en raison de son budget équilibré, de sa faible inflation, du faible coût du capital et de sa productivité croissante.

    Un pays bien décidé à devenir le premier choix des acteurs de la nouvelle économie. Où même un vieux routier comme moi peut apprendre de nouveaux tours technologiques.

    C'est bel et bien une course, mesdames et messieurs. Une course qu'Équipe Canada compte gagner. Je vous invite à vous joindre à nous.

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    Mise à jour : 2006-07-28 Haut de la page Avis importants