À l'occasion d'un dîner d'Équipe Canada
Le 14 septembre 1999
Osaka (Japon)
Nous sommes heureux de nous retrouver avec vous ce soir, à Osaka.
La région du Kansai est au coeur de l'économie et de l'histoire du Japon. C'est une porte du Japon ouverte sur le monde. Et, j'en suis convaincu, une porte qui représente l'avenir de l'amitié entre le Japon et le Canada.
On ne saurait surestimer l'importance du Japon. Vous êtes la seconde économie mondiale. La plus grande nation créancière. La plus grande dispensatrice d'aide. Votre nation a défini les normes mondiales de l'innovation dans le domaine de la haute technologie. Les décisions et les choix que vous faites au Japon sont ressentis dans le monde entier. De l'Asie de l'Est au Canada.
C'est la raison pour laquelle Équipe Canada 99 se trouve ici aujourd'hui. Pour montrer au monde entier que le Canada s'intéresse au Kansai et au Japon.
Le Japon est, de loin, notre plus important partenaire commercial en Asie. C'est tout particulièrement le cas du Kansai pour les Canadiens qui m'accompagnent. Cette région représente un marché de 2,2 milliards de dollars pour le Canada, et plus de 60 entreprises du Kansai sont représentées dans notre pays. Je sais que beaucoup de personnes présentes dans cette salle ce soir s'efforcent d'établir des liens commerciaux plus étroits par l'entremise du Forum commercial Kansai-Canada Ouest.
Équipe Canada 99 est ici pour faire fructifier vos efforts encore davantage. C'est la plus grande mission commerciale canadienne jamais venue au Japon. Les personnes qui m'accompagnent représentent huit des dix provinces canadiennes et nos trois territoires. Et 300 de nos hommes et femmes d'affaires les plus remarquables. Beaucoup d'entre eux dirigent certaines des plus grandes sociétés au Canada.
Malgré la diversité de nos antécédents, nous sommes unis par la conviction qu'il nous faut travailler de concert, en tant que peuple, pour créer une prospérité nouvelle et offrir au Canada une qualité de vie encore meilleure dans l'économie mondiale du XXIe siècle. Nous sommes aussi unis par la conviction que le Japon offre une foule de possibilités pour l'établissement de nouvelles formes de partenariat qui seront profitables à nos deux peuples.
Équipe Canada s'est donné pour mission de mettre en valeur le savoir-faire et la compétence de notre pays dans huit secteurs clés : l'espace, l'énergie électrique, la biotechnologie alimentaire, la santé, les technologies de l'information et des communications, les matériaux de construction, l'environnement et l'éducation. Notre objectif est de faire découvrir à nos entreprises la vitalité et le potentiel des marchés régionaux en dehors de Tokyo.
La décision d'Équipe Canada 99 d'effectuer cette visite constitue un vote de confiance à l'égard du Japon. Votre pays traverse une période difficile et au cours de ce passage, le Canada ne sera pas simplement pour vous un partenaire commercial précieux, mais aussi un ami fidèle. J'espère d'ailleurs que la taille et la qualité de notre équipe le montrent très clairement.
Ce soir, je voudrais vous parler de certains de nos domaines d'intérêt commun, ainsi que de notre avenir commun.
Comme tous les pays, nous devons faire face à de profondes transformations à l'échelle mondiale. Des transformations aux plans de la technologie, du commerce et de la concurrence. Notre enjeu commun est de maîtriser ces changements, au lieu de nous laisser déborder par eux.
Le Canada s'est adapté à sa façon au changement sur le plan national et international. Notre gouvernement fédéral et ses homologues provinciaux ont complètement repensé leurs rôles respectifs dans l'économie nationale. Et nos entreprises ont révisé la manière dont elles mènent leurs affaires.
Cela n'a pas toujours été facile. Mais cela a été rentable dans le domaine où les efforts comptent le plus : la création d'une économie canadienne compétitive et dynamique. Une économie qui est prête à relever les défis du siècle prochain.
Comment y sommes-nous parvenus?
Nous avons commencé par remettre de l'ordre dans nos finances. Aux déficits ont succédé des budgets équilibrés. Et les dépenses gouvernementales ont été réorientées. Axées, de manière équilibrée, sur les secteurs où elles permettent de tirer les plus grands avantages sociaux et économiques. Elles ont été utilisées pour stimuler la connaissance et l'innovation, pour améliorer les soins de santé, pour lutter contre la pauvreté chez les enfants, et pour réduire les impôts ainsi que notre endettement public.
De leur côté, les entreprises canadiennes se sont restructurées et sont devenues plus axées sur les exportations.
Les résultats sont évidents. Les taux de chômage et d'intérêt ont baissé. Les exportations se maintiennent à un niveau record. Les sociétés canadiennes considèrent maintenant le commerce international comme une opportunité, et non une menace.
Par-dessus tout, le Canada a réussi à s'adapter à la mondialisation, sans rien sacrifier de la qualité de vie à laquelle nous sommes si attachés. Un des résultats dont nous sommes les plus fiers en tant que peuple est celui-ci : au cours des six dernières années de suite, alors même que nous traversions cette période de changements profonds, nous avons été classés par les Nations Unies comme le pays où la qualité de vie est la meilleure au monde.
