Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé Canada
Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé
English Accueil Contactez-Nous Aide Recherche canada.gc.ca
Carte du site

Dîner de la Confédération


Le 26 octobre 1998
Toronto (Ontario)

Hier marquait le cinquième anniversaire de notre arrivée au pouvoir. Nous n'avons ménagé aucun effort pour être à la hauteur des espoirs que les Canadiens ont placés en nous.

Aucun gouvernement ne peut plaire à tout le monde. Et aucun gouvernement ne se trompe jamais. Nous sommes humains après tout. L'essentiel, c'est de faire de notre mieux. D'essayer de prendre les bonnes décisions, les décisions responsables. En pensant non seulement à aujourd'hui, mais aussi à demain. À l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants.

C'est ce que nous avons essayé de faire. C'est la raison pour laquelle nous tenions tellement à assainir les finances publiques. Et à consolider les assises de l'économie canadienne.

La semaine dernière, le ministre des Finances Paul Martin a présenté la Mise à jour économique et financière qui situe nos réalisations nationales dans un contexte historique et international. Il prévoit un excédent budgétaire de 3,5 milliards de dollars en 1997-1998 – le premier depuis plus d'une génération.

Cinq ans et 45 milliards de dollars plus tard, nous nous rendons compte combien les choses ont changé. Nous nous souvenons de notre réaction lorsque nous avons vu la facture réelle dont nous avions hérité : un déficit de 42 milliards de dollars. Et notre taux de chômage de onze et demi pour cent.

Les Canadiens voulaient que nous nous attaquions à la tâche de remettre de l'ordre dans tout cela. Et avec leur aide, nous avons réussi. Je sais bien que ça n'a pas été facile – mais grâce aux efforts et aux sacrifices des Canadiens – ensemble nous avons pris un tournant décisif.

Les résultats parlent d'eux-mêmes.

En 1992, le Canada affichait un déficit calculé en pourcentage du PIB qui le plaçait au deuxième rang du G7.

En 1997, le Canada a été le seul État du G7 à enregistrer un excédent. En fait, l'amélioration de notre rendement financement sur cette période a été la plus remarquable parmi les pays du G7. Le ratio de la dette au PIB - qui ne cessait d'augmenter depuis plus de 20 ans - a régressé pour la première fois en 1996-1997, puis de nouveau cette année. Ce sont les deux premières baisses consécutives depuis le début des années 70.

Les taux d'intérêt sont à leur plus bas en trois décennies. Le taux d'inflation moyen au cours des cinq dernières années, soit deux pour cent, est l'un des plus faibles dans le monde entier. Près de 1,3 million de nouveaux emplois ont été créés depuis octobre 1993, et le taux de chômage est tombé à son niveau le plus bas en huit ans – près de 3 points de moins que le taux de 11,4 p. 100 enregistré peu après notre accession au pouvoir.

De plus, selon des chiffres publiés récemment par Statistique Canada, plus d'un demi-million de nouveaux emplois ont été créés depuis le début de 1997 – la plupart dans des industries et des métiers où le salaire hebdomadaire est plus élevé que la moyenne.

Ces cinq dernières années ont été incroyables. Mais les retombées véritables de ce que nous avons accompli au cours de ces cinq années se feront sentir durant les cinq prochaines ou durant les dix, vingt ou cinquante prochaines années. Car – sans vouloir offenser tous les comptables parmi vous ce soir – équilibrer les comptes, ce n'est pas une fin en soi. C'est plutôt une condition préalable à l'édification d'un pays plus fort, d'une société plus forte, pour l'ensemble des Canadiens et Canadiennes.

Et c'est de cela que je veux vous parler ce soir : de ce que nous faisons – et de ce que nous devrons encore faire – pour bâtir une société plus forte.

Je voudrais aussi vous parler de l'objectif d'une société plus forte dans un monde plus incertain. Rien ne sert, en effet, de tenter de minimiser la situation économique mondiale actuelle. Une onde de choc secoue l'économie mondiale – un véritable séisme. Pour des millions de personnes en Asie, en Russie et en Amérique latine, c'est une crise. Comme tous les pays, nous avons raison de nous inquiéter. Plus que tout autre pays industrialisé, nous comptons sur les échanges commerciaux pour créer de l'emploi et de la croissance. Par conséquent, tout ce qui menace la santé de l'économie mondiale menace aussi la nôtre.

