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Rencontre des champions ministériels des langues officielles

Notes pour une allocution de

Mel Cappe
Greffier du Conseil privé et Secrétaire du Cabinet

Vaudreuil (Québec)
Le 20 novembre 2001

Le texte prononcé fait foi


  • Remerciements de l’invitation de se joindre à la cinquième Conférence des champions ministériels des langues officielles.
  • La fonction publique est une institution essentielle de notre pays; comme vous le savez probablement, nous prenons des mesures pour la moderniser.
  • ces mesures consistent notamment à renouveler, après trois décennies, notre engagement à promouvoir et protéger la dualité linguistique ainsi que le respect mutuel entre les deux collectivités linguistiques ayant marqué l’histoire du Canada.
  • Nous réaffirmons notre engagement et notre volonté de promouvoir et protéger ce riche héritage en modernisant le programme des langues officielles.
  • Vous n’êtes pas sans savoir que la valeur de la dualité est manifestée dans les lois et la charte canadienne des droits et libertés, qui garantissent un statut égal à chacune des deux langues.
  • Des canadiens et canadiennes de toutes les régions en sont venus à considérer la dualité linguistique comme une valeur essentielle qui a forgé l’identité du pays et le distingue de ses voisins et de ses alliés. D’autres ne partagent pas ce point de vue : les origines diverses des canadiens et canadiennes renvoient à des enjeux importants auxquels nous serons confrontés.
  • Je ne suis pas d’accord avec les personnes qui opposent la dualité linguistique à la diversité, comme s’il s’agissait de concepts contraires. Je crois qu’ils renforcent tous deux les solides assises de notre société. Nous profitons tous de cette richesse de notre culture. Pensons, par exemple, à la contribution exceptionnelle à la littérature canadienne des francophones d’origine haïtienne ou des anglophones qui viennent de l’Inde.
  • Aujourd’hui, je souhaite avant tout vous dire que même si un important changement de culture s’est opéré dans le programme fédéral des langues officielles depuis la Commission royale d’enquête Laurendeau-Dunton sur le bilinguisme et le biculturalisme, les trois dernières décennies ont vu des hauts et des bas.
  • Des obstacles demeurent, certains différents de ceux que nous avons déjà affrontés, particulièrement en ce qui a trait à la langue de travail dans la fonction publique.
  • En plus d’être imposé par les lois et les politiques, le libre choix de la langue de travail influe sur le bien-être en milieu de travail, la productivité et notre capacité de renouveler la fonction publique, qui passe par le recrutement des personnes dotées des talents dont nous avons besoin dans les deux collectivités linguistiques.
  • L’ engagement du gouvernement envers les langues officielles a été réaffirmé dans le dernier discours du Trône : « La dualité linguistique du Canada est au cœur de notre identité canadienne et constitue un élément clé de notre société dynamique. La protection et la promotion de nos deux langues officielles sont une priorité du gouvernement, d'un océan à l'autre. »
  • Le Premier ministre a aussi donné la tâche à l’honorable Stéphane Dion de coordonner les dossiers touchant les langues officielles et de formuler un nouveau cadre d’action pour renforcer le programme.
  • Notre programme fédéral des langues officielles comprend trois objectifs principaux pour la fonction publique : la participation des deux groupes linguistiques dans la fonction publique, la langue de travail, et le service au public. De plus, nos initiatives visent à appuyer les communautés des langues officielles dans tout le pays.
  • Cet aspect de l’évolution culturelle de la fonction publique est important car ça nous permet de mieux servir les canadiens et les canadiennes et de s’assurer que nous répondons de façon ponctuelle à leurs besoins, dans la langue de leur choix.
  • En Avril dernier, le gouvernement s’est engagé à moderniser la fonction publique du Canada. Cette modernisation sans doute comportera aussi des changements culturels – je sais que Jim Lahey, secrétaire délégué, Conseil du trésor du Canada, vous parlera sans doute de cette importante initiative du gouvernement demain matin.
