Pour un gouvernement responsable
Un guide à l’intention des ministres
2006
Pour un gouvernement responsable : un guide à
l’intention des ministres énonce les
principes de base associés au rôle
et aux responsabilités des ministres dans
le système de gouvernement parlementaire
responsable qui est le nôtre. Il traite du
fondement de la responsabilité ministérielle,
à la fois individuelle et collective, de même
que des relations des ministres avec le Premier ministre et le Cabinet, de leurs
portefeuilles et du Parlement. Il passe en revue les normes de conduite
attendues des ministres et toute une série
de questions administratives, procédurales
et institutionnelles. Sur la question essentielle du comportement éthique,
les ministres doivent connaître à
fond le Code régissant la conduite des
titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d'intérêts
et l'après-mandat.
Table des matières
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives
Canada
Message à l’intention des ministres
Avant-propos
I - La responsabilité ministérielle
et l’obligation de rendre compte
- La responsabilité ministérielle
individuelle
- La responsabilité ministérielle
collective
- La responsabilisation ministérielle
et l’obligation de rendre compte
II - Responsabilités de portefeuille et
appui
- Pouvoirs, devoirs et fonctions
- La gestion intégrée
du portefeuille
- Égalité
des ministres et fonctions au sein d’autres portefeuilles
- Les secrétaires parlementaires
- Les sous-ministres
- Les fonctionnaires au sein des ministères
- Les organes non ministériels
- Les ministres suppléants
III - Relations des ministres avec le Parlement
- Les fonctions des ministres à la
Chambre
- Les fonctions des ministres au Sénat
- Les comités parlementaires et le rôle
des fonctionnaires des ministères
IV - Consultation et coordination
- Les organismes centraux
- Le Bureau du Conseil privé
- Le ministère des Finances
- Le Secrétariat du Conseil du Trésor
- Autres ministères
- Le Cabinet du Premier ministre
- Les relations fédérales-provinciales-territoriales
et la coordination régionale
- Les nominations
- Les communications et les annonces publiques
V - Normes de conduite
- La conduite des ministre
- Les conflits d’intérêts
- Les relations avec l’appareil judiciaire et les autres organismes
gouvernementaux
- Invitations
VI - Questions administratives
- Le cabinet et le personnel politique des ministres
- La sécurité
- Les documents du Cabinet et des ministères
et les documents personnels
- L’accès du public à
l’information et la protection des renseignements personnels
- La gestion financière et des
ressources
- La coordination des voyages ministériels
- Les distinctions honorifiques étrangères
Annexe A - Les institutions du gouvernement fédéral :
le pouvoir exécutif
- La Couronne, le Gouverneur général
et le Conseil privé de la Reine pour le
Canada
- Les fonctions et les pouvoirs du Premier ministre
- Le Conseil des ministres, le Cabinet et le gouverneur en conseil
- Les ministres et la loi
Annexe B - Le processus décisionnel du
Cabinet
- Les règles fondamentales régissant
les travaux du Cabinet
- Le processus décisionnel et la procédure
- Les cadres stratégique et financier
- Le processus
- Le programme législatif
- Le Cabinet et ses comités
- Les décrets
- Les mécanismes financiers
Annexe C - Les nominations
Annexe D - Les documents du Cabinet, institutionnels et personnels
Annexe E - Rapports avec les tribunaux quasi judiciaires
Annexe F - Lignes directrices sur le Conseil des ministres et les sociétés
d’État
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Canada
[Pour un gouvernement responsable (En ligne)]
Pour un gouvernement responsable [ressource électronique] : un guide
à l’intention des ministres
Annuel (irrégulier)
Paraît depuis la livr. de 2004?
Publication en série électronique en version HTML et PDF.
Mode d'accès: World Wide Web.
Publ. aussi en anglais : Accountable Government : a guide for
ministers.
Également publ. en version imprimée.
ISBN 0-662-70959-4
ISSN: 1717-7618
No de cat.: CP22-73/2006F-PDF
1. Ministres--Canada--Périodiques.
2. Cabinet--Canada--Périodiques. 3. Responsabilité
ministérielle--Canada--Périodiques.
4. Ministères--Canada--Gestion--Périodiques. 5. Pouvoir
exécutif--Canada--Périodiques. I. Canada. Bureau du Conseil privé
II. Canada. Bureau du Conseil privé. Secrétariat de l'appareil
gouvernemental III. Titre
JL95 352.2'93'097105 C2005-980356-8
© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, 2006
Message à l’intention des ministres
Les Canadiennes et les Canadiens comptent sur le gouvernement pour que les
institutions et les personnes qui les gouvernent prennent l’entière
responsabilité des politiques qu’ils
adoptent et des mesures qu’ils prennent. Autrement dit, nous devons observer
les normes les plus strictes de probité et
de comportement éthique. Cela suppose en
outre la transformation de la culture du gouvernement en fonction des nouvelles
attentes des Canadiennes et Canadiens. Pour que ces derniers aient confiance
dans leurs institutions et représentants
politiques, et soient vraiment associés à
la vie politique de la nation, le gouvernement doit reconnaître
que l’imputabilité n’est ni une
concession ni une série de règles
à observer, mais plutôt
l’essence même de son rôle
en tant qu’instrument par lequel les Canadiennes et les Canadiens se
gouvernent.
Dans le système de gouvernement du
Canada, c’est au sein du Parlement, dont la tâche
primordiale est de demander des comptes au gouvernement, que se manifestent au
plus haut point les principes d’imputabilité.
Le principal souci d’un ministre est donc sa responsabilité
et les comptes qu’il doit rendre au Parlement, dans le respect et l’appui du
processus parlementaire.
En tant que ministre, on s’attend à ce
que vous renforciez l’efficacité du
Parlement en portant une grande attention à
vos fonctions parlementaires. Votre présence
au Parlement doit être caractérisée
par une démarche constructive et la plus
haute intégrité
afin d’obtenir la coopération de vos collègues
et le respect de tous les Canadiennes et Canadiens.
Notre gouvernement a également un autre
but, qui favorisera par ailleurs la transparence et la responsabilité
devant le Parlement, celui de rationaliser et de simplifier l’exécutif,
à commencer par le Conseil des ministres.
Nous aurons un Cabinet plus restreint, dont tous les membres seront égaux.
Tous les membres du Conseil des ministres feront partie du Cabinet et auront le
statut de ministre à part entière.
Les secrétaires parlementaires se
concentreront sur leurs responsabilités
parlementaires et ne seront pas membres du Conseil privé
de la Reine pour le Canada. En outre, nous avons renforcé
le Code régissant la conduite des
titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d'intérêts
et l'après-mandat. Nous avons aussi
renforcé le présent
Guide, par exemple en expliquant de façon
plus détaillée
et plus claire les rapports entre le personnel exonéré
et les fonctionnaires, ainsi que la responsabilité
ministérielle pour les organisations non
ministérielles relevant du ministre.
Pour un gouvernement responsable : un guide à
l’intention des ministres énonce les
principes fondamentaux de notre système de
gouvernement responsable basé sur la
responsabilité ministérielle
et donne des conseils pratiques pour l’exécution
de vos fonctions officielles. La conduite des ministres devrait se caractériser
par les principes suivants :
- Les ministres doivent agir avec intégrité.
Pour assurer la confiance du public, non seulement dans notre gouvernement, mais
dans les gouvernements en général,
les ministres doivent observer les normes les plus élevées
d’honnêteté
et d’impartialité. Tant l’exécution
de vos fonctions officielles que l’organisation de vos affaires privées
doivent pouvoir soutenir l’examen du public le plus minutieux.
- Les ministres sont responsables de la gestion saine et absolument intègre de leur ministère.
Ils doivent assumer les responsabilités de
leur portefeuille en tenant soigneusement compte des fonctions et pouvoirs
particuliers qui leur sont attribués par législation
et par conventions.
- Les ministres sont comptables devant le Parlement de l’utilisation de
tous les pouvoirs qui leurs sont confiés.
Cela exige qu’ils portent une attention constante à
leurs fonctions parlementaires, y compris leur présence
au Parlement pour répondre honnêtement
et exactement aux questions qui leur sont posées
dans leurs domaines de compétence. Ils
doivent en outre prendre, au besoin et dans les limites de leurs pouvoirs, des
mesures pour régler tout problème
qui pourrait surgir dans leur portefeuille. S’ils commettent par inadvertance
une erreur en répondant à
une question au Parlement, ils doivent prendre des mesures correctives dans les
meilleurs délais.
- Les ministres sont tenus par leur serment à
titre de conseillers privés. Ce serment
reflète une convention centrale du
gouvernement parlementaire, la solidarité
ministérielle, par laquelle les ministres
partagent collectivement la responsabilité
des actes que pose le gouvernement et parlent d’une seule voix au Parlement et
aux Canadiennes et Canadiens. Cela exige des discussions franches au Cabinet et
le caractère confidentiel des décisions
qui y sont prises.
- Les ministres doivent respecter le caractère
non partisan de la Fonction publique du Canada et ne pas associer les
fonctionnaires à des travaux qui ne
correspondent pas à leur rôle.
De cette façon, les gouvernements
successifs peuvent être sûrs
que la fonction publique leur fournira l’appui dont ils ont besoin pour
remplir leurs fonctions et mandat ministériels
sans égard aux opinions politiques.
Le présent Guide servira d’outil de référence
important dans les efforts que nous déployons
pour promouvoir une culture de responsabilité
pour tous les actes que nous posons. Vous aurez d’autres sources importantes d’appui,
y compris les sous-ministres. En dernière
analyse toutefois, aucun document ni règle
ne peuvent remplacer la nécessité
d’aborder vos responsabilités avec le
plus haut degré de jugement et de
responsabilité.
Stephen Harper
Premier ministre du Canada
Avant-propos
Le présent guide expose les fonctions et
les responsabilités du
Premier ministre et des ministres. Sont également
énoncés
les principes clés du gouvernement
responsable au Canada. Ces renseignements essentiels aideront les membres du
Conseil des ministres à appuyer
individuellement et collectivement le Premier ministre dans la gestion du
gouvernement du Canada. Le guide expose également
les fonctions et les responsabilités des
secrétaires parlementaires. Les ministres
souhaitant obtenir de plus amples renseignements ou des conseils sur le contenu
de ce guide peuvent consulter le greffier du Conseil privé
ou leur sous-ministre. Ce document a été
préparé
par le Secrétariat de l’appareil
gouvernemental du Bureau du Conseil privé,
qui est chargé de seconder le greffier du
Conseil privé et les sous-ministres en leur
fournissant des avis sur les questions abordées
dans ce guide.
I -
La responsabilité ministérielle
et l’obligation de rendre compte
Le Premier ministre choisit les ministres de la Couronne et peut demander
leur démission à
n’importe quel moment. L’ensemble des membres du Conseil des ministres aide
le gouvernement à s’acquitter de son
mandat. La politique du gouvernement est arrêtée
par le Cabinet, qui se compose de ces mêmes
ministres.
Les ministres de la Couronne doivent rendre compte au Premier ministre et au
Parlement à deux égards
fondamentaux :
- à titre individuel, pour la manière
dont ils exercent les responsabilités
propres au portefeuille que leur a confié
le Premier ministre;
- à titre collectif, pour l’appui qu’ils
apportent à l’équipe
ministérielle et à
ses décisions.
La responsabilité ministérielle
individuelle et collective est un principe essentiel qui guide l’action du
gouvernement de Cabinet au Canada, et elle est au coeur
des normes de conduite des ministres1.
I.1. La responsabilité ministérielle
individuelle
Le Parlement confère des pouvoirs aux
ministres au moyen des lois qu’il adopte et qui énoncent
les devoirs et fonctions établissant leur
responsabilité individuelle. Outre ces lois
habilitantes, des conventions « non écrites »,
ou précédents,
dictent aux ministres la manière dont ils
doivent s’acquitter de leurs responsabilités
et rendre compte de l’exercice de leurs pouvoirs statutaires.
Outre les pouvoirs qui leur sont conférés
par le Parlement, les ministres peuvent se voir confier d’autres responsabilités
par le Premier ministre. Les ministres sont responsables devant le Parlement de
l'exercice des pouvoirs qui leur sont conférés
par la loi ou autrement.
I.2. La responsabilité ministérielle
collective
Tous les membres du Conseil des ministres partagent la responsabilité
collective d’exécuter le programme
gouvernemental arrêté
par le Cabinet. Ils sont donc appelés à
collaborer étroitement avec leurs collègues
du Cabinet. Ce principe est à la base même
de la convention constitutionnelle tacite dite de la solidarité
ministérielle. Il est également
essentiel, dans un gouvernement de Cabinet, que les communications avec le
Parlement et avec le public soient coordonnées
et cohérentes.
Les politiques présentées
au Parlement et au public doivent être arrêtées
d’un commun accord par l’ensemble du Cabinet. Les ministres ne peuvent se
dissocier des décisions prises par leurs
collègues du Cabinet ni les désavouer,
à moins de démissionner
du Cabinet.
La solidarité ministérielle
est renforcée par le serment de conseiller
privé, qui oblige les ministres à
exprimer leur opinion lors de la prise des décisions
et à respecter rigoureusement la
confidentialité du processus décisionnel
du Cabinet.
Les ministres prennent aussi les décisions
collectivement pour des raisons d’ordre pratique. Dans les efforts qu'ils déploient
pour atteindre les objectifs du gouvernement, les ministres peuvent avoir des
responsabilités qui se recoupent ou qui ont
des incidences sur celles d’autres ministres. La complexité
de plus en plus grande des enjeux abordés
oblige le gouvernement, s’il veut atteindre ses objectifs, à
examiner les projets de politiques et de programmes les uns par rapport aux
autres. Les ministres ont en outre la responsabilité
de faire valoir les points de vue et les intérêts
différents de leurs régions
respectives, qui débordent inévitablement
la répartition des activités
gouvernementales entre les ministères.
