La fonction publique du Canada – Hommage à une institution nationale
La fonction publique, une institution
essentielle
Au cours des quarante dernières années, la fonction
publique est passée par des périodes de réflexion et de réforme. Plusieurs
commissions royales ont été chargées de faire rapport sur les possibilités d’améliorer
et de moderniser ses méthodes de direction, de gestion des ressources, de
leadership et de reddition de comptes. Elle a par ailleurs mis à l’essai
différents processus budgétaires et de gestion des dépenses devant permettre
aux ministres d’établir des priorités politiques et financières fondées
sur des renseignements exacts, une planification stratégique et une analyse
empirique. Nos prédécesseurs avaient compris que, pour exceller comme fonction
publique, il fallait expérimenter, s’autocritiquer et évoluer, tout en
continuant à respecter nos valeurs professionnelles.
Certes, la fonction publique a connu des échecs, mais son histoire est celle
d’un service voué à appuyer les efforts déployés par les dirigeants
démocratiques pour bâtir un pays qui fait l’envie de beaucoup. Elle a donné
au Canada un avantage compétitif dans le contexte actuel de concurrence
mondiale pour le commerce et les investissements, et elle continue de fournir un
apport fondamental à l’excellente qualité de vie dont jouissent tous les
Canadiens et Canadiennes.
Notre compétence professionnelle nous a valu le respect d’observateurs au
Canada et à l’étranger. Elle a suscité une demande croissante d’aide et
de conseils de la part de fonctionnaires du reste du monde. Les contextes, les
objectifs, les priorités politiques et les intérêts nationaux varient
inévitablement, mais la fonction publique du Canada continue d’attester éloquemment ce qu’une bonne gouvernance et une
fonction publique professionnelle peuvent avoir comme effet sur la qualité de
vie d’un pays.
En tant qu’institution nationale, la fonction publique du Canada se
définit par les caractéristiques suivantes :
- Elle existe comme instrument de contrôle démocratique.
Dans notre régime de démocratie parlementaire, elle sert le gouvernement
de l’heure. Tous nos actes et tous nos services expriment une volonté et
un choix démocratiques. La fonction publique n’agit jamais
indépendamment du gouvernement. C’est un instrument de choix
démocratique. Nous sommes tenus de rendre compte de nos actes par le
truchement des processus et des valeurs démocratiques.
- Elle sert tous les citoyens. Le service des citoyens
est l’obligation, le devoir suprême de tous les fonctionnaires. Nos
prédécesseurs ont créé une infrastructure pancanadienne qui a permis à
la fonction publique de travailler avec les Canadiens et de les servir dans
leurs propres collectivités. À la fin du XXe siècle, une
bonne partie de cette infrastructure prenait la forme de bureaux locaux et d’organismes
régionaux, comme Postes Canada et les centres d’emploi locaux. Au XXIe siècle,
elle se transforme, et le nombre des filières de service augmente en raison
du recours croissant aux technologies novatrices d’information et de
communication. Les plus récentes données de recherche disponibles
révèlent que, depuis 1998, la satisfaction des Canadiens à l’égard des
services qu’ils reçoivent du gouvernement fédéral a augmenté de façon
mesurable. L’infrastructure de prestation des services que nous avons
créée nous permet d’agir à la fois aux niveaux national et local. Ce
devoir de service est particulièrement crucial pour une institution
nationale qui doit toujours maintenir un même degré d’excellence dans
des collectivités diverses, dans toutes les régions et partout dans le
monde. La fonction publique du Canada a fait des progrès importants
pour s’acquitter de ce devoir, mais elle peut et doit faire plus.
- Elle contribue à l’intérêt national. Aucune nation
moderne ne peut prospérer longtemps sans une fonction publique probe,
efficace et compétente. Elle est essentielle à l’équité démocratique
et à la primauté du droit. Sans elle, les économies s’embourbent et les
sociétés souffrent. La fonction publique du Canada a admirablement servi l’intérêt
national pendant toute son histoire. Notre mandat de servir les Canadiens s’appuie
sur des valeurs et des principes moraux qui nous obligent, individuellement
et collectivement, à œuvrer pour le bien public conformément aux normes
de probité les plus élevées.
