Toast proposé par le Premier ministre Paul Martin en l’honneur de Vicente Fox, président des États-Unis du Mexique
Octobre 25, 2004
Ottawa (Ontario)
Le texte prononcé fait foi Monsieur le président, mesdames et messieurs
Ce fut un grand honneur pour moi, Monsieur le président, de vous accueillir au Canada et dans la capitale nationale de notre pays. Il est aussi particulièrement agréable de vous souhaiter la bienvenue, Madame, ainsi qu’à l’impressionnante délégation de ministres, de parlementaires, de chefs d’entreprise et autres amis et partenaires du Canada.
La présence ce soir de nombreux Canadiens distingués témoigne de notre vif plaisir de vous recevoir et rend hommage à l’importance que revêt le Mexique pour le Canada.
Vous êtes notre partenaire le plus vital en Amérique latine, et nous avons établi avec vous une relation mûre, diverse et confiante, tournée vers l’avenir.
Si nous étions des voisins éloignés il y a plus de dix ans, nous voici sommes devenus pendant votre mandat, Monsieur le président, des partenaires stratégiques étroits à l’échelle nord américaine, hémisphérique et internationale.
Pendant trop longtemps, l’indifférence et les événements à l’étranger ont entravé nos relations bilatérales.
Au fil des ans, des gouvernements canadiens et mexicains successifs ont pris graduellement des initiatives, les uns auprès des autres, dans le but d’intensifier les liens entre nos pays. Nos relations commerciales et économiques se sont élargies, et il s’est développé des rapports de plus en plus énergiques. Grâce au rôle de direction que vous avez joué, Monsieur le président, ces tendances ont pu s’accélérer et notre relation a pu porter ses fruits.
Jamais auparavant le Mexique et le Canada ne s’étaient considérés si clairement comme des priorités mutuelles en matière de politique étrangère et de commerce international.
Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi nos gouvernements investissent-ils tant d’efforts et de temps dans le développement de cette relation bilatérale lorsque nous pourrions plutôt succomber à la tentation de miser uniquement sur l’autre relation bilatérale importante, celle que nous entretenons, évidemment, avec notre troisième partenaire de l’ALENA?
Pourquoi nous percevons-nous maintenant comme étant bien plus que simplement le « voisin du voisin »?
Vous conviendrez certainement, Monsieur le président, que le commerce est un puissant facteur d’unité entre nous. Par l’entremise de l’Accord de libre-échange nord-américain, qui a maintenant dix ans, le Mexique est devenu un participant dynamique et à part entière à l’économie nord américaine.
Il constitue aujourd’hui le sixième marché d’exportation du Canada, tandis que nous sommes le deuxième marché du Mexique après les États-Unis.
Beaucoup de personnes laisseront entendre que ces statistiques, à elles seules, suffisent à expliquer le développement de notre relation. Mais je sais que ce n’est pas seulement une question de commerce et d’affaires.
Il y va de valeurs et d’objectifs communs, qui contribuent conjointement au dialogue et à la collaboration sur des politiques intérieures et internationales.
Le Mexique jouit d’acquis importants au chapitre de la démocratie; il connaît la stabilité politique et ses institutions ont progressé.
Vous êtes arrivé au pouvoir en présentant une vision claire et ambitieuse pour le Mexique, et le Canada est fier de d’appuyer vos efforts en ce sens.
En effet, Monsieur le président, nous collaborons largement à la mise en œuvre des six points de votre programme de réforme pour le Mexique.
De plus en plus, nous pratiquons avec le Mexique une vaste et dynamique coopération dans la sphère multilatérale, où nous sommes tous deux membres de nombreuses organisations internationales – l’ONU, l’OEA, l’APEC, l’OCDE, l’OMC et le G20, pour n’en citer que quelques unes.
Nous nous réjouissons de voir le Mexique prendre de plus en plus les devants au sein des institutions internationales, notamment à l’ONU, où le Canada et le Mexique se sont attachés ensemble à maintenir un dialogue bilatéral sur la sécurité à l’échelle mondiale et les défis qui se posent dans le monde.
Mais au delà de nos relations commerciales et politiques, au cœur même du partenariat Canada Mexique, il y a de formidables rapports interpersonnels, des échanges humains et un rapprochement qui s’opère dans toute l’Amérique du Nord.
Près d’un million de Canadiens se rendent au Mexique tous les ans pour y passer leurs vacances, traiter des affaires, étudier ou prendre part à des échanges éducatifs ou scientifiques.
Les Mexicains sont également de plus en plus nombreux à venir au Canada.
Il n’y a pas de doute que c’est dans le cadre de ces activités que les liens les plus importants sont tissés entre nos pays.
Monsieur le président, tous ces facteurs rapprochent nos pays et nos peuples.
Cela dit, je crois fermement que c’est aussi grâce à l’impulsion de chefs d’État comme vous que le plein potentiel du partenariat stratégique Canada-Mexique pourra véritablement se réaliser.
Cette avant midi, pendant notre réunion - fort probablement la réunion la plus importante jamais tenue avec des ministres canadiens et mexicains - nous aurions pu simplement faire un bilan des progrès accomplis et convenir qu’il s’agissait déjà là d’une grande réalisation digne d’être soulignée.
Cependant, nous avons choisi de poursuivre l’exploration des moyens tangibles et novateurs d’élargir notre relation.
C’est un signe clair, à mon avis, que le partenariat Canada-Mexique n’est plus une nouveauté surprenante en Amérique du Nord, mais plutôt une réalité durable et un aspect fondamental des programmes intérieurs et internationaux de nos pays.
C’est pourquoi, Monsieur le président, il me fait plaisir de vous souhaiter encore une fois la bienvenue au Canada. Je voudrais que nous levions nos verres à cette visite couronnée de succès, au futur commun de nos deux pays, le Mexique et le Canada, ainsi qu’à l’amitié et au partenariat étroits entre les peuples mexicain et canadien.
Il y a plus de cinquante ans, le grand penseur mexicain Octavio Paz écrivait son œuvre magistrale dans laquelle il décrivait le Mexique comme étant pris dans le « Labyrinthe de la solitude ».
Nous pouvons dire aujourd’hui que le Mexique moderne est tout le contraire. Aujourd’hui, le Mexique tend la main avec confiance et accueille le monde sur ses rives.
Et dans cette confiance tournée vers l’extérieur, nous, les Canadiens et les Canadiennes, voyons notre propre reflet et sommes ainsi attirés vers vous.
Plus que des voisins, nous sommes partenaires et amis. Somos socios. Pero más importante, somos amigos.
Viva Mexico! Viva Canada!
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