De plus, les ministres doivent partager le temps parlementaire et les
ressources financières du Trésor,
choses qui sont toutes deux limitées. Seul
un nombre relativement restreint de grandes initiatives peuvent être
menées de front. Le programme d’action
global du gouvernement empiète donc forcément
sur les objectifs du portefeuille de chaque ministre. Les ministres doivent
travailler en étroite collaboration afin
que leurs objectifs soient pris en considération
dans le contexte global du programme gouvernemental.
I.3. La responsabilisation ministérielle
et l’obligation de rendre compte
Pour assurer un bon gouvernement à la
population du Canada, les ministres sont responsables devant le Parlement
et doivent répondre de l’exercice des
pouvoirs dont ils sont investis en vertu de la loi ou autrement. Ils doivent être
présents au Parlement pour répondre
aux questions concernant l’exercice de ces pouvoirs, en accepter la
responsabilité et en répondre.
La question de savoir si un ministre a exercé
ses pouvoirs de manière responsable est une
affaire de jugement politique de la part du Parlement. Le Premier ministre a la
prérogative de mesurer les conséquences
et de réaffirmer son appui pour le ministre
en cause, ou de lui demander de démissionner.
Les ministres sont aussi soumis à l’obligation
de rendre compte au Parlement, c’est-à-dire
lui fournir de l’information sur l’exercice des pouvoirs conférés
aux organismes qui lui rendent compte par leur entremise. Au moment de fournir
cette information, ils doivent prendre en compte toutes les conséquences,
dont la protection légitime des
renseignements personnels et les pouvoirs qui leur sont attribués
par la loi à l’égard
de ces organismes. La fonction publique appuie les ministres en leur fournissant
les renseignements nécessaires pour répondre
au Parlement.
II - Responsabilités de portefeuille et appui
Lorsqu’il nomme un ministre à la tête
d’un portefeuille, le Premier ministre peut lui assigner un large éventail
de responsabilités allant de ses pouvoirs,
devoirs et fonctions ministériels immédiats
à d’autres missions ou rôles
spéciaux. Les ministres sont secondés
par un sous-ministre et par les fonctionnaires de leur ministère
dans l’exercice des pouvoirs que leur confère
le Parlement et dans la mise en oeuvre des décisions
du Cabinet. On leur fournit en outre les ressources nécessaires
pour engager personnellement du personnel exonéré2
qui les aide dans leur travail d’ordre politique et ayant trait à
leur circonscription.
De par son rôle de chef du gouvernement,
le Premier ministre est responsable de la bonne marche de l’ensemble du
gouvernement. Appelé souvent à
répondre des activités
de tous les ministères et organismes devant
la Chambre des communes, il lui arrive de s’engager dans des dossiers qui relèvent
de certains ministres.
Le présent chapitre décrit
le cadre et la gestion des portefeuilles ministériels
ainsi que les ressources de la fonction publique qui sont mises à
la disposition des ministres.
II.1. Pouvoirs, devoirs et fonctions
Les pouvoirs, devoirs et fonctions du ministère
sont conférés
aux ministres par la loi. Ceux-ci en délèguent
normalement un grand nombre à leur
sous-ministre et aux fonctionnaires qui agissent en leur nom.
Les ministres sont individuellement responsables, envers le Parlement et
envers le Premier ministre, de leurs propres actes et de ceux de leur ministère,
y compris les actes de tous les fonctionnaires qui relèvent
d’eux, qu’ils en aient une connaissance préalable
ou non. En pratique, cela signifie qu’en cas d’erreurs ou de fautes commises
par des fonctionnaires de leur portefeuille, il incombe aux ministres de prendre
rapidement les mesures nécessaires pour y
remédier et de donner au Parlement l’assurance
que les mesures correctives suffiront à éviter
que la situation ne se répète.
Les responsabilités d’un ministre
peuvent s’étendre à
divers organismes non ministériels, comme
les sociétés
d’État ou les tribunaux. Les pouvoirs et
responsabilités des ministres à
l’égard des organes de leur portefeuille
varient en fonction de la loi habilitante.
Le Premier ministre peut confier des responsabilités
additionnelles à un ministre, au moyen d’un
décret3 ou d’une désignation
effectuée par lui (par exemple, des
responsabilités politiques régionales).
Les responsabilités ministérielles
peuvent donc englober une vaste gamme d’activités,
dont certaines découlent d’une loi, et d’autres,
de directives particulières du Premier
ministre.
II.2. La gestion intégrée
du portefeuille
La qualité des programmes et services
fournis conformément aux objectifs
gouvernementaux dépend largement de la
capacité des ministres à
gérer leurs portefeuilles respectifs de façon
intégrée.
Ces portefeuilles sont organisés de manière
à réunir
les organes à vocation semblable. Les
ministres doivent faire en sorte que tous les acteurs et organes relevant de
leur portefeuille travaillent ensemble de façon
cohérente, tout en respectant les divers
degrés d’indépendance
nécessaires.
Dans certains cas, le Premier ministre peut confier à
un ministre des fonctions additionnelles au sein du portefeuille d’un autre
ministre. En pareil cas, le ministre titulaire est responsable de l’ensemble
du portefeuille et toute disposition prise à
l’égard de la gestion du portefeuille
doit respecter entièrement toutes les
responsabilités et obligations de rendre
des comptes que la loi impose aux ministres. Le ou les ministres du portefeuille
peuvent également recevoir l’aide d’un
ou plusieurs secrétaires parlementaires
nommés à
cette fin. Ces ministres et secrétaires
parlementaires doivent travailler de concert afin d’assurer le fonctionnement
coordonné et intégré
du portefeuille.
Le portefeuille, les acteurs qui y sont nommés
et ses organisations doivent former une équipe.
Les portefeuilles sont différents les uns
des autres et peuvent comprendre divers organes :
- un ministère ayant un rôle
à jouer dans l’orientation des politiques
et des lois et, dans certains cas, pouvant offrir des services;
- des organismes de service oeuvrant dans
le cadre des politiques et des lois du gouvernement, et en fonction d’un plan
d’activités;
- des tribunaux administratifs indépendants
chargés de rendre des décisions
et d’entendre des appels;
- des sociétés
d’État offrant des services spécifiques
sur une base commerciale.
Toutes les organisations diffèrent les
unes des autres de par leurs mandats, leurs structures et leurs rapports avec le
ministre titulaire. Par contre, elles fournissent toutes des services aux
Canadiennes et Canadiens et relèvent d’un
ministre ou rendent des comptes au Parlement par l’entremise de celui-ci.
Fondée sur les pouvoirs exercés
conformément à
la loi sous la direction du ministre et grâce
au rôle de dirigeant que lui confère
le Premier ministre, la gestion intégrée
du portefeuille a pour but de faire en sorte que tous les acteurs et toutes les
organisations travaillent ensemble de la façon
la plus efficace possible. Le ministre doit diriger le portefeuille de manière
à en assurer la bonne gouvernance, à
coordonner de façon cohérente
les politiques, les lois et les programmes, à
offrir une excellente prestation de programmes et de services et à
rendre compte publiquement des activités de
tout le portefeuille par l’entremise du Parlement.
Le sous-ministre, en tant que fonctionnaire et principale source de soutien
et de conseils stratégiques du ministre,
est censé conseiller ce dernier sur toutes
les questions relevant de sa compétence. Il
joue un rôle clé
à l’égard
de la coordination des politiques, et de la cohérence
des activités et des comptes que rendent
les organes du portefeuille. Les sous-ministres sont en mesure de conseiller les
ministres sur les moyens qu’il convient de prendre pour assurer l’intégration
des activités de leur portefeuille, dans le
respect des exigences et des mandats prescrits par la loi. Selon le portefeuille
où il est affecté,
le sous-ministre peut se voir attribuer certaines responsabilités
précises par le ministre. Dans ce cas, il
est important que ce dernier transmette des directives claires à
tous les chefs d’organismes au sujet de ses attentes concernant le rôle
du sous-ministre relativement à l’intégration
au sein du portefeuille.
Les chefs des organismes et des sociétés
d’État doivent rechercher les occasions
de contribuer au fonctionnement global du portefeuille, sans compromettre leur
indépendance et l’autonomie de gestion nécessaire
à leur organisme. Les ministres doivent
veiller à ce qu'il soit tenu compte des
points de vue de ces organismes dans le processus d'élaboration
des politiques du portefeuille.
II.3. Égalité
des ministres et fonctions au sein d’autres portefeuilles
Tous les membres du Conseil des ministres sont membres du Cabinet et ont le
statut de ministre à part entière.
Dans certains cas, le Premier ministre peut confier à
un ministre des fonctions additionnelles au sein du portefeuille d'un autre
ministre. Le ministre titulaire est responsable de l’ensemble du portefeuille.
II.4. Les secrétaires parlementaires
Choisis par le Premier ministre, les secrétaires
parlementaires sont chargés d’aider les
ministres. Ils constituent une ressource clé
dans le portefeuille du ministre, et ils contribuent à
part entière aux travaux du gouvernement.
Leur mandat est établi dans une lettre du
Premier ministre, et ils s’acquittent de leurs responsabilités
en se conformant aux cadres de politique et de programme établis
par le ministre. Ils peuvent en outre être
appelés à
prêter main-forte à
d’autres ministres du portefeuille.
Il incombe généralement
au secrétaire parlementaire d’aider le
ministre à s’acquitter de ses
responsabilités parlementaires, publiques
et ministérielles, de la façon
suivante :
Tâches relatives à
la Chambre et au public
- Les secrétaires parlementaires
constituent un lien essentiel entre les ministres et le Parlement. Ils aident
les ministres à demeurer en contact avec
les sénateurs et les députés
de façon à
promouvoir l’efficacité du processus décisionnel
du Parlement et à contribuer à
l’élaboration du programme législatif.
Ils assurent une liaison essentielle au sein du caucus et dans l’ensemble de
la Chambre des communes et de ses comités.
Dans ceux-ci, ils aident à diffuser l’information
en provenance des ministères et peuvent être
appelés à
planifier, de concert avec les présidents
de comité, la comparution de ministres et
de fonctionnaires et ainsi assurer un dialogue constructif. Ils sont censés
faciliter la comparution des représentants
des ministères en faisant valoir le point
de vue du ministre et en tentant de régler
les questions politiques pouvant surgir. En ce qui a trait aux affaires émanant
des députés,
les secrétaires parlementaires constituent
le lien entre le caucus et le ministre, et peuvent également
faciliter le travail avec les ministères en
ce qui concerne les affaires émanant des députés
que le gouvernement décide d’appuyer. En
l’absence du ministre, les secrétaires
parlementaires peuvent aussi être appelés
à intervenir à
la Période des questions, quoiqu'il revient
davantage au ministre suppléant de répondre
aux questions particulièrement délicates.
En outre, comme ils relèvent d’un
ministre, les secrétaires parlementaires ne
déposent pas eux-mêmes
de projets de loi ou de motions d’initiative parlementaire.
Tâches relatives au ministère
- Dans une lettre de mandat, le Premier ministre peut charger les secrétaires
parlementaires de s’occuper de certaines priorités
relatives aux politiques, et ceux-ci doivent jouer un rôle
actif et contribuer de façon stratégique
à l’élaboration
des politiques. Les ministres peuvent leur déléguer
des tâches spécifiques
à l’égard
de l’élaboration d’un projet de
politique du ministère.
Le ministre demeure responsable et doit rendre des comptes quant à
la direction des fonctionnaires et des ressources du ministère,
et conserve le pouvoir de prendre des mesures ministérielles.
Il incombe aussi aux secrétaires
parlementaires d’aider à assurer la
liaison entre les comités parlementaires et
la fonction publique.
Les secrétaires parlementaires sont
assujettis au Code régissant la conduite
des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandat. Le commissaire à
l’éthique et le Bureau du Conseil privé
peuvent fournir de plus amples renseignements sur le Code. Ils sont aussi
assujettis au Code régissant les
conflits d’ntérêts
des députés
de la Chambre des communes. De plus amples renseignements concernant ce code
peuvent être obtenus en contactant le
commissaire à l’étique.
II.5. Les sous-ministres
Les sous-ministres sont des fonctionnaires professionnels et impartiaux. Ils
sont choisis et affectés par le Premier
ministre, sur la recommandation du greffier du Conseil privé,
et nommés par le gouverneur en conseil4.
Leur rôle consiste à
fournir un appui spécialisé
et les meilleurs conseils possibles aux ministres pour leur permettre de s’acquitter
des responsabilités de leur portefeuille,
et à assurer la gestion quotidienne du
ministère au nom de leur ministre. Les
sous-ministres n’ont pas cependant d’autorité
directe sur les organes du portefeuille autres que le ministère
proprement dit. Ils doivent gérer une série
d’obligations de rendre compte à la fois
multiples et complexes qui découlent des
divers pouvoirs, autorisations et responsabilités
liés au poste.
Les sous-ministres ont un large éventail
de responsabilités qui comprennent
notamment la prestation de conseils sur les politiques, l’exécution
des programmes, la gestion interne du ministère
et la coordination interministérielle. Dans
le cadre de leurs fonctions, ils ont le devoir fondamental d’appuyer la
responsabilité tant individuelle que
collective de leur ministre. Tout sous-ministre doit rendre des comptes
quotidiennement à son ministre, et la
collaboration entre les deux est fondamentale. Les conseils prodigués
par les sous-ministres à leur ministre
doivent être objectifs et conformes à
la loi. En cas de conflit entre les instructions du ministre et la loi, celle-ci
l’emporte.
Le Premier ministre est responsable de l’unité
et de l’orientation du Conseil des ministres et des politiques
gouvernementales. En raison de leur participation à
la gestion collective du gouvernement, les sous-ministres doivent également
répondre au Premier ministre de l’application
des politiques du Conseil des ministres dans son ensemble ainsi que du respect
des exigences du Conseil du Trésor et de la
Commission de la fonction publique. Cela les oblige à
s’assurer que des consultations interministérielles
ont lieu chaque fois qu’une question concerne plusieurs ministères.
À ce titre, les sous-ministres doivent
tenir le greffier du Conseil privé au
courant de toute question qu’ils jugent assez importante pour influer sur
leurs responsabilités ou sur celles de leur
ministre. Si la question est suffisamment importante, le greffier du Conseil
privé en informera le Premier ministre.