Pour respecter son engagement de privilégier la compétence professionnelle,
notre institution peut compter sur le plus grand atout qui soit : des
fonctionnaires dévoués.
L’impartialité de la fonction publique est une autre source vitale.
Précisément parce qu’elle est impartiale, elle peut soutenir le système
démocratique du Canada, en fournissant au gouvernement de l’heure les
meilleurs conseils stratégiques possibles fondés sur un examen objectif du
bien public, et en offrant à la population des services efficaces qui s’appuient
sur le programme d’action du gouvernement.
Nos forces tiennent à notre diversité ainsi qu’à notre engagement à l’égard
de l’intérêt public. On nous a légué une institution nationale
indispensable. Nous avons l’obligation de maintenir les valeurs de la fonction
publique et de continuer à transformer les moyens que nous employons pour
servir.
Bilan de l’année 2002-2003
La fonction publique fait rarement la une lorsqu’elle
est très performante, alors que ses ratés font presque toujours les manchettes.
C’est ce qui a masqué les réalisations et les réussites de la majorité des
fonctionnaires dans l’exécution de leur mandat envers les Canadiens au cours
des douze derniers mois.
Cette période a été marquée par des progrès constants dans la réforme
et le renouvellement de la fonction publique et par une vigoureuse réaction aux
nouveaux défis, comme l’obligation de seconder le gouvernement dans l’établissement
d’un programme stratégique ambitieux et renouvelé. Nous nous sommes donc
attachés à concevoir des programmes et des services qui correspondent au
nouveau cadre d’action stratégique, notamment en examinant et en réaffectant
les ressources de soutien à la prestation des services.
Nous avons continué de cibler nos priorités administratives :
accroître la diversité dans nos rangs, développer notre capacité d’apprentissage,
renforcer notre engagement en matière de langues officielles, continuer de
raffermir la fonction moderne de contrôleur. Des progrès ont été réalisés
dans toutes les sphères, mais la partie n’est pas encore gagnée. Par
conséquent, ces priorités seront maintenues au cours des douze prochains mois.
Le renforcement des valeurs et de l’éthique dans la fonction publique a
également été un objectif important au cours des douze derniers mois.
Diverses initiatives ont été mises en place, dans la foulée des
recommandations faites dans le rapport du vérificateur général pour l’an
2000 sur les valeurs et l’éthique dans le secteur public fédéral. En outre,
afin d’appuyer le plan d’action en huit points en matière d’éthique
gouvernementale, annoncé par le premier ministre en mai 2002, nous nous
sommes appliqués à élaborer un code de valeurs et d’éthique dans la
fonction publique et à réviser les lignes directrices concernant les conflits
d’intérêts et l’après-mandat pour les fonctionnaires. Nous travaillons
également à épauler et à guider les sous-ministres.
La réforme de la gestion des ressources humaines a occupé une place
importante cette année dans nos priorités en matière de renouvellement. La
conclusion des travaux du Groupe de travail sur la modernisation de la gestion
des ressources humaines couronne une longue période de recherche, d’examen et
de consultations avec des intervenants clés du secteur public. La série de
réformes recommandées à la suite de ces travaux, et regroupées dans la Loi
sur la modernisation de la fonction publique, aura des incidences profondes
et positives sur le recrutement, les relations de travail, le mieux-être en
milieu de travail et l’apprentissage.
Tirer les leçons d’hier pour préparer
demain
Les années 1990 ont été une période turbulente
pour la fonction publique du Canada. Notre force dans l’adversité et notre
capacité d’adaptation ont été mises à l’épreuve. Malgré les tensions
occasionnelles, nous abordons le XXIe siècle avec la vigueur d’une
institution nationale saine et dynamique, comme en témoignent de manière
éclatante les résultats du Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux en
2002. On y constate, en effet, que les fonctionnaires fédéraux accomplissent
leurs fonctions avec cœur. Il reste certains défis à relever en ce qui
concerne le milieu de travail, mais ce sondage révèle que les fonctionnaires
sont motivés et pleins de dynamisme.
