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RELIGIEUSES

Les Filles de Jésus

Les Sœurs de la Charité (Sœurs Grises de Montréal) avaient quitté le Lac La Biche. Père Grandin, le neveu de l'évêque Grandin, ont demandé aux Filles de Jésus de gérer la mission – la Révérende mère Marie Sainte-Elizabeth a accédé à sa demande. En mars 1905, trois sœurs ont été nommées : sœur Marie Saint-Guenole, sœur Marie Vincente de Jésus et sœur Marie Saint-Herménégilde. La première était déjà Pincher Creek; les deux autres, avec la sœur Marie Angelique, ont dû voyager de Trois-Rivières. C'était un voyage très long sans d'autres lits que les bancs d'un compartiment de troisième classe. Quand elles sont arrivées à Calgary, elles pouvaient à peine se tenir sur leurs pieds.

Cependant, la chaleureuse bienvenue donnée les par sœur Marie Saint-Lin, la sœur Marie Albert de Jésus et sœur Marie Adélie de Jésus leur a fait oublier les difficultés du voyage et, que cette nuit là, elles ont dormi profondément sur des matelas étendus par terre.

Sœur Marie Saint-Guenole est venue les rejoindre ici. Elle était triste de quitter le couvent qu'elle était en train de construire à Pincher Creek et l'était encore plus lorsqu'elle a entendu que les nouveaux arrivées n'avaient que sept cents dans leurs poches.

Elles ont laissé sœur Marie Saint-Herménégilde à l'hôpital d'Edmonton. Les deux autres sont allées aussi loin que Saint-Albert attendre l'arrivée du Révérend père Grandin. Il y a cinquante ans, le voyage au Lac La Biche n'était pas aussi rapide qu'aujourd'hui. Si elles partaient le dimanche après-midi, elles atteindraient leur destination seulement le vendredi ou le samedi suivant. Elles devaient se débrouiller avec les couvertures de laine, car elles passeraient la nuit dans des tentes. Heureusement, elles ont trouvé des sœurs charitables à Saint-Albert car que pouvaient-elles se procurer avec sept cents? Des provisions ont été bientôt amassées dans le « démocrate » puis elles sont parties. Elles ont traversé des forêts, des collines et des vallées, des marais et des lacs. Au moment des repas, elles faisaient un feu, mettaient la bouilloire dessus et obtenaient de l'eau bouillante pour leur thé. Toute la nuit, un grand feu brûlait pour éloigner les bêtes sauvages qui erraient dans le voisinage. Elles ont dormi sur des matelas dans l'église de la mission du père Comiré où elles ont passé une belle nuit. Le lendemain, père Comiré a pétri la pâte pour le pain du jour. Elles l'ont placé dans un panier et fait cuire à la mission suivante. Enfin, elles ont vu le Lac La Biche – seulement une ou deux maisons, l'église, le presbytère et la demeure des sœurs, un hangar et c'était tout.

Ils vivaient des poissons et de la chasse – « si les lièvres sauvages viennent à manquer, que mangerons nous? », a demandé le cuisinier au père Legoff. « Nous ne mangeons jamais de meilleur repas que quand tout échoue », a répondu ce dernier. Ils ont mangé des crêpes, des beignets, etc. Les sœurs ont également trouvé le moyen de faire du beau beurre avec une baratte qui auparavant donné du beurre noir. C'était facile de faire de la confiture à partir des fruits sauvages qui poussaient partout.

Sœur Marie Vincente de Jésus, cependant, avait des yeux très irrités. L'oeil gauche était si enflé qu'elle pouvait à peine l'ouvrir. Il n'y avait ni médecin, ni oculiste dans les environs; la ville d'Edmonton était l'endroit le plus proche où elles pouvaient en trouver un. Père Grandin avait en sa possession l'anneau de son oncle. Une neuvaine a commencé en l'honneur du Saint évêque et la sœur a frotté l'anneau sur son oeil. À la fin de cette première neuvaine, son œil n'allait pas mieux. Une deuxième neuvaine a été entreprise et le troisième jour son œil était complètement traité. C'était un miracle, mais un qui n'aideront pas à la béatification de l'évêque Grandin puisqu'il n'y avait aucun docteur pour témoigner de la maladie ou du traitement.

Le Lac La Biche est une vraie mer intérieure avec ses vagues et ses orages, ses plages caillouteuses et sablonneuses, ses îles et ses promontoires. Ses côtes sont boisées et très pittoresques, son climat sain, des poissons abondants dans ses eaux, les canards sauvages nagent, les nombreuses mouettes volent et on peut souvent y voir des pélicans.

Dans les bois environnants beaucoup de fruits peuvent être trouvés. Des groseilles, des fraises, des mûres, des pommettes, des bleuets sont là pour être cueillis et transformés en d'excellents desserts ou confitures. Pas surprenant que les sœurs et les enfants aiment cet endroit charmant et solitaire avec ses grands espaces pour courir. Il y a la ferme avec ses animaux, ses poulets qui courent et ses oiseaux, le lac qui en hiver devient une patinoire splendide.

Le couvent n'a ni le confort ni le luxe moderne. Dans les dortoirs les petits lits sont proches les uns des autres; les salles de dîner et de récréation sont petites. Néanmoins les visages sont lumineux et éveillés. Les enfants sont très heureux et se sentent comme à la maison. Après l'école, les garçons et les filles éprouvent du plaisir à laver et à éplucher les pommes de terre, à couper le bois, à repasser la lingerie, à courir après les vaches et à sauter sur un tracteur ou dans un camion.

De l'autre côté du lac, à une distance d'environ huit milles, la population du village du Lac La Biche augmente quotidiennement. Le chemin de fer du nord de l'Alberta y mène et une autre ligne ferroviaire est planifiée pour le relier aux villes importantes du nord.

Nous avons de l'hôpital et de la petite église, fiertés du révérend père McGrane, une vue magnifique du lac. Les puits de pétrole et de gaz, la pêche, la chasse et les bonnes récoltes composent les richesses de la région.

Cependant, la mission n'a pas beaucoup changé en cinquante ans. La première église, la Cathédrale de Mgr Faraud qui a eu Mgr Grouard comme décorateur, a été complètement détruite par une tornade violente en 1921.

La nouvelle église est construite près du lac et les paroissiens sont dispersés dans les environs. Le Révérend père Levert est le « bon berger » de cette colonie qui est composée majoritairement d'Indiens ou de Métis qu'il aime sincèrement.

Toutes les soeurs qui, à un moment ou un autre, ont travaillé à la mission se souviennent des jours heureux qu'elles y ont passés. Dieu a toujours des faveurs en abondance qu'il accorde à ceux qui se privent en son intérêt.

Sœur Marie Saint-Isaïe qui a travaillé à la « mission pendant de nombreuses années y avait une réputation remarquable et est unanimement regrettée toujours par ces personnes simples et de bon cœur. Qu'elle puisse, dans sa solitude de Kerustrum, parler du Lac La Biche aux jeunes "Juvenistes" et mettre dans leurs cœurs un désir ardent pour la mission du nord-ouest du Canada!


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