De façon générale,
les sous-ministres ont également l’obligation
de rendre des comptes au Conseil du Trésor
en ce qui a trait à la capacité
de gestion et au rendement global de leur ministère.
Pour s’acquitter de cette obligation et veiller à
ce que le rendement fasse l’objet d’un examen régulier,
ils doivent mettre en oeuvre le Cadre de
gestion et de responsabilisation élaboré
par le Secrétariat du Conseil du Trésor.
De plus, le contrôleur général
du Canada établit des obligations de rendre
compte des dépenses des ministères,
et les sous-ministres et les contrôleurs
ministériels doivent faire en sorte que
toutes les exigences ayant trait à la
planification, au contrôle et à
la surveillance des dépenses soient respectées,
y compris dans le cadre de l’élaboration
des projets de politique.
L’obligation de rendre des comptes et les responsabilités
des sous-ministres sont exposées de façon
détaillée
dans le Guide du sous-ministre, un complément
au présent document.
II.6. Les fonctionnaires au sein des ministères
Le ministère relève
du ministre qui en a la charge par l’intermédiaire
du sous-ministre, suivant un axe hiérarchique
clair. Les sous-ministres sont choisis par le Premier ministre, tandis que les
sous-ministres adjoints, les autres cadres supérieurs
et les fonctionnaires sont nommés conformément
aux conditions fixées par la Commission de
la fonction publique. Les fonctionnaires sont responsables, par le l’intermédiaire
des sous-ministres, envers leur ministre, mais ce sont les ministres qui sont
responsables devant le Parlement.
Les fonctionnaires fédéraux
doivent respecter les lois du Canada dans leur travail et sont censés
préserver la tradition de neutralité
politique de la fonction publique. Cela leur permet de toujours offrir des
conseils professionnels, francs et honnêtes.
On ne peut en aucun cas demander aux fonctionnaires des ministères
de participer à des activités
politiques partisanes. Il est noté dans le Code
de valeurs et d’éthique de la fonction
publique, publié par le Conseil du Trésor,
que les ministres ont la responsabilité de
maintenir la confiance du public à l’égard
de l’intégrité
de la gestion et des activités au sein de
leur ministère. Ils ont aussi l'obligation
de garder la fonction publique impartiale et non partisane et de maintenir sa
capacité de fournir des conseils
professionnels de façon franche et directe.
II.7. Les organes non ministériels
La plupart des ministres ont la responsabilité
de plusieurs organismes tels que des sociétés
d’État ou des établissements
publics, des organismes gouvernementaux, des commissions, des tribunaux et des
conseils. Le degré de contrôle
et de responsabilité des ministres à
l’égard des organes non ministériels
est établi dans les lois qui les ont
instaurés. Si les ministres ont l’obligation
d’entretenir une relation d’indépendance
avec les organes non ministériels, ils
doivent tout de même leur donner des
orientations générales
touchant les objectifs et les attentes du gouvernement. Les ministres doivent
connaître leurs responsabilités
de façon détaillée,
ainsi que les limites de leurs pouvoirs à l’égard
de ces organes. Ils peuvent compter sur les conseils de leurs sous-ministres
à ce sujet, particulièrement
dans le contexte de la gestion intégrée
du portefeuille.
La nature de la relation entre un ministre et un tribunal administratif appelé
à rendre des décisions
indépendantes ou à
exercer des fonctions quasi judiciaires est particulièrement
délicate. Les ministres ne peuvent s’ingérer
dans les décisions de ces organismes. On
trouvera à l’annexe E des directives
touchant les rapports des ministres avec les tribunaux quasi judiciaires, et à
l’annexe F, des lignes directrices concernant les sociétés
d’État.
Les dirigeants d’organismes non ministériels
sont nommés par le gouverneur en conseil,
sur la recommandation du ministre responsable, après
que celui-ci a consulté le Premier
ministre. Leurs responsabilités et leurs
fonctions, et celles du ministre compétent,
varient selon la loi constitutive de chacun. Le ministre responsable doit rendre
compte de l'efficacité générale
des sociétés
d'État comprises dans son portefeuille, par
opposition à leurs activités
courantes. Bien que leur niveau d’indépendance
par rapport au titulaire du portefeuille puisse varier, tous les organismes non
ministériels doivent rendre compte au
Parlement. Lorsque les dirigeants de ces organismes et leurs employés
comparaissent devant des comités
parlementaires, ils le font en conformité
avec les principes de la responsabilité
ministérielle et de la neutralité
politique des fonctionnaires. De nombreux organismes non ministériels
sont tenus de faire rapport annuellement de leurs réalisations
et de leur planification au Parlement, par l’entremise de leur ministre désigné.
II.8. Les ministres suppléants
Le Premier ministre dresse une liste permanente de ministres suppléants
et substituts qui assument des responsabilités
supplémentaires lorsque leurs collègues
sont incapables de remplir leurs fonctions. Cette liste est officialisée
par décret. Le Premier ministre peut
suppléer tout ministre, mais il le fait
seulement, en règle générale,
lorsque ni le ministre suppléant ni son
substitut ne sont disponibles.
Les ministres qui agissent au nom d’un collègue
peuvent exercer les pleins pouvoirs de ce dernier, mais il leur est conseillé
de ne prendre aucune décision majeure en l’absence
temporaire du titulaire. En cas d’urgence, ils consultent habituellement le
ministre, le Premier ministre ou d’autres collègues
du Cabinet, selon le cas.
III -
Relations des ministres avec le Parlement
Dans notre système de gouvernement, le
Parlement est l’institution suprême de la
responsabilité démocratique.
L’obligation des ministres de rendre compte de façon
claire au Parlement est un élément
fondamental du gouvernement responsable5, et donne aux Canadiennes et
Canadiens l’assurance que leur gouvernement agit avec ouverture, intégrité
et transparence. Un Parlement qui prend des décisions
doit pouvoir compter sur des parlementaires disposant des informations et des
outils nécessaires pour promouvoir les intérêts
de leurs régions et tenir le gouvernement
responsable de ses décisions. Le Premier
ministre veut que les ministres fassent tout le nécessaire
pour que le Parlement et ses comités soient
au fait des priorités, des plans de dépenses
et des impératifs de gestion des ministères,
par exemple en se présentant devant les
comités parlementaires, au besoin. Il s’attend
à ce que les ministres sondent les
parlementaires et les comités sur les plans
et priorités futurs, et prennent le temps
de consulter et de mobiliser leurs collègues
au Parlement, afin d’obtenir leur appui. Cette façon
de faire est essentielle à l’alignement
de la volonté exprimée
par le public et de l’objectif poursuivi par le gouvernement.
Selon la convention de gouvernement responsable, le Parlement confère
le pouvoir exécutif aux ministres à
la condition qu’ils lui rendent compte de leurs actes et de ceux des
fonctionnaires qui relèvent d’eux. L’examen
des dépenses par le Parlement est un élément
clé de cette obligation. La loi
constitutive du ministère et celle de tout
autre organisme relevant de son autorité établissent
en général
la sphère de responsabilité
du ministre.
III.1. Les fonctions des ministres à la
Chambre
Les travaux quotidiens de la Chambre des communes sont la clé
de l’efficacité du gouvernement. En conséquence,
le Premier ministre s’attend à ce
que les ministres accordent une très haute
priorité à
leurs fonctions à la Chambre. Celles-ci
englobent les activités suivantes :
- Présence quotidienne à
la période de questions. Toute absence
doit être autorisée
à l’avance par le Cabinet du Premier
ministre avant la prise d’autres engagements. Si un ministre doit s’absenter, un autre ministre ou un secrétaire
parlementaire est désigné
pour répondre en son nom.
- Présence. La présence
à d’autres moments déterminés
est requise, selon le calendrier des périodes
de service obligatoire établi par le
leader du gouvernement à la Chambre des
communes. C’est au ministre lui-même qu’il
appartient de prendre les dispositions nécessaires
pour se faire remplacer s’il doit s’absenter et d’en informer le leader du
gouvernement à la Chambre des communes et
le whip en chef du gouvernement.
- Défense de projets de loi. Le
Premier ministre s’attend à ce que les
ministres pilotent leurs propres projets de loi à
la Chambre et comparaissent devant les comités
parlementaires de la Chambre et du Sénat,
au besoin. Pour mener à bien son programme
législatif, le gouvernement exigera que les
députés
du gouvernement appuient la position du gouvernement dans le cas des votes de
confiance, qui incluent des questions d’importance fondamentale pour le
gouvernement, en particulier le budget principal et les budgets supplémentaires
des dépenses, le budget et les éléments
prioritaires du programme d’action du gouvernement. Sur les autres questions,
le gouvernement va prendre position et recommander un résultat
souhaitable aux membres du caucus.
- Affaires émanant des députés.
En vertu du Règlement de la Chambre des
communes, tous les projets parrainés par
des députés
peuvent être mis aux voix. Le gouvernement établit
sa position sur tous les projets émanant
des députés.
Si un projet s’oppose de façon précise
à une ou des politiques du gouvernement,
les ministres responsables de ces politiques devront veiller à
ce que les députés,
y compris les autres membres du caucus, soient informés
de la position du gouvernement et à
demander l’appui du caucus à l’égard
de cette position.
- Relations avec les comités.
Le gouvernement souhaite que les comités
parlementaires participent activement à l’examen
des projets de politique et de loi, et les ministres devront s'assurer en
priorité d'établir
de bonnes relations avec les présidents et
les membres des comités et de soutenir leur
travail essentiel. Cela comprend, le cas échéant,
les comparutions devant les comités.
- Autres fonctions à la Chambre.
Le leader du gouvernement à la Chambre des
communes assigne et coordonne les autres fonctions des ministres à
la Chambre, comme la participation aux votes et la responsabilité
des réponses du gouvernement aux motions présentées
les jours réservés
à l’opposition.
La Loi constitutionnelle de 1867 établit
les principes de la souveraineté du
Parlement concernant la perception et l’utilisation des fonds publics.
Autrement dit, le gouvernement ne peut percevoir, dépenser
ou emprunter des fonds qu’avec l’autorisation du Parlement. Celui-ci examine
les dépenses régulièrement
afin de s’assurer que l’argent des contribuables sert à
donner suite aux priorités des Canadiennes
et Canadiens, d’une part, et que le gouvernement gère
judicieusement cet argent, d’autre part. Les ministres doivent se tenir prêts
à répondre
aux questions sur les dépenses dont ils
sont responsables, en particulier quand le Parlement procède
à l’examen de celles-ci.
Les relations des ministres avec le Parlement et leurs fonctions à
la Chambre sont très exigeantes et nécessitent
un soutien important, particulièrement lors
de la période des questions et des travaux
des comités. Que ce soit dans leur conduite
quotidienne ou à long terme, elles doivent être
soigneusement coordonnées avec le Premier
ministre et avec les leaders du gouvernement au Sénat
et à la Chambre. En conséquence,
les ministres confient normalement à un
membre supérieur de leur personnel exonéré
le soin de les appuyer dans leurs relations avec le Parlement. Cette personne
veille au maintien de la liaison avec les bureaux du whip et du leader du
gouvernement à la Chambre des communes
concernant les travaux de la Chambre, et elle agit comme point de contact clé
pour l’obtention de renseignements auprès
du personnel du ministère en vue de la période
des questions. On s’attend à ce que les
ministres secondés par un secrétaire
parlementaire fassent pleinement appel à
celui-ci pour les aider en Chambre et devant les comités.
Dans le cadre de leur obligation de rendre compte à
la Chambre des communes, les ministres sont tenus de répondre
le plus clairement et de la manière la plus
complète possible aux questions
parlementaires qui concernent les domaines qui leur sont attribués
en vertu de la loi. Il est primordial que les ministres fournissent des
renseignements exacts et véridiques au
Parlement et qu’ils s’empressent de corriger toute erreur commise. On ne
peut référer
une question parlementaire à un ancien
ministre au sujet d’opérations ou de
politiques relatives à un portefeuille dont
il n’a plus la responsabilité. Par
contre, les ministres en poste doivent rendre compte à
la Chambre des mesures prises pour corriger les problèmes
qui ont pu se produire avant leur nomination.
La responsabilité parlementaire reconnaît
que seule la personne investie du pouvoir peut prendre des mesures. Autrement
dit, les ministres ne peuvent être tenus
responsables de questions à l’égard
desquelles ils ne possèdent aucun pouvoir.
En vertu des lois régissant de nombreux
organismes non ministériels comme les
commissions ou les tribunaux administratifs, de réglementation,
les ministres n’ont qu’une responsabilité
limitée à
l’égard de ces organismes. Leur
obligation de rendre compte se limiterait alors aux responsabilités
directes qu’ils assument à cet égard.
Dans les cas où les ministres n’ont pas
la responsabilité directe d’aborder des
questions soulevées par le Parlement, ils
doivent néanmoins répondre
au Parlement (c’est-à-dire communiquer
les informations et les explications nécessaires)
et s’assurer que l’organisme non ministériel
concerné le fait, au besoin.
III.2. Les fonctions des ministres au Sénat
Le leader du gouvernement au Sénat est
chargé de gérer
le programme du gouvernement au Sénat et l’on
s’attend à ce que les ministres
collaborent avec lui en ce qui concerne les mesures législatives
et les projets de loi d’initiative parlementaire dont ils sont responsables.
Dans l’exécution de ces fonctions, le
leader est appuyé par son personnel
politique et par le Bureau du Conseil privé.
Les ministres doivent piloter leurs projets de loi au Sénat
et s’assurer que les sénateurs reçoivent
des réponses aux questions qu’ils posent
dans les domaines qui relèvent de leur
portefeuille.
III.3. Les comités parlementaires et le
rôle des fonctionnaires des ministères
Les comparutions des ministres et de leurs fonctionnaires devant les comités
sont essentielles pour informer le Parlement; elles permettent aux députés
d’exprimer les vues de leurs commettants (par exemple, sur les projets de
politique et de loi) et de demander au gouvernement de rendre des comptes (par
exemple sur sa gestion et ses politiques).