Les Canadiens méritent une fonction publique dans laquelle ils puissent
avoir confiance, car ses décisions et ses initiatives ont une incidence sur
leur vie et leurs intérêts. Comme fonctionnaires, nous devons toujours être
conscients de l’importance de notre mission. Aucune autre de nos institutions
n’est capable de remplir nos fonctions, ce qui entraîne une
responsabilité permanente, l’obligation constante de nous améliorer et de
poursuivre notre quête d’excellence.
La fonction publique du Canada — Les
aspirations d’une institution nationale
La fonction publique du Canada dont nous avons hérité a
un effet déterminant sur la qualité de vie des Canadiens et la façon dont le
pays façonne son avenir. Gérer la confiance que la population nous accorde
exige vigilance, dévouement et foi inébranlable dans les valeurs et l’éthique
de l’institution. Nous honorons cette confiance dans chaque service essentiel
offert aux citoyens, chaque conseil stratégique donné aux ministres, chaque
dépense publique engagée et toutes les lois qui régissent la fonction
publique.
La fonction publique de demain doit protéger l’acquis historique de
services aux ministres et aux Canadiens qui lui a été légué. Elle doit
investir dans des partenariats cruciaux avec les chefs politiques, les citoyens,
les autres gouvernements, les milieux d’affaires et la société civile pour
constituer un modèle de service et de devoir publics.
Accepter la primauté du droit
La mission, les responsabilités et les obligations de la
fonction publique du Canada sont définies dans le contexte d’un régime
démocratique de gouvernement responsable, des droits et des libertés garantis
dans la Loi constitutionnelle de 1982, et de la primauté du droit.
Le pouvoir exécutif est exercé à la lumière des avis donnés par les
ministres choisis parmi les députés élus démocratiquement à la Chambre des
communes, à laquelle ils doivent d’ailleurs rendre des comptes. Les
fonctionnaires servent les Canadiens et conseillent les ministres, à qui ils
doivent répondre de la qualité de leurs services et de leurs conseils. Les
droits constitutionnels des Canadiens, expression de notre société libre et
démocratique, sont inscrits dans la Charte canadienne des droits et
libertés et protégés dans les lois, les règlements et la jurisprudence.
Le principe de la primauté du droit, en vertu duquel la loi prime sur les
idées et les avis personnels, s’applique aux fonctionnaires comme au reste
des citoyens. Les fonctionnaires doivent s’y conformer. Ils doivent aussi
respecter et faire respecter la primauté du droit, et en répondre aux ministres.
Aucune de ces pierres de touche du régime démocratique, juridique et
constitutionnel du Canada n’est sujet à débat. Pourtant, si la fonction
publique se veut une institution efficace et efficiente, elle doit conseiller
les ministres à propos des lois qui ont besoin d’être créées ou
modernisées. La primauté du droit ne doit pas être compromise par des
omissions, l’immobilisme ou des erreurs. Nous devons examiner périodiquement
les règlements et les politiques qui régissent la fonction publique pour
pouvoir offrir les services de la plus haute qualité aux ministres et aux
citoyens.
Réfléchir à notre situation actuelle
Ces dernières années, la réputation de la fonction
publique du Canada a été ternie. Ses compétences fondamentales ont été
critiquées et remises en question. Il y a eu des controverses publiques quant
à la façon dont nous avons géré des subventions et des contributions,
distribué des fonds de commandite et administré un régime d’enregistrement
national. La cicatrice finira peut-être par guérir, mais la fierté des
employés de l’État dans leur institution a été ébranlée, et l’accord
de confiance entre les citoyens, les parlementaires et les fonctionnaires s’en
est trouvé endommagé. Il faut continuellement rester vigilant, et faire preuve
de la prudence requise sans pour autant entraver l’innovation.
Dans les organisations vastes, diversifiées et complexes du secteur public
comme du secteur privé, les faux pas sont inévitables. La fonction publique du
Canada ne peut fonctionner dans un environnement statique. Pour bien dispenser
ses services, elle doit innover, expérimenter et évoluer. L’innovation dans
l’élaboration des conseils stratégiques, dans la gestion des ressources et
dans la prestation des services rend l’institution plus dynamique. Mais qui
dit changement dit incertitude. Le changement requiert prise de risques,
leadership et vision; mais les risques doivent être calculés, évalués et
pris avec une dose de prudence. En prenant des risques et en les gérant, la
fonction publique s’adaptera, approfondira ses connaissances et s’en
trouvera renforcée. Notre réussite augmentera la confiance du public.
