Il faut un dialogue plus ouvert entre les nations, tandis que leurs dirigeants doivent, sur la scène internationale, agir comme catalyseurs du changement, a dit le Premier ministre
Pour que les bienfaits de l’interdépendance mondiale soient répartis plus équitablement, les dirigeants politiques doivent engager un échange d’idées davantage dynamique et ouvert, a déclaré le Premier ministre Paul Martin devant les dirigeants politiques et ceux du milieu des affaires réunis au Forum économique mondial.
Janvier 23, 2004
Davos (Suisse)
Kofi Annan visitera Ottawa en mars
Pour que les bienfaits de l’interdépendance mondiale soient répartis plus équitablement, les dirigeants politiques doivent engager un échange d’idées davantage dynamique et ouvert, a déclaré le Premier ministre Paul Martin devant les dirigeants politiques et ceux du milieu des affaires réunis au Forum économique mondial.
Prenant la parole sur le thème L’avenir de l’interdépendance mondiale, le Premier ministre a dit que les dirigeants qui participent à des rencontres internationales doivent être mieux préparés à prendre des mesures concrètes qui vont au delà du statu quo. En consultant divers intervenants et en mettant en pratique des idées originales, les gouvernements pourront « échapper au syndrome des ‘ documents d’information ’ pour s’attaquer directement aux problèmes à régler, pour sortir des sentiers battus ».
« Le dialogue entre nations est technocratique et indirect plutôt que transparent et spontané. Souvent, il s’articule davantage autour de la sauvegarde d’un processus que de la recherche de l’innovation. Et trop souvent, lors des grandes rencontres internationales, le dialogue suit un scénario préparé à l’avance et se déroule derrière des portes closes – portes qui sont des entraves aux consultations de l’extérieur et qui, malheureusement et de façon quasi générale, restent imperméables aux nouvelles idées », a précisé M. Martin.
« Cela ne veut pas dire que nous ne faisons pas de progrès. Simplement que le progrès est d’une lenteur tellement pénible. J’estime donc le temps venu d’examiner non seulement les décisions que nous prenons, mais aussi celles que nous ne prenons pas, et de nous poser la question suivante. Pourquoi ne pas avoir pris telle ou telle décision? »
Le Premier ministre a souligné trois domaines où la communauté internationale doit véritablement, et sans tarder, faire bouger les choses. Évoquant les divisions entre les pays suscitées par leur position sur la guerre en Irak, M. Martin a affirmé que des discussions franches doivent mener à une entente sur « de[s] principes limpides qui nous aideraient à déterminer quand il convient de recourir à la force pour appuyer des objectifs humanitaires ».
Il a poursuivi en affirmant que les pays, tant les nations industrialisées que celles qui sont en développement, doivent avoir la possibilité de contribuer à la résolution de problèmes internationaux.
« Nous devons donc élargir notre conception traditionnelle des responsabilités des États souverains, en ce qui concerne non seulement celles qui incombent aux pays riches face aux pays pauvres, mais encore celles de tous les pays les uns par rapport aux autres. »
Finalement, M. Martin a indiqué que les États doivent se préoccuper beaucoup plus de ce qui se passe au delà de leurs frontières.
« En outre, tous les États nourrissent aujourd’hui un intérêt réel et légitime face au bien-être des autres pays, ce qui confère aux dirigeants politiques une obligation particulière – celle de faire en sorte que nos systèmes internationaux concourent au mieux-être de tous. »
Bien que des organismes internationaux comme le G-20 puissent aider à combler l’écart entre les nations et à promouvoir un programme commun, les institutions multilatérales ont un rôle crucial à jouer pour empêcher que les nations ne se soustraient à leurs responsabilités, a ajouté le Premier ministre. Ce n’est toutefois qu’en actualisant certains des « mandats, des structures et des procédures de vote du système onusien » que l’on pourra améliorer les relations internationales.
« Il est vital que l’ONU joue adéquatement son rôle : elle nous rappelle, comme aucune autre institution ne saurait le faire, que toutes les nations défendent des intérêts qui doivent être reconnus, que toutes les nations ont, les unes par rapport aux autres, des responsabilités auxquelles elles ne peuvent se dérober. »
En parlant avec des journalistes après avoir prononcé son allocution, M. Martin a annoncé que le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, avait accepté son invitation de prendre la parole devant la Chambre des communes. Ce sera la première fois en les 59 ans d’existence de l’ONU qu’un secrétaire général s’adressera à des députés.
Le Premier ministre a également annoncé que le Canada – en accord avec tous les pays membres du G-7 – a effacé le plus gros de la dette de l’Irak, qui se chiffre à environ 750 milliards $CAN.
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