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Impact sur la santé de la population (ISP) des maladies au Canada

Optique des politiques

Besoin de mesures agrégées

Les mesures agrégées de la santé peuvent être utilisées comme points de repère dans la planification en santé et l'établissement des priorités. Elles aident à déterminer ce qui devrait retenir l'attention des décideurs. Elles peuvent également servir à évaluer des interventions potentielles, tant celles qui visent une seule maladie que celles qui ont une incidence sur plusieurs maladies à la fois.

Les décisions stratégiques concernant les investissements dans le secteur de la santé doivent être à la fois efficaces, c'est-à-dire capables d'apporter des améliorations à la santé, et conformes au principe d'une saine gestion budgétaire. À l'Agence de la santé publique du Canada, les mesures agrégées de la santé font partie des critères employés dans l'établissement des priorités. Le vérificateur général du Canada a officiellement reconnu la nécessité d'une approche structurée dans l'établissement des priorités.

Dans un contexte où il est essentiel de rendre des comptes, les mesures agrégées aident à recueillir les données probantes requises pour confirmer l'importance de la promotion de la santé et de la prévention des maladies pour l'amélioration de la santé des Canadiens.

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Nouvelle génération de mesures agrégées

Jusqu'à maintenant, les outils dont disposaient les analystes des politiques se limitaient à de simples mesures de la mortalité ou de la prévalence des maladies. Utilisées seules, les mesures de la mortalité ne permettaient pas de tenir compte de la perte de la qualité de vie associée à la santé qui se présentaient sous forme de limitations fonctionnelles. Ainsi, les maladies mortelles, notamment les cancers, éclipsaient souvent les maladies non mortelles mais chroniques, telles que l'asthme ou la dépression. Par ailleurs, la prévalence des maladies attirait l'attention sur des maladies affectant un grand nombre de personnes, mais elle omettait de tenir compte de la gravité relative de ces maladies.

Les mesures agrégées de la santé permettent de combler ces lacunes de la méthode classique d'évaluation de l'ampleur relative des problèmes de santé. Elles fournissent un aperçu complet de l'impact cumulatif de la mortalité et de la morbidité en une donnée intégrée : elles combinent les décès prématurés attribuables à une maladie particulière et la réduction fonctionnelle subie pendant la durée de la maladie. De plus, elles servent à évaluer l'impact des facteurs de risque qui y contribuent, ce qui permet aux analystes des politiques d'examiner l'impact potentiel des interventions, là encore sous forme de donnée intégrée. Les analystes et planificateurs des politiques peuvent ainsi fournir des résultats liés à la santé assortis de paramètres mesurables qui soient significatifs pour les individus.

Ces mesures peuvent servir à examiner autant les facteurs de risque classiques, tels que le mode de vie et le milieu physique, que des déterminants plus généraux, tels que la situation socio économique individuelle ou communautaire, de manière à ce que la contribution relative de chaque déterminant reliée à l'état de santé global de la population puisse être évaluée. Elles peuvent constituer des repères pour des évaluations basées sur l'équité qui portent sur les répercussions de diverses caractéristiques socio démographiques, telles que le sexe, le groupe d'âge, l'origine ethnique, le lieu géographique ou le groupe socio économique. Premièrement, elles permettent de comparer différents groupes entre eux ainsi que leurs écarts. Deuxièmement, elles constituent des points de repère indépendants propres à chaque groupe, afin de mesurer les améliorations dans le temps.

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Stratégies intégrées

Les interventions en santé ciblent souvent une maladie précise, identifiée et justifiée en fonction d'avantages qui lui sont propres. Les stratégies intégrées permettent de se pencher sur de multiples maladies, sous l'angle de leurs déterminants et/ou facteurs de risque communs, par exemple, l'effet du tabagisme sur les cancers et maladies cardiovasculaires. Elles permettent également de se pencher sur un ensemble de facteurs de risque touchant une même population, par exemple, le tabagisme et le régime alimentaire parmi les personnes de situation socio économique défavorisée. Ces stratégies intégrées modifient l'optique vers de plus vastes objectifs de vie saine.