En cas d’échec, nous devrons être tenus responsables de nos mauvais
calculs, admettre nos erreurs, en tirer les leçons et prendre des mesures
correctives.
La fonction publique présente des caractéristiques fondamentales et a des
obligations essentielles qui exigent prudence et vigilance dès qu’il est
question de sécurité publique, de gérance de l’institution, d’imputabilité
envers les ministres et les citoyens, de gestion des fonds publics et de respect
de la primauté du droit.
On ne peut toujours faire preuve du plus grand professionnalisme. Il faut
prêter attention aux faux pas et corriger les écarts. Les fonctionnaires sont
fiers de leur rôle professionnel. Ils savent que servir le public est un
privilège, un avantage, un devoir et une obligation. Lorsque l’institution
est ternie, la fierté des Canadiens s’en trouve diminuée. Or, nous avons
besoin de cette fierté pour nous démarquer; nous voulons que les Canadiens
aient confiance dans leurs institutions publiques, qu’ils soient fiers de
notre profession. La fonction publique du Canada s’est fixé des normes
élevées pour s’assurer cette fierté et la garder. Les petites erreurs
peuvent être corrigées rapidement; les grosses aussi, mais il faut alors
rebâtir l’indispensable confiance des Canadiens. Sans confiance et sans
fierté, l’institution souffre, hésite de plus en plus et rate les
possibilités associées à une plus grande audace. Elle doit se servir des faux
pas pour apprendre et s’adapter, afin de rester un corps de service public
impartial, intègre et professionnel.
Une adhésion sans faille aux valeurs et à
l’éthique
Les valeurs et l’éthique sont le noyau fondamental de
la fonction publique. Notre attachement aux valeurs et à l’éthique doit
être inattaquable et inébranlable. Nos valeurs et nos normes de probité
correspondent à celles qui sont au cœur de la société canadienne, à celles
que montrent quotidiennement les Canadiens dans leur façon de vivre.
Nous devons incarner ces valeurs, les appliquer au plus haut niveau dans l’exercice
de nos responsabilités et l’accomplissement de nos tâches.
Les valeurs et l’éthique de la fonction publique ne manquent certes ni de
force ni de vigueur; les défaillances sont rares. La fonction publique est une
institution fondée sur des valeurs, et il est exceptionnel que les intérêts
privés prennent le pas sur l’intérêt public. Néanmoins, aucun relâchement
n’est tolérable dans le domaine du service public. Nous poursuivrons notre
travail pour mettre en place un nouveau code de valeurs et d’éthique à l’intention
des fonctionnaires fédéraux.
Établir la norme mondiale pour une
fonction publique professionnelle
Le savoir-faire des Canadiens en matière de gestion
publique moderne est fort apprécié dans le monde entier, aussi bien dans les
pays développés que ceux en développement.
La fonction publique du Canada aspire dans une certaine mesure à être une
institution professionnelle établissant la norme à l’échelle mondiale. À cette
fin, les compétences de base que sont la gestion des finances, des ressources
humaines, de l’information et des communications, le perfectionnement en
leadership, le développement professionnel et la prestation des services
doivent être solidement intégrées à tous les niveaux dans les ministères
et les organismes, sans quoi le degré de professionnalisme diminuera. La
gestion publique moderne allie innovation et continuité. Le professionnalisme d’une
institution se mesure par sa capacité de composer avec le changement et de
mettre en pratique les techniques essentielles de saine gestion des affaires
publiques. Lorsque les compétences de base sont bien établies, l’imputabilité
est alors renforcée, l’intégrité financière assurée, les valeurs et l’éthique
florissantes. Dans le cas contraire, les possibilités d’innovation, d’adaptation
et d’expérimentation s’en trouvent réduites.
Nos connaissances et nos compétences en gestion publique devraient
constituer un atout stratégique. Nous devrions travailler en collaboration avec
les pays qui souhaitent mettre en place un secteur public national bien rodé.
