DISCOURS AU
CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES À L'OCCASION DU
SOMMET DU MILLÉNAIRE
Le 7 septembre 2000
New York, É.-U.
Monsieur le Président,
L’Assemblée du millénaire des Nations Unies
est un moment bien choisi pour réunir le Conseil de sécurité. À cette
occasion, les plus hauts représentants des États membres se sont rassemblés
afin de réaffirmer leur engagement envers nos buts et principes communs.
Mais avant tout, c’est l’occasion pour nous
d’affirmer notre volonté commune d’améliorer le fonctionnement de l’ONU.
Et de collaborer activement à son renouvellement et à sa réforme.
Ce renouveau est particulièrement vital au
Conseil de sécurité, l’organisme dont le mandat est de préserver et de
protéger la paix et la sécurité dans le monde.
Le Canada avait cet objectif à l’esprit
lorsqu’il s’est joint au Conseil.
Au cours du bref mandat accordé aux membres
élus, nous nous sommes efforcés de mieux adapter le Conseil aux problèmes de
sécurité et aux impératifs politiques auxquels nous sommes confrontés au
tournant du siècle. Nous avons tenté de faire du Conseil un instrument plus
efficace pour assurer la sécurité humaine. Et nous avons cherché à le rendre
plus ouvert et plus démocratique.
Nous avons insisté sur la nécessité de faire
preuve de leadership dans l’édification d’un monde de paix. Pour exercer un
tel leadership, nous devons redonner aux opérations de maintien de la paix
toute leur efficacité. Le rapport Brahimi nous rappelle la nécessité de
définir les mandats des opérations de maintien de la paix en fonction des
réalités sur le terrain et d’y consacrer des ressources suffisantes. À
Srebenica et au Rwanda, nous n’avons pas su le faire. Nous avons le devoir de
faire mieux.
Au XXIe siècle, la paix ne dépend
plus seulement de la sécurité des frontières mais aussi de la sécurité des
populations. Il faut assurer leur protection contre diverses menaces, contre les
conflits armés, contre les violations flagrantes des droits de la personne,
contre les atteintes au droit humanitaire international, ou contre le
terrorisme.
La sécurité des États est certes essentielle.
Mais elle n’est pas une sauvegarde suffisante pour assurer la sécurité et le
bien-être des personnes. En fait, comme nous l’avons constaté avec horreur
au cours des dernières années, la sécurité d’un État donné a été
invoquée au nom du nationalisme ethnique pour justifier les pires atrocités.
Le Canada a travaillé à étendre la
définition que le Conseil donne de la sécurité aux nouvelles menaces à la
sécurité humaine. Nous avons soutenu que la nécessité d’agir pour
protéger les principes humanitaires et les droits de la personne doit peser
plus lourd dans les décisions du Conseil.
Nous continuerons de défendre ce point de vue.
Car si le Conseil de sécurité ne sait pas s’adapter, il compromettra
gravement sa crédibilité en tant que garant de la paix. Une crédibilité dont
l’Organisation des Nations Unies dans son ensemble a besoin pour conserver son
autorité morale.
Monsieur le Président, je suis convaincu que
nous serons à la hauteur de cette tâche. Le monde nous regarde, et les gens du
monde entier comptent sur nous.
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