  • La fonction publique évolue depuis toujours et, à plus forte raison, depuis les événements du 11 septembre. Les canadiens et les canadiennes perçoivent le gouvernement fédéral comme une institution déterminante pour leur sécurité. Aujourd’hui la question est : qu’est ce que le gouvernement peut faire pour mieux nous protéger, et non pas : est-ce que le gouvernement prend trop de place?
  • Cette nouvelle appréciation du rôle essentiel du gouvernement dans la vie des citoyens et des citoyennes fait partie de l’évolution culturelle plus récente dans notre société et dans la fonction publique.
  • Les membres des deux groupes linguistiques exigent, qu’en matière de sécurité, comme pour d’autres services, ils puissent avoir plein accès à leur gouvernement dans la langue officielle de leur choix.
  • Notre bilinguisme institutionnel touche bien des aspects de nos interactions avec le public; c’est aussi à la base de nos valeurs en tant que fonctionnaires fédéraux:
  • Un autre volet important de cette évolution culturelle : le bilinguisme canadien est un atout de taille à l’ère de la mondialisation. Cette dualité linguistique nous distingue de bien d’autres pays, d’une part, et, d’autre part, elle nous équipe à mieux faire face aux défis de la concurrence féroce dans bien des domaines.
  • Mais mon message aujourd’hui est que l’évolution culturelle dans le domaine linguistique n’est pas terminée : il reste encore beaucoup à faire.
  • Comme vous le savez, au cours des trois dernières décennies, il y a eu des cycles dans le programme des langues officielles. Il y avait l’élan des premières dix années – l’établissement du Commissariat des langues officielles, l’élaboration des politiques, les postes bilingues.
  • Dans les années ‘80 nous avions fait des progrès, surtout sur le plan des services au public.
  • Cette dernière décennie était plus compliquée – il y avait l’Examen des programmes, et nos efforts aujourd’hui de renforcer nos programmes et nos services là où nous constatons le besoin.
  • Nous pouvons tous être fiers des progrès accomplis au cours des trente dernières années; par exemple, l’augmentation de la capacité bilingue – les postes bilingues dans la fonction publique sont passés de 21 à 35 pour cent entre 1974 et 2000.
  • Par contre, il reste encore beaucoup à faire ; par exemple, il faudrait augmenter la participation des anglophones dans nos bureaux régionaux au Québec ; il faudrait aussi s’assurer que les EXs qui ne sont pas bilingues au niveau exigé s’y mettent sérieusement.
  • Je me suis engagé à titre personnel et professionnel à améliorer notre rendement, avec le concours de la collectivité des sous-ministres.
  • Depuis ma nomination au poste de greffier et de chef de la fonction publique, j’ai pris des mesures pour favoriser la réalisation des objectifs de langues officielles :
  • Le nombre de francophones nommés par le gouverneur en conseil a augmenté. Il s’agit d’un pas important car, comme vous le savez, en tant que chefs ils peuvent vraiment changer les choses.
  • Les francophones représentent 26 % des sous-ministres et 40 % des sous-ministres délégués.
  • De plus, les francophones comptent pour 29 % des chefs d’organismes et 32 % des chefs de sociétés d’état.
  • J’ai désigné cette année les langues officielles comme une priorité centrale; elles ont donc été intégrées au système de rapports sur le rendement qui s’applique aux sous-ministres et aux sous-ministres délégués. Cette mesure témoigne de l’engagement pris dans le discours du trône de cette année.
  • Faire des langues officielles une priorité centrale signifie s’assurer que tous les niveaux de direction exécutent l’engagement. Je sais que vous avez discuté plus tôt des contrats de responsabilisation et de la mesure du rendement. Vous savez probablement que j’ai communiqué aux sous-ministres des exemples d’indicateurs de rendement pour chacune des priorités centrales. :