Le professionnalisme devrait constituer notre « marque de
commerce », celle qui nous fera connaître à l’échelle mondiale.
Recruter les meilleurs candidats des
générations futures
L’effectif de la fonction publique du Canada vieillit.
Face à cette dure réalité, il a fallu mettre en place un plan de relève
rigoureux, des campagnes de recrutement audacieuses et des programmes de
perfectionnement en leadership solides. Au cours des sept dernières années,
nous nous sommes employés à préparer l’avenir de la fonction publique, à
faire en sorte que des gens compétents, dévoués et professionnels soient
embauchés. L’initiative la plus impressionnante a sans doute été de
recruter de nombreux jeunes Canadiens désireux de joindre nos rangs et d’y
laisser leur marque. Ces jeunes auront la responsabilité et le privilège
de protéger les traditions et les valeurs de l’institution, ainsi que son
engagement à servir la population. Naturellement, ils veulent des structures
hiérarchiques et des milieux de travail souples ainsi que des techniques de
gestion novatrices, qui sont l’apanage de leur génération. Si nous
voulons optimiser leur contribution et devenir vraiment une institution basée sur le savoir, nous devons nous adapter, et
encourager et soutenir une nouvelle génération de fonctionnaires.
Cependant, la fonction publique du Canada est une institution où sont
impliquées également obligation de rendre des comptes, application des règles
du droit administratif, modalités et conditions, tout cela, sous le contrôle
démocratique des ministres et du Parlement. Les nouveaux fonctionnaires devront
comprendre que la fonction publique repose sur des éléments fondamentaux :
responsabilité ministérielle, contrôle démocratique et compétences de base.
Aucun pouvoir discrétionnaire ne peut avoir prise sur ces réalités. Notre
défi commun consistera à faire fructifier l’apport créatif de ces jeunes à
l’intérieur du cadre professionnel qui définit la fonction publique. Notre
effort collectif permettra de créer un milieu de travail susceptible d’attirer
les nouveaux talents et de mettre à profit leurs compétences.
Être au diapason d’un Canada en
évolution
La fonction publique du Canada a évolué dans le même
sens que la notion de citoyenneté chez les Canadiens. Nous devons constamment
nous rajuster; une institution qui ne s’adapte pas risque de se détacher des
citoyens qu’elle dessert. Le rajustement suppose un examen régulier des
dépenses publiques pour assurer que les programmes et les services soient
les plus efficaces possibles et correspondent à la nature changeante des
besoins et des intérêts de la population.
Les Canadiens doivent pouvoir se retrouver dans les services qui leur sont
offerts. La fonction publique est leur miroir; pour bien jouer son rôle, elle
doit avoir une bonne compréhension de la société canadienne et en respecter
la diversité. En tant qu’institution publique, elle doit représenter la
population qu’elle sert. Notre professionnalisme ne peut être garanti que par
l’embauche de chefs de file et d’employés qui témoignent de la richesse
ethnoculturelle du pays. Nos méthodes de recrutement et notre milieu de
travail doivent encourager la diversité à tous les niveaux, et ce, dans tous
les ministères et organismes. Les Canadiens doivent pouvoir exercer leur droit
d’interagir avec les fonctionnaires et recevoir des services dans la langue
officielle de leur choix. Nous n’épargnerons aucun effort pour que la
fonction publique représente toujours mieux la diversité culturelle,
linguistique, régionale et sociale du Canada. Cette diversité des cultures,
des méthodes et des idées contribuera à favoriser l’innovation et à
garantir l’excellence de notre service.
Dispenser des conseils stratégiques d’avant-garde
Aucune fonction publique ne peut prétendre au
professionnalisme à moins d’offrir aux ministres des conseils clairs et
précis, qui reposent sur une recherche rigoureuse et une collaboration enrichie
par les échanges avec les citoyens et les parties intéressées. Des conseils
timides ne présentent toutefois pas plus d’utilité aux ministres que des
conseils mal formulés. Notre professionnalisme se mesure aux conseils que les
ministres reçoivent; ces conseils doivent les stimuler, les orienter et les
éclairer.