Les ministres doivent favoriser un dialogue continu avec les comités
concernant les priorités, projets de loi et
de dépenses et questions de gestion de leur
ministère. Aidés
de leurs fonctionnaires, les ministres doivent comparaître
régulièrement
devant leur comité respectif pour connaître
ses vues sur diverses priorités
(orientations et dépenses) et discuter du
rendement et des résultats de leur ministère.
On s’attend à ce que les ministres préparent
des rapports informatifs et équilibrés
pour les parlementaires (entre autres choses, le Budget des dépenses,
le Rapport sur les plans et les priorités,
et le Rapport sur le rendement) conformément
aux directives du Conseil du Trésor. Les
ministres et leurs fonctionnaires doivent collaborer avec les comités
et demander les vues de leurs membres et des autres parlementaires sur les plans
et les priorités futurs.
Les principes de la responsabilité
ministérielle et de l’obligation de
rendre compte doivent guider les ministres et leurs fonctionnaires lorsqu’ils
comparaissent devant un comité
parlementaire. Il incombe aux ministres de fournir au Parlement des réponses
aux questions concernant les politiques, les programmes et les activités
du gouvernement et de donner autant de renseignements que possible sur l’exercice
des pouvoirs qui leur sont conférés
et sur ceux qu’ils délèguent
à d’autres personnes.
Il incombe en outre aux ministres de déterminer
les questions auxquelles ils devraient répondre
personnellement et celles qui peuvent être
traitées par leurs fonctionnaires en leur
nom. Ceux-ci peuvent aider les ministres en répondant
aux questions posées par les comités
parlementaires en s’en tenant aux faits, c’est-à-dire
qu’ils doivent expliquer les politiques plutôt
que de les défendre ou d’en débattre.
Lorsqu’ils comparaissent devant un comité
parlementaire, les fonctionnaires conservent l’impartialité
traditionnelle de la fonction publique. La présence
du ministre ou de son représentant
politique est nécessaire si des questions
politiquement controversées risquent d’être
soulevées. En tant que membres de comités
parlementaires, les secrétaires
parlementaires constituent une ressource essentielle et y représentent
activement leurs ministres. Ceux-ci doivent leur demander de répondre
aux questions partisanes posées durant les
comparutions du ministère et d’assurer la
liaison entre le comité et le ministre, et
le ministère.
Les ministres doivent s’assurer que la comparution de leurs fonctionnaires
devant des comités parlementaires est
pleinement compatible avec la responsabilité
que leur confie le Parlement en vertu de la loi. Les fonctionnaires sont en bout
de ligne comptables à leur ministre, et non
pas directement au Parlement.6 Par conséquent,
les fonctionnaires ne comparaissent pas devant les comités
sans avoir reçu des directives claires de
leur ministre.
Les fonctionnaires qui comparaissent devant les comités
sont souvent en mesure d'expliquer de façon
plus détaillée
que les ministres les plans et le rendement du ministère.
Le sous-ministre et d’autres fonctionnaires doivent donc se préparer
à décrire
les plans, activités et résultats
du ministère dans différents
secteurs (par exemple, en ce qui concernce la gestion des ressources financières
et humaines, la prestation de services et l’exécution
de programmes).
Les fonctionnaires ont aussi un devoir et une responsabilité
particulière devant la loi de maintenir le
caractère confidentiel de l’information à
laquelle ils ont accès dans l’exercice de
leurs fonctions. Par conséquent, lorsqu’ils
comparaissent devant les comités
parlementaires, ils sont liés par ces
obligations que leur confère la loi, mais
aussi par leurs obligations envers leur ministre et le gouvernement, de ne pas
divulguer d’information confidentielle pour des raisons de sécurité
nationale ou de respect des renseignements personnels ou encore, parce qu’il s’agit
de conseils fournis aux ministres. En pratique, les fonctionnaires doivent
collaborer avec les députés,
de concert avec les ministres et le personnel de leurs bureaux, pour trouver des
façons de répondre
aux demandes d’information légitimes des
députés,
dans le cadre des limites qui leur sont imposées.
Dans le cas des audiences des comités, l’information
qui n’est pas déjà
publique ne peut être communiquée
qu’avec l’autorisation expresse du ministre, tout en respectant les
obligations statutaires.
De leur propre initiative ou en réponse à
la demande d’un caucus parlementaire, les ministres peuvent fournir de l’information
au Parlement en demandant à leurs
fonctionnaires de tenir des séances d’information
factuelles. Les séances d’information
organisées à
l’intention d’un caucus sont offertes aux caucus des autres partis et, par
conséquent, les leaders à
la Chambre et les chefs de chaque parti sont mis au courant de leur tenue. Le
sous-ministre ou d’autres fonctionnaires doivent demeurer en tout temps
impartiaux. Toute question de nature politique ou toute divergence de vue avec
le gouvernement, exprimée lors de ces séances,
doit être communiquée
au ministre.
IV -
Consultation et coordination
Le présent chapitre expose les fonctions
que remplissent les organismes centraux à l’appui
du Premier ministre et du Cabinet. Le Premier ministre s’attend à ce que
les ministres et leurs ministères
travaillent en étroite collaboration avec
tous les organismes centraux afin de coordonner les dossiers et de former un
programme global qui bénéficie
de l’appui du Cabinet.
IV.1. Les organismes centraux
a) Le Bureau du Conseil privé
Le Bureau du Conseil privé apporte au
Premier ministre l’appui de la fonction publique et soutient directement ce
dernier dans l’exercice de toutes ses fonctions et responsabilités
en tant que chef du gouvernement. Il est également
le secrétariat du Cabinet. C’est le
Bureau du Conseil privé qui, grâce
à une consultation constante des ministères
et organismes, veille à fournir au
Premier ministre les données et les
analyses les plus complètes au sujet des
politiques et des priorités qui sont
envisagées. Entre autres questions sur
lesquelles porte cette information figurent l’organisation du gouvernement et
ses rapports avec le Parlement et la Couronne, la nomination des cadres supérieurs,
le programme de dépenses du gouvernement,
le système décisionnel
du Cabinet, l’élaboration des grandes
orientations, la gestion des relations intergouvernementales et d’autres
dossiers particuliers.
Le Bureau du Conseil privé fournit également
le soutien requis aux autres ministres du portefeuille du Premier ministre.
Le Bureau du Conseil privé est dirigé
par un haut fonctionnaire non partisan nommé
par le Premier ministre : le greffier du Conseil privé,
qui joue également le rôle
de secrétaire du Cabinet. Le greffier agit à
titre de sous-ministre du Premier ministre, en plus d’être
le gardien des documents du gouvernement de l’heure et de ceux qui l’ont précédé.
En vertu de la loi, cette personne est en outre chef de la fonction publique. À
ce titre, elle est responsable de la qualité
des conseils éclairés,
professionnels et impartiaux et des services que la fonction publique fournit au
Premier ministre et au Cabinet. Le greffier du Conseil privé
rend compte chaque année au Premier
ministre de l’état de la fonction
publique.
b) Le ministère des Finances
Le ministère des Finances est
responsable de la politique macroéconomique
du gouvernement, y compris des politiques et des dépenses
fiscales, ainsi que du cadre financier général.
Il est également chargé
d’analyser l’incidence économique et
budgétaire de toutes les propositions émanant
des ministres. Le ministre des Finances peut ainsi compter sur une capacité
d’analyse socioéconomique étendue.
c) Le Secrétariat du Conseil du Trésor
Le Secrétariat du Conseil du Trésor
appuie le président du Conseil du Trésor.
À titre d’organisme administratif du
Conseil du Trésor, le Secrétariat
doit appuyer le Conseil du Trésor, qui est
un comité du Conseil privé
de la Reine pour le Canada, et assumer ses responsabilités
légales, notamment en vertu de la Loi
sur l’administration des finances publiques. Il surveille les pratiques de
gestion à l’échelle
du gouvernement et vise l’optimisation des ressources. Le contrôleur
général
doit veiller à l’amélioration
de la gestion financière dans l’ensemble
du gouvernement.
Le Secrétariat offre recommandations et
conseils au Conseil du Trésor sur tout ce
qui touche la structure administrative générale
de la fonction publique du Canada, les politiques et procédures
de gestion des finances et des biens, l'examen des plans et programmes de dépenses
annuels et pluriannuels des ministères
ainsi que l’établissement des priorités
connexes.
d) Autres ministères
Outre les organismes centraux, deux ministères
exercent des fonctions centrales. Ainsi, le ministère
de la Justice fournit des avis et des services juridiques à
tous les ministres et à leurs ministères,
et le ministère des Affaires étrangères
et du Commerce international coordonne, dans l’ensemble du gouvernement, les
dossiers et les activités se rapportant à
la politique étrangère.
IV.2. Le Cabinet du Premier ministre
Le Cabinet du Premier ministre est constitué
de son personnel politique, qui est au service du Premier ministre et relève
pleinement de lui.
Le Cabinet du Premier ministre appui ce dernier dans l’exercice de ses
fonctions de chef de gouvernement, de dirigeant d’un parti politique et de député.
L’effectif politique du Cabinet du Premier ministre fournit des avis sur l’élaboration
des politiques et sur les nominations, fait le point avec lui au sujet des délibérations
de la Chambre des communes et facilite ses relations avec les ministres, avec
son caucus et avec le parti en général.
De plus, le Cabinet du Premier ministre établit
l’horaire du Premier ministre, organise ses déclarations
publiques et ses relations avec les médias
et traite sa correspondance.
En règle générale,
le Cabinet du Premier ministre joue un rôle
important en donnant à ce dernier les
moyens d’orienter la stratégie politique
du gouvernement en plus de jouer un rôle
central de communication et de coordination auprès
des ministres, des secrétaires
parlementaires et des députés.
Il travaille aussi en étroite collaboration
avec le Bureau du Conseil privé. Ensemble,
ces deux organismes fournissent aide et conseils selon différentes
perspectives concernant les questions qui intéressent
quotidiennement le Premier ministre.
IV.3. Les relations fédérales-provinciales-territoriales
et la coordination régionale
C’est le Premier ministre qui veille à
la gestion globale des relations fédérales-provinciales-territoriales,
puisqu’elles touchent à presque tous les
champs de l’activité fédérale.
Il est secondé à
cet égard par le ministre des Affaires
intergouvernementales. Le Bureau du Conseil privé est le ministère
de la fonction publique qui conseille et seconde le Premier ministre et le
ministre en matière d’affaires
intergouvernementales.
De façon générale,
le Premier ministre s’attend à ce que
chaque ministre prenne en main l’aspect fédéral-provincial-territorial
des politiques et des programmes relevant de son portefeuille et qu’il les
coordonne avec les autres initiatives intergouvernementales.
Le Premier ministre peut aussi désigner
des ministres régionaux pour chaque
province ou grande région. Ces ministres
jouent un rôle de premier plan dans la
coordination des questions régionales ou
provinciales avec les activités du
gouvernement fédéral.
L’administration des programmes ministériels
dans chaque région demeure, toutefois, la
responsabilité des ministres directement
intéressés.
IV.4. Les nominations
Le gouverneur en conseil nomme les titulaires de divers postes dont ceux de
sous-ministres, de chefs d’organismes, et de premiers dirigeants et d’administrateurs
de sociétés
d’État. Les titulaires de ces postes fort
exigeants doivent travailler beaucoup et efficacement et prendre des décisions
difficiles. Il est donc essentiel, d’une part, qu’ils soient très
qualifiés et, d’autre part, qu’ils
soient sélectionnés
par un processus qui assure un examen large et ouvert des candidatures proposées.
Le gouvernement établira une commission des
nominations publiques afin de veiller à ce
que les concours à des postes soient bien
annoncés et gérés
équitablement.
Conformément à
la loi ou au Règlement de la Chambre des
communes, certaines nominations – y compris celles des agents du
Parlement – doivent faire l’objet d’un examen parlementaire et d’une
résolution avant d’être
définitives. En vertu de la politique
gouvernementale, les nominations à des
postes clés, dont ceux de président
et de dirigeant d’organismes gouvernementaux et de sociétés
d’État, sont maintenant sujets à
un examen parlementaire préalable. Par
ailleurs, sauf dans le cas des nominations à
la magistrature, les noms des autres personnes nommées
par le gouverneur en conseil sont déposés
à la Chambre des communes après
leur nomination afin de permettre au comité
permanent compétent de convoquer ces
personnes et d’examiner leurs titres et qualités.
Le processus de nomination des juges à
la Cour suprême du Canada comprend des
consultations exhaustives (auprès notamment
des juges en chef, des provinces et du milieu juridique) et l’évaluation
des candidats par un comité consultatif
(formé de représentants
des partis reconnus, des provinces et du milieu juridique).
IV.5. Les communications et les annonces publiques
Les communications avec le public sont une responsabilité
importante du gouvernement. Elles doivent être
claires et être transmises au moment
opportun. Toutes les communications du gouvernement doivent donc être
coordonnées afin d’être
conformes aux objectifs et décisions du
gouvernement, y compris les politiques du Conseil du Trésor.
Les incidences d’une annonce sur le plan des communications sont l’un des
points étudiés
par le Cabinet lorsqu’il doit arrêter une
politique. Qu’il s’agisse d’une annonce ou d’une déclaration
concernant une politique ou quelque autre mesure gouvernementale (par exemple,
une nomination, de nouveaux programmes ou engagements financiers et des
ententes), la coordination (teneur et moment propice) est assurée
par le ministre responsable de concert avec son cabinet et son ministère,
le Cabinet du Premier ministre et le Bureau du Conseil privé.
Le Premier ministre s’attend à ce que
ses ministres consultent aussi les ministres régionaux
de même que les membres visés
du caucus relativement aux annonces à venir
et qu’ils travaillent avec leurs propres sous-ministres.
V -
Normes de conduite
Offrir aux Canadiens et Canadiennes un gouvernement entièrement
responsable constitue un objectif central de notre gouvernement. Le Premier
ministre exige que les ministres respectent les normes de conduite les plus
strictes qui soient dans toutes leurs actions, y compris celles qui ne sont pas
directement liées à
l’exercice de leurs fonctions officielles. On s’attend donc à
ce que les ministres suivent les normes de conduite exposées
ci-après, qu’ils agissent en tant que
ministre, député,
sénateur ou simple citoyen. Le présent
chapitre décrit les secteurs clés
à l’égard
desquels le gouvernement a fixé des normes
de conduite applicables aux ministres.
