Mackenzie (1789-1793)Mackenzie, Alexander (1764-1820). Voyages from Montreal [...] to the Frozen and Pacific Oceans; in the Years 1789 and 1793. Londres: R. Noble, 1801. Doté d'une force physique, d'une détermination et d'une résistance hors du commun, Alexander Mackenzie n'avait que 29 ans lorsqu'il réalisa l'exploit remarquable qui l'a rendu célèbre: la première traversée du continent américain, au nord du Mexique. Né en Écosse en 1764, Mackenzie émigra avec son père à New York, à l'âge de dix ans. En 1779, il entra au service d'une firme montréalaise qui pratiquait la traite des fourrures dans l'Ouest. Après avoir travaillé pendant cinq ans dans le bureau de la compagnie à Montréal, il obtint une part dans l'entreprise et devint commerçant dans l'Ouest. En 1788, on lui confia la direction de la traite dans la région d'Athabasca, et il alla se fixer à fort Chipewyan, sur la rive sud du lac Athabasca. C'est de là qu'il entreprit les deux expéditions qui lui permirent finalement d'atteindre le Pacifique. Mackenzie partit pour son premier voyage d'exploration le 3 juin 1789. Après avoir traversé le Grand Lac des Esclaves, l'expédition emprunta le fleuve qui porte aujourd'hui son nom jusqu'à son embouchure, dans l'océan Arctique, puis revint au fort Chipewyan le 12 septembre. Ce voyage, de plus de 5 000 kilomètres, n'avait été accompli qu'en 102 jours. Mais Mackenzie était profondément déçu; même s'il avait, le premier, exploré l'un des grands fleuves du monde, il n'avait pas atteint son objectif: le Pacifique. Parti une seconde fois du fort Chipewyan, le 10 octobre 1792, Mackenzie parvint à franchir les Rocheuses par le col qui porte aussi son nom. Le 17 juillet 1793, il pénétra dans la gorge profonde de la Bella Coola, qu'il se mit à descendre, et, deux jours plus tard, il nota dans son journal: «[...] je pus apercevoir l'embouchure du fleuve et [me rendre compte qu'il] se déchargeait dans un étroit bras de mer.» C'est en ces mots singulièrement laconiques qu'il constata avoir enfin réalisé son ambition. Le 24 août suivant, il était de retour au fort Chipewyan. Par la suite, Mackenzie continua de s'occuper activement de la traite des fourrures jusqu'en 1804. Rentré à Londres en 1805, il ne fit ensuite que quelques brefs séjours en Amérique, le dernier en 1810. Deux ans plus tard, il se retira en Écosse, où il mourut subitement en mars 1820. Publié une première fois à Londres en 1801, le récit de ses voyages attira largement l'attention. Dès 1802, d'autres éditions parurent à Londres, à New York et à Philadelphie; une traduction française et deux en allemand furent aussi éditées la même année.
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