Le Japon est maintenant confronté à une période de transition similaire. Surmonter des obstacles majeurs n'a rien de nouveau pour les Japonais. Je suis certain que vous saurez trouver la voie qui vous conduira à une prospérité renouvelée, et que le Japon et sa société sortiront plus forts de cette épreuve.
Je crois aussi que le Canada et le Japon sont faits pour être de bons partenaires. La haute technologie et les technologies de l'environnement sont deux domaines clés d'une nouvelle relation stratégique.
Pour les Japonais, le Canada évoque des images d'immensité et de beauté naturelle sans limite. Nous sommes, effectivement, fiers de l'exceptionnel patrimoine naturel qui est le nôtre. Mais ce soir, je voudrais vous parler d'un nouvel aspect de la réalité canadienne. Un aspect qui coexiste avec les points forts déjà existants de notre économie et nos valeurs traditionnelles, et qui prend rapidement de l'importance. Je veux parler des technologies de pointe.
Le Canada est un leader mondial dans le domaine des télécommunications, des logiciels et de l'exploration de l'espace. Des logiciels canadiens sont maintenant utilisés par les constructeurs d'automobiles japonais. D'autres servent à fabriquer des jeux électroniques japonais, et pour fabriquer ici des micro plaquettes de semi-conducteurs.
Dans certains domaines, notre technologie est tellement pointue que c'est hors de notre espace planétaire qu'elle trouve ses applications. Il y a des années que la NASA utilise le célèbre télémanipulateur Canadarm pour réaliser toute une gamme d'expériences et d'activités en orbite. Et le télémanipulateur de nouvelle génération sera une composante indispensable de la nouvelle station spatiale internationale.
De nombreuses sociétés canadiennes de haute technologie ont développé des marchés et des partenariats importants dans ce pays en adaptant des produits typiquement canadiens aux besoins du Japon.
Par exemple, une société canadienne a noué d'étroites relations de travail avec NEC, qui a combiné un logiciel canadien avec son propre matériel afin de créer un nouveau programme de vente et de marketing.
Et moins d'un an après s'être implantée au Japon, une autre société canadienne a capturé 80 p. 100 de votre marché des formulaires électroniques, ce qui est remarquable.
Le Canada est aussi à la fine pointe de l'innovation et de la technologie dans le domaine des soins de santé. Nos sociétés ont élaboré des procédures et des traitements nouveaux susceptibles de révolutionner les soins aux malades. Par exemple, une entreprise de Vancouver s'est associée avec un partenaire japonais afin de faire bénéficier les malades japonais d'une nouvelle thérapie anticancéreuse qui permet d'éviter l'hospitalisation. Et le scanner cérébral le plus perfectionné du monde, mis au point par une autre société de la Colombie-Britannique, est aujourd'hui utilisé par l'Université d'Osaka.
Voilà quelques exemples de notre partenariat croissant dans le domaine de la haute technologie. Les sociétés japonaises et canadiennes forment des alliances stratégiques dans toutes sortes de domaines : les piles à combustible, l'élimination propre des déchets, et les systèmes de positionnement global. Elles ont compris que le développement en commun des produits est une des clés de l'amélioration de leur position mondiale.
L'investissement est un autre domaine d'intérêt mutuel.
De l'Atlantique au Pacifique, les investissements japonais au Canada ont créé des emplois et des débouchés pour les Canadiens. De plus, la construction au Canada, par des entreprises japonaises, d'usines représentant le dernier cri de la technique permet également le transfert de technologies de pointe qui assurent la compétitivité du Canada à l'échelle mondiale.
Les investisseurs japonais ont compris les incroyables possibilités offertes par le Canada, qui comprennent l'accès au marché de 400 millions de personnes que représente l'ALENA, ainsi qu'à une main-d'oeuvre qualifiée, à des collectivités sûres et à d'excellents établissements scolaires. Sans oublier que le Canada est le pays où le coût des affaires est le moins élevé de tout le G-7.
L'investissement n'est cependant pas à sens unique. Tout récemment, plusieurs grandes sociétés canadiennes ont identifié de nouvelles possibilités d'investissement au Japon. Manulife Financial a créé un partenariat d'une valeur d'un milliard de dollars avec Daihyaku Life Insurance. Cet investissement, qui est à la fois une marque de courage et de vision, est le plus important jamais effectué par une société canadienne au Japon. Il a transformé la nature de nos relations dans le domaine des services financiers.
Du développement de produits de haute technologie à l'investissement, des nouvelles perspectives s'ouvrent aujourd'hui aux relations entre le Canada et le Japon. Un grand nombre des pionniers de ce mouvement se trouvent dans cette salle. Équipe Canada 99 a pour objectif d'étendre encore plus ce nouvel espace économique et financier, de vous encourager à « penser Canada ». Et d'encourager les Canadiens à « penser Japon ».
Mesdames et messieurs, les années 90 ont montré que le changement est la seule constante de la nouvelle économie mondiale. Et ce changement est rapide. Au siècle prochain, c'est la capacité de s'adapter rapidement aux défis du changement qui fera la différence entre les nations. C'est cette capacité qui déterminera leur niveau de vie et leur qualité de vie.
Je suis accompagné par quelques-uns des hommes et des femmes les plus remarquables. Des gens issus du monde des affaires, des organisations non gouvernementales et du monde municipal. Nous voulons devenir vos partenaires et travailler de concert avec vous pour amorcer une ère nouvelle de croissance et de prospérité au Japon.
Voilà ce que représente Équipe Canada.
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