De plus, comme le gouvernement s’est engagé
à introduire d’autres mécanismes
de responsabilisation, le Premier ministre attend des ministres qu’ils se
conduisent non seulement en se conformant strictement aux règles
actuellement en vigueur, mais aussi en observant l’esprit et la lettre des
mesures que le gouvernement entend adopter.
V.1. La conduite des ministres
Les ministres doivent agir avec honnêteté
et respecter les normes d’éthique les
plus élevées
qui soient afin de maintenir et de rehausser la confiance du public dans l’intégrité,
l’objectivité et l’impartialité
du gouvernement. Plus particulièrement, ils
sont tenus de s’acquitter de leurs fonctions officielles et de mener leurs
affaires personnelles d’une manière qui
puisse résister à
l’examen public le plus rigoureux. Cette obligation ne se limite pas à
la simple observance de la loi.
V.2. Les conflits d’intérêts
Les ministres et les personnes agissant en leur nom sont assujettis au Code
régissant la conduite des titulaires de
charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandat7. Les
ministres sont aussi assujettis au Code régissant
les conflits d’intérêts
des députés
de la Chambre des communes. Le commissaire à
l’éthique administre les deux codes, enquête
sur les allégations à
l’endroit des ministres et des hauts fonctionnaires relativement aux conflits
d’intérêts,
applique les mesures de conformité et
informe les ministres de leurs responsabilités.
Le Code régissant la conduite des
titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandat s’applique aux
ministres, à leur personnel exonéré,
aux secrétaires parlementaires et aux
personnes nommées par décret,
et certaines de ses dispositions s’appliquent aux membres de leur famille. Le
Code ne s’applique pas aux sénateurs et
aux députés
qui ne font pas partie du gouvernement.
Le Premier ministre s’attend à ce que
les ministres se conforment aux dispositions du Code régissant
la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandate qui, en règle
générale,
prescrit des normes de conduite de base. En outre, le Code :
- oblige les ministres et leur conjoint ou conjointe et enfants à
charge à présenter
au commissaire à l’éthique
un rapport confidentiel énumérant
leurs biens, leurs dettes et leurs activités
passées et présentes;
- énonce des règles
relatives aux biens pouvant être gérés
directement et précise comment, le cas échéant,
il faut s’en départir;
- établit des limites concernant
les activités extérieures,
l’acceptation de cadeaux, d’invitations à
des activités spéciales
et de marques d’hospitalité, et les
activités de l’après-mandat;
- met en place un mécanisme de récusation
pour aider les ministres à éviter
les conflits d’intérêts
dans l’exercice de leurs fonctions officielles.
En respectant le Code régissant la
conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandat, les ministres
rehausseront la confiance dans notre système
de gouvernement.
Les ministres doivent également répondre
devant la Chambre des communes en tant que députés
(ou dans le cas des ministres qui sont sénateurs,
devant le Sénat) du respect des
dispositions du Code régissant les conflits d’intérêts
des députés
de la Chambre des communes (ou des règles
analogues qui pourraient être établies
par le Sénat).
V.3. Les relations avec l’appareil judiciaire et les autres organismes
gouvernementaux
En tant que députés,
les ministres ont des responsabilités à
l’égard de leurs commettants. Cependant,
il y a des limites à leur capacité
d’intervenir au nom des commettants, de toute autre personne ou en leur propre
nom, lorsqu'ils traitent avec certains organismes gouvernementaux.
Le Premier ministre s’attend à ce que
les ministres et les membres de leur personnel n’interviennent pas, ni ne
donnent l’apparence d’intervenir, au nom de commettants ou de toute autre
personne, auprès des autorités
judiciaires relativement à une
instance qu’elles sont appelées à
trancher. Le ministre de la Justice peut fournir plus de détails
à ce sujet.
Les ministres et les membres de leur personnel ne sont pas, non plus, censés
intervenir ou sembler intervenir en faveur de quiconque, y compris leurs
commettants, auprès de tribunaux quasi
judiciaires fédéraux
dans une affaire que ceux-ci doivent trancher, à
moins que la loi n’autorise une telle intervention8. Il appartient
donc aux ministres de s’assurer qu’eux-mêmes
et les membres de leur personnel comprennent et respectent le principe de l’indépendance
de ces organismes et maintiennent avec eux une relation de non-ingérence.
Les ministres doivent être en contact
avec les organismes de leur propre portefeuille au sujet d’une grande variété
de questions. Cependant, les lois constitutives confèrent
à certains organismes, comme les sociétés
d’État, une certaine autonomie par
rapport au ministre dont ils relèvent. Le
ministre doit comprendre et respecter cette indépendance.
Le degré de contrôle
et de responsabilité d’un ministre à
l’égard de tels organismes est défini
dans la loi en vertu de laquelle ils sont créés.
Les ministres doivent connaître à
la fois leurs responsabilités détaillées
et les limites de leurs pouvoirs à l’égard
de ces organismes, et ils doivent comprendre et respecter le principe de leur
indépendance9.
Selon une convention du Cabinet, un ministre ne doit pas commenter les
affaires d’un collègue ou s’en mêler
de quelque autre façon sans avoir au préalable
consulté ce collègue
et obtenu sa permission. Cette pratique n’empêche
pas le ministre de s’adresser directement au ministre responsable. De plus,
cela n’empêche pas le personnel du
cabinet du ministre de transmettre les inquiétudes
des commettants au personnel du cabinet du ministre responsable ou encore aux
responsables des relations avec les commettants dans le ministère
ou l’organisme concerné.
Parfois, le cabinet d’un ministre peut recevoir des demandes d’aide d’autres
membres du Conseil des ministres au nom de leurs commettants. Si une telle
intervention auprès d’un organisme n’est
pas appropriée parce qu’il s’agit d’une
question quasi judiciaire, le cabinet du ministre doit indiquer qu’aucun
ministre ne peut intervenir et il doit proposer au commettant de s’adresser
directement à l’organisme.
Cependant, les ministres et les membres de leur personnel peuvent demander
des renseignements accessibles au public. Le commissaire à
l’éthique peut fournir à
ce sujet des conseils détaillés
aux ministres, aux directeurs de cabinet et aux autres membres de leur
personnel, y compris à ceux qui s’occupent
des questions provenant des commettants.
V.4. Invitations
Les ministres sont souvent invités à
participer à divers événements
ou activités communautaires, à
préfacer des publications, à
rencontrer différentes personnes et à
voyager à l’étranger.
Ils doivent être conscients que certaines
invitations peuvent provenir de personnes ou de groupes qui peuvent avoir des
liens avec des organisations terroristes, criminelles ou violentes ou avec des régimes
politiques peu recommandables.
Les ministres doivent faire preuve d’un discernement constant et s’assurer de la bonne foi des personnes avec lesquelles ils traitent. En
cas de doute quant à certaines invitations,
ils doivent s’adresser au directeur des opérations
de sécurité
du Bureau du Conseil privé. Le directeur
fera enquête, offrira un avis général
et, le cas échéant,
fera le nécessaire afin d'organiser une séance
d’information.
VI -
Questions administratives
Les ministres ont des responsabilités
administratives directes qui découlent de
leurs obligations ministérielles. Le présent
chapitre fournit des renseignements sur les questions administratives qui les
intéressent, eux et leur cabinet. Des
exigences sont également détaillées
dans les Lignes directrices à l’intention
des cabinets des ministres du Secrétariat
du Conseil du Trésor.
VI.1. Le cabinet et le personnel politique des ministres
Les ministres sont personnellement responsables de la bonne marche de leur
cabinet, au coeur duquel se trouve le
personnel exonéré,
aussi appelé personnel politique. Celui-ci
se compose d’employés qui ne font pas
partie de la fonction publique et sont exonérés
de diverses exigences de la Commission de la fonction publique, dont celles
concernant la dotation. Ces employés sont néanmoins
assujettis à un grand nombre de conditions
fixées par le Conseil du Trésor
pour le gouvernement dans son ensemble.
La raison d’être des cabinets est de
rassembler des conseillers et des adjoints qui ne sont pas fonctionnaires et qui
peuvent partager l’engagement politique des ministres et offrir un complément
aux conseils professionnels, compétents et
non-partisans de la fonction publique. Par conséquent,
ils offrent une expertise ou un point de vue particulier que la fonction
publique est incapable de fournir. Le personnel politique n’est pas habilité
à donner des ordres aux fonctionnaires,
mais il peut leur demander de l’information ou leur transmettre les
instructions du ministre, en passant normalement par le sous-ministre.
De bonnes relations de travail entre le cabinet du ministre et son ministère,
qui se caractérisent par un respect mutuel,
une coopération et un échange
d’information lorsque leurs travaux respectifs le requièrent,
sont essentielles au ministre et au sous-ministre pour gérer
le travail ministériel. Pareille relation
exige que le personnel exonéré
du cabinet du ministre respecte l’impartialité
des fonctionnaires et ne cherche pas à les
engager dans des activités qui ne
correspondent pas au rôle qui leur est donné.
Afin d’honorer leur responsabilité de
respecter l’impartialité des
fonctionnaires, le personnel exonéré
se doit de connaître les paramètres
appropriés du code de conduite des
fonctionnaires, dont les valeurs et l’éthique
de la fonction publique, et d’évaluer
activement sa propre conduite et toute demande qu’il fait aux fonctionnaires
ministériels à
la lumière de ces paramètres.
Les ministres et les sous-ministres devraient être
vigilants afin de faire en sorte que les paramètres
appropriés régissant
l’interaction entre les fonctionnaires et le personnel exonéré
soient respectés.
Dans la mesure du possible, les relations entre les fonctionnaires et le
personnel exonéré
devraient être régies
par le bureau du sous-ministre. Ce dernier devrait être
informé de tout contact entre les deux
parties au sein du ministère.
Le cabinet d’un ministre peut aussi compter un certain nombre d’adjoints
ministériels, soit des fonctionnaires
du ministère affectés
au cabinet du ministre et tenus de s’acquitter de leurs fonctions de manière
non partisane. Leur rôle est d’assurer la
liaison avec le ministère, de fournir au
ministre un appui administratif et de l’aider à
comprendre tout ce qui se passe dans son ministère
et ailleurs au gouvernement.
En tant que député
ou sénateur, les ministres bénéficient
d’autres services fournis par la Chambre des communes ou le Sénat.
Ces services doivent être utilisés
conformément aux règles
de la Chambre des communes et du Sénat.
VI.2. La sécurité
Le Premier ministre tient les ministres personnellement responsables de la sécurité
de leur personnel, de leurs bureaux, de même
que des documents confidentiels du Conseil privé
de la Reine pour le Canada (appelés communément
les documents confidentiels du Cabinet) et d’autres renseignements délicats
sous leur garde. Le Bureau du Conseil privé
est chargé d'informer les ministres sur les
directives de sécurité
applicables.
Les documents confidentiels du Conseil privé
de la Reine pour le Canada, qui incluent les documents du Cabinet et d’autres renseignements
liés à
son processus décisionnel, sont définis
à l’article 69 de la Loi sur l’accès
à l’information et à
l’article 70 de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Les sous-ministres doivent rendre compte à
leurs ministres de la sécurité
du personnel, de l’information, des lieux et d’autres biens. Tous les
individus qui travaillent dans les cabinets des ministres, ou pour ceux-ci (par
exemple employés, entrepreneurs, étudiants
et personnes prêtées,
affectées ou détachées),
quel que soit leur lieu de travail, doivent avoir obtenu au moins l’autorisation
de sécurité
de niveau 2 Secret avant leur nomination. Ils doivent en outre se
conformer à d’autres exigences concernant
la sécurité
des renseignements et des biens de l’État.
Le sous-ministre voit à l’obtention de
ces autorisations et à la tenue de séances
d'information.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) fournit aux ministres de la
documentation sur les mesures qu’ils peuvent prendre pour assurer leur sécurité.
Elle leur donne en outre un numéro qu’ils
peuvent composer 24 heures sur 24, sept jours sur sept. En cas de menaces
précises, la GRC peut offrir une aide
additionnelle (par exemple, chauffeur, voiture et garde du corps).
Les ministres sont tenus de signaler immédiatement
à leur sous-ministre toute compromission
possible de documents confidentiels du Cabinet ou d’autres incidents. Les
sous-ministres ou le greffier du Conseil privé
peuvent fournir aux ministres de plus amples renseignements en la matière.
VI.3. Les documents du Cabinet, les documents institutionnels et les
documents personnels
Les documents conservés dans les
cabinets des ministres doivent être classés
selon quatre catégories : documents du
Cabinet, documents institutionnels, documents ministériels
et documents personnels et politiques10. Les documents appartenant à
ces catégories sont classés
séparément
pour des raisons d’efficacité et de
confidentialité et afin de faciliter le
respect des exigences légales. Chaque catégorie
peut être assujettie à
divers traitements et à différentes
dispositions en vertu de certaines lois pertinentes : la Loi sur l’accès
à l’information, la Loi sur la
protection des renseignements personnels, la Loi sur la protection de l’information,
la Loi sur la preuve au Canada et la Loi sur les Archives nationales
du Canada.
Les ministres doivent veiller à faire
respecter les dispositions relatives au traitement des quatre catégories
de documents. La plupart du temps, toutefois, ils délèguent
cette responsabilité et confient à
leur personnel la gestion et le contrôle de
ces documents. Les sous-ministres et Bibliothèque
et Archives Canada peuvent fournir des conseils sur les modalités à suivre.
VI.4. L’accès du public à
l’information et la protection des renseignements personnels
La Loi sur l’accès à
l’information prévoit un droit d’accès
du publicà l’information contenue dans
les documents gérés
par les institutions gouvernementales, sous réserve
d’un nombre restreint d’exceptions nécessaires
précisées
dans la loi. Les ministres, leurs sous-ministres et les chefs d’organismes
sont, en dernière analyse, responsables de
l’application de la Loi dans leurs institutions respectives et dans l’ensemble
du portefeuille ministériel. En vertu de la
Loi, les décisions peuvent être
revues par le Commissaire à l’information
et, en dernier ressort, par la Cour fédérale.
