Allocution du Premier ministre Paul Martin à l’occasion du service commémoratif national
Mars 10, 2005
Edmonton (Alberta)
Le texte prononcé fait foi De tout temps, il semble que les enfants ont toujours voulu devenir policiers – porter l’uniforme, appliquer la loi, arrêter les criminels. Cela répond à quelque chose de profond chez l’être humain. Cette impulsion reflète l’évolution dans un jeune esprit de sa compréhension du bien et du mal. Elle reflète le désir d’une jeune personne de vouloir assurer la sécurité des autres et garder les familles intactes.
Les années passent, les enfants grandissent, mais chez certains, le désir, le rêve subsistent. L’idéalisme et l’imagination de l’enfant cèdent la place au réalisme et à la volonté de l’adulte. Il existe de méchantes personnes dans le monde, et elles commettent de mauvaises actions. Quelqu’un doit s’opposer à elles.
Anthony Gordon, Lionide Johnston, Brock Myrol, Peter Schiemann : Ils étaient tous animés par le même rêve. Ils se sont consacrés à la protection de leurs voisins, au service de leur collectivité, à la défense de tout ce qu’il y a de bien dans le monde.
Devant leur disparition, en voyant comment un seul geste motivé par la haine a pu toucher tant de vies, a pu causer tant de douleur, a pu rompre des liens aussi forts, nous nous sentons impuissants. Devant leur disparition, notre deuil est particulièrement intense, car ceux qui sont décédés agissaient par altruisme. Ils nous ont quittés en servant leur pays, en servant un idéal, en servant la population canadienne. Lorsqu’une chose nous est due nous parlons d’une dette. La population du Canada a une dette incalculable envers ces quatre agents et leurs familles. Nous sommes endettés envers chaque femme et chaque homme qui choisit d’endosser l’uniforme, de courir des risques, d’affronter le danger, de faire respecter la loi. La présence ici d’un si grand nombre de policiers, venus de villes et de collectivités d’un bout à l’autre du continent, témoigne de la camaraderie et du dévouement qui se développent au sein de la collectivité policière. Devant les dangers encourus par chacun d’eux se tissent des liens étroits qui perdurent.
La plupart des Canadiens ont appris à connaître les quatre agents par l’entremise des reportages médiatiques et des photos officielles de la GRC que nous avons tous vus à la télévision et dans les journaux. Ces photos sont bouleversantes, car le visage des agents respire la jeunesse, il exprime un engagement solennel envers le devoir – un devoir qui allait finalement exiger le plus grand des sacrifices.
Mais en regardant de plus près, on voit des regards empreints de fierté. Et même, sur l’une des photos, l’esquisse d’un sourire. Comment pouvaient-ils ne pas être fiers? Ils étaient membres de notre force policière nationale. Ils étaient des agents de la Gendarmerie royale.
Revêtir l’uniforme de la GRC, c’est se consacrer à une conduite courageuse et à un but noble. Ces quatre hommes, encore au printemps de la vie, reposent aujourd’hui dans les bras de Dieu. Leurs voisins, le pays tout entier les pleurent. Leur souvenir sera éternel, de même que notre gratitude.
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