Déclaration du Premier ministre en réaction à la proposition faite par les chefs de l'opposition
La proposition que les chefs de l’opposition ont faite hier ne tient pas la route. Le gouvernement ne peut pas gouverner sans avoir la confiance de la Chambre – ou vous l’avez ou vous ne l’avez pas. Le gouvernement met de l’avant un programme puis les partis de l’opposition prennent position et votent de façon claire d’une façon ou d’une autre – pour ou contre, oui ou non.
Novembre 14, 2005
Ottawa (Ontario)
Le Premier ministre Paul Martin a fait aujourd'hui la déclaration suivante :
« Bonjour,
La proposition que les chefs de l’opposition ont faite hier ne tient pas la route. Le gouvernement ne peut pas gouverner sans avoir la confiance de la Chambre – ou vous l’avez ou vous ne l’avez pas. Le gouvernement met de l’avant un programme puis les partis de l’opposition prennent position et votent de façon claire d’une façon ou d’une autre – pour ou contre, oui ou non.
Le gouvernement doit pouvoir agir au nom des Canadiens, dans leur intérêt. Cela signifie réagir aux crises, proposer des initiatives, répondre à nos obligations internationales et gérer les finances publiques.
Le gouvernement ne peut faire cela qu’avec la confiance de la Chambre. Les chefs de l’opposition suggèrent en réalité de relever le gouvernement de ses fonctions sans entrer dans une élection. Il n’y a aucune disposition ni dans la tradition parlementaire ni dans le bon sens pour le genre de plan que l’opposition essaie de concocter. Dans notre système parlementaire, il n’y a pas moyen de voter « non, mais oui pour le moment ». Il n’y a pas de zone grise.
Si les chefs de l’opposition décident de retirer leur confiance au gouvernement maintenant, et bien c’est leur droit. Il leur reviendra d’expliquer pourquoi ils imposent une élection au moment où les Canadiens en veulent le moins. Il leur reviendra d’expliquer pourquoi, à seulement huit semaines d’avance, ils mettent fin à ce Parlement – un geste qui coûterait cher aux Canadiens.
Ça fait un bon moment que nous avons présenté notre programme pour le Parlement. Si l’opposition défait le gouvernement, les familles canadiennes dans le besoin ne recevront pas un remboursement de 250 $ pour les coûts de l’énergie cet hiver. Les producteurs de bovins ne recevront pas les aides prévues pour passer au travers de la crise de la vache folle. Nos soldats ne recevront pas l’augmentation de salaire qu’ils méritent assurément.
Il y a encore plus de choses qui sont menacées comme la réussite de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques où le Canada est un joueur clé. Et la rencontre des premiers ministres sur les autochtones pourrait ne pas avoir lieu, ni les progrès sur l’eau potable et la santé dans leurs collectivités.
Si les partis d’opposition mettent leur menace à exécution et qu’ils défont le gouvernement, il y aura un prix. Beaucoup pourrait être perdu. Pourquoi? Pour huit semaines de différence. Et qu’est-ce que les Canadiens y gagneraient? Une campagne électorale dont ils ne veulent pas, à un moment de l’année qui devrait être consacré à la famille, pas à la politique partisane.
Au printemps dernier, je me suis engagé à déclencher des élections dans les 30 jours suivant la réception du rapport final du Juge Gomery. Je l’ai fait parce que c’est une question de principe – parce que je pense sincèrement que la population de notre pays a besoin de connaître toutes ses recommandations, et aussi la réponse du gouvernement et des partis de l’opposition. C’est ma promesse aux Canadiens et je la maintien.
Ce calendrier permettrait au gouvernement de terminer une bonne partie de tout ce qu’il a entrepris : De faire des progrès dans la réduction des temps d’attente pour que les gens reçoivent, plus tôt, les soins de santé dont ils ont besoin. De se tenir debout devant les Américains sur le bois d’œuvre et d’obtenir des bons résultats pour les familles et les entreprises canadiennes. Puis de réduire les impôts pour les Canadiens à faible et à moyen revenus.
En conclusion, permettez-moi de m’adresser directement aux Canadiens et aux Canadiennes.
Je crois que ces délibérations incessantes sur une élection – ces combines et ces stratégies sans fin que l’opposition vous a imposées pendant près d’un an maintenant – ce n’est pas comme cela que cela devrait être, je crois que ce n’est pas juste pour vous. À chaque jour, vous vous levez et vous allez travailler. Vous y allez et vous faites le travail qu’il y a à faire. Bien sûr, vous vous attendez à ce que les gens que vous envoyez à Ottawa fassent la même chose – c’est le minimum – et vous ne l’obtenez même pas.
À la place, l’opposition a voulu imposer une élection au printemps. Et maintenant, l’opposition veut imposer une élection à l’automne même s’il y en a une de prévue – depuis plusieurs mois – au début de la prochaine année.
C’est le premier gouvernement minoritaire depuis 25 ans. Ça nous a pris quelques temps pour s’y habituer. Et je l’admets, à certains moments, ça a été frustrant. En tant que Premier ministre, j’ai une idée bien précise de là où je veux amener notre pays; de ce que je veux réaliser pour les Canadiens. Et nous avons fait en sorte d’accomplir beaucoup de choses – comme renforcer notre système de santé, implanter un système national d’apprentissage et de garde pour les jeunes enfants, investir dans nos villes et collectivités.
Mais parce que l’opposition s’est concentrée sur son projet de forcer une élection, et parce que mis ensemble, les trois partis sont plus nombreux que nous, tout a tourné autour des stratégies et des tactiques politiques.
Je crois comme d’autres que nous avons été élus au Parlement pour faire un travail, et je suis pas mal certain que ce travail n’est pas de parler sans arrêt d’avoir une autre élection.
Merci. »
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