On s’attend à ce que les ministres
suivent l’esprit et la lettre de la loi à
tous égards quand ils examinent les
demandes d’accès à
l’information émanant du public. Il leur
incombe de veiller à ce que l’on prenne
les mesures nécessaires pour que leurs
ministères puissent respecter les délais
et consulter les autres ministères.
La Loi sur la protection des renseignements personnels énonce
des conditions visant à protéger
les renseignements personnels détenus par
les institutions gouvernementales. En vertu de cette loi, les décisions
peuvent être revues par le Commissaire à
la protection de la vie privée et, en
dernier ressort, par la Cour fédérale.
Conformément à
la loi, les ministres peuvent déléguer
ces questions à leurs sous-ministres ou à
d’autres hauts fonctionnaires. Ils voudront toutefois être
tenus au courant des dossiers particulièrement
importants.
La Loi sur l’accès à
l’information et la Loi sur la protection des renseignements personnels
ne s’appliquent pas aux documents confidentiels du Conseil privé
de la Reine pour le Canada. Toutefois, sous réserve
d’exemptions précisées
dans les deux lois, un jugement de la Cour d’appel fédérale
autorise l’accès aux explications de
base, analyses de problèmes ou options d’orientation
contenues dans les documents du Cabinet, après
que sa décision a été
rendue publique ou, dans le cas contraire, quatre ans après
qu’elle a été
prise. Conformément à
la politique du gouvernement, les institutions fédérales
doivent consulter le Bureau du Conseil privé
chaque fois qu’on détermine que la réponse
à une demande présentée
en vertu de la Loi est susceptible d'être
considérée
comme de l'information confidentielle du Cabinet.
En ce qui concerne le dépôt
de documents au Parlement, les ministres doivent veiller à
ce qu’on réponde aux demandes d’information
(présentées,
par exemple, à la suite d’un avis de
motion). Le leader du gouvernement à la
Chambre des communes coordonne les questions relatives au dépôt
de documents au Parlement.
VI.5. La gestion financière et des
ressources
Les dépenses des ministres sont sujettes
aux exigences de la loi et aux politiques du Conseil du Trésor
régissant l’utilisation des fonds
publics. Ces directives, qui sont énoncées
dans les Lignes directrices à l’intention
des cabinets des ministres, portent entre autres sur :
- les autorisations de sécurité;
- le personnel politique et l’embauche de contractuels;
- les échelles salariales et les
avantages sociaux;
- le personnel des ministères affecté
aux cabinets des ministres;
- les politiques et procédures de
passation de contrats;
- les budgets, les autorisations de dépenses
et leur imputation aux budgets des ministres;
- les locaux et les fournitures de bureau;
- les voyages et l’utilisation des avions du gouvernement et des véhicules
à la disposition du ministre.
Les ministres doivent veiller à ce que
toutes les dépenses engagées
par leurs cabinets soient correctement et prudemment gérées
et soient occasionnées par les affaires de
l’État. Les sous-ministres et le Secrétariat
du Conseil du Trésor peuvent fournir plus
de détails à
ce sujet.
Les dépenses effectuées
par les ministres et les secrétaires
parlementaires sont scrutées par le
Parlement. Les ministres, leur personnel exonéré
et les secrétaires parlementaires doivent
divulguer, sur le site Internet du ministère,
tous les frais d’accueil et de voyages engagés
dans la conduite d’affaires liées aux
programmes. Les rapports portent sur trimestre financier et sont affichés
sur le site Internet du ministère dans les
30 jours suivant la fin du trimestre. Les ministres doivent être
bien conscients que l’on s’attend à ce
qu’ils soient au-dessus de tout reproche. Cette règle
s’applique aussi aux sous-ministres et aux autres hauts fonctionnaires.
VI.6. La coordination des voyages ministériels
Tout projet de voyage ministériel est
coordonné avec le Cabinet du Premier
ministre longtemps d’avance et avant de prendre quelqu’engagement que ce
soit. Les ministres sont également tenus de
consulter à ce sujet le leader du
gouvernement à la Chambre des communes ou
le whip en chef du gouvernement et de s’assurer de la disponibilité
des ministres suppléants. Pour ce qui
touche les avions du gouvernement, à l’instar
des autres ressources de l’État, les
ministres doivent tout mettre en oeuvre pour
assurer leur utilisation optimale. Toutefois, par souci de sécurité,
un maximum de huit ministres peuvent voler à
bord du même appareil en même
temps.
En règle générale,
les ministres doivent limiter le plus possible leurs voyages à
l’extérieur du pays, surtout lorsque le
Parlement siège. Leur sous-ministre et la
Gendarmerie Royale du Canada doivent être
mis au courant de leurs projets de voyage afin de pouvoir les conseiller adéquatement.
Les dispositions en vue des voyages officiels à
l’étranger sont coordonnées
par le ministère des Affaires étrangères
et du Commerce international.
Les ministres qui envisagent de se rendre à
l’étranger à
titre privé doivent aussi en informer
le ministre des Affaires étrangères
bien à l’avance, tant pour des raisons de
sécurité
que pour des considérations stratégiques.
Tous les biens acquis à l’étranger
doivent être déclarés
à l’arrivée
et inspectés, conformément
aux exigences de la législation douanière.
Les ministres ne doivent en aucun cas accepter les offres de voyage à
bord d'un appareil privé ou d’un vol
nolisé non commercial, sauf dans des
circonstances exceptionnelles et seulement avec l'autorisation préalable
du commissaire à l’éthique,
et à la condition de le divulguer
publiquement. Ils doivent s’en tenir strictement au Code régissant
la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandat pour ce qui touche
les marques d'hospitalité.
VI.7. Les distinctions honorifiques étrangères
D’après une politique gouvernementale établie
de longue date, les ministres ne doivent ni chercher à
obtenir ni accepter, personnellement ou pour le compte d’un collègue,
une décoration ou distinction étrangère.
Annexe A -
Les institutions du gouvernement fédéral :
le pouvoir exécutif
Le Canada est une monarchie constitutionnelle et une démocratie
dotée d’un gouvernement parlementaire
responsable qui est fondé sur le modèle
britannique. Comme tels, les structures et l’exercice du pouvoir exécutif
sont régis à
la fois par la constitution « écrite »
du Canada (les lois constitutionnelles de 1867 à
1982) et par une constitution « non écrite »
composée d’usages et de coutumes qui ont
vu le jour et ont évolué
au fil de l’histoire du gouvernement responsable au Canada.
La constitution « non écrite »
établit les éléments
clés de notre démocratie
concernant l’exercice du pouvoir exécutif
par le Premier ministre et le Cabinet, qui sont responsables devant la Chambre
des communes, laquelle se compose des représentants
élus par la population du Canada. La présente
annexe expose les principales fonctions et responsabilités
du pouvoir exécutif dans ce système.
A.1. La Couronne, le Gouverneur général
et le Conseil privé de la Reine pour le
Canada
Officiellement, la Loi constitutionnelle de 1867 confère
le pouvoir exécutif au Canada à
la Reine, qui est le chef d’État. Le
Gouverneur général
la représente et exerce, en son nom, les
pouvoirs et fonctions de la Couronne.
Dans le système démocratique
canadien, le Gouverneur général
est presque toujours tenu d’agir seulement sur l’avis des représentants
élus appartenant au parti politique qui a
la confiance de la Chambre des communes. Cet avis lui est offert directement par
le Premier ministre sur certaines questions, ou encore officiellement par le
Conseil des ministres ou par le gouvernement dans son ensemble. C’est la prérogative
personnelle du Premier ministre de faire connaître
l’opinion du gouvernement au Gouverneur général.
Celui-ci doit donner son consentement, si besoin est, avant qu’une décision
puisse entrer légalement en vigueur et être
annoncée.
Du point de vue constitutionnel, le Conseil privé
de la Reine11, qui se compose de toutes les personnes assermentées
à titre de conseillers privés,
est le principal organisme consultatif auprès
de la souveraine. Il est extrêmement rare
qu’il se réunisse au complet et, lorsqu’il
le fait, ce n’est qu’à des fins cérémonielles.
A.2. Les fonctions et les pouvoirs du Premier ministre
En sa qualité de chef du parti politique
qui jouit de la confiance de la Chambre des communes (grâce,
habituellement, à une majorité
de sièges), le Premier ministre reçoit
du Gouverneur général
le mandat de former le gouvernement.
Le Premier ministre a par-dessus tout la responsabilité
d’organiser le Cabinet et d’assurer la direction voulue pour maintenir l’unité
du Conseil des ministres. Cette unité est
essentielle au gouvernement pour conserver la confiance de la Chambre des
communes.
Les fonctions principales et les pouvoirs exclusifs du Premier ministre,
exposés ci-après,
sont essentiels à la bonne marche du
gouvernement de Cabinet :
- Le Premier ministre dirige le processus d’établissement
de l’orientation générale
de la politique gouvernementale. Il lui incombe d’organiser et de gérer
les processus décisionnels du gouvernement
et de concilier les différences de vues
entre ministres. Il établit la position du
gouvernement devant le Parlement en recommandant au Gouverneur général
de convoquer et de dissoudre le Parlement, en préparant
le discours du Trône, qui définit
le programme stratégique général
pour chaque nouvelle session du Parlement, et en décidant
de soumettre ou non au Parlement les projets législatifs
du gouvernement une fois qu’ils ont été
approuvés par le Cabinet. Le Premier
ministre approuve le budget présenté
par le ministre des Finances.
- Le Premier ministre choisit les principaux titulaires de charge publique. Il choisit les ministres et peut demander leur démission
à n’importe quel moment. Il recommande en outre la nomination des hauts fonctionnaires au
Gouverneur général.
Le gouvernement créera une commission des
nominations publiques pour faire en sorte que les concours aux postes soient
largement diffusés et menés
de façon équitable
- Le Premier ministre décide de l’organisation,
des règles et de la composition du Cabinet.
Cela comprend l'établissement des comités
du Cabinet, la sélection de leurs membres
et la convocation du Cabinet lui-même. En
pratique, le Premier ministre forme une équipe,
détermine le processus de prise de décision
collective, puis établit et adapte l’appareil
gouvernemental dans le cadre duquel fonctionnera cette équipe.
- Le Premier ministre établit l’organisation
et la structure générales
du gouvernement pour permettre à
celui-ci d’atteindre ses objectifs. Il lui incombe d’attribuer les
portefeuilles aux ministres, d’établir
leur mandat, de clarifier les rapports entre eux et de définir
les priorités de chaque portefeuille dans
la lettre de confirmation de leur mandat. Il doit approuver la création
d’institutions nouvelles et la suppression d’organismes existants, le
Parlement pouvant être appelé
à se prononcer dans certains de ces cas.
Les propositions de ministres qui supposent des changements organisationnels
importants, ou qui sont susceptibles de toucher leur mandat ou celui d’autres
ministres, doivent d’abord être approuvées
par le Premier ministre.
- Le Premier ministre a la responsabilité
globale des relations du gouvernement avec le Parlement et la souveraine.
- Le Premier ministre établit les normes
de conduite des ministres.
- En sa qualité de chef du
gouvernement, le Premier ministre est investi de responsabilités
particulières touchant la sécurité
nationale, les relations fédérales-provinciales-territoriales
et la conduite des affaires internationales. Il peut en outre s’intéresser
de plus près à
tout autre secteur d’un portefeuille ministériel
si les circonstances l’exigent. Les ministres devraient porter une attention
particulière aux activités
de leur portefeuille qui touchent ces responsabilités
particulières ou qui intéressent
autrement le Premier ministre.
A.3. Le Conseil des ministres, le Cabinet et le gouverneur en conseil
Tous les membres du Conseil des ministres font partie du Cabinet. Les membres
du Conseil des ministres sont nommés par le
Gouverneur général
sur la recommandation du Premier ministre.
Avant de prendre leurs responsabilités,
ils sont assermentés à
titre de conseillers privés par le greffier
du Conseil privé au cours d’une cérémonie
présidée
par le Gouverneur général.
Ils prêtent alors le serment d’allégeance,
le serment de membre du Conseil privé et le
serment d’office. Le serment de conseiller privé
comprend l’engagement de maintenir les secrets du Cabinet. Les conseillers
privés ont droit au titre d’« honorable »
et ont droit de faire suivre leur nom des lettres « C.P. » à
vie.
L’existence du Cabinet ne se fonde sur aucune loi, mais, dans la pratique, celui-ci est la tribune principale où
l’on parvient, sous la direction du Premier ministre, à
un consensus politique officiel sur les dossiers gouvernementaux.
L’expression gouverneur en conseil désigne
le Cabinet agissant à titre juridique.
Officiellement, il s’agit du Gouverneur général
qui agit sur l’avis du Cabinet. Le Parlement attribue des pouvoirs non pas au
Cabinet, ni aux ministres collectivement, mais plutôt
au gouverneur en conseil.
A.4. Les ministres et la loi
Les prescriptions juridiques font partie intégrante
du cadre qui établit les pratiques
quotidiennes et fixe les paramètres de la
prise des décisions gouvernementales. Qu’ils
agissent individuellement ou collectivement, le Premier ministre et les
ministres le font en vertu d’autorisations parlementaires et dans les limites
fixées par le Parlement. Toutes les activités
du gouvernement doivent être légales;
si un ministre a des doutes quant à la légalité
de telle ou telle action, il doit demander conseil à
son sous-ministre et obtenir un avis du ministère
de la Justice. Les dispositions constitutionnelles ou lois suivantes influent
sur les décisions et sur leur mise en oeuvre :
- La Loi constitutionnelle de 1867, qui s’appelait autrefois Acte
de l’Amérique du Nord britannique, 1867.
- La Loi constitutionnelle de 1982, qui comprend la Charte
canadienne des droits et libertés.
- Les lois adoptées par le
Parlement (principalement les lois constitutivesdes ministères)
créent les charges et les responsabilités
des ministres, établissent les ministères
qu’ils dirigent et fournissent un cadre fondamental des pouvoirs, devoirs et
fonctions dont les ministres doivent rendre compte.
