Grasset de Saint-Sauveur (1796)Grasset de Saint-Sauveur, Jacques (1757-1810). Encyclopédie des voyages [...]. Paris: Deroy: 1795-1796. 5 vol. Texte ou prétexte? Composée de cinq volumes, l'Encyclopédie des voyages publiée à Paris en 1795-1796 pourrait en effet tout aussi bien s'intituler l'Encyclopédie des costumes. Rendons cependant justice à Grasset de Saint-Sauveur qui a tout de même indiqué sa véritable intention dans le long sous-titre de son ouvrage, en signalant que son encyclopédie contient un abrégé historique «de tous les peuples», mais «la collection complète de leurs habillements civils, militaires, religieux et dignitaires, dessinés d'après nature, gravés avec soin, et coloriés à l'aquarelle». Au total, pas moins de 432 planches en couleur, exécutées par l'auteur lui-même. Aquafortiste, dessinateur et écrivain, Grasset de Saint-Sauveur fut un polygraphe prolifique, conforme à l'esprit encyclopédiste du XVIIIe siècle. Auteur de romans exotiques, il a aussi produit nombre d'ouvrages documentaires sur des sujets variés. Qualifié de «dessinateur sans génie mais bien dans le goût de son époque» par l'un de ses biographes, Grasset de Saint-Sauveur était littéralement envouté par les costumes. En plus de son Encyclopédie des voyages, centrée sur les «habillements», il publia, entre autres: Costumes civils actuels de tous les peuples connus (1788), Costumes des représentants du peuple (1795), Recueil complet des costumes des autorités constituées civiles, militaires et de la marine (1796), L'Antique Rome, ou description [...] de tout ce qui concerne le peuple romain, dans les costumes civils, militaires et religieux (1796), et Description des principaux peuples d'Asie, contenant le détail de leurs moeurs, costumes [...] (1798). Ces publications étaient évidemment ornées de gravures à l'aquatinte, la plupart sinon toutes, de son propre crû. Né à Montréal en avril 1757 - au début de la guerre de Sept Ans - Jacques Grasset de Saint-Sauveur alla habiter en France après la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques. Il étudia au Collège Sainte-Barbe à Paris, puis embrassa la carrière diplomatique. Vice-consul de France en Hongrie pendant de nombreuses années, il fut par la suite consul au Caire. Il mourut à Paris en mai 1810.
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