  • Au chapitre des langues officielles, l’accroissement de la formation linguistique aux employés et, dans le cas des cadres, l’obtention de la cote « CBC » sont des indicateurs dont nous nous servons pour évaluer le rendement.
  • Je reconnais, à l’instar de mes collègues les sous-ministres, que le leadership par l’exemple a une importance déterminante dans ce domaine et dans bien d’autres secteurs où nous devons améliorer notre rendement.
  • Il n’est pas facile de mettre en pratique le leadership par l’exemple. Dans mon propre cadre de travail, j’essaie de promouvoir activement l’usage des deux langues officielles durant les réunions et dans mon bureau. Certains de mes efforts ont été fructueux, mais le potentiel d’amélioration reste important. Il faut continuer, persévérer.
  • J’ai parlé souvent ces derniers mois de devoir aussi faire la transition entre l’ère industrielle et l’ère du savoir – un autre élément d’évolution culturelle dans la fonction publique qui reflète les changements dans la société qui nous entoure.
  • Dans un monde en évolution permanente, et face à ce nouveau contexte culturel, nos obligations demeurent. C’est dans ce contexte que notre richesse culturelle, et surtout le respect mutuel tant avec le public qu’avec nos collègues en milieu de travail, que nous pouvons constater toute la valeur ajoutée de la politique fédérale des langues officielles:
  • Vous savez peut-être que le gouvernement s’est aussi engagé dans le discours du Trône à livrer les services gouvernementaux en direct d’ici 2004.
  • Ceci est une étape importante, car nous opérons un virage stratégique vers le cybergouvernement éventuel. Le cybergouvernement accorde une place spéciale à l’élément humain, surtout en ce qui concerne des nouvelles approches au travail ainsi que de nouvelles compétences en matière de leadership.
  • En exploitant au maximum nos technologies, il faudra évidemment inclure nos objectifs en matière de langues officielles. Nous savons, cependant, que le monde technologique est, en grande partie, dominé par la langue anglaise – voici un autre défi pour nous.
  • À mon avis, nous avons l’intérêt, les compétences, la motivation et aussi le bénéfice des leçons apprises depuis trente ans de dualité linguistique pour pouvoir réussir à développer un cybergouvernement qui reflète cette dualité.
  • Donc, notre dualité linguistique devra faire partie intégrante de ces infrastructures et de ces nouvelles façons de servir et de communiquer avec les canadiens et les canadiennes.
  • Je crois que vous êtes déjà tous convaincus de ce que je vous dis aujourd’hui :
  • La grande majorité des champions ministériels des langues officielles sont des francophones bilingues.
  • Trop souvent, le bilinguisme des francophones leur a fait assumer des responsabilités disproportionnées. D’aucuns affirment que c’est le cas pour les minorités linguistiques du monde entier. J’estime que nous devons corriger ce déséquilibre. La tâche est ardue.
  • Je crois que, dans un pays qui assure des droits constitutionnels aux deux collectivités linguistiques, nous, les anglophones, devons partager l’héritage et la responsabilité de la dualité linguistique.
  • Les champions des langues officielles en place ont fait de l’excellent travail jusqu’à présent, mais je crois que davantage d’anglophones bilingues devraient diriger les efforts renouvelés consentis pour atteindre les objectifs de langues officielles. Une des façons d’y parvenir serait de devenir les futurs champions des langues officielles dans certains ministères.
  • Le leadership par l’exemple, comme je l’ai dit précédemment, comporte bien des difficultés. Il faut du temps pour obtenir des résultats, surtout lorsqu’il s’agit de renforcer les objectifs linguistiques et professionnels.
  • Ce type de leadership dans la fonction publique bénéficie du soutien politique du premier ministre et de l’engagement renouvelé du gouvernement envers la dualité linguistique. Je crois que vous conviendrez qu’ensemble, grâce à votre travail acharné, nous avons ce qu’il faut pour que le gouvernement progresse dans ce secteur prioritaire de son mandat.

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Mise à jour : 2006-10-02 Haut de la page Avis importants