- La Loi sur l’emploi dans la fonction publique établit
une fonction publique fédérale
permanente, professionnelle et impartiale.
- La Loi sur la gestion des finances publiques régit
pratiquement tous les aspects de la gestion gouvernementale par le truchement
des pouvoirs de surveiller les ministères
et autres organismes, qu’elle confie au Conseil du Trésor.
Celui-ci est le comité du Cabinet chargé
de gérer la fonction publique du Canada et
d’approuver les dépenses des ministères
et organismes de l’État. Bon nombre de
ses décisions ont force de loi, ce qui
limite le pouvoir discrétionnaire des
ministres de gérer et de diriger leur
ministère.
- La Loi sur l’accès à
l’information confère au public un
droit d’accès aux renseignements généraux
figurant dans les documents de l’État.
Selon le régime d’accès
à l’information, le gouvernement peut
seulement refuser de communiquer les documents dont la divulgation pourrait
nuire à l’intérêt
public. La Loi sur la protection des renseignements personnels protège
les renseignements personnels détenus par
le gouvernement contre une divulgation non autorisée.
- La Loi sur les langues officielles, la Loi canadienne sur les
droits de la personne et la Loi sur l’équité
en matière d’emploi sont d’autres
lois importantes.
Annexe B -
Le processus décisionnel du Cabinet
Le Cabinet est la tribune politique où
les ministres dégagent un consensus et
prennent des décisions. C’est là
qu’ils soulèvent les considérations
politiques et stratégiques qui touchent les
mesures ministérielles et gouvernementales
proposées. Ces considérations
doivent nécessairement refléter
les vues et préoccupations exprimées
par les Canadiens, les collègues du caucus
et les autres parlementaires. Après en être
arrivés à
un consensus, les ministres peuvent assumer leur responsabilité
collective envers le Parlement. Nous examinerons ici les principaux aspects du
processus décisionnel du Cabinet.
B.1. Les règles fondamentales régissant
les travaux du Cabinet
Les travaux du Cabinet sont assujettis à
certaines règles fondamentales qui sont
essentielles au maintien de la solidarité
du Cabinet et de son efficacité.
Le Premier ministre dirige le processus décisionnel.
Par l’entremise des réunions du Cabinet
et de ses comités, il donne aux ministres
la possibilité de concilier leurs
divergences de vues. Le Premier ministre organise le processus décisionnel
du Cabinet et de ses comités. De plus, il
fixe le calendrier des travaux du Cabinet et choisit pour chacun des comités
un président ou une présidente
qui agira en son nom. Le Bureau du Conseil privé
agit à titre de secrétariat
du Cabinet et gère le processus décisionnel
du Cabinet au nom du Premier ministre.
Le gouvernement de Cabinet fonctionne selon un processus de compromis et de
consensus qui débouche sur une décision
du Cabinet. Les questions dont le Cabinet et ses comités
sont saisis ne sont pas mises aux voix. Le Premier ministre (ou le président
du comité) demande plutôt
s’il y a consensus après que les
ministres ont exprimé leurs opinions. Le
secrétariat du Cabinet au Bureau du Conseil
privé consigne et communique la décision.
Les consultations entre les ministres, les ministères
et les portefeuilles concernés doivent
précéder
la présentation d’une proposition au
Cabinet par le ministre responsable. Les discussions pendant les réunions
du Cabinet ou de ses comités sont axées
sur les décisions à
prendre et donnent aux ministres l’occasion de participer aux décisions
et de les infléchir.
Les ministres ont le droit de demander à
leurs collègues d’étudier
les actions gouvernementales proposées dans
leur sphère de responsabilité,
sous réserve évidemment
du programme de travail établi par le
Premier ministre en fonction des priorités
gouvernementales qu’il aura déterminées.
Le programme de travail des comités du
Cabinet est établi par les présidents
au nom du Premier ministre.
Les documents confidentiels du Conseil privé
de la Reine pour le Canada, communément
appelés les documents confidentiels du
Cabinet, doivent être protégés
contre toute communication non autorisée ou
autre compromission. Le processus décisionnel
collectif du Cabinet est depuis toujours protégé
par la règle de la confidentialité,
qui renforce la solidarité du Cabinet et la
responsabilité ministérielle
collective. Ce caractère confidentiel
permet aux ministres d’exprimer franchement leurs points de vue avant la prise
d’une décision finale. Le Premier
ministre s’attend à ce que les ministres
annoncent les politiques seulement une fois que le Cabinet a pris les décisions
pertinentes, de concert avec le Cabinet du Premier ministre et le Bureau du
Conseil privé.
Les travaux du Cabinet sont de grande envergure et il est parfois difficile
de réaliser un consensus. Vu le peu de
temps dont disposent les ministres et l’importance d’avoir des décisions
claires pour le bon fonctionnement du gouvernement, ces travaux doivent être
menés avec efficacité
et selon des règles de base bien comprises
et respectées. À
cet égard, les délibérations
du Cabinet n’ont pas pour objet de faire un premier exposé
des dossiers à régler.
Les sous-ministres doivent avoir déjà
mis les autres ministères intéressés
au courant et assuré la coordination
continue entre les portefeuilles, de sorte que les autres ministres puissent se
préparer aux délibérations
du Cabinet et que les décisions du
gouvernement fassent suite logiquement aux grands objectifs fixés.
En cas de divergence de vues entre les ministères
directement intéressés
par un dossier, celui-ci ne doit pas être
soumis au Cabinet tant que les parties n’ont pas épuisé
tous les moyens de s’entendre.
B.2. Le processus décisionnel et la procédure
a) Les cadres stratégique et financier
Dans son ensemble, le processus décisionnel
du Cabinet est guidé par certains grands énoncés
des orientations et priorités
gouvernementales ainsi que par les engagements électoraux.
Le discours du Trône, que le Gouverneur général
prononce au début de chaque nouvelle
session, expose le programme parlementaire du gouvernement. Comme il traite des
priorités globales du gouvernement et du
Premier ministre, il constitue le cadre stratégique
général
de la nouvelle session.
Le ministre des Finances présente le
budget annuel, lequel contient le cadre financier convenu par le Cabinet.
Le président du Conseil du Trésor
dépose par la suite le Budget principal des
dépenses.
Ces cadres donnent l’orientation générale
du gouvernement en même temps qu’ils façonnent
les travaux courants des comités du Cabinet
et en sont l’aboutissement.
b) Le processus
Le processus est enclenché lorsqu’une
question est soulevée par un ministre dans
un document du Cabinet ou lors d’entretiens aux réunions
du Cabinet et de ses comités. Les documents
à l’appui sont normalement distribués
par le Bureau du Conseil privé à
tous les ministres avant que le comité compétent
du Cabinet en discute. Également, les
ministres peuvent fournir à leurs collègues
un bilan du développement ou de la mise en oeuvre
d’initiatives clés au sein de leurs
ministères.
Les décisions des comités,
rédigées
sous forme de rapports, doivent être
confirmées par le Cabinet. Les rapports de
décisions finales sont distribués
à tous les ministres et sous-ministres pour
que chacun y donne suite dans sa sphère de
compétence. Les annonces se font après
que le Cabinet a pris sa décision et après
l’approbation par le Conseil du Trésor de
toutes les ressources nécessaires à
la mise en oeuvre de la décision.
B.3. Le programme législatif
Le contenu du programme législatif du
gouvernement est la responsabilité du
Premier ministre, secondé par le leader du
gouvernement à la Chambre et le leader du
gouvernement au Sénat. Le Cabinet en fixe
les grandes orientations. Le leader du gouvernement à
la Chambre des communes coordonne le processus de transposition des décisions
stratégiques du Cabinet dans des projets de
loi devant être déposés
à la Chambre des communes.
La première étape
de ce processus est l’approbation par le Cabinet de la politique proposée
par un ministre. Le ministère de la Justice
rédige un projet de loi destiné
à refléter
la décision du Cabinet après
que ce dernier a approuvé le projet de
politique du ministre. Les priorités de rédaction
sont établies par le leader du gouvernement
à la Chambre des communes qui effectue également
un dernier examen du projet de loi avant qu’il soit approuvé
par le Cabinet pour être présenté
au Parlement sur sa recommandation12. Le leader du gouvernement à
la Chambre des communes a la latitude voulue pour établir
les priorités concernant l’examen des
différents projets de loi, quoique les
discussions régulières
des affaires de la Chambre aux réunions du
Cabinet servent à orienter les travaux du
gouvernement au Parlement. Il est secondé à
cet égard par son propre personnel
politique ainsi que par le Bureau du Conseil privé,
et le leader adjoint du gouvernement à la
Chambre et le whip en chef du gouvernement.
B.4. Le Cabinet et ses comités
Les comités du Cabinet sont un
prolongement du Cabinet lui-même. C’est
le Premier ministre qui met sur pied les comités
permanents et provisoires (ou spéciaux),
qui en choisit les membres, qui prescrit leur mode de fonctionnement et qui les
modifie à volonté.
Le Bureau du Conseil privé informe les
ministres des décisions prises par le
Premier ministre en ce qui concerne la structure et le fonctionnement des comités
du Cabinet.
Actuellement, les délibérations
des ministres se déroulent en majeure
partie au sein des comités du Cabinet. Les
présidents de ces comités
agissent au nom du Premier ministre et avec ses pouvoirs, dont celui d’établir
l’ordre du jour. Dans la plupart des cas, les décisions
sont prises par les comités compétents,
sous réserve de l’approbation du Cabinet.
Ce mode de fonctionnement a pour but de régler
le plus grand nombre de questions possible à
l’étape de l’étude
en comité afin d’alléger
la charge de travail du Cabinet et de lui permettre de se concentrer sur les
dossiers prioritaires et les grandes questions politiques.
Le Conseil du Trésor est établi
par la loi à titre de comité
du Conseil privé de la Reine pour le Canada
et bon nombre de ses décisions ont force exécutoire.
Il surveille les dépenses du gouvernement
et sa gestion des finances publiques, et s’occupe des questions touchant les
ressources humaines. Il peut faire fonction de comité
du Cabinet chargé de la gestion de la
fonction publique et des dépenses (aux
termes de la Loi sur la gestion des finances publiques). Le Conseil du Trésor
est l’employeur de la fonction publique et établit
les lignes de conduite et les normes générales
en matière d’administration, de gestion
du personnel et de finances ainsi que de pratiques pour l’ensemble du
gouvernement. De plus, il contrôle l’affectation
des ressources financières aux ministères
et aux programmes. Le Conseil du Trésor
joue également le rôle
du Comité spécial
du Conseil (CSC) en ce qui a trait à l’approbation
de la réglementation et des politiques qui
la concerne, et de tous les décrets du
Conseil, sauf ceux relatifs aux nominations.
Les ministres peuvent être invités
par les présidents de comité
à assister aux réunions
des comités du Cabinet dont il ne sont pas
membres. Les ministres que le Premier ministre désigne
à titre de membres permanents des comités
sont tenus d’assister régulièrement
à leurs réunions.
Si un ministre est dans l’impossibilité d’assister
à une réunion,
il doit communiquer par écrit au président
du comité son point de vue à
propos des questions inscrites à l’ordre
du jour.
Les réunions se déroulent
de façon aussi informelle que possible,
dans les deux langues officielles. La plupart des comités
du Cabinet se réunissent à
intervalles réguliers. Cette façon
de procéder permet une planification
efficace et évite les retards dans la prise
des décisions. En tant que secrétariat
du Cabinet, le Bureau du Conseil privé
fournit au Cabinet et à ses comités
le soutien nécessaire pour préparer
et tenir leurs réunions. Il les organise,
en diffuse les ordres du jour, voit à la
distribution de documents, fournit des avis au président
de chaque comité sur les points à
l’ordre du jour, rédige les procès-verbaux
et consigne les décisions du Cabinet.
B.5. Les décrets
Certaines actions de l’exécutif
exigent un processus plus officiel. Ainsi, les décrets
sont des instruments juridiques pris par le gouverneur en conseil en vertu d’une
loi (ou, plus rarement, de la prérogative
royale). Toute recommandation faite au gouverneur en conseil est signée
par le ministre responsable. Seule la signature du Gouverneur général
leur donne force de loi.
B.6. Les mécanismes financiers
Selon la Constitution, le gouvernement ne peut percevoir de recettes, dépenser
des fonds ou emprunter de l’argent qu’avec l’autorisation du Parlement. C’est
pourquoi tout projet de loi de finances doit émaner
de la Chambre des communes, en sa qualité
de gardienne des fonds publics. La Loi constitutionnelle de 1867 prescrit
en outre que les projets de loi de finances doivent être
recommandés à
la Chambre par le Gouverneur général,
sous la forme d’une recommandation royale. Celle-ci garantit que le pouvoir exécutif
a le contrôle des initiatives de perception
de recettes et de dépense de fonds; les démarches
pour l’obtenir sont faites par le leader du gouvernement à
la Chambre des communes.
Le Parlement exerce son autorité sur l’administration
financière du gouvernement au moyen d’un
ensemble d’instruments qui comprennent des lois habilitantes, comme les lois
de crédits, des documents financiers
comme le Budget principal des dépenses
(parties I, II et III et Comptes publics) et le processus d’examen par la
Chambre des communes, par le Sénat et par
le vérificateur général13.
Annexe C -
Les nominations
Le gouvernement créera une commission
des nominations publiques pour faire en sorte que les concours aux postes soient
largement diffusés et menés
de façon équitable.
Le Premier ministre détient les
responsabilités suivantes à
l’égard des nominations :
- Approuver les recommandations de nominations avant de les
transmettre au gouverneur en conseil.
- Recommander au gouverneur en conseil le traitement de la plupart
des personnes nommées à
temps plein ou à temps partiel. À
cet égard, le Premier ministre bénéficie
de l’appui du Bureau du Conseil privé. Le
traitement de certaines personnes nommées
par le gouverneur en conseil est établi par
règlement ou autrement.
