Le Franco, semaine du 25 au 31 mars 1994

La Société culturelle Mamowapik présente «La Marraine des Prairies»
Marie-Anne Gaboury, la femme, l'aventurière, revit!

Chantal Reinert

EDMONTON- «Je connais toute l'histoire, la prairie, tous les peuples de la Terre (...), comment ils étaient là quand les Anglais et les Français sont venus, je connais toutes leurs chansons mais aujourd'hui je vais vous conter l'histoire d'une femme courageuse qui se nomme Marie-Anne Gaboury.» C'est ainsi que tout a commencé pour Adèle Fontaine, la metteure en scène de la dernière création de la Société culturelle Mamowapik La Marraine des Prairies. L'appel de l'esprit du corbeau rouge, l'un des personnages de la pièce, l'a frappée droit au coeur. «Pour moi, c'est beaucoup plus que juste l'histoire de la première femme blanche installée dans l'Ouest canadien (...), c'est son histoire personnelle en tant que femme dans la nature qui vit dans une tente et qui développe une complicité avec tous les gens autour d'elle.»

C'est sur une étroite toile représentant la plus petite scène au monde qu'Adèle Fontaine a tenté de faire revivre l'histoire de cette femme, partie du Québec en 1806 pour accompagner son mari, Jean-Baptiste Lagimodière, jusqu'en Alberta.

Plus que l'aventure, la pédagogie

L'équipe, composée de trois comédiens, d'un consultant à la mise en scène, d'un scénographe, d'une costumière, ne cache pas ses objectifs : initier les jeunes Albertains des écoles francophones et d'immersion à l'histoire. La pièce d'une durée de trente minutes s'adresse à un auditoire d'élèves entre la quatrième et la sixième année. Avant de partir en tournée dans les écoles, un cahier pédagogique a été envoyé. Vingt-sept pages de jeux, de phrases- mystères, de divisions et de multiplications au rythme de l'histoire de Marie-Anne Gaboury y sont présentées. La Société culturelle Mamowapik, qui est connue pour ses ateliers d'improvisation, fournit même un genre de guide pratique pour bien réussir une séance d'impro (exemple de thème : Marie-Anne Gaboury et Jean-Baptiste Lagimodière ont perdu un cochon et ils doivent le retrouver. Nature de l'improvisation : comparée; durée : 1 minute).

Mais au-delà de tout cela, pour intéresser les jeunes pendant la pièce, Adèle Fontaine affirme qu'il a fallu créer une ambiance de mystère où la musique et les sons d'animaux jouent un grand rôle. C'est cela qui donne toute la magie au deuxième souffle de vie de Marie-Anne Gaboury.

Le voyage vers l'Ouest : g. à d. Canard Rouge (Frank Bessai), Marie-Anne (Renée Bouchard) et Jean-Baptiste (Ben McCaffrey).