Défendre la souveraineté - Renforcer la présence militaire du Canada dans l’Arctique
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Renforcer la présence militaire du Canada dans l’Arctique
LE DÉFI
Après des années d’abandon sous un gouvernement libéral, le Canada n’a pas une capacité lui permettant d’assumer toutes ses responsabilités en matière de souveraineté dans l’Arctique. Les trois branches militaires canadiennes – forces navale, terrestre et aérienne – ne disposent pas de la capacité élémentaire requise pour défendre la souveraineté du Canada dans l’Arctique. Notre capacité est minée.
Il est inacceptable que les États-Unis ou tout autre pays ne respectent pas la souveraineté du Canada dans l’Arctique. Washington n’accepte pas la souveraineté canadienne sur le passage du Nord-Ouest. En 1985, le brise-glace américain Polar Sea a traversé le passage sans la permission du Canada et, aujourd’hui, Washington continue de flouer la souveraineté canadienne alors que des sous-marins américains non autorisés traversent les eaux canadiennes.1
Les États-Unis ne reconnaissent pas les limites canadiennes dans la mer de Beaufort, riche en ressources. Et il y a des conflits avec la Russie, les États-Unis et le Danemark sur les limites du plateau continental de l’Arctique.2 Ces conflits sont un problème croissant en raison du fait que le passage du Nord-Ouest pourrait être ouvert à la navigation la majeure partie de l’année dans 10 à 20 ans, et qu’il existe des ressources potentielles considérables dans le Nord.
La diplomatie et le droit internationaux sont des instruments importants de la protection de la souveraineté du Canada. Cependant, nos réclamations doivent être soutenues par la présence de la Défense nationale. Il faut donc assurer une surveillance et une présence sur tout le territoire canadien dans l’Arctique. La Force navale du Canada n’a pratiquement aucune capacité opérationnelle dans l’Arctique. Nous n’avons pas de navires appropriés, nous n’avons pas la capacité de contrôler les sous-marins et les navires étrangers dans l’Arctique, et nous sommes « le seul pays arctique qui n’a pas de port en eau profonde dans le Nord ».3 Comme l’a dit récemment au Parlement un haut responsable de la Défense, « notre présence dans l’Arctique a été surtout fictive ».4
L’armée canadienne ne dispose pas de la formation ou de l’équipement requis pour fonctionner de façon efficace dans l’Arctique. Rien ne permet de déployer des forces de façon continue dans tout l’Arctique afin de défendre la souveraineté du Canada. En majeure partie, la qualité ou la quantité de l’équipement n’est pas suffisante. La formation des forces dans L’Arctique n’est pas une priorité pour le gouvernement libéral, et cela doit changer.
La force aérienne n’a pas d’avions de recherche et sauvetage à voilure fixe stationnés de façon permanente dans l’Arctique, où le temps de survie se calcule en minutes et en heures. Notre capacité de recherche et de sauvetage dans le Sud « est plus près de Cuba que de certaines parties du Nunavut ».5 De plus, nous n’avons pas assez d’avions de surveillance pour faire des patrouilles de souveraineté dans l’Arctique. Comme l’a dit récemment un expert, « Nous ignorons ce qui se passe là-haut ».6
De plus, les Rangers canadiens, les forces de première ligne du Canada dans l’Arctique, manquent de personnel, ont un équipement désuet et difficile à entretenir, et leur niveau d’activité ne permet pas de répondre aux besoins du Canada en matière de souveraineté. Bref, plus de ressources doivent être allouées aux Rangers canadiens.
LE PLAN
Le plan conservateur – une stratégie de défense « Le Canada d’abord » – renforcera la souveraineté du Canada. L’objectif premier du gouvernement fédéral est de défendre notre souveraineté nationale, et les Forces armées jouent un rôle majeur à cet égard. La souveraineté signifie que le Canada doit pouvoir assumer ses responsabilités nationales, intervenir en cas d’urgence de façon efficace, protéger notre vaste territoire et assumer ses responsabilités devant l’ONU et l’OTAN. Le plan conservateur « Le Canada d’abord » améliorera notre capacité de défense et agrandira et transformera les installations existantes dans toutes les régions du pays. L’annonce faite aujourd’hui est axée sur le plan conservateur pour la souveraineté dans l’Arctique.