La pression sur le dollar canadien n'en est que le symptôme le plus visible. Nos exportations vers l'Asie ont chuté de 30 p. 100 au cours des sept premiers mois de 1998. Et de nombreuses régions du pays – dans l'Ouest en particulier – connaissent un ralentissement de l'activité économique. Mais il est tout aussi clair que les progrès économiques et financiers que nous avons accomplis ces dernières années nous ont bien préparés à tenir le coup.

En fait, en dépit de la tourmente mondiale actuelle, le FMI prévoit, selon une étude récente, que le Canada sera dans le peloton de tête du G7 pour ce qui est de la croissance de l'économie, de l'emploi et des investissements commerciaux en 1999. Que pouvons-nous faire maintenant? Tout d'abord, il faut éviter à tout prix de renoncer à la discipline qui a permis de remettre de l'ordre dans l'économie canadienne que nos prédécesseurs avaient laissée dans un état lamentable. Imaginez dans quelle position beaucoup plus vulnérable nous nous trouverions dans le contexte mondial actuel si nous étions encore au même point qu'il y a cinq ans. En fait, c'est la raison pour laquelle nous avons déployé tant d'efforts au cours de notre premier mandat : pour être en mesure de mieux résister aux fluctuations de l'économie mondiale.

Nous éviterons également de revenir en arrière, à l'époque du protectionnisme. Le protectionnisme est synonyme d'appauvrissement – le nôtre et pire encore, celui des populations défavorisées du monde en développement, les plus pauvres d'entre les pauvres. Nous ne pouvons pas fermer nos frontières et continuer à prospérer. Nous devons les ouvrir plus grandes encore et vendre encore plus.

Notre objectif doit être de continuer à instaurer les conditions de notre prospérité dans l'économie planétaire du nouveau siècle : un taux d'emploi élevé, de bons salaires et un meilleur niveau de vie pour les Canadiens.

Comment y arriverons-nous?

Toute stratégie visant à rehausser le niveau de vie de l'ensemble des Canadiens passe forcément par le même défi incontournable : celui d'améliorer la productivité à long terme du Canada.

Le Canada, tout comme les autres États du G7, a vu ralentir la croissance de sa productivité au cours des 30 dernières années. En fait, nous étions à la traîne parmi les pays du G7 pendant les années 80 et au début des années 90. Trop de familles canadiennes ont vu leur niveau de vie stagner ou régresser au cours des dernières décennies. Trop de nos meilleurs cerveaux sont attirés par les emplois et les perspectives d'avenir ailleurs. Trop d'innovations et de percées technologiques se font ailleurs qu'au Canada.

Mais certains indices montrent que les temps changent. La structure de notre économie se transforme. En 1980, les matières premières comptaient pour 60 p. 100 de nos exportations totales. Aujourd'hui, cette proportion est tombée à 35 p. 100. Dans le secteur de la haute technologie au Canada, l'emploi et la production croissent à un rythme deux fois plus rapide que le reste de l'économie depuis le début des années 90.

Cependant, même si nous avons affiché l'an dernier notre meilleur rendement sur le plan de la productivité depuis une décennie – un rendement supérieur à la moyenne du G7 –, rien ne permet d'affirmer clairement que nous sommes vraiment engagés dans la période de croissance de la productivité à long terme qui seule nous permettra d'assurer une amélioration soutenue de notre niveau de vie.

Voilà pourquoi les gains de productivité représenteront l'un des principaux défis des années à venir. C'est une priorité absolue pour notre gouvernement.

Non, je ne suis pas devenu un expert de l'efficience. Et, par « productivité », je n'entends pas la même chose que bon nombre des personnes ici présentes, c'est-à-dire travailler plus fort et plus longtemps. Ce n'est pas de cela du tout qu'il s'agit. Améliorer la productivité c'est mettre en place des conditions économiques et sociales propices à l'utilisation optimale du capital, de manière à stimuler l'esprit d'entreprise et l'innovation et à attirer les investisseurs. C'est investir dans le savoir, et investir dans les gens.

Qu'est-ce que tout cela signifie en termes concrets?

