À coeur vaillant...
Depuis la Révolution française de 1789, l'agitation n'a cessé de croître en Europe. Le nationalisme s'est éveillé chez nombre de groupes qui estiment que les gens parlant la même langue devraient avoir un
gouvernement différent de ceux qui parlent une
autre langue.
Ce sentiment ne disparut pas au fil des ans. Les décisions prises en 1815 au Congrès de Vienne, après les guerres napoléoniennes, firent certes oublier pendant quelque temps le nationalisme. Cependant, la décision de fixer les frontières des pays sans tenir compte de l'unification des nationalités nuisit considérablement à la paix. Les gens qui formaient une même nation se trouvèrent répartis en plusieurs pays au lieu d'être réunis. Il ne pouvait en résulter qu'une agitation encore plus grande.
Vers la fin du XIXe siècle, les nations européennes conclurent entre elles des alliances visant à dissuader les agresseurs potentiels. Nombre de pays d'Europe tournèrent également leurs regards au-delà de leurs frontières, vers des terres nouvelles et plus prometteuses. Ces pays entrèrent en lutte pour l'obtention de nouvelles colonies, de nouveaux marchés et de nouvelles sources d'approvisionnement. La tension était donc vive - et ne cessait de s'accroître - entre les grandes puissances.
Toute étincelle était susceptible de mettre le feu aux poudres.
L'Autriche-Hongrie et la Serbie étaient alors en conflit, cette dernière estimant que la Bosnie et l'Herzégovine - deux territoires sous contrôle austro-hongrois - lui revenaient de droit.
Le conflit atteignit un point critique quand l'héritier au trône d'Autriche-Hongrie, l'archiduc François-Ferdinand, et son épouse Sophie furent assassinés à Sarajevo, le 28 juin 1914. L'Autriche soupçonna alors les Serbes d'avoir téléguidé l'assassinat.
Le 28 juillet 1914, l'Autriche déclara la guerre à la Serbie. Par le jeu des alliances, ce conflit localisé dégénéra en guerre mondiale.
Les grandes puissances se rangèrent en deux blocs. Il y avait, d'une part, les Alliés et, d'autre part, les Empires centraux.
Le 4 août 1914, la Grande-Bretagne déclara la guerre à l'Allemagne. Le Canada se trouva automatiquement engagé dans le conflit aux cUtés de la Grande-Bretagne.
Les Canadiens qui partirent pour la guerre étaient, au début, des volontaires civils peu entraînés.
Un pourcentage important de volontaires (39 p. 100) étaient
originaires d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande - 51 p. 100
étaient nés au Canada. Nombreux furent ceux qui
s'enrôlèrent par goût de l'aventure. L'attrait de
l'Europe était très fort chez les jeunes Canadiens. Ils
estimaient que les perspectives et les possibilités de vivre des
émotions fortes étaient plutôt minces au pays et,
surtout, ils croyaient que la guerre serait terminée pour
Noêl.
Les Canadiens servirent d'abord dans l'armée et la marine britanniques, non pas regroupés dans un Corps d'armée canadien, mais dispersés dans les unités de l'armée britannique. Les Britanniques considéraient alors les Canadiens comme des coloniaux qu i se battaient sous leurs ordres. Le rôle du Canada changea toutefois progressivement pendant la guerre.
Malgré le nombre réduit de ses vaisseaux, la marine canadienne joua un rôle important au sein de la marine royale et du Royal Naval Air Service. Au début de la guerre, notre pays ne disposait que de deux vaisseaux de
guerre, le HMCS Niobe (Halifax) et le HMCS Rainbow (Victoria). Ces bâtiments patrouillaient les eaux canadiennes à la recherche de navires et de sous-marins ennemis. Vers la fin de la guerre, la marine canadienne disposait toutefois d'une centaine de vaisseaux et de
5 500 hommes.
Trois mille hommes servaient en outre dans la marine royale britannique.
De 1914 à 1916, la guerre s'enlisa dans les tranchées. Différentes techniques furent utilisées par les deux camps pour sortir de cette impasse et prendre l'avantage sur l'ennemi : extension des tranchées, creusement de
tunnels, etc.
La guerre suscita également de nouvelles méthodes de combat. L'avion et les gaz toxiques firent ainsi leur apparition sur les champs de bataille. L'avion devint, à mesure que le conflit s'étirait, un appareil d'observation et de combat d'avant-garde. On utilisa de plus en plus les ballons d'observation, les grenades, les mitrailleuses, les sous-marins et les chars d'assaut pour
élaborer les stratégies de combat.
Ce n'est qu'en 1917, lors de la bataille d'Arras (mieux connue des Canadiens sous le nom de <<bataille de la crête de Vimy>>), que les nôtres se battirent pour la première fois dans un corps d'armée canadien. Des soldats, aussi bien francophones qu'anglophones, provenant de toutes les provinces furent alors réunis dans un corps d'armée composé uniquement de Canadiens. Il s'agit là d'un événement important dans l'histoire de notre pays.
Déjà lors de batailles précédentes, les Canadiens avaient fait leurs preuves comme combattants et comme commandos. Leur valeur était reconnue non seulement par les Alliés mais aussi par les Allemands. Leurs méthodes de combat étaient jugées à tout le moins peu orthodoxes par les Britanniques et les Français. Au départ, les Allemands ne croyaient pas que les Canadiens pouvaient les vaincre. Ce n'est qu'en 1917, lors de la bataille de Vimy (et au cours des jours précédant cet
te bataille), que les Allemands se rendirent vraiment compte des techniques de combat et des innovations utilisées par les Canadiens. Les troupes canadiennes étaient des troupes de choc et elles avaient bien mérité ce titre.
En 1917, les empires centraux étaient maîtres du
terrain. La situation changea toutefois avec l'entrée en guerre
des États-Unis aux côtés des Alliés. Un an plus
tard, les empires centraux étaient d&eacut
e;faits et la paix était signée à Paris. Une paix que
les Alliés avaient arrachée au prix de pertes considérables.
Le 11 novembre 1918 à 11 heures, la Grande Guerre prit fin officiellement.
Dans tout le pays, les Canadiens célébrèrent ce jour qui mettait fin à un conflit qui avait duré quatre ans. Nous voyons ici le défilé de la victoire, rue Yonge à Toronto, le 11 novembre 1918.
En dernière analyse, on peut dire que le Canada a contribué à perfectionner les techniques de guerre en améliorant la coopération, la préparation et la planification ainsi que les techniques de combat, les communications et les systèmes de tranchée.
Les sections suivantes donnent de plus amples renseignements sur la Première Guerre mondiale.
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