Un gouvernement conservateur :
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Stationnera trois nouveaux brise-glace lourds armés dans la région d’Iqaluit. Ces brise-glace, fabriqués au Canada, seront dotés de 500 membres de la Force régulière et pourront transporter des troupes. Cet engagement assurera une présence navale canadienne dans l’Arctique.
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Construira des installations de mise à quai en eau profonde pour les vaisseaux militaires et civils dans la région d’Iqaluit. Ces installations accueilleront les brise-glace et comprendront un volet civil. La construction sera entièrement financée par le fédéral et stimulera le développement économique dans le Nord.
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Établira un nouveau Système de détection national pour l’Arctique. Ce système national comprendra des postes d’écoute sous-marine comme des détecteurs sonores ou de mouvement de tous les sous-marins et les navires étrangers qui se trouvent dans les eaux canadiennes dans l’Arctique.
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Établira un nouveau centre de formation militaire dans la région de Cambridge Bay. Ce centre, situé au passage du Nord-Ouest, sera doté d’environ 100 membres de la Force régulière capables de former des unités d’armée à l’aide de nouvel équipement comme des véhicules de transport pour la neige/toundra.
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Stationnera de nouveaux avions de recherche et sauvetage à voilure fixe à Yellowknife. Ces avions offriront des services essentiels dans le Nord et remplaceront les avions polyvalents.
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Assurera une surveillance aérienne de l’Est et l’Ouest de l’Arctique. De nouveaux escadrons de véhicules aériens sans pilote (UAV) (environ 100 membres de la Force régulière chacun) seront stationnés à la BFC Goose Bay et à la BFC Comox afin de faire une surveillance et une patrouille continue de l’Arctique et de l’océan. De plus, les appareils Aurora et le système de surveillance par satellite seront améliorés, ce qui assurera une capacité de surveillance exhaustive.
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Revitalisera les Rangers canadiens. Jusqu’à 500 nouveaux Rangers seront recrutés. La formation et le degré d’activité des Rangers seront améliorés, de même que leur équipement.
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Assurera une capacité d’intervention d’urgence. Un nouveau bataillon aéroporté à la BFC Trenton pourra intervenir en cas d’urgence dans toute la région de l’Arctique.
Le plan conservateur sur la souveraineté de l’Arctique accompagne le plan de dépenses de défense « Le Canada d’abord » annoncé précédemment, qui augmentera le financement de la Défense nationale au cours de chacune des cinq prochaines années. Le financement sera de 5,3 milliards de plus que les niveaux actuellement prévus au cours des 5 prochaines années, atteignant 1,8 milliards de plus que les projections actuelles en 2010-11. Le coût des biens d’équipement majeurs comme les brise-glace sera réparti sur leur durée de vie, et les montants budgétaires annuels n’incluent qu’une part des dépenses en immobilisations totales. Comme le prévoit une norme ministérielle, le coût total des acquisitions d’immobilisations sera fourni selon une comptabilité de caisse les années visées.
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- Le Canada va empêcher les sous-marins américains de pénétrer dans les eaux de l’Arctique : Nous allons défendre notre souveraineté, dit-il alors qu’un vaisseau américain atteint le Pôle Nord, The Province, 20 décembre 2005.
- Le conflit sur l’Arctique se limite à l’île, Ottawa Citizen, 12 août 2005.
- Iqaluit propose des installations de port de mer dans l’Arctique, Globe and Mail, 11 octobre 2005.
- Comité sénatorial de la défense et de la sécurité nationales, Les côtes du Canada : Les plus longues frontières mal défendues au monde, octobre 2003, p. 23.
- E.G. (Ted) Lennox, Il est temps… recherche et sauvetage dans l’Arctique ! FrontLine Magazine, sept.-oct. 2005, pp. 17-18.
- Un sous-marin US aurait traversé le territoire arctique canadien : Nous ignorons ce qui se passe là-haut, dit un expert, National Post, 19 décembre 2005.