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Capitaine Kébec
L'année après la disparition de Captain Canada, un deuxième superhéros satirique, Capitaine Kébec, a fait ses débuts dans Les Aventures du Capitaine Kébec, no 1. Publiée par l'Hydrocéphale entêté de Montréal, cette BD était la première de langue française à présenter un superhéros national. Le principal créateur de Capitaine Kébec était Pierre Fournier, un des plus importants dessinateurs et auteurs actifs pendant la période appelée le printemps de la BD québécoise. Dans sa première aventure, Kébec, le superhéros de la contre-culture affronte Frogueman, un supervilain de l'« establishment ».
Le superhéros du Québec se crée un costume véritablement unique à partir d'éléments qu'il a sous la main : lunettes de soudeur, casque d'aviateur, chandail de la Saint-Jean-Baptiste, espadrilles, montre sans aiguilles et cape fait d'une serviette de bain.
L'infâme Frogueman, un policier de Montréal consterné par la disparition du respect de l'autorité dans le Québec d'alors, attaque le jeune Kébec dans les rues de Montréal. Armé de son fusil qui inonde ses ennemis de soupe aux pois, Frogueman ne tarde pas à prendre le dessus.
Les Aventures du Capitaine Kébec ont cessé de paraître avant que Fournier n'ait pu terminer la première aventure. Cependant, Fournier est revenu au personnage onze ans plus tard. Entre-temps, plusieurs autres personnages semblables sont apparus, tel Captain Canduck, une parodie de Captain Canuck créée par John Bell et Owen Oulton. Quoique pendant les années 1970 et au début des années 1980 Capitaine Kébec ait fait de brèves apparitions dans de nombreuses BD de divers créateurs québécois, ce n'est qu'en 1984 que Fournier a enfin repris le personnage dans les pages de Titanic, une revue de BD québécoise. Comme plusieurs de ses prédécesseurs, Fournier a écrit et dessiné ses BD consacrées au Capitaine Kébec. Le personnage central de la deuxième histoire est une journaliste de la télévision, Josée, qui entreprend la préparation d'un documentaire sur le Capitaine pour l'émission Profil. Josée découvre que le Capitaine Kébec n'est qu'un des maillons d'une longue série de superhéros nationaux québécois. Le style puissant et dégagé avec lequel Fournier raconte l'aventure en trois parties du Capitaine Kébec dans Titanic donnait l'illusion d'être simple. De nombreuses esquisses et études ainsi qu'une esquisse en pleine page ont précédé chaque page terminée. Dans l'histoire parue dans Titanic, l'infâme Dr Bébitte attaque le Capitaine Kébec et Josée.
Dans ces quatre pages, qui présentent le dernier épisode de l'aventure de Capitaine Kébec parue dans Titanic, la journaliste Josée est contrainte à se vêtir du costume du Capitaine et à poursuivre la lutte contre Bébitte. À la fin de l'histoire, Josée devient la dernière incarnation de Capitaine Kébec. Le superhéros de Fournier s'est transformé en superhéroïne.
En représentant le premier ministre Trudeau sous les traits de Captain Canada, Aislin a créé l'un des premiers superhéros nationaux de la caricature politique canadienne. Publiée en 1970 après l'adoption de la Loi sur les mesures de guerre, cette caricature exploitait l'idée d'un superhéros canadien pour ridiculiser la réaction du gouvernement lors de la Crise d'octobre.
L'utilisation de superhéros permet aux caricaturistes de faire appel à un genre bien connu des lecteurs pour se moquer de l'image que les personnes politiques ont d'elles, comme dans cette représentation du chef du Parti québécois, René Lévesque, sous les traits d'un Capitaine Québec. Certains superhéros de la mythologie américaine sont à ce point connus que nos caricaturistes utilisent souvent des superhéros et des cabines téléphoniques sans craindre que de telles blagues n'échappent aux lecteurs. Dans cet exemple, un écart particulièrement grand sépare l'image que le superhéros national a de lui-même et la réalité.
Zazulak se moque gentiment du très honorable Joe Clark qui, à la manière de Captain Canada, serait le sauveur du pays au chapitre de l'unité nationale. Peu importe le rôle définitif qu'il jouera, il est manifeste que M. Clark ne sera pas le dernier personnage à revêtir un costume de Captain Canada. Le Canada aura toujours besoin de ses propres superhéros, qu'ils soient dignes d'admiration ou cibles de moquerie. |
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