Formuler des conseils stratégiques doit permettre d’envisager de nouvelles
perspectives qui bousculent les opinions établies, remettent en question les
idées reçues et ouvrent une fenêtre sur les possibilités d’améliorer la
qualité de vie des Canadiens. Des conseils surannés, trop circonspects ou à
caractère défensif empêchent d’ouvrir des voies encore inexplorées. Par le
passé, nous avons présenté aux ministres des idées audacieuses concernant la
création de l’État providence, l’établissement d’un régime de
libre-échange nord-américain et la meilleure façon de restaurer l’indépendance
financière de notre pays. À une époque où les frontières entre les
politiques nationales et internationales s’estompent, et où les politiques
sociales et économiques se confondent, la qualité des conseils offerts importe
plus que jamais. L’avenir du Canada dépendra de plusieurs facteurs, mais le
cheminement précis n’est pas déterminé à l’avance. La fonction publique
peut présenter diverses options aux ministres et les conseiller sur les coûts
qu’elles impliquent. Elle peut les aider à façonner un meilleur avenir pour
le Canada et les Canadiens.
La fonction publique du Canada doit continuer à relier l’élaboration des
politiques aux niveaux national et international; nous devons intégrer les
pratiques exemplaires en gestion publique comparée, bâtir des réseaux avec d’autres
secteurs publics nationaux ainsi que des partenariats solides avec les
organisations internationales de la société civile, et tirer parti des
meilleures recherches menées à l’étranger. Les ministres pourront alors
bénéficier de conseils et de cadres stratégiques qui savent tirer les leçons
du passé, mais sont néanmoins tournés vers l’avenir. Des moyens stimulants
d’exercer leur leadership politique leur seront offerts.
Atteindre l’excellence par l’apprentissage
et l’innovation
La fonction publique du Canada est devenue une institution
fondée sur le savoir. Sa force et son avenir reposeront sur ses ressources
intellectuelles, c’est-à-dire ses employés. Sa créativité, son
savoir, ses perceptions et ses aptitudes seront des éléments déterminants.
Faire en sorte que nos connaissances et nos compétences restent à jour,
appropriées et à l’avant-garde exige des efforts constants d’apprentissage
et d’innovation. La fonction publique est maintenant dotée d’une politique
générale à cet égard.
L’apprentissage continu est essentiel à l’innovation.
Dans la fonction publique du Canada, innovation n’est en rien
synonyme d’improvisation et on ne procède pas à des changements pour le
simple plaisir d'innover. L’apprentissage procure des bases solides à l’innovation
afin que nous offrions un meilleur service aux Canadiens. En faisant preuve d’excellence
dans ces deux domaines, la fonction publique du Canada continuera d’être
reconnue pour ses idées, ses valeurs, son code d’éthique, son niveau d’excellence,
ainsi que la qualité supérieure des services et des conseils stratégiques qu’elle
dispense.
Conclusion
La fonction publique du Canada est une institution
nationale essentielle. Elle fait partie intégrante du réseau des structures et
des processus démocratiques qui servent si bien les Canadiens et contribuent
réellement à la prospérité et au développement du Canada ainsi qu’au
maintien d’une qualité de vie élevée pour ses citoyens.
Les fonctionnaires d’aujourd’hui sont les dépositaires d’une fière
tradition d’excellence dans le service, qui repose sur un socle solide de
compétences, de normes de probité et de valeurs bien reconnues. La fonction
publique du Canada est perçue dans le monde entier comme un exemple de premier
plan en matière de gouvernance et de gestion du secteur public.
Cette tradition et notre réputation d’excellence ne nous permettent
toutefois pas de nous reposer sur nos lauriers. Le monde est en perpétuelle
évolution, mais en s’appuyant sur ce qui fait actuellement sa force, la
fonction publique travaillera à acquérir cette maîtrise de capacités non
encore explorées. Ainsi, elle demeurera au diapason des besoins et des attentes
des Canadiens.
Au cours de l’année à venir, nous continuerons d’élargir notre champ d’action
et de poursuivre l’excellence dans le cadre de nos programmes actuels de
gestion et de leadership. Il s’agira d’un processus difficile, mais ce
sera là le prix que nous aurons à payer pour demeurer à la hauteur de ce qu’attendent
de nous les Canadiens et les Canadiennes.
[ Table des
matières ]
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