Les points suivants sont également des
aspects importants du processus de nomination :
- Pour entamer le processus et trouver les candidats qui seront éventuellement
nommés par le gouverneur en conseil, les
postes à temps plein de durée
déterminée
sont, en général,
affichés dans la Gazette du Canada.
- Les recommandations doivent tenir compte de critères
comme la région d’origine et l’équité
en matière d’emploi (afin d’assurer une
meilleure représentation des femmes, des
minorités visibles, des Autochtones et des
personnes handicapées).
- Les personnes nommées par le
gouverneur en conseil doivent se conformer aux exigences du Code régissant
la conduite des titulaires de charge publique en ce qui concerne les conflits d’intérêts
et l’après-mandat. À
cet égard, le commissaire à
l’éthique administre le Code et prodigue
des conseils aux titulaires de charge publique et aux candidats à
ces postes. Les personnes nommées à
temps partiel sont assujetties aux principes énoncés
dans le Code.
- Toutes les personnes nommées par décret
sont assujetties, avant leur nomination, à
une vérification rigoureuse de leurs antécédents.
- La publication des avis de nomination est coordonnée
par le Cabinet du Premier ministre, une fois que la signature du Gouverneur
général
leur a donné force légale.
- Conformément à
la loi, aux termes du Règlement de la
Chambre des communes et en vertu de la politique gouvernementale, les
principales nominations sont assujetties à
un examen et une résolution du Parlement
avant d’être définitives.
Annexe D -
Les documents du Cabinet, institutionnels et personnels
Cette annexe décrit les quatre catégories
de documents des ministres et les règles
d’accès aux documents applicables aux
anciens ministres.
Les documents du Cabinet appartiennent au Premier ministre. Il s’agit de documents officiels (par exemple les mémoires
au Cabinet (MC), les exposés, les rapports
des comités du Cabinet (RC), les rapports
de décision (RD), les ordres du jour, les
aide-mémoire, et les documents préparés
pour les comités du Cabinet spéciaux
ou les groupes de référence
ministériels) qui, selon le Bureau du
Conseil privé, appartiennent au Système
des documents du Cabinet.
Cette catégorie comprend également
les documents officiels du Cabinet se rapportant aux réunions du Conseil du
Trésor, y compris les présentations,
précis, ordres du jour, calendriers, procès-verbaux
et lettres de décision.
La bonne marche du Cabinet et la confidentialité
nécessaire à
toute discussion au sein du Conseil des ministres dépendent
en partie du traitement adéquat de ces
documents. Pour cela, les ministres doivent veiller à
ce que les documents du Cabinet qu’on leur a fournis sont toujours gardés
selon les règles de sécurité
établies par le Bureau du Conseil privé
ou, dans le cas de documents du Cabinet se rapportant au Conseil du Trésor,
par le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Les secrétaires parlementaires doivent eux
aussi observer le même protocole lorsqu’ils
ont accès à
de tels documents. Les ministres sont tenus de confier à
des membres de leur personnel la tâche précise
de contrôler la circulation et la sécurité
des documents du Cabinet. Lorsque le Cabinet n’est plus saisi d’une
question, les documents doivent être renvoyés
au Bureau du Conseil privé ou au Secrétariat
du Conseil du Trésor, selon le cas.
Certains documents du Cabinet clairement réservés
aux ministres ne peuvent être consultés
par le personnel exonéré
et, dans certains cas, doivent demeurer dans la salle du Cabinet; ils portent
alors une mention claire à cet effet. Il
est interdit de photocopier les documents du Cabinet, de les soumettre au
balayage électronique ou de les transmettre
par télécopieur,
et ils doivent être transportés
dans un porte-documents sécuritaire. Un
document qui n’est pas un document du Cabinet mais qui contient néanmoins
des renseignements confidentiels de celui-ci, est un document institutionnel (s’il
est issu d’une institution) ou un document ministériel
(s’il provient du cabinet d’un ministre, par exemple une note d’information
renfermant des conseils politiques prodigués
à un ministre concernant un dossier du
Cabinet).
Les documents institutionnels décrivent
les activités (politiques, programmes et
services) du ministère et des organismes
connexes, et sont conservés dans un
registre distinct.
Les documents ministériels
comprennent les document officiels qui sont liés
aux fonctions du cabinet du ministre et qui n’entrent dans aucune des trois
autres catégories (documents personnels ou
politiques, documents institutionnels, ou documents du Cabinet).
Par opposition aux documents officiels, les documents personnels et
politiques (qui touchent, par exemple, la circonscription d’un ministre,
des affaires politiques du parti et des questions du domaine privé),
sont gardés séparément
des documents ministériels. Comme ceux-ci,
les documents personnels et politiques, pourvu qu’ils soient classés
séparément
des documents institutionnels, sont normalement soustraits à
l’application de la Loi sur l’accès à
l’information.
Lorsqu’un ministre quitte ses fonctions, les documents du Cabinet doivent être
renvoyés au Bureau du Conseil privé,
les documents institutionnels doivent rester au ministère,
et les documents ministériels doivent être
expédiés
à la Bibliothèque
et Archives Canada. Les ministres ne peuvent emporter que leurs documents
personnels et politiques. Toutefois, pour protéger
certains dossiers de nature délicate dans
ce type de documents, ils devraient utiliser les services d’entreposage sécuritaire
offerts par la Bibliothèque et Archives
Canada.
Les anciens premiers ministres contrôlent
l’accès aux documents confidentiels du
gouvernement qu’ils ont dirigé. Lorsque
survient un changement de gouvernement, le Premier ministre sortant confie
normalement les documents du Cabinet qui appartiennent au gouvernement à
la garde du greffier du Conseil privé.
Le greffier joue un rôle central dans
l'administration de la convention régissant
l’accès aux documents du Cabinet et des
ministres.
Sous réserve de tout accord que peut
conclure un Premier ministre avec son successeur, les anciens ministres
peuvent avoir accès aux documents du
Cabinet, mais uniquement à ceux produits
durant leur mandat et liés à
ce mandat ou auxquels ils auraient normalement eu accès.
Les demandes d’accès sont adressées
au greffier du Conseil privé et secrétaire
de Cabinet ou, si la demande concerne des documents du Conseil du Trésor,
au secrétaire du Conseil du Trésor.
Les documents du Cabinet auxquels on donne accès
peuvent être consultés
dans les locaux du Bureau du Conseil privé
ou du Secrétiat du Conseil du Trésor,
selon le cas.
Les anciens ministres peuvent prendre connaissance des documents ministériels
expédiés
à Bibliothèque
et Archives Canada dans les salles de cet organisme. Ils peuvent en outre
consulter les documents institutionnels qui ont été
préparés
par leur ministère durant leur mandat. Pour
ce faire, ils peuvent contacter le sous-ministre pour lui demander de voir les
documents voulus dans les locaux du ministère.
Les anciens ministres, qui sont tenus de respecter à
vie leur serment de conseiller privé, ainsi
que de garder le secret des documents confidentiels du Conseil privé
de la Reine pour le Canada, restent assujettis à
la Loi sur la protection de l’information. Ils doivent également
honorer leurs engagements envers les autres ministres et collègues.
Lorsqu’ils parlent ou écrivent au sujet
de leur expérience au gouvernement, les
anciens ministres doivent consulter le Bureau de l’accès
à l’information de leur ministère
pour s’assurer qu’ils ne divulguent rien qui doive demeurer confidentiel.
Toute question devra être adressée
au greffier du Conseil privé.
Annexe E -
Rapports avec les tribunaux quasi judiciaires
Principe fondamental
À moins d’y être
autorisés par la loi, les ministres ne
doivent ni intervenir ni donner l'apparence d'intervenir, au nom de quelque
personne ou entité que ce soit, auprès
des tribunaux quasi judiciaires fédéraux
à l'égard
de toute question au sujet de laquelle ces derniers sont chargés
de rendre des décisions quasi judiciaires.
Rapports avec les tribunaux quasi-judiciaires relevant du portefeuille
Les ministres peuvent traiter avec les organismes de leur portefeuille dans
tout un éventail de domaines
administratifs, politiques et réglementaires
lorsqu'autorisés par la loi. Par exemple,
le ministre peut communiquer avec le président
d'un tribunal à l'égard
de son budget.
Les ministres et leurs sous-ministres devraient collaborer avec les
organismes de leur portefeuille pour établir
d'un commun accord les limites de l'échange
d'information avec chacun des organismes et les voies appropriées
de communication.
Le cabinet du ministre peut s'attendre à
recevoir des requêtes d'assistance d'autres
ministres en faveur de leurs commettants. Quand une telle intervention avec un
organisme n'est pas appropriée parce que la
requête est à
l'égard d'une cause quasi judiciaire, le
cabinet du ministre doit répondre qu'aucun
ministre ne peut intervenir et suggérer que
le commettant fasse affaire directement avec l'organisme en question.
Rapports avec les tribunaux quasi judiciaires en faveur des commettants
Il y a des limites à la capacité
d'un ministre de faire des représentations
en faveur de commettants lorsqu'il s'agit d'organismes quasi judiciaires. Les
ministres et leur personnel ne peuvent intervenir en faveur d'une personne ou
entité auprès
d'une agence quasi judiciaire à l'égard
d'une affaire sur laquelle ce dernier est chargé
de rendre une décision en sa capacité
quasi judiciaire.
Par convention, un ministre ne devrait pas discuter du portefeuille d’un
collègue ou s’en mêler
sans consulter ce collègue au prélable
et obtenir son approbation. La pratique a évolué,
et par conséquent, les ministres et leur
personnel ne transigent pas directement avec les fonctionnaires mais passent par
le cabinet du ministre en autorité.
Cependant, les ministres et leur personnel peuvent s'informer de l’évolution d'un cas. En outre,
plusieurs ministères ont établi
des directives précises par lesquelles les
cabinets des ministres, ordinairement dans les bureaux de circonscription,
peuvent traiter des problèmes relatifs aux
prestations d'invalidité, à
l'assurance-chômage, à
la sécurité
de la vieillesse, ou à la citoyenneté
et à l'immigration.
Annexe F -
Lignes directrices sur le Conseil des ministres et les sociétés
d’État
Le ministre de tutelle d’une société
d’État doit traiter avec cette dernière
concernant diverses questions. Si les responsabilités
précises d’un ministre au titre d’une
société
d’État donné
varient en fonction de la loi dominante, le ministre est, en tout temps, tenu
responsable devant le Parlement de l’efficacité
globale de cette société.
Ainsi, le ministre est directement responsable d’orientations générales
comme les lois cadres et la recommandation des nominations, selon le cas; examen
et approbation des plans d’entreprise; évaluation
de la pertinence continue du mandat de la société
et de son efficacité comme instrument stratégique;
fourniture d’orientations stratégiques générales
à la société;
et affectations budgétaires. Il est également
responsable d’en faire la recommandation au Cabinet. Ces lignes directrices n’affectent
pas les relations avec la société.
Toutefois, ni le ministre ni son personnel ne doivent intervenir dans les
activités quotidiennes de la société.
En raison des activités très
variées des sociétés
d’État, le rôle
approprié du ministre doit être
déterminé
au cas par cas.
Les lignes directrices suivantes aideront les ministres à
remplir leurs fonctions de représentants,
tout en préservant l’autonomie de gestion
de leurs sociétés
d’État.
- Aucun ministre ne devrait promouvoir personnellement les intérêts
de tout particulier, société
ou organisme non gouvernemental, y compris un commettant, auprès
d'une société
d'État.
- Il est toujours acceptable qu'un ministre fasse part des préoccupations
d'un commettant directement au ministre de tutelle de la société
d'État concernée.
- Le personnel d'un ministre qui traite de questions touchant la
circonscription peut, toutefois, faire des représentations
auprès d'une société
d'État.
- Puisque la fonction particulière du
personnel du ministre de tutelle est de lui apporter un soutien, il ne peut, au
nom d'un commettant, faire de représentations
à une société
d'État relevant du portefeuille de son
ministre.
- Il est recommandé que le cabinet d'un
ministre de tutelle d'une société
d'État mette en place une procédure,
de concert avec la société
d'État, permettant au cabinet du ministre
d'acheminer à la société,
à titre de renvoi, les représentations
et les demandes de renseignements que le ministre ou son cabinet reçoit
de parlementaires, d'autres ministres ou de leur cabinet, des commettants du
ministre même ou du public en général.
Le Bureau du commissaire à l’éthique
collaborera avec les cabinets des ministres et les sociétés
d'État pour mettre en place ces procédures.
- Les présentes lignes directrices
n'empêchent pas un ministre d'entretenir
des rapports sociaux avec les dirigeants et les employés
de sociétés
d'État, ni de participer à
des séances d'information tenues sur
l'initiative d'une société
d'État.
Notes en fin de document
- Voir La responsabilité
constitutionnelle, Bureau du Conseil privé,
1993, pour de plus amples détails.
- Voir au chapitre VI la section 1 sur le personnel exonéré.
- Voir à l’annexe B la section 5 sur
les décrets.
- Voir à l’annexe A la section 3 sur
la définition du terme gouverneur en
conseil.
- On trouvera au chapitre 1 et à l’annexe
A des renseignements supplémentaires sur le
gouvernement responsable.
- Voir le document intitulé Notes sur
les responsabilités des fonctionnaires à
l’égard des comités
parlementaires, disponible auprès du Bureau
du Conseil privé.
- On peut se procurer le Code auprès du
comissaire à l’éthique,
des sous-ministres ou du Bureau du Conseil privé.
- On trouvera à l’annexe E d’autres
renseignements sur les rapports avec les tribunaux quasi judiciaires.
- On trouvera à l’annexe F d’autres
conseils sur les sociétés
d’État.
- Une description détaillée
des quatre catégories de documents se
trouve à l’annexe D.
- Cette institution diffère du Bureau
du Conseil privé, un organisme
gouvernemental.
- Voir le document intitulé Lois et
règlements : l’essentiel,
disponible auprès du Bureau du Conseil privé.
- Pour de plus amples renseignements, voir Robert Marleau et Camille
Montpetit, La procédure et les usages de
la Chambre des communes, Chambre des communes, Ottawa, 2000,
chapitre 18.
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