Parallèlement, les analystes des politiques se préoccupent de plus en plus de ce que les bienfaits récoltés par la réduction d'une maladie puissent être annulés par l'augmentation de d'autres maladies. Lorsque le taux de mortalité diminue pour une maladie, les personnes meurent de d'autres causes. Il devient donc essentiel de trouver des réponses aux questions suivantes : Combien d'années de vie réussit-on à ajouter? De quelles autres affections la personne souffrira-t-elle au cours de ces années supplémentaires? Lorsqu'une intervention reporte l'impact de la maladie sur une autre cause, elle fait augmenter le nombre d'années de vie, mais ce gain se traduit-il par des années de plus en bonne santé ou des années de plus altérées par un fonctionnement réduit? L'ISP utilisera des modèles de microsimulation - en plus de feuilles de calcul - pour offrir aux analystes des politiques un contexte plus vaste et plus réaliste qui tient compte de la façon dont les maladies (et facteurs de risque) se recoupent et interagissent. Les scénarios de simulation permettent plus exactement d'examiner comment un changement touchant une maladie ou un facteur de risque peut aussi en toucher plusieurs autres en même temps.

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Dialogue entre le secteur de la recherche et le secteur des politiques

À titre de programme de recherche, l'ISP fournit des données probantes sur l'impact relatif des maladies, des blessures et des facteurs de risque qui sont réunies en une mesure intégrée; cette information aide à déterminer les domaines où il pourrait être bon d'intervenir. Le chercheur a pour rôle de fournir les données et l'analyste des politiques a pour rôle de replacer ces données dans un contexte plus vaste. Il est essentiel de maintenir en permanence un dialogue entre ces deux secteurs pour que leurs rôles se complètent adéquatement.

Le chercheur détermine l'ampleur relative de l'impact d'une maladie et aide à attirer l'attention sur les problèmes. Puis, l'analyste des politiques identifie et évalue les interventions possibles, et plus particulièrement leur efficacité en termes de coût et d'avantages. Les mesures agrégées sont utiles dans le cadre de ce processus puisqu'elles fournissent des estimations d'effets précis sur les interventions.

Les décisions stratégiques doivent également tenir compte du contexte social et de l'éthique. Certaines interventions ayant une incidence sur un plus petit nombre de personnes ou ayant un coût élevé peuvent constituer des priorités stratégiques viables, par exemple auprès d'une population défavorisée. Dans certains cas, des stratégies plus vastes visant des déterminants de la santé en amont, tels que l'éducation, conviennent mieux. La consultation des personnes qui seraient touchées par des décisions stratégiques potentielles et des experts de la santé responsables de ces décisions saurait mieux nous renseigner sur l'impact général des interventions. Les analystes des politiques doivent examiner les interventions en parallèle avec les autres priorités qui leurs sont concurrentielles pour les ressources. Les attitudes sociales et les impacts économiques figurent au nombre des autres considérations qui peuvent être en jeu.

L'ISP encourage un dialogue permanent entre les chercheurs et ceux qui prennent les décisions stratégiques dans le domaine de la santé, grâce à ses groupes consultatifs et à une communication constante, notamment par voie de ce site Web. Pour convertir des résultats de recherche en politiques, il faut un échange de renseignements, des discussions et des efforts de concertation. Les chercheurs peuvent être éclairés sur l'information qui est requise et sur la meilleure façon d'en faire la synthèse et de la présenter, de manière à ce qu'elle soit facilement accessible et comprise. Ce dialogue favorise le développement des sources de données, ce qui nécessite la collaboration d'un bon nombre d'administrations différentes.

Des débats nourris autour de cette nouvelle génération de mesures agrégées ont soulevé bien des questions au sujet des méthodes et de leur utilité pour l'élaboration de politiques. Un dialogue permanent peut faciliter la compréhension des méthodes employées et de la façon dont les préoccupations suscitées par ces méthodes sont prises en compte.

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