Tout d'abord, cela signifie le maintien de la discipline financière que nous avons adoptée il y a cinq ans. C'est la raison pour laquelle maintenant que nous avons éliminé le déficit, nous continuerons de réduire notre endettement. C'est la raison pour laquelle Paul Martin a annoncé la semaine dernière que cette année, nous pourrons consacrer 3,5 milliards de dollars de plus – le montant de l'excédent de 1998-1999 – au remboursement de la dette, en plus du remboursement de 3 milliards de dollars que nous avions déjà prévu d'effectuer cette année.

Améliorer notre productivité, c'est aussi investir dans le savoir – dans la recherche et le développement. Par l'intermédiaire d'organisations comme la Fondation canadienne pour l'innovation et les centres d'excellence, nous avons stimulé l'investissement dans la recherche de pointe.

Cela m'amène à l'autre volet important de notre programme en faveur de la productivité : l'investissement dans les gens.

L'éducation et l'apprentissage ont toujours été les clés du succès. C'est le cas plus que jamais de nos jours. Nous nous sommes fixé comme objectif de veiller à ce que tous les Canadiens aient accès à l'éducation dont ils ont besoin pour atteindre leur plein potentiel dans la société moderne du savoir.

L'an dernier, notre gouvernement a créé à cette fin la Fondations canadienne des bourses d'études du millénaire – pour donner chaque année à plus de 100 000 jeunes Canadiens la chance d'apprendre et de réussir. À des Canadiens qui ne pourraient avoir cette chance sans bénéficier d'une aide supplémentaire. Une bourse d'études n'est pas une subvention – c'est un investissement. Un investissement dans les compétences de nos citoyens. Plus encore, c'est l'expression de notre confiance indéfectible dans les capacités des Canadiens d'exceller, d'être les meilleurs dans leur secteur, d'être les meilleurs au monde.

Dans les années 20, ce sont des scientifiques canadiens qui ont découvert l'insuline et qui ont sauvé la vie de millions de diabétiques dans le monde. Dans les années 80, c'est le bras canadien qui nous a permis de repousser les frontières de nos connaissances de l'espace. En 1998, la Société internationale sur le SIDA a demandé à un Canadien de diriger la lutte internationale contre le sida.

La tradition d'excellence du Canada est une source de fierté. Mais les conditions de la réussite doivent être mises en place bien avant l'entrée au collège ou à l'université.

C'est pourquoi investir dans les enfants, c'est investir dans notre productivité et dans notre niveau de vie. Un enfant bien entouré dès sa petite enfance a de bien meilleures chances de réussir dans la vie que celui qui est né dans la pauvreté ou qui a été négligé. Les enfants qui grandissent dans la pauvreté sont beaucoup plus susceptibles d'avoir de la difficulté à l'école et, une fois adultes, de ne dénicher que des emplois temporaires et mal rémunérés. Et de devoir finalement compter sur la société pour les aider à subvenir à leurs besoins, parce qu'ils auront été dépourvus des moyens d'y parvenir eux-mêmes.

Notre gouvernement a pour objectif de veiller à ce que tous les enfants partent du bon pied dans la vie. C'est pourquoi nous avons promis d'investir plus de 1,7 milliard de dollars de plus par année pour soutenir les familles à faible revenu.

Une population productive est aussi une population en bonne santé. L'accès à des soins de qualité, un environnement sain, des lieux publics sûrs : voilà ce qui définit l'état de santé d'une nation.

C'est pourquoi je suis fier que notre gouvernement ait adopté une loi sur le contrôle des armes à feu. Le Canada n'a rien à voir avec les États-Unis. Nous aspirons à une autre réalité, à une qualité de vie différente. Nous voulons d'un environnement où les gens n'ont pas à se terrer chez eux par crainte de violence. Nous sommes en train de montrer au monde entier, y compris à nos voisins américains, qu'une approche saine et équilibrée de la prévention du crime peut être efficace. C'est ce qui fait, entre autres, que le taux d'homicides à Toronto a chuté à son niveau le plus bas depuis des années.

C'est aussi dans cette optique que le gouvernement annonçait la semaine dernière des réductions des quantités de soufre permises dans le carburant. Car un environnement plus sain est le gage d'un pays en meilleure santé.

