À QUOI
DEVONS-NOUS NOUS ATTAQUER?
Des mesures collectives s’imposent
Nous devons examiner le cadre de gestion des ressources humaines pour
déterminer pourquoi on ne tire pas pleinement parti des souplesses qu’il
comporte et voir s’il y aurait lieu d’éliminer des règlements
inutiles ou d’en réviser le contenu pour permettre une plus grande
souplesse en ce qui touche le recrutement. Par exemple, les
gestionnaires doivent tirer pleinement parti de tous les mécanismes
assouplis prévus par la Loi et le Règlement sur l’emploi
dans la fonction publique. Ils réclament par contre un processus
de dotation plus rationnel et moins rigide, qui soit davantage axé
sur les résultats tout en allant dans le sens d’une fonction publique
hautement compétente, représentative et impartiale qui honore le
mérite et traduit dans ses actes la justice, la transparence et l’équité.
Dans ce sens, la CFP a élaboré un cadre de gestion fondé sur les
valeurs et elle travaillera avec les ministères afin de rationaliser
leurs processus de dotation et d’aider les gestionnaires à répondre
à leurs besoins en matière de recrutement.
Il nous faut renforcer les partenariats entre les directions
générales des services ministériels et les gestionnaires responsables
du recrutement. Les ressources humaines, les finances et les autres
services ministériels peuvent adopter une approche moderne de la
fonction de contrôle en optant pour la planification stratégique et en
mettant l’accent sur le rajeunissement des effectifs. Ces groupes ont
des rôles fonctionnels importants. Ils peuvent faire des projections
des besoins et des compétences requises, prévoir les ressources (financières
et autres) qui seront nécessaires et se préparer en conséquence. Ils
peuvent mettre à profit leurs connaissances et leur expérience pour
repenser le recrutement et le maintien en poste ainsi que pour financer
la dotation de transition et d’autres innovations au besoin.
Comme le talent n’a pas de frontières, les gestionnaires, aidés
de leurs ministères et des organismes centraux, doivent pouvoir rechercher
de nouvelles recrues dans le plus grand nombre d’endroits possible.
Cela pourrait les amener à offrir des emplois à des Canadiens qui ont
poursuivi des études à l’étranger. Le Sous-comité a exprimé son
intérêt à examiner les possibilités d’engager des candidats qui ne
sont pas citoyens canadiens; la Cour suprême du Canada est actuellement
saisie de cette question.
Il est important de créer un plus grand nombre de répertoires et
de bassins de recrues pré-qualifiées, comme on l’a fait dans le
cas de la collectivité des technologies de l’information. Dans leur
réponse à la lettre d’appel au greffier, les ministères ont
révélé que ce service fait l’objet d’une demande de la part du
centre ou des ministères qui ont des besoins semblables. La
collectivité de la réglementation et de l’inspection, celle des
sciences et de la technologie et celle des communications sont au nombre
des groupes fonctionnels où la demande est élevée ou qui prévoient d’embaucher
sur une grande échelle.
Dans certains cas, il pourra être nécessaire d’assurer un financement
temporaire pour soutenir le recrutement, et le SCT est disposé à
tenir compte des situations où des besoins stratégiques ciblés auront
été cernés. Dans d’autres cas, cela se fera par la réaffectation
de crédits et la gestion des risques. Bon nombre de ministères auront
besoin d’une certaine forme de « dotation de transition »
pour recruter des gens qu’ils pourront former en prévision des
nombreux départs qui surviendront dans les prochaines années. Dans cet
ordre d’idées, un employé chevronné à la veille de partir à la
retraite pourrait former une nouvelle recrue et lui communiquer des
connaissances essentielles à l’exercice de ses fonctions.
Essentiellement, cette façon de faire les choses ne grossirait pas les
rangs de la fonction publique à long terme.
Il importe de clarifier tout le concept du mérite en
soulignant qu’il est le pivot de notre stratégie de recrutement. Cela
signifie que tous les gestionnaires responsables du recrutement et
spécialistes des ressources humaines doivent comprendre comment on
applique ce concept dans un contexte caractérisé par le recrutement et
la diversité, et quelles mesures sont nécessaires. En tant que
gardienne du mérite, la CFP aidera les ministères qui le désirent à
revoir les règles et les lignes de conduite établies il y a plusieurs
années et qui sont peut-être superflues dans un contexte de dotation
axée sur les valeurs. De cette manière, le mérite correspondra mieux
aux réalités de la société contemporaine et assurera de meilleurs
résultats et un meilleur rendement tout en valorisant des talents
différents.
Il faudra offrir des conditions de rémunération concurrentielles,
en particulier dans les grandes agglomérations urbaines. Dans des
villes comme Toronto et Vancouver, le marché du travail est très fort
et il offre des échelles de traitement qui dépassent de beaucoup
celles de la fonction publique. Cela suscite des problèmes généraux
de recrutement et de maintien en poste des effectifs. Or, comme ces
agglomérations comptent d’importantes collectivités de minorités
visibles, il sera peut-être essentiel d’offrir des conditions de
rémunération concurrentielles pour attirer et retenir ces
travailleurs.
Il faudra encourager la mobilité en décloisonnant le secteur
public. Au niveau régional notamment, le fait de permettre aux gens
de passer facilement d’un employeur de la fonction publique à un
autre de même que du secteur public à un autre secteur peut être un
excellent moyen d’attirer des candidats qui possèdent les
compétences et l’expérience dont on a besoin. À l’heure où le
gouvernement électronique est en train de prendre forme, ces échanges
sont très utiles pour brancher tout le monde sur la même
technologie : le gouvernement, les autres paliers de gouvernement
et l’extérieur de la fonction publique. Bien qu’il existe
actuellement des programmes d’échanges, il vaudrait la peine d’envisager
des stratégies propres à rendre la mobilité plus courante et plus
souple.
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