La santé de notre population dépend du maintien d'un régime public universel de soins de santé, qui garantit à tous les Canadiens un traitement médical de haute qualité, quels que soient leurs moyens. Notre régime de soins de santé est l'une des caractéristiques fondamentales de notre société. Il témoigne de nos valeurs d'humanité et de partage. Il reflète en outre la conviction qu'une bonne politique sociale peut être en même temps une bonne politique économique. Demandez à un petit entrepreneur américain s'il n'aimerait pas bénéficier d'un régime public de soins de santé dans son pays. Car un régime universel de soins de santé coûte moins cher que des soins privés, plus de gens en bénéficient et, par-dessus tout, l'accès à des soins de qualité l'emporte sur les profits.

Tandis que les provinces et les territoires administrent les services de santé, le gouvernement fédéral – au moyen de la Loi canadienne sur la santé et de transferts financiers – veille à ce que l'ensemble des Canadiens aient accès à des soins d'un niveau comparable.

Nous avons déjà promis de consacrer davantage de ressources pour faire en sorte que tous les Canadiens continuent à recevoir des soins de qualité. Je vous réitère cette promesse ce soir : c'est à ce secteur qu'ira notre prochain investissement majeur en tant que gouvernement. Nous travaillerons également, de concert avec les provinces et les territoires, à accroître la transparence de notre système de santé.

Car il ne faut pas oublier qu'en définitive, ce ne sont pas les gouvernements qui font du Canada un pays où il fait bon vivre plus qu'ailleurs, qui nous assurent une bonne qualité de vie : ce sont les Canadiens eux-mêmes. Ce sont ces 30 millions d'hommes et de femmes, grâce aux milliers de décisions qu'ils prennent, pour leur propre avenir, pour celui de leurs enfants, pour de meilleures conditions de vie. C'est pourquoi nous mettons à leur disposition les outils dont ils peuvent avoir besoin pour prendre ces décisions.

C'est pourquoi nous aidons les parents à investir dans des régimes enregistrés d'épargne-études pour leurs enfants. C'est pourquoi consentons aux familles des allégements fiscaux qui les aident à prendre soin d'un enfant ou d'un parent handicapé. C'est pourquoi nous encourageons plus que jamais les dons à des oeuvres de charité.

Et c'est pourquoi nous avons réduit les impôts des particuliers dans nos deux derniers budgets – le dernier prévoyait à lui seul une baisse de l'ordre de 7 milliards de dollars. Le budget de février prochain ira également dans le même sens. Et nous veillerons à réduire ces impôts d'une manière durable – afin de ne pas compromettre notre santé financière, car après tout, personne ne souhaite voir le pays plongé de nouveau dans le déficit. C'est là une promesse que nous entendons tenir.

Mesdames et messieurs, tel est notre programme en faveur de la productivité. C'est la pierre angulaire de toutes nos politiques, maintenant et pour les années à venir.

Dans notre prochain budget, en fait, et j'en prends l'engagement devant vous ce soir, toutes les dépenses prévues n'auront pour seul objectif que d'accroître le niveau de vie des Canadiens.

Si nous maintenons le cap. Si nous continuons d'investir dans la santé, l'éducation et le bien-être des Canadiens. Si nous continuons d'aspirer à un plus haut niveau de connaissances et de chercher des moyens de mieux relever les défis économiques, scientifiques et sociaux qui se posent à nous.

Un Canada qui investit dans l'innovation et la croissance, où des politiques financières avisées contribuent à instaurer un climat de confiance et de stabilité économique. Un Canada doté du meilleur régime de soins de santé au monde. Où, tous et toutes, nous pouvons nous sentir en sécurité dans les rues comme dans nos foyers.

Un Canada flexible. Un Canada sensible.

Un Canada pragmatique qui a beaucoup changé au cours des dernières années et qui va continuer de le faire pour s'adapter à la réalité particulière de tous ses citoyens d'un bout à l'autre du pays, qu'ils viennent de Terre-Neuve, du Québec, de l'Ontario ou de Colombie-Britannique.

Un Canada fort qui tire sa force de la solidarité de ses citoyens partout au pays et de leur volonté profonde de vivre ensemble.

Un Canada qui continue de mériter le titre, décerné par les Nations Unies, de meilleur pays au monde.

- 30 -


	Haut de la page
Mise à jour : 2006-07-28 Haut de la page Avis importants